Stade III : tumeur quelle que soit la taille, avec
atteinte par contiguïté du vagin et / ou de l’urètre
distal et / ou de l’anus et / ou atteinte ganglion-
naire régionale unilatérale.
Stade IVA : tumeur infiltrant la muqueuse
vésicale et / ou la muqueuse rectale et/ou l’urètre
proximal, et / ou le bassin osseux et/ou atteinte
ganglionnaire régionale bilatérale.
Stade IVB : métastases à distance et/ou
atteinte ganglionnaire pelvienne
Pronostic
Le taux de survie à cinq ans de tous les stades
confondus est d’environ 75 %. Le taux de survie
en l’absence d’atteinte ganglionnaire est de 90 à
100 %. En cas d’atteinte ganglionnaire inguinale,
ce taux passe à 30 à 70 % et à 25 % en cas d’at-
teinte ganglionnaire pelvienne. Les facteurs de
mauvais pronostic sont l’atteinte ganglionnaire, et
plus accessoirement, le diamètre tumoral, la pro-
fondeur d’invasion, la différenciation tumorale, le
grade histologique, la présence d’emboles vas-
culaires, la présence d’une effraction de la cap-
sule ganglionnaire, la présence d’une tumeur
multifocale, l’association à une néoplasie intra-
épithéliale vulvaire (VIN) et l’étendue de la
marge saine d’exérèse.
Mélanomes malins
Les mélanomes malins de la vulve représentent
2 à 4 % de l’ensemble des mélanomes chez la
femme. On estime que 10 % de ces mélanomes
surviennent sur un nævus vulvaire préexistant.
L’âge moyen de survenue est de soixante à
soixante-dix ans, mais tous les âges ont pu être
observés. Leur siège de prédilection est les
grandes et les petites lèvres, mais les tissus
dépourvus de mélanocytes peuvent également
être atteints (vestibule, papille urétrale). Ils se
manifestent habituellement par un prurit ou par
un saignement.
Plusieurs formes cliniques sont possibles :
mélanome superficiel extensif (80 %), nodulaire,
plan, en relief, lentigineux ou polypoïde. Ces
tumeurs sont souvent ulcérées. Leur couleur varie
du marron au noir et peut être rarement dépig-
mentée. La survie moyenne à cinq ans est de 30
à 35 %. La stadification des mélanomes vulvaires
se calque également sur la classification FIGO,
bien qu’il semble que leur pronostic diffère de
celui des carcinomes épidermoïdes à stade équi-
valent. Leur pronostic reste probablement mieux
corrélé à la classification de Clark et de Breslow,
tenant compte de la profondeur de l’invasion,
mais la grande majorité des mélanomes vulvaires
sont découverts d’emblée à un grade IV voire V.
Le traitement standard est également la vul-
vectomie totale associée à un curage inguinal
bilatéral bien que les résultats d’un traitement
conservateur semblent être identiques. L’ablation
d’un nævus vulvaire est toujours recommandée,
car il s’agit la plupart du temps de nævus jonc-
tionnel, à partir duquel peut apparaître un méla-
nome.
Carcinomes verruqueux
Il s’agit d’un carcinome malpighien très diffé-
rencié qui ne s’accompagne qu’exceptionnelle-
ment d’une extension métastatique. Il atteint la
femme âgée, et s’associe dans 50 % à des condy-
lomes vulvaires. La tumeur se présente comme
une lésion végétante, souvent ulcérée, d’aspect
rosé ou gris. Des biopsies multiples sont néces-
saires pour affirmer le diagnostic, car une com-
posante épidermoïde invasive peut s’y associer.
Son évolution est dominée par les récidives après
traitement et par l’invasion locale par contiguïté,
d’où l’importance d’une intervention initiale
large, mais pouvant rester conservatrice. Le taux
de survie à cinq ans est évalué à 80 %. Du fait du
faible risque métastatique, le curage ganglion-
naire semble inutile.
Les autres formes histologiques, sont excep-
tionnelles : épithélioma baso-cellulaire, la
maladie de Paget vulvaire, les adénocarcinomes
et les sarcomes de la vulve. Leur âge de survenue
est plus jeune.
TRAITEMENT
Le traitement du cancer invasif de la vulve est
essentiellement chirurgical. Deux tiers des
patientes bénéficient d’un traitement chirurgical
exclusif. Celui-ci, tend à devenir de plus en plus
conservateur et individualisé (6).
Le principal facteur pronostique après le trai-
tement, à un stade équivalent, est la taille de la
marge saine d’exérèse. Le curage ganglionnaire
reste un élément important de la prise en charge
pour les stades > Ia. Le pronostic dépend égale-
Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) 493