Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) Y. Benchimol et J.-L. Mergui Cancer invasif de la vulve : chez la femme âgée, il se développe à partir d’une hyperplasie atypique. Chez la femme jeune, il s’agit d’un cancer viro-induit Human Papilloma Virus (HPV). Une fois sur trois, présence de métastases inguinales, une fois sur six adénopathie pelvienne métastasique. Bon pronostic, 75 % de survie à cinq ans. Traitement chirurgical. Intérêt du ganglion sentinelle pour réduire la morbidité des curages ganglionnaires. Maladie de Paget vulvaire : adénocarcinome in situ de la vulve. Lésion érythémateuse et leucoplasique une fois sur quatre association avec un cancer invasif gynécologique ou pelvien. Pronostic favorable, mais taux de récidive élevé : 50 %. Traitement chirurgical : vulvectomie superficielle. Néoplasie intra-épithéliale de la vulve : augmentation de l’incidence. Classification ISSVD. Classification en VIN I-II-III. Subdivision en VIN III avec atypies étagées viro-induites multifocales pouvant régresser et VIN III avec atypies basales unifocales non viro-induites, véritables états précancéreux. Sur le plan clinique on distingue : – la malformation de Bowen vulvaire unifocale de la femme âgée évoluant vers le cancer dans 40 % des cas ; – le papulose bovénoïde multifocale de la femme jeune d’évolution favorable ; – le papulose bovénoïde confluente évoluant sur un terrain d’immunodépression (HIV). Le traitement doit être chirurgical en cas de maladie de Bowen ou de lésions confluentes. Le laser CO2 et un immuno-modulateur local sont efficaces dans les papuloses bovénoïdes. Lichen scléreux vulvaire : dermatose vulvaire la plus fréquente. Étiologie multifactorielle, génétique, mécanique et immunologique. Siège de prédilection : faces internes des grandes lèvres, petites lèvres, clitoris. Étude histologique indispensable dermocorticothérapie efficace dans 90 % des cas. En cas d’atypie, traitement chirurgical. CANCERS INVASIFS DE LA VULVE Les cancers de la vulve représentent 3 à 5 % des cancers gynécologiques. Les cancers invasifs de la vulve sont souvent la conséquence d’une lésion initiale de type néoplasie intra-épithéliale. Leur évolution est lente. L’âge des patientes varie en moyenne entre quarante-neuf et soixante et onze ans en fonction du type histologique et du stade de développement de la maladie. Ainsi, les carcinomes épidermoïdes invasifs de la vulve se voient plus souvent chez la femme de soixante à soixante-dix ans, alors que les cancers in situ, les sarcomes, les adénocarcinomes et les mélanomes ont une fréquence relative plus importante chez les femmes plus jeunes (1, 2). Facteurs favorisants Il semble actuellement exister deux grands types : – chez la femme âgée, le facteur de risque principal du cancer invasif de la vulve est la présence d’un lichen scléreux vulvaire (LSV) avec une hyperplasie atypique ; – chez la femme plus jeune, on retrouve dans la littérature (3) la notion d’un âge précoce des premiers rapports sexuels, le nombre élevé de 492 Pelvi-périnéologie partenaires sexuels, les maladies sexuellement transmissibles (HPV), Herpès Simplex Virus (HSV II), un faible niveau socioculturel, le tabagisme ainsi qu’un antécédent de cancer du col, du vagin ou de l’anus (3, 4). Ces facteurs de risque expliquent probablement l’augmentation de l’incidence des carcinomes intra-épithéliaux de la vulve des femmes jeunes, sans que l’on retrouve, à ce jour, d’augmentation de l’incidence des cancers invasifs. Histologie Le diagnostic est basé sur la biopsie. Une biopsie vulvaire doit être effectuée pour chaque lésion suspecte, qu’elle soit ou non symptomatique. Par ordre de fréquence des cancers invasifs de la vulve, on retrouve le carcinome épidermoïde (80 à 90 %), le mélanome malin (4 à 10 %), le carcinome verruqueux, l’adénocarcinome et le cancer basocellulaire (2 à 4 %). Les différentes tumeurs sont classées en trois grades : bien, moyennement et peu ou indifférenciées. Mode d’extension L’évolution de ces tumeurs se fait par contiguïté et par dissémination lymphatique vers les nœuds ganglionnaires fémoraux, inguinaux et pelviens. Un envahissement des nœuds lymphatiques pelviens (iliaques externes, obturateurs et iliaques communs) est considéré comme une atteinte métastatique à distance. Carcinomes épidermoïdes primitifs de la vulve Les carcinomes épidermoïdes primitifs de la vulve affectent dans trois quarts des cas les femmes âgées de plus de soixante ans. Ils peuvent atteindre toutes les régions de la vulve, mais les sites de prédilection sont les grandes et les petites lèvres (70 %), la fourchette vulvaire (15 %) et le clitoris (10 %). Un cancer de la vulve est dit latéral lorsque son point de départ se situe entre deux lignes horizontales, l’une passant par le bord inférieur du méat urétral et l’autre par le bord supérieur de la fourchette. La symptomatologie est dominée par le prurit vulvaire, la présence d’une tuméfaction ou d’une ulcération, une vulvodynie souvent mictionnelle ou une hémorragie. La lésion est habituellement unique, mais elle peut être multifocale (30 % des cas). Environ 50 % de ces tumeurs sont ulcérées, un tiers est de forme exophytique et 10 % sont en plaques. Une cartographie des lésions et de leurs rapports anatomiques doit être dessinée. Environ 30 % des patientes présentent des métastases ganglionnaires inguinales au moment du diagnostic et 15 % présentent des métastases ganglionnaires pelviennes (5). Lorsque la tumeur est unilatérale, plus de 80 % des métastases ganglionnaires sont homolatérales, 10 % sont controlatérales et 10 % sont bilatérales. Lorsque les nœuds inguinaux sont indemnes, l’atteinte des lymphatiques pelviens est exceptionnelle. Les métastases inguinales sont plus souvent bilatérales (40 %) en cas de cancer du clitoris. Le risque d’atteinte lymphatique pour un stade Ia (cancer micro-invasif) semble négligeable, inférieur à 1 %. Par voie hématogène, les métastases à distance les plus fréquentes sont pulmonaires, hépatiques et osseuses. Le diagnostic repose sur la biopsie, orientée par la vulvoscopie et par le test de Collins. Elle est effectuée sous anesthésie locale et doit être suffisamment profonde. Le stade de la tumeur est défini au terme du bilan préthérapeutique et de l’évaluation histologique de la pièce opératoire. Le bilan préthérapeutique comprend un examen clinique soigneux, une radiographie pulmonaire, une échographie hépatique et un scanner ou IRM pelviens. Une cytoponction des adénopathies inguinales suspectes peut être pratiquée, de même qu’une échographie des chaînes inguinales. Ces techniques nécessitent une meilleure évaluation. Classification FIGO (1998) Stade 0 : cancer in situ, néoplasie intra-épithéliale de grade III Stade I : tumeur limitée à la vulve et/ou au périnée, ≤ 2 cm de diamètre, sans métastase ganglionnaire. Stade Ia : profondeur de l’invasion ≤ 1 mm (à partir de la jonction dermo-épidermique de la papille dermique la plus superficielle adjacente). Stade Ib : profondeur de l’invasion > 1 mm Stade II : tumeur limitée à la vulve et/ou au périnée, > 2 cm de diamètre, sans métastase ganglionnaire. Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) Stade III : tumeur quelle que soit la taille, avec atteinte par contiguïté du vagin et / ou de l’urètre distal et / ou de l’anus et / ou atteinte ganglionnaire régionale unilatérale. Stade IVA : tumeur infiltrant la muqueuse vésicale et / ou la muqueuse rectale et/ou l’urètre proximal, et / ou le bassin osseux et/ou atteinte ganglionnaire régionale bilatérale. Stade IVB : métastases à distance et/ou atteinte ganglionnaire pelvienne Pronostic Le taux de survie à cinq ans de tous les stades confondus est d’environ 75 %. Le taux de survie en l’absence d’atteinte ganglionnaire est de 90 à 100 %. En cas d’atteinte ganglionnaire inguinale, ce taux passe à 30 à 70 % et à 25 % en cas d’atteinte ganglionnaire pelvienne. Les facteurs de mauvais pronostic sont l’atteinte ganglionnaire, et plus accessoirement, le diamètre tumoral, la profondeur d’invasion, la différenciation tumorale, le grade histologique, la présence d’emboles vasculaires, la présence d’une effraction de la capsule ganglionnaire, la présence d’une tumeur multifocale, l’association à une néoplasie intraépithéliale vulvaire (VIN) et l’étendue de la marge saine d’exérèse. Mélanomes malins Les mélanomes malins de la vulve représentent 2 à 4 % de l’ensemble des mélanomes chez la femme. On estime que 10 % de ces mélanomes surviennent sur un nævus vulvaire préexistant. L’âge moyen de survenue est de soixante à soixante-dix ans, mais tous les âges ont pu être observés. Leur siège de prédilection est les grandes et les petites lèvres, mais les tissus dépourvus de mélanocytes peuvent également être atteints (vestibule, papille urétrale). Ils se manifestent habituellement par un prurit ou par un saignement. Plusieurs formes cliniques sont possibles : mélanome superficiel extensif (80 %), nodulaire, plan, en relief, lentigineux ou polypoïde. Ces tumeurs sont souvent ulcérées. Leur couleur varie du marron au noir et peut être rarement dépigmentée. La survie moyenne à cinq ans est de 30 à 35 %. La stadification des mélanomes vulvaires se calque également sur la classification FIGO, bien qu’il semble que leur pronostic diffère de celui des carcinomes épidermoïdes à stade équi- 493 valent. Leur pronostic reste probablement mieux corrélé à la classification de Clark et de Breslow, tenant compte de la profondeur de l’invasion, mais la grande majorité des mélanomes vulvaires sont découverts d’emblée à un grade IV voire V. Le traitement standard est également la vulvectomie totale associée à un curage inguinal bilatéral bien que les résultats d’un traitement conservateur semblent être identiques. L’ablation d’un nævus vulvaire est toujours recommandée, car il s’agit la plupart du temps de nævus jonctionnel, à partir duquel peut apparaître un mélanome. Carcinomes verruqueux Il s’agit d’un carcinome malpighien très différencié qui ne s’accompagne qu’exceptionnellement d’une extension métastatique. Il atteint la femme âgée, et s’associe dans 50 % à des condylomes vulvaires. La tumeur se présente comme une lésion végétante, souvent ulcérée, d’aspect rosé ou gris. Des biopsies multiples sont nécessaires pour affirmer le diagnostic, car une composante épidermoïde invasive peut s’y associer. Son évolution est dominée par les récidives après traitement et par l’invasion locale par contiguïté, d’où l’importance d’une intervention initiale large, mais pouvant rester conservatrice. Le taux de survie à cinq ans est évalué à 80 %. Du fait du faible risque métastatique, le curage ganglionnaire semble inutile. Les autres formes histologiques, sont exceptionnelles : épithélioma baso-cellulaire, la maladie de Paget vulvaire, les adénocarcinomes et les sarcomes de la vulve. Leur âge de survenue est plus jeune. TRAITEMENT Le traitement du cancer invasif de la vulve est essentiellement chirurgical. Deux tiers des patientes bénéficient d’un traitement chirurgical exclusif. Celui-ci, tend à devenir de plus en plus conservateur et individualisé (6). Le principal facteur pronostique après le traitement, à un stade équivalent, est la taille de la marge saine d’exérèse. Le curage ganglionnaire reste un élément important de la prise en charge pour les stades > Ia. Le pronostic dépend égale- 494 Pelvi-périnéologie ment du type histologique, sans que l’on puisse clairement savoir si les décès sont directement liés à la tumeur ou à un décès naturel. La présence d’au moins trois ganglions envahis aggrave le pronostic et justifie un traitement complémentaire. Les modalités thérapeutiques actuelles sont les suivantes (7) : – stade Ia : traitement conservateur local exclusif ; – stade Ib : vulvectomie totale avec curage inguino-fémoral bilatéral, abordé par des incisions séparées, afin de réduire la morbidité postopératoire. Lorsque la tumeur est latérale, un traitement conservateur associé à un curage inguino-fémoral homolatéral est suffisant. Les marges saines d’exérèse doivent atteindre 2 cm dans la mesure du possible ; – stades plus avancés (taille > 4 cm) : vulvectomie totale et curage inguino-fémoral bilatéral, par incisions séparées ou incision unique en ailes de papillon. ; – tumeurs dépassant 4 cm ou présentant des adénopathies cliniquement envahies : vulvectomie totale, curage inguino-fémoral bilatéral et curage pelvien en bloc. Plusieurs études récentes tendent à démontrer la diminution de la morbidité postopératoire d’un traitement conservateur associé à un curage ganglionnaire et à une radiothérapie postopératoire, dans les stades > Ia, pour une survie sans récidive semblable (8, 9, 10). Il existe une certaine confusion dans la littérature concernant la nomenclature des gestes chirurgicaux. Pour uniformiser les différents termes, certains auteurs proposent la classification suivante (11) : – en fonction de l’étendue de l’exérèse : excision locale, vulvectomie partielle, vulvectomie totale ; – en fonction de la profondeur de l'exérèse : superficielle, simple ou profonde ; – en fonction de l’étendue du curage ganglionnaire : curage sélectif, non sélectif, inguinal, inguino-fémoral superficiel, inguino-fémoral total, pelvien sélectif, pelvien non sélectif et lymphadénectomie pelvienne. D’autres voies sont en étude, afin de tenter de réduire la morbidité de la chirurgie classique : dissection du ganglion sentinelle après repérage par scintigraphie, cytoponction ganglionnaire, chimioradiothérapie néoadjuvante (5-FU et cis- platine) avec des résultats qui semblent prometteurs. La comparaison de ces traitements au traitement standard est nécessaire afin de ne pas surou sous-traiter les patientes. Technique du ganglion sentinelle Le ganglion sentinelle est défini comme le premier ganglion du territoire de drainage d’une tumeur primitive. Le risque d’envahissement ganglionnaire fémoral ou pelvien est quasi nul en l’absence d’atteinte des ganglions inguinaux superficiels (12). Dans les tumeurs de stade I, le taux d’envahissement ganglionnaire est faible, d’environ 10 %. L’utilisation d’un curage ganglionnaire électif, centré sur le ou les ganglions sentinelles permet de réduire la morbidité de ce geste opératoire. La technique du ganglion sentinelle consiste à repérer ce ou ces ganglions par une double méthode, l’une colorimétrique (bleu patenté) et l’autre isotopique (technétium 99 m). L’injection de l’isotope autour de la tumeur a lieu la veille. Des clichés scintigraphiques effectués quatre heures après l’injection permettent le marquage cutané en regard des ganglions sentinelles repérés. L’injection du colorant a lieu dix minutes avant l’intervention. Le ganglion sentinelle fait ensuite l’objet d’un repérage peropératoire à l’aide d’une sonde gamma. Ce repérage peropératoire est alors facilité par la coloration du bleu. L’étude histologique de ces ganglions se fait par coloration standard HES et en immunohistochimie. Sa positivité implique de compléter secondairement le curage ganglionnaire. Cette technique devrait permettre d’éviter un curage ganglionnaire chez une femme dont le ganglion sentinelle est négatif. Les résultats préliminaires sont prometteurs. MALADIE DE PAGET VULVAIRE Il s’agit d’une affection rare qui représente 1 à 2 % des cancers de la vulve. La vulve est la localisation extramammaire la plus fréquente de la maladie de Paget. Cette affection est considérée comme une forme d’adénocarcinome in situ de la vulve (13). Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) L’âge moyen au moment du diagnostic est de soixante-cinq ans. Un adénocarcinome invasif est associé à la maladie de Paget dans 15 à 25 % des cas. Dans 5 % des cas est associée une autre pathologie maligne à proximité, et dans 20 % une autre pathologie maligne située à distance. Formes cliniques Les symptômes les plus fréquents sont le prurit et des brûlures vulvaires chroniques. Il existe parfois un saignement. Les lésions cutanées débutent souvent au niveau des grandes lèvres. Elles peuvent atteindre toutes les parties de la vulve, plus souvent sur son versant cutané. Il s’agit souvent initialement d’une lésion unique, prurigineuse, érythémateuse, légèrement indurée, inhomogène, associée à des îlots de leucoplasie. Ses contours sont nets. La lésion s’étend lentement, de façon centrifuge. Elle peut ensuite devenir érosive, suintante, croûteuse ou squameuse. Dans 25 % des cas est associée une autre pathologie maligne, à proximité ou à distance (14). Il s’agit le plus souvent d’un cancer du col utérin, de la vessie, du côlon, de l’endomètre, des ovaires ou du sein. Lorsqu’il s’agit d’une pathologie maligne de proximité, la maladie de Paget représente alors probablement une dissémination métastatique intra-épithéliale. Le diagnostic repose sur la biopsie. Le bilan général doit comporter une colposcopie, une cystoscopie, une coloscopie, une échographie pelvienne et une mammographie. Le diagnostic histologique repose sur la présence de cellules de Paget dans toute l’épaisseur de l’épiderme, sans franchir la membrane basale. Ces cellules peuvent dépasser la membrane basale et envahir le derme sous-jacent. Il s’agit alors d’un adénocarcinome apocrine. Les lésions cliniques sous-estiment souvent l’étendue des lésions. Il arrive souvent que des cellules de Paget soient retrouvées à distance des limites macroscopiques de la lésion. Pronostic Le pronostic de la maladie de Paget sous sa forme isolée est bon. Il est dominé par un taux de récidive élevé, allant de 25 à 50 %. Les récidives se font essentiellement sur un mode intra-épithélial, mais peuvent apparaître sur un mode invasif. 495 L’état des marges d’exérèse n’est pas bien corrélé au risque de récidive. Dans les autres formes, le pronostic est dominé par l’évolution de la pathologie maligne associée. Traitement Le traitement repose sur la chirurgie, l’objectif étant l’ablation large de toute la lésion macroscopique. Les marges saines d’exérèse doivent passer idéalement à 2 cm des lésions périphériques visibles et à 5 mm en profondeur. Ainsi, la vulvectomie superficielle peut être plus ou moins étendue. NÉOPLASIES INTRA-ÉPITHÉLIALES DE LA VULVE La terminologie des néoplasies intra-épithéliales vulvaires (VIN) recommandée en 1980 par l’ISSVD (International Society for the Study of Vulvar Diseases) a été adoptée par analogie avec la classification des néoplasies intra-épithéliales du col utérin (CIN). Ces lésions sont classées par grade, défini par la présence d’anomalies cellulaires, architecturales et de mitoses atypiques, plus ou moins marquées. Les VIN I sont définies par la présence de ces anomalies limitée au tiers inférieur de l’épithélium; les VIN II par des anomalies des deux tiers inférieurs, et les VIN III par des anomalies distribuées sur toute la hauteur de l’épithélium. L’incidence des VIN a augmenté au cours des dernières décennies. L’affection reconnaît deux pics de fréquence : l’un entre vingt et trente ans et l’autre entre quarane-cinq et cinquante ans (1). L’âge moyen des femmes concernées a diminué au cours des deux dernières décennies, probablement du fait d’une meilleure reconnaissance de la papulose bowénoïde. La plupart des VIN sont d’emblée des VIN III. Il semble actuellement qu’il existe deux types de VIN III, qui diffèrent de par la présence ou l’absence d’HPV, par l’âge moyen des patientes affectées, par leur aspect histologique et par leur mode évolutif. L’ISSVD a subdivisé les VIN III en deux entités : VIN III avec atypies étagées (ou 496 Pelvi-périnéologie VIN indifférenciées) et VIN III avec atypies basales (ou VIN III différenciées) : – les VIN III avec atypies étagées contiennent des HPV potentiellement oncogènes (16, 18, 31, 33) dans 80 à 90 % des cas. Elles concernent essentiellement la femme jeune et sont le plus souvent multifocales. Les cancers invasifs de la vulve associés à la présence d’HPV surviennent chez des femmes dont la moyenne d’âge est de cinquante ans. Ces VIN III indifférenciées peuvent être classées en trois entités cliniques : la maladie de Bowen vulvaire, la papulose bowenoïde et les VIN confluentes ; – les VIN III avec atypies basales ne renferment pas d’HPV. Elles concernent essentiellement la femme âgée (75 ans) et sont le plus souvent unifocales. Ces VIN différenciées sont en règle associées à un LSV. Environ 60 % des cancers vulvaires invasifs se développent sur un LSV. examen clinique systématique ou lors de l’exploration d’une dysplasie cervicale. Leur principal signe d’appel est le prurit. L’examen clinique peut les retrouver sous diverses formes : lésions rouges ou blanches, taches hyperkératosiques, ulcérations, papules, macules, pigmentations ou petites tumeurs. Ces lésions sont souvent mieux repérées par leur acidophilie après l’application d’acide acétique. Seule une biopsie permet un diagnostic précis de VIN et de son grade, mais il est important d’intégrer ces données dans le contexte clinique. Cette association permettra d’évaluer le risque d’évolution vers un cancer invasif et d’entreprendre alors le traitement adéquat. Actuellement, deux entités cliniques de VIN méritent d’être individualisées en raison de leurs particularités évolutives et pronostiques (15). Évolution Maladie de Bowen vulvaire Une régression spontanée des VIN I et II s’observe dans environ un tiers des cas. Leur aggravation s’observe dans un quart des cas, avec un délai moyen de trois à six ans. Les cas restants régressent habituellement après une phase stationnaire (4). Leur potentiel évolutif vers une lésion invasive n’est pas démontré et semble être exceptionnel. Contrairement aux lésions cervicales où l’évolution des CIN III vers un cancer invasif est fréquente (50 à 80 %), celle des VIN III vers un cancer invasif survient seulement dans 10 à 20 % des cas, et cela après un délai moyen de dix ans. Les deux entités de VIN III sont différentes non seulement sur le plan clinique, histologique et étiologique, mais aussi sur le plan évolutif. Alors que les VIN III avec atypies étagées ont un risque évolutif variable en fonction du contexte clinique, et régressent parfois spontanément, toutes les VIN III avec atypies basales associées à un LSV seront considérées comme des états précancéreux et traités comme tels. Le risque de survenue d’un cancer invasif sur VIN s’accroît également avec l’âge. La maladie de Bowen vulvaire (MBV) ou VIN unifocale affecte essentiellement les femmes de plus de cinquante ans. Elle se révèle à l’occasion d’un prurit vulvaire ou de brûlures chroniques localisés à la zone lésionnelle. Il existe également des formes totalement asymptomatiques, découvertes lors d’un examen systématique. Elle se caractérise par une lésion cutanée et/ou muqueuse, classiquement unifocale. Cette lésion réalise une plaque en relief par rapport au tégument normal avoisinant, de contours arrondis ou polycycliques, bien dessinés, de un à plusieurs centimètres de diamètre, rouge, blanche et/ou pigmentée. Dans sa forme leucoplasique, la plus fréquente (55 %), la MBV revêt l’aspect d’une plaque blanche à surface lisse ou verruqueuse, qui ne se détache pas lorsqu’on la frotte avec une compresse. Dans la forme érythroplasique (15 %) elle se manifeste par une plaque rouge, brillante. L’aspect clinique de la MBV est parfois polymorphe, et les trois types de lésions peuvent alors coexister. L’évolution de la MBV se fait vers une extension superficielle puis profonde, lente, et est dominée par le risque de survenue d’un carcinome épidermoïde invasif. Dans 20 à 40 % des cas, la MBV est le siège de foyers d’invasion. Une lésion bourgeonnante, une ulcération, une zone infiltrée feront suspecter la présence d’un carcinome invasif au sein des lésions de MBV. Formes cliniques Les VIN présentent un tableau clinique non spécifique. Elles sont dans un tiers des cas totalement asymptomatiques et découvertes lors d’un Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) Papulose bowénoïde La papulose bowénoïde (PB) ou VIN multifocale est actuellement la forme clinique la plus fréquente des VIN. Environ deux tiers des VIN sont multifocales, et on peut considérer par opposition à la MBV qu’elles correspondent à une PB. La PB affecte généralement des femmes de moins de quarante ans. Les lésions de PB renferment dans la plupart des cas des papillomavirus humains. La PB vulvaire est asymptomatique ou responsable d’un prurit. L’éruption est typiquement multifocale. Elle se compose de papules fermes de quelques millimètres de diamètre, roses, rouges, violacées ou pigmentées, à surface lisse, squameuse, granuleuse ou verruqueuse. Ces papules sont isolées les unes des autres ou confluentes en plaques à contours bien dessinés. Sur la muqueuse, les papules, roses ou blanches, ont volontiers une surface irrégulière, granuleuse ou cérébriforme. Ces lésions débordent souvent sur le périnée et sur la marge anale. Malgré son aspect histologique de néoplasie intra-épithéliale, la PB vulvaire reste dans l’immense majorité des cas une affection bénigne, évoluant sur un mode comparable à celui des condylomes génitaux : persistance, guérison ou récidive après traitement, régression spontanée au décours d’une grossesse ou en dehors de tout changement hormonal. L’évolution d’une PB vers un carcinome invasif est estimée entre 3 à 4 % et se voit quasi exclusivement dans une forme particulière : la PB extensive. Une ulcération, une zone verruqueuse ou leucoplasique infiltrée feront suspecter l’existence d’un cancer invasif. De telles lésions doivent faire l’objet de plusieurs biopsies. Environ un tiers des femmes présentant une PB sont atteintes d’une néoplasie intra-épithéliale ou d’un cancer invasif du col, ce qui justifie une cytologie cervicovaginale et une colposcopie systématiques. VIN confluentes ou papulose bowénoïde extensive La PB, peut revêtir chez des patientes immunodéprimées, un caractère étendu et confluent, en vastes nappes vulvaires, périnéales et périanales, d’aspect polymorphe, papuleux, leucoplasique, verruqueux, rosé et pigmenté. Ces lésions sont souvent très prurigineuses, douloureuses et ne tendent pas à régresser spontanément. Contrairement à la PB papulomaculeuse, la PB étendue et 497 confluente est susceptible de se compliquer de l’apparition d’un ou de plusieurs foyers de carcinome micro-invasif ou invasif. Les virus HIV et HPV se transmettent tous les deux par relations sexuelles. Plusieurs études épidémiologiques retrouvent que les patientes séropositives sont cinq fois plus atteintes d’HPV par rapport à une population témoin. La prévalence des VIN parmi les patientes séropositives est estimée entre 5 et 35 % (16). Il semble que la présence d’une VIN est le témoin chez ces patientes d’une immunodépression plus marquée. La fréquence des récidives après traitement, de l’extension des lésions et le risque d’invasion sont plus élevés. De ce fait, on recommande un dépistage plus marqué chez ces patientes, par un frottis cervico-vaginal, une vulvo-colposcopie et des biopsies vulvaires plus fréquentes en cas de lésion, de même qu’une surveillance post-thérapeutique plus rapprochée. Traitement Les VIN I et II ne justifient pas de traitement du fait de leur faible potentiel évolutif. Elles justifient en revanche une surveillance régulière. Toutes les patientes traitées pour VIN III doivent également être soumises à une surveillance, car le risque de récidive est estimé entre 10 et 20 % et le risque de survenue tardive d’un cancer de la vulve chez ces patientes est de 3 à 5 %. Le choix du traitement des VIN dépendra de la forme clinique et du risque d’invasion, de l’âge et de l’activité sexuelle de la patiente. Chirurgie Une exérèse de la lésion avec examen anatomopathologique de la pièce opératoire est indiquée dans le cadre des lésions unifocales de la maladie de Bowen afin de rechercher des foyers d’invasion. Les lésions micro-invasives ou invasives, trop souvent sous-estimées par la seule biopsie sont retrouvées dans 10 à 20 % des exérèses pour VIN III (17, 18). Il est recommandé de respecter une marge saine d’exérèse de 5 à 10 mm. La dissection sous-cutanée ou « skinning vulvectomy » doit rester superficielle, car il s’agit d’une lésion intra-épithéliale. Laser CO2 La vaporisation au laser CO2 est largement utilisée pour traiter les VIN et en particulier la PB. 498 Pelvi-périnéologie Cette technique permet de préserver l’anatomie de la vulve. En fonction de l’étendue des lésions, le laser est pratiqué sous anesthésie locale ou générale. La profondeur de la vaporisation n’excédera pas 1 mm sur la muqueuse et devra atteindre 2 à 3 mm sur les zones cutanées pileuses de la vulve, car une VIN peut être retrouvée dans les annexes pilo-sébacées. Les marges saines de destruction périphérique recommandées varient de 3 mm à 5 mm. Imiquimod® L’Imiquimod® est un immunomodulateur local ayant une activité biologique antivirale. Il est utilisé pour le traitement des condylomes génitaux et semble avoir également une efficacité pour le traitement des VIN III viro-induites (19, 20). Imiquimod® crème à 5 % doit être appliquée le soir, trois fois par semaine et rester au contact de la peau pendant six à dix heures. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à disparition des lésions visibles ou pendant une durée maximale de seize semaines. LICHEN SCLÉREUX VULVAIRE Le lichen scléreux vulvaire (LSV) est la dermatose vulvaire la plus fréquente. Il peut affecter les femmes de tout âge, mais concerne dans 70 % des cas la femme ménopausée avec une moyenne d’âge de cinquante-quatre ans. Il peut atteindre la peau, mais le siège de prédilection est la muqueuse vulvaire. Son étiologie reste mal élucidée, probablement d’origine mixte, génétique, mécanique et immunologique. En effet, un tiers des patientes atteintes de LSV ont une maladie auto-immune. Quelques rares cas familiaux ont été rapportés. Certains auteurs recommandent la recherche d’une maladie auto-immune devant chaque LSV. Histologie Les anomalies histologiques du LSV concernent le derme et l’épiderme. On observe à un degré variable, une atrophie de l’épiderme, un œdème et une hyalinisation du derme superficiel ainsi qu’un infiltrat inflammatoire. L’atrophie de l’épiderme se caractérise par un amincissement des crêtes interpapillaires conduisant à une horizontalisation de la jonction dermoépidermique et de la membrane basale. Une hyperplasie épithéliale peut être observée, avec ou sans atypies cellulaires siégeant au tiers inférieur de l’épiderme. Ces atypies peuvent être constatées au sein d’un épithélium non hyperplasique. Le derme superficiel est marqué par une hyalinisation caractéristique le rendant pâle, œdémateux ou homogénéisé. La zone de hyalinisation dermique, plus ou moins épaisse, est soulignée par un infiltrat inflammatoire riche en lymphocytes. Les LSV précédant l’apparition d’un cancer ont souvent des particularités histologiques : la présence d’une hyperplasie épithéliale périphérique, associée dans 70 % des cas à des atypies cellulaires et architecturales des couches basales de l’épithélium. Clinique Les signes d’appel du LSV sont dans 75 % des cas un prurit vulvaire chronique et dans 40 % des cas une dyspareunie superficielle, des brûlures ou des fissures lors des rapports sexuels. Il peut être totalement asymptomatique (15 % des LSV) et découvert lors d’un examen clinique, qui doit être systématique. Environ 15 % des patientes atteintes d’un LSV présentent également une localisation extragénitale. L’examen clinique seul, permet dans la plupart des cas de poser le diagnostic de LSV. Les sites de prédilection sont la face interne des grandes lèvres, les petites lèvres, le clitoris et la région périnéo-anale. Plus rarement il peut s’étendre au vestibule, à la région périanale, aux sillons génito-cruraux, interfessiers ou inguinaux, au mont de Vénus voire à toute la vulve. Le LSV n’atteint jamais le vagin. Les signes cliniques comportent typiquement deux types de modifications de la muqueuse vulvaire (21) : – des modifications de la couleur de la vulve, avec la présence de lésions blanches atrophiques, pâles, nacrées, en nappes brillantes, de papules isolées ou confluentes en plaques ou de macules blanches ; – des modifications des reliefs vulvaires, associés dans 55 % des cas aux lésions blanches. Ces Lésions néoplasiques et prénéoplasiques vulvaires (Paget, Bowen, lichen) remaniements résultent principalement de synéchies, entraînant une symphyse des grandes et des petites lèvres, un encapuchonnement du clitoris, une sténose de l’orifice vulvo-vaginal ou des brides vestibulaires antérieures ou postérieures. L’aspect clinique du LSV est généralement évocateur, mais certaines formes sont parfois d’un diagnostic plus délicat. En effet, certaines autres manifestations cliniques peuvent prédominer. Lichen scléreux leucoplasique Dans cette forme clinique, la muqueuse vulvaire devient épaisse et rugueuse par la présence d’une ou de plusieurs plaques blanches, irrégulières. Ces plaques ne disparaissent pas lorsqu’on les frotte avec une compresse. Cet épaississement peut résulter d’une lichénification surajoutée (hyperplasie épithéliale sans atypies) ou d’une leucoplasie, dont la nature histologique n’est pas toujours bénigne. Ces zones nécessitent une biopsie afin d’affirmer le degré d’atypie voire la possible dégénérescence maligne. Forme localisée Certaines formes de LSV se présentent comme une leucoplasie localisée, nécessitant une biopsie afin d’éliminer une maladie de Bowen. Forme érythroplasique Viennent s’ajouter au LSV des zones ecchymotiques, érythroplasiques ou des zones d’hémorragies sous-épithéliales, résultant de la rupture de vaisseaux capillaires. Forme bulleuse Des bulles de grande taille, fermes et solides, dermo-épidermiques, traduisent l’intensité de la réaction œdémateuse. Des érosions peuvent résulter de la rupture des bulles ou être induites par le grattage. Ces érosions sont souples et multiples. Forme pigmentée Il s’agit dans cette forme d’une mélanose postinflammatoire, faite de macules brunes disposées le plus souvent en plusieurs nappes. Lorsque la lésion est unique, elle fera l’objet d’une biopsie afin d’éliminer un mélanome. Évolution L’histoire naturelle du LSV est mal connue. Il évolue habituellement sur un mode chronique et 499 se complique souvent d’érosions, de fissures, de surinfection à Candida voire d’une sténose de l’orifice vulvaire masqué par des synéchies des petites lèvres et du clitoris. Le grattage des lésions favorise la lichénification. Des régressions spontanées sont également possibles. Les récidives après l’arrêt du traitement sont fréquentes. Exceptionnellement, le LSV peut précéder l’apparition d’un carcinome épidermoïde invasif. Un aspect inhabituel d’un LSV, tel que la présence d’une plaque ou d’un nodule érythémateux, ulcérés ou hyperkératosiques doit motiver la pratique d’une biopsie diagnostique pour éliminer la présence d’un cancer. En effet, un carcinome épidermoïde invasif est retrouvé dans 5 % des cas lors de biopsies systématiques et inversement, des lésions de LSV sont retrouvées dans près de 60 % des pièces de vulvectomies pour cancer. Traitement Le traitement du LSV est un traitement local. Il vise à faire disparaître la gêne fonctionnelle et les lésions blanches ainsi que de réduire le risque de survenue d’un cancer de la vulve. Le traitement de première intention repose sur la prescription de dermocorticoïdes. La dermocorticothérapie comporte un traitement d’attaque par l’application locale d’une crème de dermocorticoïdes de classe 1 (Dermoval®, Betneval®), une fois par jour, pendant un à trois mois, avec une dose mensuelle de 10 à 15 g. Le taux de réponses à un traitement de trois mois est évalué à 90 %. Le prurit disparaît en quelques jours et la pâleur en quatre à six semaines. Les remaniements anatomiques quant à eux restent inchangés. Si les zones d’hyperplasie résistent au traitement d’attaque, des biopsies voire une exérèse chirurgicale s’imposent. Un traitement d’entretien est nécessaire afin de réduire le taux de récidive. On utilise alors un dermocorticoïde de classe 1 ou 2, deux fois par semaine pendant un à deux ans (22). Il est nécessaire de surveiller la patiente régulièrement, même devant une régression complète des lésions afin de rechercher une récidive ou l’apparition d’un cancer de la vulve. Les récidives sont traitées par une dermocorticothérapie de classe 1, de plus courte durée. Le recours à un traitement chirurgical est indiqué pour l’incision de brides postérieures dyspareuniantes et pour l’exérèse et l’examen 500 Pelvi-périnéologie anatomo-pathologique de foyers de leucoplasie, de plaques érythémateuses circonscrites ou d’érosions, persistants après un traitement d’attaque correctement mené. Références 1. Aynaud O, Asselain B, Bergeron C et al. (2000) Carcinomes intra-épithéliaux et carcinomes invasifs de la vulve, du vagin et du pénis en Ile-de-France Enquête PETRI portant sur 423 cas. Ann Dermatol Venereol 127: 479-83 2. Sasco AJ, Gendre I (1998) Épidémiologie actuelle des cancers de la vulve. Contracept Fertil Sex 26: 12: 858-64 3. Fox H, Buckley CH (1999) Epithelial tumors of the vulva. The vulva 233-76 4. Basta A, Adamek K, Pitynski K (1999) Intraepithelial neoplasia and early stage vulvar cancer. Epidemiological, clinical and virological observations. 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