Résumé / Abstract
Le théâtre d’Alexandre Hardy (1572-1632), non seulement est d’une importance
notable en ce qui concerne les transformations de la sensibilité au XVIIe siècle, mais
encore discrédite à tous les niveaux ce qui doit former la psychologie de l’homme
moderne. En refusant la modernité poétique, au nom de la libre inspiration héritée des
poètes de la Pléiade, l’auteur s’oppose aux contraintes qui dorénavant s’exercent sur
scène, et qui concernent tout autant la censure et la psychologie, que le théâtre et sa
langue. En s’attaquant à la préciosité, il s’en prend à toute la cour, de manière que ses
pièces éprouveront tantôt la morale de l’honnêteté, tantôt la philosophie des apparences.
Ainsi le théâtre d’Alexandre Hardy, qui se veut le dépositaire d’une tradition ancestrale,
repose sur une morale de la virilité, apparaissant d’autant plus désuète à la cour, qu’elle
s’oppose à la grâce et à la désinvolture dont fait montre le courtisan.
The theatre of Alexandre Hardy (1572-1632), is of notable importance not only
with regards to the transformations of the sensibility in the 17the century, but also because
it discredits on all levels that which will form the psychology of modern man. By refusing
poetic modernity in the name of the free inspiration inherited from the poets of the
Pléiade, the author opposes the constraints which were henceforth exerted on the stage,
and which relate as much to censure and psychology as to the theatre and its language. In
attacking the preciosity, he takes on the entire court, such that his plays will sometimes
test the morals of honesty and at other times the philosophy of appearances. Thus the
theatre of Alexandre Hardy, who presents himself as the agent of an ancestral tradition, is
defined by a moral of virility, all the more obsolete at court because it is opposed to the
grace and the ease displayed by the courtier.