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- Lésions non infectieuses : Maladie de Crohn, Sarcoïdose, bérylliose, stroma de certaines tumeurs,
vascularites granulomateuses
Exemple de l’ulcère peptique chronique de l’estomac :
Illustre les phénomènes de l’inflammation chronique causée par une agression persistante.
La paroi de l’estomac est normalement protégée des effets de l’acide chlorhydrique dilué et des
enzymes protéolytiques produits par la muqueuse gastrique. Si ce mécanisme protecteur est détruit,
l’acide et les enzymes détruisent l’épithélium et le tissu de soutien sous-jacent et il apparaît une
ulcération. L’agression persiste puisque l’estomac produit en permanence l’acide et les enzymes.
La lésion tissulaire provoque une réaction inflammatoire avec un exsudat. Dans la partie profonde
de l’ulcère, partiellement protégée de l’acide, l’exsudat s’organise et il se constitue un tissu de
granulation qui évolue vers une cicatrice fibreuse. Dans l’ulcère constitué, tous ces phénomènes
apparaissent simultanément.
Exemple de la tuberculose :
C'est un exemple d'inflammation granulomateuse. C’est l’exemple type de granulome épithélioïde. La
présence de Mycobacterium tuberculosis dans les tissus déclenche une réaction inflammatoire qui suit
les phases successives de l'inflammation: exsudative, cellulaire, réparation avec fibrose.
Elle présente 2 caractéristiques spécifiques :
- des lésions granulomateuses épithélioïdes et giganto-cellulaires
- apparition d’une nécrose spécifique : la nécrose caséeuse
Ces 2 aspects permettent sur un prélèvement biopsique de porter le diagnostic de tuberculose. Ce
diagnostic devra être confirmé par la mise en évidence de M. tuberculosis
Le Bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis) est un bacille intracellulaire, siégeant dans les
histiocytes macrophages, avec une multiplication cellulaire lente. Les histiocytes n’ont pas d’enzymes
capables de le détruire, le BK ne sécrète pas d’enzyme ou de toxique, et il ne provoque qu’une
réaction inflammatoire aiguë minime et transitoire. Sa virulence vient de sa paroi, constituée de lipides
et de sulfamides déclenchant une immunité à médiation cellulaire.
La diffusion du bacille dans l'organisme se fait: soit par contiguïté, soit par voie vasculaire, soit par
voie canalaire (bronches tubes digestif)
• Différentes phases
Phase aiguë : il s’agit d’une phase exsudative riche en bacille, avec des lésions non spécifiques,
constituées par de l’œdème, des polynucléaires neutrophiles et des histiocytes. A ce stade apparaît la
nécrose caséeuse. Le nom de « caséum » provient de l’aspect macroscopique, qui ressemble à du lait
caillé. Il s’agit d’un foyer de destruction tissulaire. Histologiquement, il s’agit d’une substance
éosinophile homogène dépourvue de cellules, d’aspect homogène, mais contenant des fibres
élastiques, collagènes et réticuliniques.
Les causes de la formation de cette nécrose reste mal connue: sécrétion de TNF alpha par les histio-
monocytes sous l'influence de M Tuberculosis entraînant des lésions vasculaires, endothéliales et
dépôts de fibrine jusqu'à la nécrose?
Le caséum peut se modifier : se liquéfier ce qui permet l’évacuation et le drainage du foyer
tuberculeux avec formation d’une cavité (caverne) et la contamination des tissus voisins. Il peut
également s’assécher ou se calcifier.
Phase cellulaire : lésions granulomateuses (granulome immunologique témoin de la mise en jeu de
l'immunité à médiation cellulaire).
Macroscopie : Nodules bien limités et persistants dans les tissus : granulations miliaires (1-2 mm),
tubercules miliaires (2-3 mm), tubercules enkystés (1-3 cm).
Histologie : granulomes formant des nodules arrondis constitués de cellules épithélioïdes se disposant
en palissade mêlées à un nombre variable de cellules géantes. En périphérie on note une couronne de
lymphocytes. Plus à l’extérieur, et dans les lésions plus évoluées, il y a des fibroblastes et du
collagène. Ces nodules sont parfois centrés de nécrose caséeuse.
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