rapport action tuffeau - DREAL des Pays de la Loire

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Maîtrise d'ouvrage
DREAL Pays de la Loire – Service Intermodalité Aménagement Logement
Maîtrise d’œuvre
CEREMA – DTer Ouest - DLRCA Angers
Rédacteurs
Emma STEPHAN - CEREMA – DTer Ouest – DLRCA
Antoine CAUCHETEUX CEREMA – DTer Ouest - DLRCA
Relecteurs
Louis BOURRU – DREAL Pays de la Loire
Durée de l'étude : janvier 2011 – novembre 2013
Table des matières
1 Préambule............................................................................................................................4
2 Introduction..........................................................................................................................5
3 État de l’art...........................................................................................................................7
4 Les campagnes d’instrumentation......................................................................................29
5 Résultats des mesures.......................................................................................................35
6 Conclusion.........................................................................................................................48
7 Bibliographie......................................................................................................................49
8 Annexes : description des sites instrumentés.....................................................................50
9 Cahiers annexes................................................................................................................56
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1 Préambule
En France, 10 millions de logements ont été construits avant 1948. Le patrimoine bâti ancien
est, aujourd’hui plus que jamais, à la croisée de nombreux enjeux du XXIe siècle dans le
domaine de la construction, à savoir :
– La réhabilitation énergétique : le plan de rénovation énergétique de l’habitat lancé en mars
2013 par le président de la république vise à réhabiliter 500 000 logements par an à l’horizon
2017. Les bâtiments d’avant 1948 représentent un tiers du parc de logements français et
nécessitent une attention de chaque instant pour qui envisage de les réhabiliter. Il faut en
effet préserver leur qualité architecturale et l’équilibre thermique séculaire de leurs murs en
pierre, en terre ou en bois.
– L'utilisation des ressources locales pour construire et réhabiliter les bâtiments. En effet, les
matériaux biosourcés tels que le chanvre, la fibre de bois, le lin... semblent constituer des
solutions intéressantes pour isoler avec respect les parois les plus fragiles, en lien avec la
terre et la chaux utilisées depuis toujours pour bâtir les murs anciens.
– L’implication et la formation de tous les professionnels de la construction, sur des projets
de réhabilitation qui demandent un réel savoir faire et une compréhension globale des
phénomènes à l’œuvre sur des bâtiments à chaque fois uniques. Le chantier de la
rénovation du bâti ancien offre un potentiel important d'emplois non délocalisables dans le
secteur du bâtiment, accessibles aux PME.
C’est ainsi qu’en 2010 le CETE, la DREAL et le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine
ont souhaité réunir autour d’une même table des artisans, architectes, ingénieurs, et
amoureux du patrimoine, pour réfléchir ensemble aux meilleures solutions pour réhabiliter
les bâtiments anciens en tuffeau. Le tuffeau est une pierre calcaire très tendre, trésor
foisonnant de l'Anjou et de la Touraine, qui fait la beauté des monuments comme des
maisons les plus modestes. Mais c’est aussi une pierre fragile qui demande à être comprise
et étudiée dans son contexte afin de proposer des réhabilitations respectueuses et adaptées
à chaque cas de bâtiment. C’est l’objet de cette étude, menée de 2010 à 2013 sur un panel
de bâtiments sélectionnés sur tout le territoire du parc.
Pour que le paysage de demain se dessine dans le respect du patrimoine ancien.
La DREAL remercie l'ensemble des acteurs qui ont contribué à la réalisation de ce document
et plus particulièrement les personnes présentes aux groupes de travail.
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2 Introduction
2.1 Contexte
Les préoccupations environnementales actuelles conduisent à une recherche d’amélioration
des performances énergétiques des bâtiments. Les réglementations thermiques successives
adoptées depuis 1975 permettent de réduire progressivement les consommations
énergétiques des bâtiments neufs. Or, le parc immobilier existant n’est constitué que pour un
tiers de logements construits après 1975. Les logements construits entre 1948 et 1975 en
représentent un second tiers et le dernier tiers est constitué de logements construits avant
1948 qui seront qualifiés de bâtiments anciens.
Depuis 2007, la France s'est dotée d'une réglementation thermique à respecter en cas de
réhabilitation de bâtiments existants, conformément à la directive européenne
2002/91/CE. Mais le bâti d'avant 1948 n'y est pas systématiquement soumis en raison de
son caractère patrimonial.
Le patrimoine bâti français possède une grande variété de bâtiments, chaque région a ses
spécificités et les bâtiments anciens ont un fonctionnement physique souvent méconnu. Ces
derniers ne sont pas conçus pour accueillir une isolation standard, souvent porteuse de
nouveaux désordres. Leur comportement hygrothermique n’est pas régi par les mêmes lois
que les bâtiments récents.
La prise de conscience des différences entre bâtiments modernes et bâtiments anciens n’est
pas récente. Une édition du Moniteur de 1979 intitulée « L’inertie, facteur d’économie de
chauffage » (Bernard 79) constatait que les bâtiments neufs de l’époque consommaient
souvent plus de chauffage que les bâtiments anciens en pierre et terre. Il mettait en évidence
les phénomènes d’inertie, avec à la fois une composante calorifique et une composante
latente due aux changements de phase de l’eau dans les murs, entre condensation et
évaporation. La régulation par l’inertie des chutes de température en hiver permettait de
consommer moins que les bâtiments neufs de l’époque dont le système constructif était
encore peu performant en termes d’économies d’énergies.
De 2004 à 2007, une étude commandée par la DGUHC (Direction Générale de l’Urbanisme,
de l’Habitat et de la Construction) aujourd’hui DGALN (Direction Générale de
l’Aménagement, du Logement et de la Nature), appelée « Connaissance des bâtiments
anciens et économies d’énergie1 » a traité du comportement thermique du patrimoine bâti
ancien et sa prise en compte par les méthodes de calcul actuelles. Un panel de logements
représentatifs des modes de construction traditionnels, sans modifications importantes
effectuées, ont été suivis et instrumentés pour connaître leurs comportements
hygrothermiques et leurs consommations énergétiques.
1 http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/productions-a-telecharger-r1521.html
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