DOSSIER
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Santé-MAG
N°15 - Février 2013
Lutte contre le cancer
La bactérie
Helicobacter-pylori,
principale cause d’atteinte
La bactérie Helicobacter-pylori est la principale cause du cancer de
l’appareil digestif, ont estimé des spécialistes en oncologie lors d’un
séminaire sur le cancer de l’appareil digestif.
Selon le professeur Doudja Hamouda, oncologue à l’Institut natio-
nal de santé publique, la bactérie Helicobacter-pylori vient en tête
des facteurs déclencheurs du cancer de l’estomac, qui vient en
deuxième position des cancers les plus répandus en Algérie.
Pour sa part, le professeur Sid Ali Mohamed Nekal, chef de ser-
vice d’hématologie au CHU Hassani Isaad de Beni-Messous,
a estimé que 8 personnes sur 10, en Algérie, sont porteurs de la
bactérie Helicobacter-pylori, soit 90 % de la population.
Parmi les facteurs qui causent cette maladie, les spécialistes
ont cité une alimentation déséquilibrée riche en graisse, pro-
téines, sel et glucides et pauvre en légumes et fruits outre le
tabagisme, l’alcool et l’hérédité. Selon ces spécialistes, le can-
cer de l’estomac est plus répandu chez les personnes âgées
de 50 à 60 ans, ajoutant que les hommes sont les plus touchés
par cette pathologie.
Les symptômes se manifestent par des vomissements et des brû-
lures au niveau de l’estomac. Le diagnostic de la maladie se fait
par des tests médicaux qui démontrent la présence de sang dans
les selles ou par fibroscopie.
Les prévisions de l’Institut national de santé publique font état de
45000 nouveaux cas de cancer par an, soit 120 cas pour 100.000
habitants, tandis que celui du cancer de l’appareil digestif est de
20 cas pour 100000 habitants (4000 cas/an).
Selon le registre du cancer de la wilaya d’Alger de 2010, le cancer
de l’appareil digestif est classé parmi les 10 types de cancer les
plus répandus, en Algérie, durant les 10 dernières années.
Les spécialistes qui prévoient une hausse du taux de prévalence
durant les prochaines années, préconisent une alimentation riche
en légumes et fibres, comme moyen de prévention
Le président de la Société algérienne d’oncologie, le
Pr. Kamel Bouzid, a affirmé que le e nombre de cas
de cancer, en Algérie, est appelé à s’accroître les dix
prochaines années, en raison du vieillissement de la
population.
L’Algérie connaît,
actuellement, le
même rythme de
progression du
cancer que celui
enregistré ces
dernières années,
dans les pays oc-
cidentaux; où l’on
recense, du fait
du vieillissement
de la population,
300 nouveaux
cas, pour 100.000 habitants, comme en France et 400
nouveaux cas, aux Etats Unis, a indiqué le Pr. Bouzid,
à la veille de la journée mondiale de lutte contre le
cancer, le 4 février.
La maladie a augmenté, de façon remarquable, du-
rant ces dernières années, passant de 80 cas, pour
100.000 habitants, en 1993, à 120 cas, pour le même
nombre d’habitants, dans les années 2000.
Les experts ont indiqué que ce nombre est appelé
à augmenter, durant les dix prochaines années, en
raison du vieillissement de la population, dont les
personnes âgées de 60 ans et plus représentent 7%;
rappelant que la moyenne d’âge d’atteinte de cancer
est de 52 ans, selon les chiffres de l’Institut national
de la santé publique.
40.000 nouveaux cas de cancer sont recensés, an-
nuellement; dont 20.000 cas, chez les femmes et
plus de 19.000, chez les hommes, a révélé l’institut.
Les cancers du poumon, de la vessie, de l’appareil
digestif, du colon et de la prostate sont les plus fré-
quents, chez les hommes; soit, un taux de 52,5% du
total des cancers répandus, chez ce genre.
Les femmes, elles, restent plus exposées au cancer
de l’appareil reproductif (sein, ovaire et col de l’uté-
rus), cancer colorectal; avec un taux de 68% du total
des cancers, chez la femme.
Les cancers du colon, du poumon, du col de l’uté-
rus et de la prostate sont les types de cancer le plus
répandus, en Algérie, avec un taux de 50%, pour une
moyenne d’âge de 59 ans, pour l’homme et 51ans,
chez la femme; à l’exception du cancer du sein, qui
touche les femmes de 40 ans et plus.
Selon les experts, ces types de cancer énumérés
peuvent être détectés, précocement, permettant,
ainsi, d’en réduire les décès.
A ses débuts, un cas de cancer du sein coûte 300.000
DA et en stade avancé, 5 millions de DA. Le cancer
colorectal revient, quant à lui, à 200.000 DA et en
phase avancée, à 2 millions de DA.
Le coût d’un cancer du poumon est estimé à 300.000
DA, durant ses phases premières et entre 2 à 3
millions de DA, à un stade plus avancé; sachant
que le trésor public prend en charge la totalité
des frais
Pr. K. Bouzid