de détection) ou par la différence d’études des pièces
d ’ a n a t o m o p a t h o l o g i e . En effet, une des explications peut
être une sous-stadification anatomopathologique liée à
une analyse parcellaire de la pièce de prostatectomie
(obligatoire car l’étude complète de la prostate n’est pas
possible) et dont la recoupe de la pièce permettrait de
redresser le diagnostic. R
AV E RY
[27] ayant étudié les
patients avec une tumeur localisée à la prostate et pré-
sentant une récidive biologique, a démontré que la recou-
pe de la pièce permettait de trouver des franchissements
capsulaires ou des marges chirurgicales dans 6 cas sur 7.
Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que récem-
ment 2 études réalisées dans deux centres différents et
avec 2 techniques différentes démontrent que la présen-
ce de cellules circulantes en préopératoire est corrélée à
la récidive biologique [9, 24].
Reste encore une interrogation sur les différences de
résultats des études sur la RT-PCR PSA. Pourquoi l’en-
semble des patients ayant un cancer au stade métasta-
tique ne sont-ils pas tous positifs (surtout si l’hypothè-
se de cellules circulantes comme cellules à haut poten-
tiel métastatique est envisagée). Comme l’illustre le
Tableau 1, certaines séries en détectent 100% contre
25% pour d’autres. Vrais positifs ou faux négatifs?
Plusieurs explications sont envisageables :
- La quantité de sang prélevée est le reflet d’un instant
t. Le nombre de cellules n’est peut-être pas constant
dans le temps et il pourrait exister des bolus, sorte de
«cellulémie» comme il existe des bactériémies.
- Une quantité de 5 ml de sang ne représente que 0.1%
du volume sanguin total. S’il existe 1000 cellules en
circulation, avec une technique de détection de 1 cellu-
le pour 5 ml, il n’y a que 70% de chance d’obtenir un
résultat positif selon la distribution de POISSON [21].
- Si les cellules circulantes étaient potentiellement des
cellules métastatiques, elles devraient être les cellules
les plus aggressives avec une différenciation faible.Or,
les cellules indifférenciées sécrètent moins de PSA [4,
7] d’où un pourcentage de patients restant négatifs.
- La dégradation des ARN lors des manipulations, la
perte cellulaire lors du gradient de concentration et
toutes les étapes de la technique de RT-PCR sont
causes de faux négatifs.
CONCLUSION
Trois méthodes de détection de cellules circulantes ont
été évaluées. La RT-PCR apparaît comme une métho-
de sensible et spécifique pour la détection des cellules
circulantes dans le cancer de prostate. Reste à définir
la place de ces cellules dans l’histoire naturelle du
cancer et l’implication clinique en pratique quotidien-
ne de la détection de cellules circulantes par RT-PCR.
Aucune série n’a pour le moment démontré que la pré-
sence de cellules circulantes ou de micrométastases est
un facteur devant influencer la décision thérapeutique.
Il semble nécessaire de poursuivre l’évaluation de
cette technique qui présente un intérêt théorique cer-
tain. La comparaison des différentes techniques nous
semble être le seul moyen de mener à bien cette éva-
luation.
Remerciements
Nous remercions le Docteur François RADVANYI de l’Institut
Curie pour son aide dans le choix des primers PSA et dans la
réalisation des hybridations par sondes internes.
REFERENCES
1. BORCHERS H., BENIERS A.J., WOLFF J.M., JAKSE G. RT-PCR
and immunocytochemistry for detection of micrometastasis in prosta-
te cancer - a comparative study.J. Urol., 1998, 159, 292 abst. 1127.
2. de CREMOUX P., RAVERY V., PODGORNIAK M.P., CHE-
VILLARD S., TOUBLANC M., THIOUNN N., TATOUD R., DEL-
MAS V., CALVO T., BOCCON-GIBOD L. Value of the preoperati-
ve detection of prostate-specific-antigen positive circulating cells by
nested RT-PCR in patients submitted to radical prostatectomy.Eur.
Urol., 1997, 32, 69-74.
3. ELLIS N.S., VESSELA R.L., COREY E., ARFMAN E.W., OSWIN
M.M., MELCHIOR S., LANGE P.H. The value of a reverse trans-
criptase polymerase chain reaction in preoperative staging and fol-
low up of patients with prostate cancer.J. Urol., 1998, 159, 1134-
1138.
4. EPSTEIN J.I., EGGLESTON J.C. Immunohistochemical localization
of prostate specific acid phosphatase and prostate specific antigen in
stage A2 adenocarcinoma of the prostate prognostic implications.
Hum. Pathol., 1984, 15, 853-859.
5. FADLON E.T., REES R.C., Mc INTYRE C., SHARRARD R.P.,
LAWRY J.H., HAMDY F.C. Detection of circulating prostatic spe-
cific antigen positive cells in patients with prostate cancer by flow
cytometry and reverse transcription polymerase chain reaction.Br.
J. Cancer, 1996, 74, 400-405.
6. FIDLER I.J., HART I.R. Biologic diversity in metastatic neoplasms:
origins and implications.Science, 1982, 217, 998-1001.
7. GALLEE M.P., VISSER DE JONG E., VAN DER KORPUT J.A.,
VAN DER KWAST T.H., ten KATE F.J., SCHROEDER F.H.,
TRAPMAN J. Variation of prostate specific antigen expression in
different tumour growth patterns present in prostatectomy speci-
mens. Urol.Res., 1990, 18, 181-187.
8. GHOSSEIN R.A., SCHER H.I., GERALD W.L., KELLY W.K., CUR-
LEY T., AMSTERDAM A., ZHANG Z.F., ROSAI J. Detection of cir-
culating cells in patients with localized and metastatic prostatic carci-
noma : clinical implications.J. Clin. Oncology, 1995, 13, 1195-1200.
9. GHOSSEIN R., ROSAI J., SCHER H. Prognosis significance of cir-
culating tumor cell in patients with metastatic hormone-refractory
prostatic A.S.C.O., 1996, abst. 647.
10. GRASSO Y.Z., GUPTA M.K., LEVIN H.S., ZIPPE C.D., KLEIN E.A.
Combined nested RT-PCR assay for prostatic specific antigen and pros-
tatic specific membrane antigen in prostate cancer patients : correlation
with pathological stage. Cancer Res., 1998, 58, 1456-1459.
11. HARTY J.I., BLICBLUM S., MOHAMMAD A. In vitro technique for
isolating prostatic cells from blood. J .S u rg. Res., 1979, 26, 411 - 4 1 6 .
1062
A. de la Taille et coll., Progrès en Urologie (1998), 8, 1058-1064