Musée de l™Armée et d™Histoire militaireParc du

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Vue du pavillon nord de 1880, abritant le Musée de l’Armée et d’Histoire militaire, depuis l’arcade du
Cinquantenaire (photo 2009).
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Musée de l’Armée et
d’Histoire militaire
Parc du Cinquantenaire 1a, 3
Région de Bruxelles-Capitale
INVENTAIRE DU PATRIMOINE
ARCHITECTURAL
GÉDÉON BORDIAU - 1879-1904
CHARLES GIRAULT - 1908-1910
BEAUX-ARTS
NÉOCLASSICISME
ÉCLECTISME
MUSÉE
SALLE D'EXPOSITION
DescriptionHistorique
Description
Pavillon nord
Galeries courbes
Ailes de la cour intérieure
Grande halle nord
Le Musée royal de l’Armée naît dans le cadre de l’Exposition
universelle de 1910, à l’occasion de laquelle un jeune officier, Louis
Leconte, rassemble plus de 900 objets illustrant le passé militaire de
la Belgique. Créé en vertu de l’arrêté royal du 28.11.1911, le musée
s’installe tout d’abord à l’abbaye de La Cambre, dans les anciens
locaux de l’École royale militaire. Ses collections s’étant
considérablement enrichies, l’institution déménage en 1923 vers le
complexe du Cinquantenaire, où elle s’installe progressivement dans
les différents bâtiments de sa partie nord.
Historique
À l’occasion de l’Exposition nationale de 1880, qui donna son nom
au Cinquantenaire, l’architecte Gédéon Bordiau conçoit sur le site un
palais permanent composé d’une arcade reliée à deux pavillons (A,
B) par un hémicycle à colonnade (C) (voir notice). Construit en
plusieurs phases, sous l’égide du roi Léopold II, cet ensemble ne
sera achevé qu’après la mort de Bordiau, en 1905, année
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PAGE 2/16 d’exécution d’un nouveau projet pour l’arcade (D), conçu par
l’architecte Charles Girault. Dès l’origine, Bordiau avait prévu de
compléter le complexe par deux ailes perpendiculaires aux pavillons,
vers les avenues de la Renaissance et des Nerviens. Ce sont
cependant des halles provisoires en fer et verre qui sont construites
pour l’Exposition de 1880.
En 1888, s’ouvre au Cinquantenaire le Grand Concours international
des Sciences et de l’Industrie. L’hémicycle (C), dont le
rez-de-chaussée abrite une galerie, est achevé à cette occasion. De
nouvelles halles métalliques sont en outre construites à l’arrière du
complexe. Deux galeries parallèles doublent ainsi le
rez-de-chaussée de l’hémicycle, tandis que latéralement sont
implantées d’autres halles autour de deux jardins carrés ; seules
certaines des constructions de la partie nord du site subsistent
aujourd’hui (E, G, I). À l’arrière de la future arcade, prend place la
plus vaste de ces halles métalliques, la Halle Internationale des
Machines, construite par les entreprises J. Cockerill et M. Rolin.
Conçue d’une seule portée sur 235 mètres de long, cette
construction novatrice à charpente métallique sera affectée après le
Concours à des expositions agricoles et industrielles.
En vue de l’Exposition universelle de 1897, cette grande halle est
prolongée d’une centaine de mètres vers le nord, atteignant 340
mètres. Les autres halles métalliques de 1888 sont maintenues.
L’année suivant l’Exposition, cinq travées de la grande halle sont
démontées dans l’axe de l’arcade, comme l’avait exigé Léopold II,
afin de dégager la perspective vers l’avenue de Tervueren. Le
bâtiment se transforme donc en deux halles distinctes (L, Q).
C’est à cette époque que Bordiau s’attaque au dessin définitif des
ailes latérales du site. Lorsqu’il décède, en 1904, seule une partie
des plans d’exécution de l’aile sud est cependant achevée. La
direction du chantier est alors reprise par l’architecte Léopold Piron.
En 1905, celui-ci lance la construction de l’aile sud, tout en
proposant pour son pendant nord un projet d’inspiration Beaux-Arts.
Très critiqué, ce dernier ne sera jamais réalisé (HENNAUT, E., 2003,
p. 83). La façade vers la ville, ainsi que les halles qu’elle devance
(G, I) resteront donc celles de 1888.
En 1905, le jour de l’inauguration de la nouvelle arcade du
Cinquantenaire, Léopold II fait remarquer que, malgré la suppression
de cinq travées, les pignons des grandes halles nord et sud (L, Q)
apparaissent encore dans les arches latérales. En vue de
l’Exposition universelle de 1910, le roi charge donc Girault de
remédier à ce problème et d’améliorer l’aspect de l’esplanade côté
Tervueren (N).
Dès 1899, après le démontage des travées centrales, Bordiau avait
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PAGE 3/16 déjà élaboré un projet de façades pour les deux nouvelles entités :
elles devaient être bordées, face à l’esplanade et vers Tervueren,
d’une colonnade dorique en pierre bleue ponctuée d’entrées
monumentales sous entablement à fronton.
En mars 1908, Girault propose à son tour un ambitieux projet
comprenant le rabotage des halles vers l’esplanade, la suppression
des pignons et la mise en œuvre d’une toiture bombée. Il leur
dessine, dans le style de l’arcade, de nouvelles façades de pierre qui
s’étirent jusqu’à cette dernière et auxquelles sont accolés, vers
Tervueren, deux vastes pavillons.
C’est finalement un programme plus modeste, signé par Girault en
mai de la même année 1908, qui sera mis en œuvre pour 1910 :
chaque halle est amputée de trois travées, leur pignon est porté en
retrait et devancé d’un portique monumental (M, P). Les autres
façades ne subissent, quant à elles, pas de modification. En 1909,
l’architecte conçoit entre les nouveaux portiques et l’arcade un mur
de raccordement percé d’un accès (K, O). En pierre bleue et de style
Beaux-Arts, les adjonctions de Girault visent à minimiser le contraste
existant entre son arcade et les halles d’aspect industriel de Bordiau.
L’architecte étant peu présent sur le chantier, c’est son confrère
Jean-Joseph Caluwaers qui dirige les travaux (HENNAUT, E., 2003,
p. 93).
C’est le 22.07.1923 que le nouveau Musée royal de l’Armée est
inauguré, par le roi Albert Ier. Il est établi dans les galeries courbes
de la portion nord de l’hémicycle (C, E), ainsi que dans les halles
métalliques implantées à l’ouest et au sud du jardin intérieur (G, I).
Après le décès d’Albert Ier en 1934, le musée prend également
possession d’une partie du pavillon nord de 1880 (A), où est établie
depuis 1886 la collection de moulages des futurs Musées royaux
d’Art et d’Histoire. Le 09.04.1935, Léopold III y inaugure une salle
dédiée à son père et à la Grande Guerre. Après 1945, le musée
s’approprie la totalité du pavillon ; une section consacrée à Léopold
III et à la Seconde Guerre mondiale y est aménagée, inaugurée le
10.05.1955 par le roi Baudouin. Deux ans auparavant, l’institution
avait pris le nom officiel de Musée royal de l’Armée et d’Histoire
militaire.
En 1972, le musée inaugure la section Air et Espace dans la grande
halle nord (L), qui avait au cours du temps accueilli diverses
manifestations, hippiques, automobiles et aéronautiques. En 1980, la
section des Blindés est créée dans le jardin intérieur, devenu une
cour (H). À la même époque, le musée prend en outre possession
de l’espace situé au sommet de l’arcade (D), baptisé salle Titeca.
Entre 1985 et 1987, le pavillon nord (A), entretemps rebaptisé halle
Bordiau, fait l’objet d’importants réaménagements par la Régie des
Bâtiments. Elle abrite aujourd’hui la section dédiée aux conflits du
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PAGE 4/16 XXe siècle. Enfin, en 1996, la cour triangulaire située à l’arrière de
l’hémicycle accueille la section de la Marine (J).
Description
Pavillon nord (A)
Achevé pour l’Exposition de 1880, tout comme son pendant sud,
détruit par un incendie en 1946, le pavillon nord est le plus ancien
édifice du parc du Cinquantenaire. Mêlant pierre et métal, il conjugue
de manière originale rigueur classique et innovation industrielle.
Le bâtiment présente un plan rectangulaire, marqué à chaque angle
par un avant-corps. Enchâssée dans une structure de maçonnerie,
son imposante charpente métallique forme un berceau d’une seule
portée composé de huit vastes arcs. Ceux-ci sont soutenus en
façades latérales par des arcs-boutants de fonte à arcades sur
contreforts de maçonnerie. Ils sont composés de deux poutres
cintrées reliées au moyen de pièces métalliques formant un treillis,
un motif qui se retrouve dans les autres constructions métalliques de
Bordiau. Au sommet de la toiture s’insère un lanterneau en bâtière
dont seules les minces parois verticales sont vitrées.
En façade, la charpente offre, à l’est et à l’ouest, deux vastes
verrières en demi-rosaces. Celles-ci sont structurées par une
élégante résille métallique ornée de rinceaux, dont les rayons portent
les armes des neuf provinces belges. À l’intersection des principaux
rayons se trouvaient des rosettes, aujourd’hui disparues. L’épais
entablement cintré, reposant sur des consoles à volutes, est
souligné par une frise de cercles ajourés.
Les deux verrières sont aussi soignées l’une que l’autre, Bordiau
n’ayant pas présagé, en 1879, que des constructions ultérieures
allaient rendre l’orientale peu visible. Lors de la rénovation des
années 1980, la verrière occidentale a été entièrement refaite, à
l’exception des motifs en fonte, tandis que l’orientale a été restaurée
sur place (HENNAUT, E., 2003, p. 26).
Les façades en maçonnerie du pavillon se composent de trois
niveaux de pierre présentant un traitement qui gagne
progressivement en raffinement. Le premier est un important
soubassement de pierre bleue à bossages rustiques, caractéristique
commune à la plupart des constructions du site. Suit un niveau de
faible hauteur en pierre bleue à appareil lisse, percé de fenêtres
étroites séparées par des pilastres. Ces deux niveaux se prolongent
dans la façade de l’hémicycle, garantissant l’homogénéité de
l’ensemble. Enfin, l’étage supérieur est constitué d’un petit appareil
en pierre blanche de Gobertange.
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PAGE 5/16 La façade occidentale est marquée par l’ancienne entrée principale
du pavillon, traitée en porche à colonnes doriques et précédée d’un
large emmarchement flanqué de socles. Les façades latérales sont
quant à elles rythmées par les piliers carrés doriques formant
contreforts pour la charpente. Ils sont reliés entre eux à leur sommet
par une poutrelle double à treillis. Aux angles, les avant-corps sont
percés sur deux côtés par une vaste fenêtre à arc en plein cintre ;
cette baie est flanquée de larges pilastres latéralement et de
colonnes sous entablement à l’ouest. Le chapiteau en fonte des
colonnes est aujourd’hui privé de son décor corinthien. Les châssis
de fenêtre sont remplacés.
Sur son projet, Bordiau avait prévu d’orner les pavillons de
sculptures. Des statues devaient rehausser le sommet des deux
façades vitrées, ainsi que les avant-corps et les contreforts. Des
lions et des fontaines devaient prendre place sur les socles de
l’emmarchement, tandis que les pans de mur aveugles des façades
latérales devaient s’orner de bas-reliefs.
À l’intérieur, la charpente reste apparente. Les verrières sont
bordées d’une arcade enduite, à caissons ornés d’un motif floral.
Lors de la rénovation du pavillon, menée par les architectes André
Balériaux et Jacques Mortier, un niveau souterrain et deux entresols
ont été créés, qui rompent l’unité de l’espace originel, haut de près
de 30 mètres.
Galeries courbes (C, E)
Le niveau inférieur de l’hémicycle (C), achevé pour le Concours de
1888, est aménagé en galerie d’exposition. Cette dernière était à
l’origine ouverte à l’arrière par une colonnade dorique, soutenant la
façade arrière du niveau supérieur. Son entrecolonnement a été
muré ultérieurement, avant 1923. Derrière l’hémicycle s’étirent les
deux galeries métalliques de la même époque (E). Il s’agit de halles
structurées par des fermes faites d’une double poutrelle à treillis et
couvertes d’une toiture en bâtière interrompue par un lanterneau.
Elles sont séparées par de simples piliers, entre lesquels ont été
aménagées des cloisons.
La galerie de l’hémicycle abrite depuis 1987 la collection Armes et
armures des Musées royaux d’Art et d’Histoire, qui se trouvait à la
Porte de Hal. La première galerie métallique, dite salle technique, est
dédiée à l’armement du XIXe siècle. L’aménagement de la seconde,
consacrée à l’armée belge de cette époque, n’a été que peu modifié
depuis 1923.
Vers l’esplanade, les galeries métalliques sont masquées par l’un
des deux murs de raccordement identiques (K) conçus par Girault en
1909 entre l’arcade et les grandes halles. Son implantation oblique a
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