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MENSUEL D’INFORMATIONS SUR LES TRAITEMENTS DU VIH/SIDA ET DES CO-INFECTIONS
Obstacles dans
l’accès aux soins
L’ E D I T O
173
D
JUIN 2008
e la fin 2001 au début de l’année 2005, certains syndicats de médecins libéraux, en conflit avec
l'Assurance Maladie sur le tarif des consultations, ont donné pour consigne à leurs adhérents d'user des
dépassements d'honoraires exceptionnels. Habituellement, les médecins spécialistes de secteur 1 sont
tenus de pratiquer les tarifs de la Sécurité Sociale. Il s'agissait par ce biais de faire pression sur la
Caisse Nationale d'Assurance Maladie qui, à l'issue de négociations tendues, ne leur avait pas accordé l'augmentation d'honoraires attendue. Saisi par une association de consommateurs “Familles rurales” le Conseil de la
Concurrence vient d’infliger à sept syndicats de médecins de lourdes amendes (814 000 euros au total), pour
s’être concertés sur l’augmentation du tarif des consultations. Les praticiens ont donc, par la même occasion,
appris l’existence du droit de la concurrence ! Mais cette “entente anti - concurrentielle illicite” aura coûté sur
trois ans 180 millions d'euros aux patients !
À côté de ces dépassements exceptionnels des praticiens du secteur 1, les médecins en secteur 2 sont, eux,
autorisés de façon permanente à des dépassements d'honoraires, dans la limite toutefois du "tact et de la
mesure" …
Il est difficile de croire au bon usage de cette recommandation (“tact et
mesure”), si l’on se souvient qu’en avril 2007 l’Inspection Générale des Affaires
Sociales soulignait une augmentation de ces dépassements de “plus de 40 % en
dix ans en valeur réelle … au point de devenir un obstacle à l’accès aux soins”.
À ce propos, la Ministre de la Santé, Madame R. Bachelot, déclarait récemment :
"Je crois que c'est le problème majeur de l'accès aux soins : sur 18 milliards d'honoraires, pas loin de deux milliards et demi représentent des dépassements. J'ai
vraiment inscrit comme priorité de mon action de les maîtriser !".
Oui, les patients connaissent bien l’existence de ce lien entre les difficultés à
l’accès aux soins et le niveau des dépassements d’honoraires. Et ce d’autant
mieux qu’ils continuent de les financer et les subir. Mais comment croire
encore aujourd’hui à la déclaration volontariste ministérielle ? Alors que
depuis le début de l’année, les malades supportent en plus les franchises
médicales ; avec le risque de voir s’aggraver la situation en 2009
dans la perspective d’une mise en place du “bouclier sanitaire”.
actions traitements
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Dépôt légal à parution ISSN 1251-8433 - Commission paritaire 0412 H 88906
SOMMAIRE
PRIX AU NUMERO : 3 EUROS
PAR BERNARD TESSIER
[email protected]
page 2.
Réflexions autour du traitement précoce
page 4.
Les contrôleurs de l’infection
page 6.
Nouvelles classes d’antirérétroviraux : Les deux “petits” nouveaux
page 9.
Pneumonies à pneumocoque : Des nouvelles du vaccin
page 12.
Cancers hépatiques et VIH
page 15.
ALD : Avez-vous signé le nouveau protocole de soins ?
ERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEU
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STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES
Réflexions autour du traitement
précoce
À mesure que les connaissances se complètent sur la cascade d’évènements délétères pour l’organisme engendrés par la pénétration du VIH dès les premiers jours qui suivent la contamination, on est
de nouveau de plus en plus tenté de lui barrer la route le plus tôt possible dans l’évolution de l’infection.
D
ès le début de l’infection à VIH surviennent
des perturbations immunologiques majeures,
en particulier au niveau de la barrière digestive, qui constitue normalement un des sites
de défense les plus efficaces de l’organisme, avec
une importante quantité de tissu lymphoïde (immunitaire). Or 50 % des cellules immunitaires digestives en moyenne sont détruites dans les quinze
jours après la contamination : les personnes ont
ainsi perdu une de leurs plus importantes barrières
naturelles et ne la reconstituent pas par la suite. On
a ainsi identifié une augmentation importante des
polysaccharides(1) digestifs dans la circulation, ce qui
reflète la pénétration par ce site de nombreuses
bactéries, avec pour conséquence un état d’activation immunitaire permanent.
Le VIH est donc non seulement à l’origine d’une
immunodépression, ce qui est connu depuis longtemps, mais d’une “immuno-activation”, une sorte
d’état inflammatoire chronique, dont on pense de
plus en plus qu’il a en lui-même de sérieuses conséquences : sur l’appareil cardio-vasculaire, la trame
osseuse, en accélérant le vieillissement…
Des risques augmentés...
On sait maintenant que les personnes infectées par
le VIH ont un plus grand risque d’atteintes cardiovasculaire, hépatique, rénale, et de cancer que la
UTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQU
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population générale. On pense que l’activation liée à
une charge virale persistante intervient au niveau
cardio-vasculaire, hépatique, rénal, osseux, alors
que c’est plutôt la durée de l’immunodépression qui
serait en cause dans l’augmentation du risque de
cancer.
Les résultats de la grande étude randomisée
SMART ont ébranlé la communauté scientifique, au
point qu’on dit maintenant qu’il y a un “avant
SMART” et un “après SMART”. Ils ont en effet
scientifiquement démontré le bénéfice à être sous
traitement antirétroviral : il y avait moins d’évènements pathologiques non considérés initialement
comme liés au sida, même chez les personnes ayant
des CD4 supérieurs à 250/mm3.
Mettre toutes les chances de son côté
Les critères de performance d’un traitement “pleinement” efficace (dans la limite de la pharmacopée
disponible actuellement) s’affinent également.
L’important pour une meilleure sécurité est la durée
de temps passée avec des CD4 supérieurs à 500/
mm3. On a ainsi pu identifier que le sous-groupe de
patients ayant récupéré depuis plus de six ans ce
bon niveau d’immunité a une espérance de vie identique à la population générale du même âge.
C’est donc le but qu’il faut se fixer. Pour l’atteindre,
on se donne le maximum de chances en traitant
sans attendre une immunodépression prononcée.
Les recommandations internationales s’intéressent
donc maintenant à la tranche de CD4 entre 350 et
500/mm3, et l’on propose de plus en plus souvent
aux personnes concernées de démarrer un traitement sans attendre une chute plus importante de
l’immunité.
Un autre argument qui va dans ce sens est la
constatation que depuis 2000 on n’a pas progressé
en termes de risque d’évolution vers le sida et de
mortalité pour les personnes traitées, alors que la
puissance antivirale des médicaments s’est, elle,
nettement améliorée, avec pour corollaire un
contrôle plus efficace de la charge virale. Comment
l’expliquer ? La cause la plus probable est que cela
est la conséquence du changement des recommandations thérapeutiques, vers 2002-2003, dans le
sens d’un traitement moins précoce qu’au début des
trithérapies (c’est en effet à cette époque que l’on a
pris conscience des effets indésirables des médicaments alors disponibles et que l’on en a déduit, sans
doute à tort, qu’il valait mieux ne pas commencer le
traitement trop tôt).
Actuellement, les personnes dépistées et régulièrement suivies se voient proposer un traitement aux
environs de 300 CD4/mm3.
Mais le problème majeur se situe chez les personnes
dépistées tardivement, à moins de 200 CD4 ou lors
d’un événement clinique provoqué par l’immunodépression. Ces cas représentent tout de même un
tiers des cas pris en charge dans notre pays. Il en
est de même dans la plupart des pays développés
(voir figure ci-dessous), où les CD4 au moment du
Egger M, et al. CROI 2007. Abstract 62.
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début du traitement se situent entre 150 et
200/mm3, le plus souvent par retard de diagnostic.
L’attitude courante il y a quelques années, quand un
patient était dépisté à l’occasion d’une infection
opportuniste, était de traiter celle-ci en premier et
de ne commencer le traitement antirétroviral
qu’après la résolution de l’épisode aigu. On considérait que le démarrage des antirétroviraux n’était
presque jamais une urgence. Or une étude américaine (ACTG A5164) vient de démontrer brillamment le contraire : deux groupes de patients (282
au total) recevant un traitement pour une infection
opportuniste (tuberculose exclue) ont été randomisés(2), l’un traité immédiatement contre le VIH, l’autre recevant un traitement différé entre 4 et 32
semaines après le diagnostic. Au bout d’un an, le
risque de progression au stade sida (pour ceux qui
n’avaient pas atteint ce stade au moment du diagnostic) ou de décès était de 14 % dans le groupe
traité immédiatement contre 24 % dans le groupe
traité plus tardivement.
Des chiffres en faveur du dépistage
L’estimation actuelle des personnes contaminées en
France se situe dans une fourchette de 106 000 à
134 000. Le nombre de celles qui bénéficient d’un
suivi est de l’ordre de 73 000 à 88 000 : ce qui
signifie que 33 000 à 46 000 personnes sont clairement dans la situation d’une “perte de chances”,
avec un risque de mortalité ou de complication
grave du fait de l’absence de prise en charge médicale.
D’où l’intérêt de renforcer le dépistage, en particulier dans les régions où la prévalence(1) du VIH
dépasse 1/1000 (IDF, PACA, DOM). Beaucoup de circonstances peuvent être l’occasion de proposer un
test : demande et renouvellement de contraception,
désir de grossesse ou grossesse (sans oublier le
futur père), examen prénuptial, IVG, symptômes
évocateurs de primo-infection, vie sexuelle avec
prises de risque. Malheureusement, beaucoup de
médecins sont très mal formés à aborder les questions sexuelles avec leurs patients, et n’osent pas
leur proposer un dépistage.
La prochaine utilisation de tests rapides, dans différentes structures pour des expériences pilotes
(CDAG, milieu associatif), augmentera peut-être la
performance du dépistage en France. En effet, 15 à
20 % des personnes se font prélever et ne viennent
pas chercher le résultat du test dans les CDAG ; et il
est loin d’être exceptionnel de se retrouver avec un
test positif sans avoir aucun moyen de retrouver la
personne…
PAR ODILE VERGNOUX
[email protected]
GLOSSAIRE
(1) Polysaccharides :
Composé de plusieurs sucres
(2) Randomisé :
La randomisation est une méthode de répartition fondée sur le
hasard, qui permet dintroduire un élément aléatoire dans une
étude.
- RECHERCHE - RECHERCHE - RECHERCHE - RECHERCHE - RECHE
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RÉFLEXIONS
Les contrôleurs de l’infection...
Parmi les personnes infectées par le VIH, il en est deux catégories dont l’étude passionne les chercheurs, car on pense qu’elles peuvent faire évoluer les connaissances sur les mécanismes de contrôle
de l’infection virale, et aider à faire progresser les connaissances pour un futur vaccin : les non progresseurs à long terme et surtout les “HIV controllers”.
L
es non progresseurs à long terme gardent
spontanément un taux de lymphocytes CD4
stable pendant de nombreuses années. Parmi
eux, la charge virale peut être très variable, et
pour la majorité d’entre eux, les taux de CD4 finissent par diminuer lentement, ce qui justifie un jour
ou l’autre la mise sous traitement antirétroviral.
Mais parmi eux, un petit pourcentage (qui ne
dépasse pas 1 % de toutes les personnes infectées
par le VIH) peut être qualifié de “HIV controllers” ou
encore “elite controllers”. Cette terminologie se
passe de traduction, mais les critères qui la définissent sont précis : une infection connue depuis dix
ans et plus, jamais de traitement antirétroviral, et
plus de 90 % des mesures de charge virale inférieures à 400 copies/ml.
De nombreuses hypothèses sont testées sur ce
groupe de personnes, dans le cadre d’une étude
ANRS(2) (observatoire national) pilotée par Olivier
Lambotte au CHU Bicêtre.
L’hypothèse d’un virus atténué a été explorée, mais
ne se confirme pas : rien ne distingue à première
vue le virus de ces personnes d’un virus infectant
une personne ayant une évolution courante. Les
lymphocytes CD4 de ces patients ne semblent pas
non plus particulièrement “protégés” de l’infection,
et au laboratoire ils s’infectent autant que ceux des
autres patients séropositifs.
L’hypothèse d’une efficacité particulière du système
immunologique chez ces personnes paraît, elle, se
confirmer. Les lymphocytes T8, (cytotoxiques
tueurs), spécifiques du VIH, tuent les CD4 infectés
très efficacement chez ces personnes. Non seulement ils sont présents en grand nombre, mais ils ont
un état d’activation très particulier, unique, chez ces
patients. Quant aux CD4, ils sont aussi de meilleure
qualité avec des réserves et une capacité de survie
importante, ce qui est inhabituel dans l’infection à
VIH où le compartiment des lymphocytes CD4 est
habituellement très altéré. Il est essentiel de mieux
comprendre les mécanismes qui permettent à de
rares personnes de vivre avec le VIH sans dégât évident sur leurs systèmes de défense.
PAR ODILE VERGNOUX
[email protected]
GLOSSAIRE
(1) Prévalence :
Nombre de cas de maladie ou de malades, ou de tout autre évènement tel qu’un accident, dans une population déterminée, sans distinction entre les cas nouveaux et les cas anciens.
(2) ANRS :
Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites
5
UE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - T
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NOUVELLES CLASSES D’ANTIRÉTROVIRAUX
Les deux “petits” nouveaux...
Pour sa troisième édition, l’atelier sur les "Nouvelles classes d'antirétroviraux" s’est tenu à la Grande
Motte, près de Montpellier. Parmi les différents thèmes abordés, nous rapportons des données
récentes sur les inhibiteurs du CCR5 et de l’intégrase.
D
epuis 2007, l’horizon de la thérapie anti-VIH
s’élargit avec l’arrivée de deux nouvelles
classes d’antirétroviraux : Les Inhibiteurs du
co-récepteur CCR5 et les inhibiteurs de l’intégrase. Ces nouvelles classes apportent de nouveaux
espoirs, surtout pour les personnes en échec de
traitement. Elles commencent déjà à faire leurs
preuves...
Les inhibiteurs du CCR5
Les inhibiteurs du co-récepteur CCR5 constituent
une nouvelle classe thérapeutique aux propriétés
particulières, dont la place dans l’arsenal thérapeutique est actuellement très discutée.
Pour mieux comprendre le mode d’action, rappelons
que lors de sa fixation sur la membrane cellulaire, le
VIH se lie au récepteur CD4 et à l’un des deux corécepteurs, CCR5 ou CXCR4 présents à la surface
des lymphocytes T, cellules cibles du VIH. Le VIH se
fixe très préférentiellement sur le co-récepteur
CCR5 pendant les premières années de l’infection,
mais il peut changer de “tropisme” au cours du
temps et utiliser davantage le co-récepteur CXCR4
lors de la phase avancée de la maladie.
Parmi les antagonistes du co-récepteur CCR5, le
maraviroc (Celsentri®, Pfizer) a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en
2007 à la posologie de 300 mg deux fois par jour en
association avec d’autres antirétroviraux, pour les
patients porteurs d’un virus de tropisme R5. Sa
mise sur le marché en France devrait se faire à l’automne. Le vicriviroc (Schering-Plough) est pour sa
part en cours de développement.
Des données nouvelles sur des particularités de ces
agents antiviraux ont été rapportées :
•
détermination du tropisme.
La limite de l'utilisation d’un inhibiteur du CCR5
THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERAPEUTIQUE - THERA
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tient à son action virologique exclusive sur les
souches de tropisme viral R5 et non sur les souches
D/M (doubles/mixtes R5 et X4) ou X4 seul. Or, on ne
retrouve ces souches R5 que chez certaines personnes infectées par le VIH, surtout lorsqu’elles
sont naïves de traitement ou lorsque le taux de CD4
est élevé. Ainsi, c’est le cas de 80 % des patients
naïfs et 50 % des patients prétraités.
Afin de détecter le tropisme du virus, on dispose de
deux tests dits “phénotypiques” (Trofile® de
Monogram-Viralliance (utilisé en France) et
Phenoscript® de Eurofins-Viralliance). Leurs limites
sont les suivantes : nécessité de disposer d'une
charge virale > 1000 copies/ml, attente du résultat
de 3 à 4 semaines environ, coût élevé. Ils ne peuvent donc pas être opérants sur une charge virale
indétectable (comme en cas de switch) chez un
patient dont le traitement antirétroviral est efficace. Depuis peu, de nouveaux tests (tests génotypiques de tropisme), plus simples, plus rapides et
moins chers, sont développés. Des études sont en
cours pour valider la corrélation entre ces tests
génotypiques de tropisme et les tests phénotypiques actuellement utilisés ; les premiers résultats
sont encourageants.
•
Activité immunologique.
Il a été rappelé l’effet favorable des inhibiteurs du
CCR5 sur la restauration immunitaire. Ainsi, après
quelques mois de traitement par le maraviroc, le
taux de CD4 était plus élevé en comparaison avec
d’autres ARV chez le patient prétraité et naïf. Les
mécanismes biologiques sous jacents ne sont pas
encore bien compris.
Par ailleurs, bloquer le co-récepteur CCR5 est profitable au patient puisque le virus ne peut plus s’attacher sur la membrane cellulaire. Mais ce co-récepteur a aussi des activités biologiques qu’il convient
de ne pas perturber. Le récepteur CCR5 présente
plusieurs activités physiologiques :
- rôle anti-infectieux vis à vis de certains
pathogènes comme, entre autres, le toxoplasme, le
bacille tuberculeux ou le cryptocoque. Or, ces pathogènes peuvent infecter spécifiquement la personne
infectée par le VIH. La question du rôle éventuellement facilitant des inhibiteurs du CCR5 vis-à-vis de
ces pathogènes se pose donc. Elément rassurant,
aucune donnée clinique n’a mis actuellement en évidence ce rôle délétère.
- rôle pro-inflammatoire comme dans
l’athérosclérose, des maladies auto-immunes et le
rejet de greffe. A l’inverse donc, ces inhibiteurs du
CCR5 pourraient ici apporter un effet bénéfique sur
l’inflammation chronique observée dans l’infection à
VIH en réduisant l’activation immunitaire résiduelle
qui a un effet néfaste sur l’évolution.
•
Aspect virologique.
La grande crainte était de voir les inhibiteurs du
CCR5 favoriser le passage du tropisme de souches
virales de R5 à X4. Ceci aurait pour effet de rendre
inefficace ces molécules, mais aussi de modifier en
théorie l’histoire naturelle en accélérant le processus évolutif de l’infection à VIH, par une baisse
accrue des CD4. En fait, les études cliniques
actuelles n’ont pas confirmé ces craintes. Par ailleurs, comme vis-à-vis de tout autre ARV, il est possible que le virus devienne résistant à l’inhibiteur de
CCR5 par l’apparition de mutations génétiques, par
exemple en cas de mauvaise observance.
•
Sur le plan pharmacologique, de nombreuses interactions médicamenteuses sont possibles et des adaptations posologiques sont rendues
nécessaires (tableau). Ceci est lié au métabolisme
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du maraviroc au niveau hépatique (substrat du cytochrome P450 3A4, donc compétition avec la métabolisation d’autres médicaments). De ce fait, le prescripteur, le patient et le pharmacien devront rester
très vigilants sur l’adaptation des doses du maraviroc en fonction des molécules associées.
Les inhibiteurs de l’intégrase
Les inhibiteurs de l’intégrase du VIH ont pour rôle
de bloquer l’intégration de l’ADN pro-viral dans
l’ADN chromosomique de la cellule infectée et ainsi
d’empêcher la réplication virale. Il existe actuellement deux inhibiteurs de l'intégrase, le raltégravir
de Merck et l'elvitégravir de Gilead.
Le raltégravir (Isentress®) a obtenu une AMM en
France il y a quelques mois, en association avec
d'autres antirétroviraux chez les patients en échec
thérapeutique aux trois classes (nucléosidiques, non
nucléosidiques, inhibiteurs de protéase). Les résultats des essais cliniques sur ce type de patients ont
permis de démontrer la forte puissance de cette
molécule, sa capacité à faire décroître très rapidement la charge virale ainsi que sa très bonne tolérance à court terme. La posologie journalière est de
1 cp (400 mg) deux fois par jour. Le développement
du deuxième inhibiteur de l’intégrase, l'elvitegravir
est moins avancé. Il se prescrit en une prise quotidienne avec un boost de 100 mg de Norvir®.
Cette nouvelle classe est très intéressante. Le ralté-
Molécules
Métabolisme
Inhibiteurs du CYP450
3A4
maraviroc
(Celsentri®)
Inducteurs du CYP450
3A4
gravir a rendu déjà de grands services chez le
patient prétraité en échec, pour peu qu’on lui associe au moins deux autres ARV encore efficaces. Des
études sont en cours pour évaluer sa place chez le
patient naïf. Les données les plus récentes portent
sur une meilleure connaissance de l’émergence de
résistances du virus vis-à-vis de ces molécules. Il
apparaît que la barrière génétique est faible. En
d’autres termes, cette molécule pourrait devenir
rapidement inactive en cas de mauvaise observance
ou d’association avec des ARV dont l’activité serait
devenue insuffisante. Ainsi, il est essentiel d’insister, comme d’ailleurs pour tous les autres ARV, sur
une observance optimale et de veiller à l’associer
avec des molécules encore actives. On connaît
maintenant mieux les mutations de résistances au
raltégravir et à l’elvitégravir, et les tests génotypiques que l’on utilise en pratique courante en
France sont donc opérants pour prédire efficacement une résistance au vu de mutations génétiques
sur le gène de l’intégrase. Ces résistances sont dites
croisées entre les deux produits, c'est à dire qu'une
résistance à l'un rend l'autre inactif. L'activité sur
les souches virales B et non B serait équivalente, de
même que sur le VIH2.
Le raltégravir n’est pas métabolisé par un cytochrome comme pour beaucoup d'autres antirétroviraux mais par glucuronidation. Ceci a pour effet que
l’on ne retrouve que peu d’interactions médicamenteuses avec les autres médicaments (tableau).
Molécules associées
Ajustement des doses journalières de
MVC, et RTG
Inhibiteurs de protéase (excepté tipranavir
(Aptivus®) et fos-amprénavir (Telzir®)
élvitégravir/ritonavir
Diminution de moitié les doses du MRV*:
Anti-infectieux: kétoconazole (Nizoral®),
itraconazole (Sporanox®), clarithromycine (Naxy®,
Zeclar®), télithromycine (Ketec®)
efavirenz (Sustiva®)
ténofovir (Viread®, Truvada®)
étravirine (TMC125, Intelence®)
Antituberculeux : rifampicine
carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne
Médicaments qui aug- Inhibiteurs de la pompe à proton, antagonistes des
mentent le pH gastrique
récepteurs H2
150mg X 2
(1/2 cp à 300 mg X 2)
Cp à 150 et 300 mg
- en l’absence d’inhibiteur puissant du
CYP450 3A4 associés comme le ritonavir :
augmentation du double des doses du
MRV*:
600 mg X 2 (2 cp à 300 mg X 2)
- en présence d’inhibiteur puissant du
CYP450 3A4 associés comme le ritonavir :
réduction de moitié les doses du MRV*:
150 mg X 2
Augmentation du double des doses de RTG*
(800 mg X 2) (2 cp X 2)
Cp à 400 mg
Associations déconseillées
* MRC: maraviroc, RTG: raltégravir
Tableau : Adaptations posologiques liées à des interactions médicamenteuses avec le maraviroc (Celsentri®) et le raltégravir (Isentress®)
- PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION -
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Conclusion
La mise à disposition du maraviroc et du raltégravir
a sauvé la vie de certains patients en situation
d’échec avancé, et beaucoup de patients en ont déjà
bénéficié. Leurs indications légales actuelles portent sur les patients prétraités en échec virologique. Bien qu’ils soient apparus en même temps
sur le marché, leurs indications sont somme toute
assez différentes, en raison de leurs propriétés bien
spécifiques. La place du maraviroc se réduit aux
patients porteurs de souche de tropisme R5. Son
effet immuno-régulateur pourrait aider à la restau-
PNEUMONIES À PNEUMOCOQUE
Un vaccin utile
et efficace
Le pneumocoque est une bactérie de la famille
des streptocoques, à laquelle les personnes séropositives, même sous traitement antirétroviral
efficace, sont plus exposées que les autres. Il
entraîne des méningites et des pneumonies.
C
hez les personnes séropositives, les facteurs
de risque les plus évidents sont la consommation de drogues par injections, le tabagisme et
l’alcoolisme, le stade sida ou un nombre de
CD4 inférieur à 500/mm3. Il semble aussi que les
personnes d’origine africaine soient plus exposées
que les autres. Grâce aux médicaments anti-VIH, le
nombre d’infections à pneumocoque a fortement
diminué chez les personnes séropositives, sans pour
autant que cette diminution soit aussi prononcée
que pour les autres maladies.
Les personnes séropositives doivent-elles toutes
être vaccinées contre le pneumocoque ? Cette
question a été débattue pendant de nombreuses
années en France, alors que depuis 1989, les experts
américains recommandent la vaccination systématique et précoce de toute personne infectée par le
VIH. Finalement, la France a opté pour cette recommandation, en particulier pour les cas où des fac-
ration immunitaire. Concernant le raltégravir, sa
puissance et sa rapidité d'action sont remarquables.. Sa place chez le patient naïf est en cours
d’évaluation. La tolérance des deux produits paraît
excellente (avec le recul dont nous disposons). On
devra rester vigilants sur les interactions médicamenteuses, surtout avec le maraviroc. Les prochaines recommandations sur la prise en charge de
l'infection à VIH en France élaborées par un groupe
d'experts et attendues avant l’été 2008, devraient
préciser leurs places respectives dans l'arsenal thérapeutique.
PAR XAVIER DE LA TRIBONNIÈRE
[email protected]
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N - PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION IT N°173
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teurs de risque seraient identifiés par les médecins.
Comme aux USA, le vaccin recommandé est un polysaccharidique(1) à 23 valences(2). Son efficacité est de
70 % dans la population générale et estimée à 50 %
chez les personnes immunodéprimées dont les CD4
sont supérieurs à 500/mm3. Il peut aussi être administré aux personnes dont les taux de CD4 se
situent entre 200 et 500/mm3 – ne serait-ce qu’en
raison des facteurs de risque bien identifiés dans
cette population - même si l’on sait que la réponse
anti-pneumocoque qui en résulte est encore moins
complète.
Depuis la publication des résultats d’une étude de
l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida, on sait
que la réponse anti-pneumocoque peut être améliorée grâce à une approche différente. Celle-ci
consiste à injecter le vaccin conjugué(3) à 7 valences
– l’autre vaccin anti-pneumocoque disponible en
France - puis un mois plus tard, à procéder à un rappel de cette vaccination avec le vaccin polysaccharidique. Comparativement aux personnes ayant reçu
le seul vaccin polysaccharidique, celles qui ont
bénéficié de cette méthode ont montré une réponse
vaccinale bien plus intense contre le pneumocoque.
Malheureusement, cette stratégie ne peut être
recommandée, le vaccin conjugué n’ayant qu’une
indication pédiatrique. D’ailleurs, en cette triste saison de réduction de l’accès aux soins et aux traitements en France, on imagine bien que ce dossier
n’ira plus bien loin et que nous devrons nous contenter d’une vaccination moins efficace pendant encore
longtemps.
Aussi partielle soit-elle, l’efficacité d’un vaccin antipneumocoque a le mérite d’exister et il n’y a aucun
mal à vouloir bénéficier d’une stratégie de réduction
des risques de méningite ou de pneumonie.
Pourtant les données sur l’efficacité du vaccin chez
les personnes séropositives, sur la prévention des
pneumonies à pneumocoque ont été discutées. Si
en Amérique du Nord plusieurs études rétrospectives(4) ont montré un effet protecteur de la vaccination chez des personnes ayant des CD4 supérieurs à
500/mm3, une autre étude menée en Ouganda a
montré que la vaccination pouvait augmenter le
risque de pneumonies à pneumocoque sur le court
terme.
Cette dernière information vient d’être contredite
par la publication récente des résultats d’une étude
de cohorte dans une revue scientifique américaine.
La cohorte en question, appelée VACS-5 – Veterans
Aging Cohort 5 - Site Study – suit l’évolution de
vétérans de l’armée américaine vieillissants (aging)
avec le VIH, et recrutés en 2001 – 2002 pour participer à cette recherche. Les chercheurs ont rétrospectivement analysé les dossiers de 934 hommes
séropositifs et de 692 hommes séronégatifs qui
avaient été vaccinés (le critère retenu par l’étude
étant 3 ans avant ou 2 ans après leur recrutement)
contre le pneumocoque, ou qui avaient présenté une
pneumonie à pneumocoque. En moyenne, les
patients séropositifs étaient plus jeunes que les participants séronégatifs (49,2 vs. 55,4 ans) et étaient
plus souvent de race noire que les patients séronégatifs (55 % vs. 44 %). Parmi les patients séropositifs, il y avait plus de fumeurs (44 % vs. 34 %), de
dépendants des drogues (30 % vs. 15 %) et de l’alcool (24 vs. 17 %). Dans leur grande majorité, les
patients séropositifs prenaient des médicaments
- PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION - PREVENTION -
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antirétroviraux (70 %).
59 % de l’ensemble des participants avaient été
vaccinés contre le pneumocoque, et les patients
séropositifs étaient plus nombreux à l’avoir été que
ceux qui étaient séronégatifs (69 % vs. 46 %). Les
patients vaccinés étaient généralement plus âgés
que les autres et avaient eu plus de problèmes de
santé, parmi lesquels des troubles causés par les
drogues, des maladies coronariennes ou cardiaques,
le diabète et certains cancers.
La période d’observation correspond aux deux
années qui ont suivi la vaccination (pour les patients
vaccinés) ou le recrutement dans l’étude (pour les
patients non vaccinés). Durant cette période, 97 cas
de pneumonies ont été relevés (représentant 6 %
des patients), dont 14 % étaient dues au pneumocoque.
Pendant la période d’observation, les participants
séropositifs ont été les plus à risque de développer
une pneumonie à pneumocoque. Mais dans ce même
groupe, la vaccination a, de manière très significative, diminué les risques de pneumonie, soit d’environ un tiers (35 %), alors que chez les participants
séronégatifs, cela n’a pas été le cas. L’étude a également permis de constater que les facteurs de
risque de pneumonie à pneumocoque étaient le
tabagisme, de plus faibles taux d’hémoglobine et un
plus faible niveau de CD4 (331 vs. 426).
Ainsi, l’effet protecteur de la vaccination contre le
pneumocoque se confirme, malgré le fait que, comparativement à la population générale américaine,
les hommes séropositifs de l’étude VACS-5 étaient
plus âgés, plus nombreux à être des noirs américains, des fumeurs, et à souffrir d’autres maladies,
tous ces éléments étant connus comme facteurs de
risques de pneumonies à pneumocoque.
Contrairement à l’étude ougandaise, aucune augmentation de l’incidence de la pneumonie n’a été
constatée chez les patients vaccinés.
Dans leur article de la revue Clinical Infectious
Diseases, les chercheurs concluent que “parmi les
patients infectés par le VIH, la vaccination contre le
pneumocoque a apporté une protection contre
celui-ci et que ces résultats confirment son intérêt
pour les personnes séropositives”.
Vont-ils être entendus en France, où encore trop peu
de médecins prescrivent systématiquement le vaccin anti-pneumocoque à leurs patients séropositifs,
peut-être en raison de perceptions erronées ? “À
voir…”, nous a récemment répondu l’un d’eux.
GLOSSAIRE
(1) polysaccharidique :
Composé de plusieurs sucres
(2) Valences :
Un vaccin est composé de plusieurs substances, notamment de
particules du virus ou de la bactérie dont il doit protéger. Mais les
virus ou les bactéries ont souvent plusieurs sous espèces ou types,
contre lesquels il faut lutter. On appelle valences les types viraux
ou bactériens, dès l’instant où ils sont contenus dans un vaccin.
Ainsi, le vaccin anti-pneumocoque à 23 valences contient 23 types
du pneumocoque.
(3) Vaccins conjugués :
Lorsque les particules des virus ou des bactéries à administrer
pour provoquer une réponse immunitaire sont de courte taille ou
formés par des sucres, il est nécessaire de les coupler chimiquement à une protéine porteuse (anatoxine du tétanos ou de la diphtérie, par exemple) pour qu’ils puissent provoquer cette réponse.
On parle alors de vaccins conjugués (puisque les particules sont
conjuguées aux sucres).
(3) Etude rétrospective :
Etude prenant en considération des données recueillies dans le
passé, par exemple les dossiers médicaux d’un groupe de patients.
PARTENAIRES
ActionsTraitements remercie, pour leur soutien à son action, les
LABORATOIRES
Abbott France, Bœhringer Ingelheim, Bristol Myers-Squibb,
Gilead, Glaxo Smith Kline, Janssen-Cilag, Merck Sharp &
Dohme-Chibret, Pfizer, Roche, Sanofi-Aventis, Schering Plough,
laboratoire du Chemin Vert
INSTITUTIONS
Direction Générale de la Santé, DRASS-URCAM-CRAMIF, INPES,
Ville de Paris
ASSOCIATIONS
PAR ALAIN VOLNY ANNE
[email protected]
Sidaction
11
FECTIONS - COINFECTIONS - COINFECTIONS - COINFECTIONS IT N°173
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12
COINFECTIONS VIH & HÉPATITES
Cancers hépatiques et VIH
Quels sont les risques d’avoir un carcinome hépatocellulaire (CHC) lorsqu’on a une hépatite virale ?
Qu’est-ce qui favorise l’évolution d’une maladie hépatique vers un cancer ? Et le fait d’être co-infecté
augmente-t-il ce risque ? Lors d’une journée récemment organisée par GSK sur les cancers et le VIH,
le Professeur Stanislas Pol a essayé de répondre à ces nombreuses interrogations. Nous vous faisons
partager cette intéressante analyse…
T
oute infection virale chronique du foie risque
d'entraîner une hépatite chronique et à partir
de celle-ci il y a un risque de cancer, qu'il y ait
ou non une cirrhose(1).
Il n'y a pas à proprement parler de spécificité liée au
VIH dans le risque d'hépatocarcinogénèse(2). La
cause principale de mortalité par atteinte du foie
chez les personnes infectées par le VIH est le carcinome hépatocellulaire et il est très majoritairement
lié au virus de l'hépatite C.
On répertorie sept fois plus de carcinomes hépatocellulaires dans la population VIH que dans la population mono-infectée par le VHC. Si on compare la
co-infection et la mono-infection, la plus grande fréquence est liée à la plus grande rapidité d'évolution
de l’atteinte hépatique, notamment d'évolution vers
la cirrhose, dans la mesure où la cirrhose est l'élément principal de survenue du carcinome hépatocellulaire.
Il y a en effet très majoritairement en Europe (dans
environ 90 % des cas), une cirrhose comme "étape
intermédiaire" entre l'infection et le carcinome
hépatocellulaire (CHC). Depuis une dizaine d'année,
les cliniciens ont observé une augmentation de l'incidence de ces cancers. Celle-ci est majoritairement
liée aux infections virales qui ont une affinité particulière pour le foie (hépatotropes).
La part liée au virus de l'hépatite B (VHB) est relativement constante. Dans la population européenne,
on constate une réduction de la fréquence du cancer hépatique lié à l'infection virale B : c'est l'effet
direct de la vaccination, et plus marginalement l'information sur les risques de la surconsommation
d'alcool joue également un rôle. Mais la part liée au
virus de l'hépatite C (VHC) est constamment croissante sur les trois dernières décennies.
On constate depuis dix ans une augmentation de la
mortalité liée aux atteintes hépatiques, qui est probablement en partie artificiellement liée à la réduction considérable de la mortalité liée au VIH. C’est
un effet indirect des traitements antirétroviraux,
car les personnes atteintes par le VIH vivant plus
longtemps, peuvent aussi plus fréquemment voir
leur maladie hépatique évoluer vers une cirrhose ou
un cancer.
Lien cirrhose - hépatocarcinome
Les agents étiologiques(3) de la cirrhose sont essentiellement l'alcool et les virus des hépatites (B ou
C). Ces agents vont entraîner une atteinte hépatique chronique définie par une activité inflammatoire et par une fibrose(4). La fibrose évolue vers la
cirrhose dans un quart des cas, ce qui va remanier
l'architecture hépatique avec l’apparition de
nodules de régénération. Cette étape de cirrhose
est le facteur principal de risque de survenue du
carcinome hépatocellulaire. Il y a aussi bien sûr
d’autres co-facteurs favorisant la survenue du CHC,
des désordres métaboliques et peut-être la stéatose(5) métabolique, des facteurs hormonaux indiscutablement (puisque l'on voit plus fréquemment
des CHC survenir chez les hommes plutôt que chez
les femmes), et probablement encore d’autres fac-
COINFECTIONS - COINFECTIONS - COINFECTIONS - COINFECTION
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teurs non prouvés à ce jour (comme une prédisposition génétique).
Liens entre virus des hépatites et hépatocarcinome
Au-delà de l’atteinte hépatique proprement dite, audelà des mécanismes de régénération et de sélection de clones tumoraux, est-ce que les protéines
virales du VHB ou du VHC peuvent induire un CHC ?
Les réponses ne sont pas les mêmes pour les deux
virus, les mécanismes sont probablement différents.
Il y a une action directe probable des protéines
virales pour le virus de l'hépatite B. Cela est lié au
cycle réplicatif du virus B, qui est proche de celui du
VIH, avec une étape de transcription inverse(6) qui
permet l'intégration d'une fraction dans le génome
de l'hôte, et cette intégration peut avoir des effets
nocifs.
En ce qui concerne le virus de l'hépatite C, le niveau
de preuve est beaucoup plus ténu, néanmoins il y a
un certain nombre de données qui suggèrent qu'il
pourrait y avoir un effet “transformant” de certaines protéines du virus de l'hépatite C.
L’effet des traitements
Pour le virus de l'hépatite C, les traitements, et
d'autant plus qu'ils permettent non seulement une
viro-suppression(7) mais une guérison virale complète, réduisent significativement le risque de survenue des complications et notamment d’évolution
vers un cancer. Il est même possible, pour un certain
nombre de patients, de constater une réduction de
la fibrose et une disparition de la cirrhose. Ceci est
vrai dans toutes les situations de cirrhose, et
notamment de cirrhose virale B ou C si la suppression virale est efficace.
Lorsqu'on a une viro-suppression, certes, on réduit
le risque de survenue de complications, mais il persiste quand même un risque de CHC et parfois longtemps après la fin de la réplication virale. Par
contre, si on s'intéresse au petit groupe de patients
(environ 25 %) qui a une réversibilité histologiquement prouvée de la cirrhose, on annule les risques
de survenue de complications. On a donc avec la
viro-suppression efficace une réduction de la production de protéines virales donc un effet peut-être
direct de prévention de l’apparition de cancers, mais
on a aussi un effet sur l'inactivation de la maladie
hépatique qui est l'un des éléments favorisant la
survenue du CHC, et éventuellement une réduction
liée à la cirrhose si on arrive à faire disparaître cette
dernière. Le bénéfice des traitements est évident
chez les co-infectés VIH/VHB, d’autant plus que certains antirétroviraux (lamivudine, emtricitabine,
ténofovir) sont efficaces aussi bien sur le VIH que
sur le VHB. Pour le virus de l'hépatite C, il y a aussi
un bénéfice direct chez les malades qui ont une
réponse en termes de réduction du risque de
décompensation cirrhotique ou de CHC. Chez certains ayant une maladie hépatique sévère, une
transplantation pourra s’avérer bénéfique, malgré la
lourdeur de l’intervention.
Conclusion
Le CHC est lié à l'activité de la maladie hépatique.
Dans les situations de co-infections comme dans la
mono-infection, si on arrive à une viro-suppression
efficace pour le virus de l'hépatite B, complète et
définitive pour le virus de l'hépatite C, on peut souvent éviter cette cascade, et par le biais de la réversibilité de la cirrhose et de l'inactivation de la maladie hépatique, une réduction importante du risque
de CHC.
Les recommandations ne sont pas très différentes
que les patients soient co-infectés ou pas : il faudra
dans tous les cas, dépister les infections virales et
les marqueurs de l'infection (Ag HbS ou ARN viral
C), évaluer la sévérité de la maladie sous-jacente
avec des marqueurs non-invasifs dans la mesure du
possible, et surveiller l’état du foie (il faut faire au
moins deux échographies annuelles).
PAR EUGÈNE RAYESS
[email protected]
GLOSSAIRE
(1) Cirrhose :
La cirrhose est une maladie chronique du foie dans laquelle l'architecture hépatique est bouleversée de manière diffuse par une destruction des cellules du foie (hépatocytes), suivie de lésions de
fibrose alternant avec des plages de régénération cellulaire qui ne
respectent plus l'organisation initiale lobulaire.
(2) Hépatocarcinogenèse :
Production de cancer hépatique.
(3) Etiologie :
Ensemble des causes d'une maladie.
(4) Fibrose :
Remplacement des cellules mortes par un tissu fibreux non fonctionnel.
(5) Stéatose :
infiltration excessive des tissus du foie par les graisses.
(6) Transcription inverse :
La transcription est la réaction de synthèse d'ARN avec comme
matrice un brin d'ADN. La transcription inverse est la réaction
inverse de la transcription. C'est la synthèse d'un brin d'ADN à partir d'une matrice ARN grâce à l'ADN polymérase.
(7) Virosuppression :
Disparition du virus.
13
- LU, VU, ENTENDU À L’EASL* - LU, VU, ENTENDU À L’EASL* -
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14
* EUROPEAN ASSOCIATION FOR THE STUDY OF THE LIVER (ASSOCIATION EUROPÉENNE SUR L’ÉTUDE DU FOIE)
Chez les mono-infectés, Baraclude® confrme son efficacité
dans l’étude E.A.R.L.Y.
Au 43e Congrès annuel de l’EASL à Milan
en avril dernier ont été présentés les nouvelles données de l’étude E.A.R.L.Y à 96 semaines. Il s’agit d’une étude randomisée en
ouvert, réalisée chez 69 patients atteints
d’hépatite chronique B, antigène HBe
(AgHBe) positif, naïfs de traitement antiviral. Elle a comparé l’activité antivirale de
Baraclude® (entecavir) et de Hepsera® (adéfovir).
À 96 semaines, la réduction moyenne de la
charge virale par rapport à la valeur initiale
a été significativement plus importante
chez les patients traités par Baraclude® que
chez ceux traités par Hepsera®. 79 % des
patients sous entecavir ont obtenu une
charge virale indétectable contre seulement 50 % des patients sous adéfovir. Par
ailleurs, 24 % des patients traités prenant l’entecavir ont présenté une séroconversion HBe, comparés à 28 % pour les patients traités par adéfovir.
Il est à noter que trois patients sous entecavir et quatre autres sous adéfovir ont obtenu une réponse au traitement à 52 semaines (deux ans) et sont entrés dans une
phase de surveillance sans traitement à
24 ou 48 semaines.
A 96 semaines, 22 patients sur les 69 inclus
ont interrompu le traitement, deux patients ayant reçu de l’adéfovir ont arrêté le
traitement par manque d’efficacité depuis le début de la 2ème année.
Ces bons résultats se retrouvent aussi sur
le bilan biologique, avec 97 % des patients
traités par l’entecavir qui ont présenté un
taux d’ALT inférieur ou égal à la limite supérieure de la normale contre 94% des patients traités par l’adéfovir. De même,
aucun patient traité par Baraclude® n’a eu
une charge virale supérieure ou égale à 105
copies/mL (29 % des patients traités par
adéfovir ont eu une charge virale supérieure ou égale à 105 copies/mL).
Il est utile de préciser que cette étude ne
concerne pas les patients infectés par le
VIH, car Baraclude® pourrait entraîner des
cas de sélection de mutations de résistance du VIH chez les patients co-infectés
VHB/ VIH et qui ne reçoivent pas simultanément de médicaments anti-VIH.
E.R.
Le télaprévir “prove” son efficacité
dans le traitement de l’hépatite C
Les premiers résultats de deux études jumelles, PROVE 1 et 2 ont été présentés récemment au Congrès de l’EASL à Milan.
PROVE (PROVE 1 avec 250 patients aux Etats Unis, PROVE 2 avec 320 patients en
Europe) sont deux essais cliniques de Phase IIB, contrôlés contre placebo, en
double aveugle, du telaprevir (VX-950) dans le traitement des patients naïfs atteints d'une infection du VHC de génotype 1. Le protocole n'indiquait pas de restriction pour l'entrée des patients dans l'essai au niveau du poids, de la race/origine
ethnique, ou de la charge virale de base. Dans l'essai, le telaprevir a été administré en association avec l'interféron-2a pégylé (peg-IFN-2a) et la ribavirine
(RBV). L'objectif principal de PROVE 1 et 2 est d'évaluer la proportion de patients
dans chaque groupe obtenant une réponse virale prolongée (SVR), définie comme
un ARN-VHC indétectable (moins de 10 IU/mL), 24 semaines après la fin du traitement.
Les patients dans l’étude PROVE 1 et ceux de PROVE 2 ont reçu une trithérapie avec
du télaprevir pendant 12 semaines, suivie pendant une durée variable selon les
groupes d’une bithérapie d’interféron pégylé et de ribavirine ; la durée totale du
traitement était de 12, 24 ou 48 semaines. On a obtenu une SVR approximativement
20 % plus élevée que le traitement classique à durée standard (48 semaines) avec
un traitement de seulement 24 semaines (pour PROVE1) et 12 semaines (pour PROVE
2).
Ceci prouve que le télaprévir, lorsqu’il est combiné avec l’association peg-interféron et ribavirine permet d’obtenir une réponse virale prolongée significativement supérieure, comparé à 48 semaines d’association peg-interféron/ribavirine chez des patients avec un génotype 1, avec le potentiel de diviser
par deux la durée du traitements chez la plupart des malades. Par ailleurs, chez
les patients ayant eu une réponse virale rapide, le traitement au -delà de 24 semaines n’a pas permis d’obtenir un profit supplémentaire. La phase III va permettre d’évaluer davantage cette antiprotéase du VHC qui paraît prometteuse.
E.R.
"Suis-je le numéro 12 ?"
La Journée Mondiale des Hépatites (World Hepatitis Day) s’est déroulée le 19 mai
dernier et a été l’occasion du lancement d’une campagne mondiale de sensibilisation avec le slogan “Suis-je le numéro 12 ?”, et déclinée dans plus de 40 langues.
Il s’agit de mettre en avant un chiffre particulièrement préoccupant ; en effet, 1 personne sur 12 est atteinte d’hépatite B ou C dans le monde. Bien que ce chiffre soit
bien plus élevé que ceux du VIH ou de tout autre cancer, le grand public reste inexplicablement mal averti et la majorité des personnes infectées par le virus n’en sont
pas conscientes. En posant la question “Suis-je le numéro 12 ?”, la World Hepatitis Alliance cherche à faire mieux connaître les hépatites chroniques B et C dans
le monde entier et espère amener les personnes pensant avoir été exposées à se
faire dépister.
La World Hepatitis Alliance, une organisation non gouvernementale récemment
formée, qui représente près de 200 associations de patients dans le monde, souhaite que ce thème fédérateur contribue à combattre les préjugés et la culpabilité souvent associés aux hépatites B et C, en insistant sur l’ampleur de l’épidémie à l’échelle mondiale.
La World Hepatitis Alliance demande également aux gouvernements de souscrire
à ses “ 12 Asks for 2012” (“12 demandes pour 2012”) qui visent à combattre les hépatites virales chroniques B et C. Les “12 Asks” forment une série de demandes
d'engagement s'adressant aux décideurs politiques pour qu’ils reconnaissent l'impact de la maladie et la nécessité d’adopter des mesures abordant le problème du
point de vue de la santé publique.
Plus d’informations sur le site web officiel de la campagne :
http://www.suis-jelenumero12.org/
E.R.
- NOTRE VIE AU QUOTIDIEN - NOTRE VIE AU QUOTIDIEN -
IT N°173
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POUR CONTINUER À BÉNÉFICIER DU 100 % APRÈS LE 1 JUILLET
ER
Avez vous signé un protocole de soins ?
Nous vous alertions le mois dernier (IT N°172) sur le risque de non-renouvellement de votre 100 %
lors du passage de l’ancien protocole de soins (PIRES) au nouveau* à partir du 1er juillet 2008. Le TRT5 (Collectif inter-associatif Traitements et Recherche Thérapeutique) lance à ce sujet une campagne
d’information pour vous y sensibiliser.
D
epuis le 1er janvier 2006, les demandes de
prise en charge à 100% au titre d’une affection de longue durée (ALD) doivent être adressées sur un nouveau formulaire : le “protocole
de soins”, qui remplace l’ancien formulaire PIRES
(Protocole Inter-Régimes d’Examen Spécial).
Une période transitoire a été instaurée par la
réforme de l’assurance maladie de 2006, permettant aux personnes dont la prise en charge en ALD
a été établie avec un ancien formulaire PIRES (avant
le 15 novembre 2005) de ne pas être pénalisées en
attendant de disposer du nouveau protocole de
soins.
Cette période de transition se termine le 1er juillet
2008. Au-delà de cette date, toutes les personnes
n’ayant pas fait établir avec leur médecin un protocole de soins pour la prise en charge de leur ALD,
pourraient se voir refuser la prise en charge à
100 % des soins liés à leur maladie et même pénalisées sur le remboursement des consultations de
spécialistes.
Les associations du TRT-5 ont constaté que bon
nombre d’assurés sociaux, de médecins ou de
Caisses d’assurance maladie n’avaient toujours pas été clairement informés de cette
échéance.
Un document d’information a été édité
pour l’occasion**, destiné à la fois aux
personnes bénéficiaires d’une prise en
charge à 100% au titre d’une affection de longue durée (ALD) et à
leurs médecins, afin qu’ils puissent
établir ensemble et dans les meilleurs délais un protocole de
soins qui garantira la continuité
de la prise en charge de leurs
soins.
[email protected]
PAR EUGÈNE RAYESS
*
*
Pour télécharger le formulaire du protocole
de soins (Cerfa 11626*03), aller sur :
http://www.trt-5.org/IMG/pdf/NOUVEAU_PROTOCOLE_DE_SOINS.pdf
**
Pour télécharger le document d’information
édité par le TRT-5, aller sur :
http://www.actions-traitements.org/spip.php?article1765
www.actions-traitements.org
BULLETIN D’ADHESION OU DE DON
COTISATION ANNUELLE
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l’association, aux séminaires qu’elle organise, vous donne accès à des services
comme la consultation par e-mail (sur demande) d’une revue de presse spécialisée
internationale, et vous donne le droit de
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15
IT N°173
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CE QUE J’EN PENSE...
Discriminés, encore et toujours...
PAR EUGÈNE RAYESS
D
epuis des années, les séropositifs sont discriminés de
par le monde, et cela prend des formes différentes en
fonction des régions du globe. Mais une des plus choquante, c’est tout de même la discrimination à l’entrée de certains pays, et pas des moindres… Par exemple, en vertu de la
législation, et même si des dérogations existent mais restent
très difficiles à obtenir, une personne séropositive reste
actuellement “inadmissible” sur le territoire des Etats-Unis,
autant pour une installation définitive que pour un court séjour.
Les eurodéputés ont d’ailleurs réclamé, dans le cadre d'un
amendement voté (lors de l'examen d'un texte plus large sur
les conditions d'obtention de visas pour les Etats Unis) par les
ressortissants européens, le strict respect du principe de réci-
Directeur de la publication
Jean-Marc Bithoun
Rédacteurs en chef
Eugène Rayess,
Odile Vergnoux
Coordination scientifique
Odile Vergnoux
Comité de rédaction
Eugène Rayess,
Odile Vergnoux,
Jean-Marc Bithoun,
Séverine Fouran Peralta,
Frank Rodenbourg,
Christian Christner,
Bernard Tessier,
Jeanne Kouamé Solzynski,
Alain Volny Anne,
Jean-Louis Fraysse,
Michel Repellin
Chef d’édition
Eugène Rayess
Réalisation
Actions Traitements
procité dans les négociations avec les États Unis sur les
exemptions de visas, faute de quoi l'accès de ce pays aux
bases de données européennes restera interdit.
En France, ce combat est mené depuis plusieurs années par les
associations, mais aussi porté au niveau politique par JeanLuc Romero, président des Élus Locaux Contre le Sida et membre du Conseil National du Sida. Récemment encore, il a
adressé une lettre ouverte au Président de la République, lui
demandant de condamner officiellement les restrictions de
circulation des séropositifs aux Etats-Unis (et dans 12 autres
pays autres du monde). Espérons que cette fois-ci la mobilisation européenne ne restera pas lettre morte dans ce pays qui
décidément ne finit pas de reculer dans le domaine des droits
de la personne…
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Jeudi 3 juillet
Prendre en charge ou prévenir des problèmes de toxicités dus au VIH
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