population générale. On pense que l’activation liée à
une charge virale persistante intervient au niveau
cardio-vasculaire, hépatique, rénal, osseux, alors
que c’est plutôt la durée de l’immunodépression qui
serait en cause dans l’augmentation du risque de
cancer.
Les résultats de la grande étude randomisée
SMART ont ébranlé la communauté scientifique, au
point qu’on dit maintenant qu’il y a un “avant
SMART” et un “après SMART”. Ils ont en effet
scientifiquement démontré le bénéfice à être sous
traitement antirétroviral : il y avait moins d’évène-
ments pathologiques non considérés initialement
comme liés au sida, même chez les personnes ayant
des CD4 supérieurs à 250/mm3.
Mettre toutes les chances de son côté
Les critères de performance d’un traitement “plei-
nement” efficace (dans la limite de la pharmacopée
disponible actuellement) s’affinent également.
L’important pour une meilleure sécurité est la durée
de temps passée avec des CD4 supérieurs à 500/
mm3. On a ainsi pu identifier que le sous-groupe de
patients ayant récupéré depuis plus de six ans ce
bon niveau d’immunité a une espérance de vie iden-
tique à la population générale du même âge.
C’est donc le but qu’il faut se fixer. Pour l’atteindre,
on se donne le maximum de chances en traitant
sans attendre une immunodépression prononcée.
Les recommandations internationales s’intéressent
donc maintenant à la tranche de CD4 entre 350 et
500/mm3, et l’on propose de plus en plus souvent
aux personnes concernées de démarrer un traite-
ment sans attendre une chute plus importante de
l’immunité.
Un autre argument qui va dans ce sens est la
constatation que depuis 2000 on n’a pas progressé
en termes de risque d’évolution vers le sida et de
mortalité pour les personnes traitées, alors que la
puissance antivirale des médicaments s’est, elle,
nettement améliorée, avec pour corollaire un
contrôle plus efficace de la charge virale. Comment
l’expliquer ? La cause la plus probable est que cela
est la conséquence du changement des recomman-
dations thérapeutiques, vers 2002-2003, dans le
sens d’un traitement moins précoce qu’au début des
trithérapies (c’est en effet à cette époque que l’on a
pris conscience des effets indésirables des médica-
ments alors disponibles et que l’on en a déduit, sans
doute à tort, qu’il valait mieux ne pas commencer le
traitement trop tôt).
Actuellement, les personnes dépistées et régulière-
ment suivies se voient proposer un traitement aux
environs de 300 CD4/mm3.
Mais le problème majeur se situe chez les personnes
dépistées tardivement, à moins de 200 CD4 ou lors
d’un événement clinique provoqué par l’immunodé-
pression. Ces cas représentent tout de même un
tiers des cas pris en charge dans notre pays. Il en
est de même dans la plupart des pays développés
(voir figure ci-dessous), où les CD4 au moment du
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Egger M, et al. CROI 2007. Abstract 62.