Les libérauxse font de la publicité sur le nom de leurs adversaires

LE COURRIER
JEUDI 7 OCTOBRE 2010
3GENÈVE
VAUD
Un podium solidaire fait
du chic avec des fripes
GENÈVE
• A l’initiative de quatre associations caritatives,
un défilé de mode est organisé avec des habits de récupération.
Alors que la haute couturedévoile ses fas-
tueuses collections pour le printemps 2011
sur les podiums parisiens, c’est un défilé d’un
tout autre genre qui sera organisé par des as-
sociations caritatives, vendredi prochain1. Ca-
ritas, Emmaüs, le Centre social protestant
(CSP) et l’Armée du salut préparent un défilé
caritatif où les tenues exposées seront exclusi-
vement fabriquées à partir de vêtements de
seconde main, tirés de leurs centres de tri.
Ce projet,nommé «Fripe & Chic», est le fruit
d’une collaboration avec la haute école d’art
et de design (HEAD) de Genève. Pendant un
an, ces organisations ont ouvert leurs portes à
ses élèves, leur donnant accès au nombreux
matériel récupéré. Ces étudiants ont ainsi pu
confectionner des créations originales, qu’ils
exhiberont eux-mêmes en jouant les manne-
quins le soir du défilé. Ils ont été rejoints par
trois designers indépendants genevois, Solo-
mâtine, Mûre Création et Santiago, qui ont
également conçu plusieurs pièces. Chacune
des tenues présentées au cours de l’événe-
ment sera ensuite revendue au profit des or-
ganisateurs.
Au-delà de l’aspect financier, ces quatre asso-
ciations espèrent faire la promotion de leur
mouvement. Le défilé vise en effet aussi à faire
la promotion des boutiques de seconde main et
des brocantes caritatives auprès de la popula-
tion genevoise. Enfin, ce projet se veut péda-
gogique. Les organisateurs souhaitent non
seulement mettre en avant la valeur historique
et culturelle des vêtements, mais aussi pro-
mouvoir le développement durable en inci-
tant, comme l’ont fait ces étudiants stylistes
d’un soir, à faire du neuf avec du vieux. FPZ
1«Fripe & Chic», vendredi 8 octobre à 18h. Bâtiment des
forces motrices,2, place des Volontaires,Genève.
Entrée: 20 francs.Programme musical Aloan,
Soraya Berent, DJ’F et DJ’H.
Linux et ses pairs fêtés
par leurs utilisateurs
INFORMATIQUE
• A l’école d’ingénieurs de Genève, des associations
d’utilisateurs font la promotion des logiciels libres.
FRANCISCO PEREZ
C’est une célébration du libre
accès à l’informatique qui se tien-
dra, demain, à la haute école de
paysage, d’ingénierie et d’archi-
tecture (Hepia). A l’appel de plu-
sieurs organisations d’utilisa-
teurs, l’institution accueille
l’événement «Fêtons Linux1».
Dans le paysage concurrentiel de
l’informatique, le système d’ex-
ploitation Linux fait figure d’ex-
ception depuis sa création en
1991. «Ce système n’est pas déve-
loppé par une grande entreprise.
Il vient du bas et il est maintenu
par la communauté d’utilisa-
teurs» explique Cédric Brinner,
coordinateur du collectif des or-
ganisateurs.
Linux ne se limite pas non
plus à l’informatique: il est éga-
lement présent dans les télé-
phones portables, dans les ter-
minaux pour cartes de crédit, ou
encore dans certaines marques
d’aspirateurs. Au-delà de cette
diversité, c’est le concept des lo-
giciels libres que les organisa-
teurs veulent promouvoir en ex-
hibant ses déclinaisons: le
navigateur internet Firefox et la
messagerie Thunderbird, entre
autres. L’événement sera aussi
l’occasion de faire découvrir Li-
nux en action à un grand public.
Ainsi, des stands découverte et
d’aide à l’installation seront
présents, aux côtés de démons-
trations de nouveaux outils utili-
sant ce système – telle une
imprimante en trois dimensions
qui «imprime» des objets en
résine.
Enfin, les lieux accueilleront
également des conférences des-
tinées à promouvoir des projets
qui, dans l’esprit de Linux, en-
couragent la collaboration entre
les utilisateurs. Il sera notam-
ment question de l’encyclopédie
en ligne Wikipedia, le logiciel de
cartes en ligne OpenStreetMap
ou encore le e-learning mis en
place par le Département de
l’instruction publique (DIP) à
Genève. Ce dernier utilise le logi-
ciel libre de traitement de texte
Open Office – un pas dans le sens
de la neutralité informatique de
l’Etat.
I
1«Fêtons Linux», vendredi 8 octobre de 14h
à 21h, à la haute école de paysage,d’ingé-
nierie et d’architecture (Hepia), 4 rue de la
Prairie,1202, Genève.
Les libérauxse font de la publicité
sur le nom de leurs adversaires
INTERNET
• Des liens publicitaires du Parti libéral genevois apparaissent en tapant le nom
de députés sur Google. Les socialistes envisagent une plainte pour faire cesser ces pratiques.
MARIO TOGNI
«Je n’accepte pas que mon nom
soit utilisé pour faire de la pu-
blicité à mes adversaires poli-
tiques!» Députée socialiste au
Grand Conseil, Prunella Car-
rard n’apprécie guère les mé-
thodes de campagne du Parti
libéral genevois (PLG) sur inter-
net. En tapant son nom sur
Google, elle a constaté récem-
ment qu’un lien très ciblé vers
le site des libéraux apparaissait
comme premier résultat, à titre
de lien publicitaire. «Mieux que
Prunella Carrard. Le PLG s’en-
gage pour plus de logements à
Genève», mentionne en effet
l’annonce – d’autres versions
ciblent le social ou l’emploi. Se-
lon l’élue, le procédé est déloyal
et lui porte préjudice. Des ci-
toyens l’ont notamment inter-
pellée en croyant qu’elle était...
libérale. Une action en justice
est envisagée.
Beaucoup d’élus
concernés
Des dizaines d’autres dé-
putés, à gauche comme à droite,
sont concernés, comme nous
l’avons constaté. Avec un trai-
tement très personnalisé. Ainsi
le nom de politiciens verts ren-
voie vers un article libéral
concernant le «slow-up» – ma-
nifestation dédiée à la mobilité
douce –, alors que celui d’élus
UDC conduit à des proposi-
tions en matière de sécurité.
En réalité, cette campagne
publicitaire utilisant le système
Google AdWords n’est pas nou-
velle. Elle a été initiée par la for-
mation bourgeoise en vue des
élections cantonales d’autom-
ne 2009, ce qui lui a déjà valu
quelques critiques à l’époque.
Mais sans plus. Aujourd’hui, les
députés socialistes directe-
ment concernés espèrent bien
faire cesser cette pratique.
Le bureau genevois des pré-
posés à la protection des
données a été saisi en début de
semaine et devrait rendre un
avis aujourd’hui. En parallèle,
le Parti socialiste va adresser
une lettre de mise en demeure
au Parti libéral, le sommant de
retirer dans les quarante-huit
heures les mots-clés achetés
qui sont à la base de ce «détour-
nement». Sans cela, une action
en justice sera entreprise pour
«atteinte à la personnalité».
«Il n’y a rien de déloyal»
Pour Geoffroy de Clavière,
secrétaire général du PLG, «ce
procédé n’a absolument rien de
déloyal. Il s’agit de publicité,
clairement identifiée, et nous
payons pour cela.» En clair, tout
un chacun peut acheter des
mots-clés sur Google. Lorsque
ceux-ci sont entrés dans le mo-
teur de recherche par un tiers,
le lien de l’annonceur apparaît
en haut de page. La séparation
avec les autres résultats existe –
un cadre légèrement coloré –
mais s’avère plutôt discrète. «Le
but est d’amener les inter-
nautes qui s’intéressent à un
sujet vers nos propositions en
la matière, précise-t-il. Mais ils
restent libres de cliquer ou
non.» Le service est facturé au
nombre de clics, et le PLG y
consacre un budget de
«quelques centaines de francs
par trimestre».
Le nom de candidats
d’autres partis ont-ils été direc-
tement achetés? «Je ne sais
pas», répond le secrétaire
général, avant de nous diriger
vers l’agence de communica-
tion Enigma, qui a géré la cam-
pagne internet du parti. Son di-
recteur, Olivier Perez Kennedy,
rapporte que «plus de mille
deux cents mots-clés ont été
utilisés dans ce cadre. Je ne suis
pas habilité à vous dire les-
quels mais, de manière généra-
le, il est possible d’acheter des
noms
Cadre juridique flou
Ce type de procédé en-
freint-t-il le droit à la personna-
lité? «Le cadre juridique est ex-
trêmement flou, admet le res-
ponsable de l’agence. Nous
avons interrogé plusieurs ju-
ristes et personne ne parvient à
nous donner une réponse clai-
re.» Sébastien Fanti, avocat
spécialiste du domaine d’inter-
net, est plus catégorique: «Se-
lon moi, ce cas présente une at-
teinte à la personnalité et viole
les conditions d’utilisation de
Google.» Dans le cadre d’une
campagne électorale, c’est en-
core pire, poursuit-il, «il s’agit
d’un détournement de trafic.
En attirant des électeurs au
moyen d’un procédé claire-
ment déloyal, à mon sens, cela
fausse le processus de vote
I
EN BREF
L’ECOLE DAGRICULTURE
DE GRANGE-VERNEY
POLLUE ET NE DITRIEN
VAUD L’Ecole d’agriculture de
Grange-Verney,près de
Moudon, est à l’origine d’un
déversement de purin dans les
eaux du Riau Gresin, un
affluent de la Broye.Cette pol-
lution a mis en évidence des
dysfonctionnements dans les
procédures d’annonce.La pol-
lution, survenue en mars,a eu
un impact sur la faune,entr-
nant la mort de trois cents
truites.Une enquête pénale est
en cours pour déterminer les
circonstances exactes de l’inci-
dent et les responsabilités.
Apparemment,une vanne
aurait été mal refermée sur le
domaine,a expliqué hier l’Etat
de Vaud. Le canton a pris des
mesures pour remédier à ces
problèmes.Les procédures
d’alerte ont été revues,les
principes de transparence et
de célérité ont été réaffirmés.
De plus,un audit complet de
l’exploitation agricole sera
entrepris.
ATS
LE DÉTECTEUR DE
PARTICULES ATLAS
INSPIRE UN ARTISTE
AMÉRICAIN
GENÈVE Le CERN, à Genève,a
dévoilé hier une immense pein-
ture murale réalisée par l’ar-
tiste américain Joseph
Kristofoletti. Lœuvre repré-
sente le détecteur de parti-
cules ATLAS,actuellement
enfoui dans une caverne à 100
mètres sous terre et inacces-
sible au public.La peinture
recouvre trois étages d’un bâti-
ment de surface abritant
l’expérience ATLAS.Le détec-
teur de particules qui y est
représenté est malgré tout
trois fois plus petit que l’origi-
nal installé cent mètres sous
terre.M. Kristofoletti avait déjà
réalisé une première peinture
plus modeste de la machine
pour un festival d’art.Selon le
CERN, l’artiste américain a
accepté «avec joie» la com-
mande que l’Organisation
européenne pour la recherche
nucléaire lui a passée.Joseph
Kristofoletti est fasciné par les
machines élaborées par
l’homme pour faire avancer la
science.Ases yeux, construire
une chose aussi complexe
qu’ATLAS relève du «miracle».
ATS
Chacun peut acheter des mots-clés sur Google.Lorsque ceux-ci sont entrés dans le moteur de recherche par un tiers,
le lien de l’annonceur apparaît en haut de page.KEYSTONE
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