27 / 10 / 2015 CHETRIT Mélanie (L2) CR : Orianne Dodier

SEMIOLOGIE GENERALE : La fièvre, le syndrome inflammatoire
27 / 10 / 2015
CHETRIT Mélanie (L2)
CR : Orianne Dodier
Sémiologie générale
Pr Gilles Kaplanski
16 pages
La fièvre, le syndrome inflammatoire
A. Définition
La fièvre est une augmentation régulée de 1 à 4 degrés au dessus de la température corporelle normale.
La fièvre est différente de l'hyperthermie qui est un mécanisme non régulé par le SNC.
Chez l'homme la température corporelle moyenne est de 37°C ± 0,5
B. Physiologie
I. Rôle de l'hypothalamus
L'Homme est un animal homéotherme (dont la
température ne varie pas).
L'homéothermie est le fait que la température corporelle
s'adapte à la température extérieure et aux conditions
climatiques grâce à l'hypothalamus, qui peut etre
considéré comme un thermostat situe au niveau du
cerveau et fixant la température corporelle.
L'hypothalamus est une zone centrale du cerveau,
entourée de l'hypophyse, du chiasma optique, de la
glande pinéale...
C'est une zone non recouverte de méninges, donc au
contact direct de la circulation sanguine.
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Plan :
A. Définition
B. Physiologie
I. Rôle de l'hypothalamus
II. Mécanisme de maintien de la température
III. Rôle des prostaglandines E2
IV. La fièvre est un constituant de la réaction inflammatoire
V. L'arrêt de la fièvre
VI. Mode d'action des antipyrétiques
VII. Effets bénéfiques / néfastes de la fièvre
VIII.Les effets imunologiques de la fièvre
IX. Effets bénéfiques de la fièvre chez l'Homme
C. Sémiologie
I. Prise de la température
II. Signes d'accompagnement
III. Enquête étiologique
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L'hypothalamus reçoit les informations afférentes qui proviennent :
soit de thermorécepteurs périphériques (ex : peau), via des neurones afferents, qui donnent des
informations sur la température extérieure;
soit du sang circulant.
L'hypothalamus traduit ces informations, afin d'adapter notre comportement pour le maintien de la température
(homéothermie). Il envoie des informations :
vers la périphérie, à destinée corticale, qui entraînent des modifications du comportement pour s'adapter
à la température extérieure (se couvrir, se découvrir, boire ...) ;
vers les tissus périphériques (peau, foie, muscles...).
II. Mécanisme de maintien de la température
Au niveau des tissus périphériques, des modifications permettent de maintenir la température autour des 37° :
Peau :
vasoconstriction (se traduit cliniquement par des marbrures, pour conserver de la chaleur).
vasodilatation (se traduit cliniquement par la sudation, pour perdre de la chaleur).
Foie : capacité à produire de la chaleur via l'hydrolyse du glycogène = glycogénolyse (pas de traduction
clinique).
Muscles : contraction du muscle entraînant l'hydrolyse de l'ATP en ADP et la libération d'une certaine
quantité de chaleur (se traduit cliniquement par le phénomène de frisson).
Au niveau du sang circulant, il y a des médiateurs qui amènent à l'hypothalamus des signaux de danger, on les
nomme pyrogènes. L'hypothalamus peut reconnaitre ces pyrogènes.
Il existe des pyrogènes exogènes et endogènes.
Les agent infectieux possedent une activité pyrogène (qui induisent la fièvre).
Les pyrogène exogenes :
Les pyrogènes exogènes sont des molécules de haut poids moléculaire (300 kDa), d'origine microbienne.
Les bactéries Gram – produisent des lipopolysaccharides qui induisent la fièvre.
Les bactéries Gram + produisent des toxines qui induisent la fièvre.
Les virus grace à leur ADN et ARN peuvent induire un état febrile.
Ces bactéries Gram – / + et les virus sont donc des substances pyrogenes, c'est à dire qu'elles induisent la fièvre.
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Tissus peripheriques :
Peau : - Vasoconstriction (marbrure)
- Vasodilatation (sueurs)
Foie et Muscle : Production de
chaleur (frisson)
Cortex :
Modifications
comportementale
Neurones afferents
Hypothalamus
= thermostat
Thermorecepteurs Sang circulant
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Ces molécules sont reconnues par des récepteurs présents à l’état basal sur les cellules de l'organisme, en
particulier les cellules phagocytaires : ce sont les TOLL-LIKE RECEPTEURS (TLR).
Ces récepteurs ont été decrit d'abord chez les drosophiles et les souris, puis chez l'Homme, ce qui témoigne de
leur apparition précoce lors de l'évolution.
Les pyrogènes endogenes :
Expérience :
On utilise une substance irritante qu'on injecte à un
lapin, ce qui entraîne une péritonite aseptique et une
fièvre chez ce lapin.
On lui prélève des leucocytes et on recueille le
surnageant de culture des leucocytes, qu'on injecte a un
autre lapin qui sera fiévreux sans avoir reçu lui même
la substance irritante.
On en déduit que les leucocytes secrètent une
substance soluble capable d'induire elle-même la fièvre
: mise en évidence des pyrogènes endogènes (par
opposition aux pyrogènes exogènes qui sont d'origine
microbienne).
Dans les années 80, on a identifié la nature de ces pyrogènes endogènes, qui sont en fait des cytokines
(médiateurs protéiques solubles de faible poids moléculaire, sécrétés par les cellules et capables de transmettre
une information à une autre cellule).
Les principaux pyrogenes endogènes (cytokines) sont :
IL-1 β : c'est une interleukine, la plus importante, elle est très puissante et elle est sécrétée par toutes les
cellules mais surtout par les cellules monocytaires et macrocytaires (phagocytes).
TNF α (Tumor Necrosis Factor) : capable de tuer une cellule tumorale.
IL-6
IFN α et β (Interféron) : produits quasiement à chaque fois qu'il y a une infection virale.
Le TLR-4 est un récepteur membranaire présent
à la surface des cellules phagocytaires.
Il reconnait les lipopolysaccharides (Gram –).
En les reconnaissant le TLR-4 transmet une
information à la cellule.
Cela conduit à la production de prostaglandine
E2 et à la transmission d'un grand nombre de
protéines impliquées dans la réponse
inflammatoire.
Les signaux transmis par les TLR sont les
mêmes que ceux transmis par les récepteurs de
l'IL-1. celle-ci active les mêmes voies que celles
décrites précédement.
Les pyrogènes endogènes et exogènes vont activer les cellules par des mécanismes communs, et aboutissent à
la production de prostaglandines qui sont donc le médiateur commun de l'inflammation.
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III. Rôle des prostaglandine E2
Experience 1 :
Quand on injecte des lipopolysaccharides ou de l'IL-1β à
des souris déficitaires en EP-1, EP-2 et EP-4, on observe
qu'elles ont de la fièvre.
Quand on injecte des lipopolysaccharides ou de l'IL-1β à
des souris déficitaires en EP-3, on observe qu'elles n'ont
pas de fièvre.
C'est sur ce récepteur EP-3 que se fixent les
prostaglandines E2.
L'aspirine est un puissant antipyrétique qui bloque la
synthèse de prostaglandines E2.
Experience 2 :
Lors d'une infection par des bactéries, qui possèdent à leur surface des pyrogènes exogènes
(liposaccharide , enterotoxines..), il va y avoir activation des cellules monocytaires et macrophagiques,
qui produisent des pyrogène endogène (IL1, TNFalpha, IL-6, INFalpha ...).
Ces molécules (endogènes et exogènes) sont capables de se fixer sur la surface des cellules de
l’endothélium hypothalamique, qui produit des prostaglandines E2 (molécules de faible poids
moléculaire, solubles), qui se fixent au niveau du récepteur EP3 des cellules hypothalamiques (centre
thermorégulateur).
Cela entraîne des modifications de l'AMPc à l’intérieur des cellules hypothalamiques.
Il va y avoir modification du thermostat hypothalamique, qui monte de 37° à 39° par exemple.
Cela se traduit par des mécanismes de conservation et production de chaleur en périphérie
(vasoconstriction, marbrures, frissons...) à l'origine de la fièvre.
Lors de l'élimination de l'agent infection, au contraire la température redescend et s'accompagne d'une
transpiration pour rétablir l'homéothermie.
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IV. La fièvre est un constituant de la réaction inflammatoire
Les cytokines sont pléiotropes, c'est à dire qu'elles agissent sur différents sites dans l'organisme avec des actions
variées.
Elles ont une action :
Au niveau du SNC :
Au niveau cortical , elles induisent des modifications du comportement (somnolence, fatigue,
malaise, perte d’appétit, anorexie...)
Au niveau hypothalamique, cela entraîne la production de prostaglandines E2 et donc la fièvre, et
les PGE2 permettent la production de CRF puis d'ACTH par l'hypophyse.
Au niveau hépatique , les cytokines induisent :
une synthèse accrue de “protéines de la phase aiguë de l'inflammation” (CRP = Protéine C
Réactive, fibrinogène, haptoglobine, ferritine..).
et au contraire diminuent la synthèse de protéines de transport (albumine, transferrine).
Au niveau de l’endothélium et des épithéliums (action principale) :
Il y a une augmentation de ELAM, ICAM,VCAM, Chimiokines, IL-1, TNF, iNOS, PLA2, COX2 ce qui
entraine des mécanismes de vasodilatation, d'augmentation de la perméabilité capillaire et d'infiltration
leucocytaire.
Au niveau des cellules du système immunitaire:
Au niveau des cellules mononucléées : IL1, TNF, IL6, GMCSF, Chimiokines, COX2, PLA2
augmentent leur capacité d'adhésion et de phagocytose.
Au niveau de l'activation lymphocytaire : Par l'augmentation de IL2R, LcB, NK.
La réaction inflammatoire est un mécanisme de défense apparu très tôt dans l’évolution des espèces, qui nous
défend contre les infections.
Les cytokines sont apparues très tôt dans l'évolution. Ces phénomènes sont archaïques et essentiels pour la
survie des espèces.
Mais cette réaction inflammatoire a un coût énergétique considerable.
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