Alimentation et cancer - Centre Hospitalier de Mouscron

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L’alimentation de l’adulte
traité pour un cancer
Quelques conseils pratiques,
astuces et recettes.
Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011
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Sommaire :
Introduction.
Qu’appelle-t-on une alimentation équilibrée ?
Les règles de base d’une bonne alimentation.
Les différents problèmes liés au cancer et
conseils pratiques.
Les compléments nutritionnels.
Quelles précautions après la fin du traitement ?
Recettes hypercaloriques.
Conclusions.
Mots clés
Bibliographies.
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Introduction.
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Le plaisir de la table est une valeur non
négligeable dans la vie. C’est pour vous aider à le
conserver que cette brochure a été conçue.
Vous êtes en cours de traitement ou vous avez été
traité récemment pour un cancer. Votre vie
quotidienne, vos repères habituels s ‘en trouvent bien
souvent bouleversés.
Si vous êtes encore en cours de traitement, les
effets secondaires peuvent vous obliger à modifier
vos habitudes alimentaires.
Une fois le traitement terminé, vous souhaitez
reprendre une vie normale, aussi vite que possible, en
écartant tout risque de rechute : y a-t-il des
précautions alimentaires conseillées ?
Nous espérons que cette brochure apportera
quelques réponses à vos questions.
Toutes les recommandations alimentaires figurant
dans cette brochure ont un caractère général. Elles
doivent être, bien entendu, adaptées à votre situation
particulière, en tenant compte de vos goûts et de vos
habitudes.
N’hésitez pas à demander à rencontrer une
diététicienne. Elle vous donnera des conseils et des
recettes personnalisées et pourra vous expliquer le
régime le mieux adapté à votre cas.
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Qu’appelle-t-on une alimentation
équilibrée ?
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L’organisme a besoin d’un apport d’énergie suffisant,
variable selon la taille, le poids et l’activité de chaque
personne.
Pour avoir une alimentation la plus équilibrée
possible, il est recommandé de :
 faire au moins 3 repas par jour ;
 varier l’alimentation ;
 boire suffisamment d’eau au cours de la journée.
Pour bien fonctionner, l’organisme a besoin de
différents éléments de base, contenus en proportions
variables dans les aliments. Tous sont nécessaires !
Les protéines ou protides sont utiles pour les
muscles, pour construire et réparer nos cellules, pour
la croissance et pour combattre les maladies
(immunité).
Les aliments sources de protéines sont : la viande, la
volaille, le poisson, les œufs, les produits laitiers, mais
aussi certains légumes secs.
Les glucides ou hydrates de carbones ou sucres
constituent la principale source d’énergie de
l’organisme. On distingue les sucres absorbés
rapidement par l’estomac (sucres et produits sucrés)
et les sucres lents (céréales, pain, pommes de terre,
riz, pâtes ainsi que les légumineuses : lentilles, pois
chiches, haricots blancs, flageolets, …).
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Les lipides ou graisses fournissent l’énergie et
favorisent l’apport d’acides gras essentiels et des
vitamines A, D, E et K. On distingue les graisses
animales (beurre, saindoux et les graisses cachées
dans certains aliments comme la viande, la
charcuterie, les fromages, …) des graisses végétales
(huile, margarine).
Les fibres favorisent et régularisent le transit
intestinal.
Les aliments riches en fibres sont : les céréales
complètes, les légumes et les fruits.
Lorsqu’elles sont cuites, elles sont moins irritantes.
Les fibres ne sont pas toujours bien tolérées
lorsqu’elles sont consommées de façon excessive.
Les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments
permettent à l’organisme de bien fonctionner. Ils sont
contenus en quantité variable selon les aliments. Il
est donc important de varier la composition des
repas. Une alimentation normalement équilibrée
apporte la dose suffisante de ces nutriments.
L’équilibre alimentaire se fait sur plusieurs
repas.
Manger équilibré, c’est manger de tout en
quantité suffisante et raisonnable.
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Les règles de base d’une bonne
alimentation.
Pour manger équilibré, il faut essayer de suivre
les règles proposées par la pyramide alimentaire. La
pyramide alimentaire montre l’importance de chaque
famille d’aliments et les proportions dans lesquelles
ils doivent être consommés chaque jour.
Escalier après escalier, la pyramide vous renseigne
sur les quantités recommandées d’aliments.
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Par jour :
Divers : gâteaux, biscuits, confiseries, chocolat, sucres,
chips, boissons alcoolisées, … à l’occassion.
Matières grasses
tartinables ou cuisson
(peu)
Viandes, volailles,
poissons, œufs (2
à 3 parts),
produits laitiers
(2 à 3 parts)
Fruits frais (3 à 5 parts),
Légumes crus ou cuits (6 à
7 parts)
Pains, Pommes de terre, Céréales (riz,
maïs, blé, …), pâtes et légumineuses.
9 à 17 parts
EAU
1.5 à 2 litres / jour
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N’attendez pas que la perte de poids soit trop
importante !
Si vous perdez du poids :
- Ajoutez à votre alimentation des potages, des
purées, des desserts enrichis.
- Consultez votre médecin qui vous prescrira des
compléments nutritionnels.
Si vous avez perdu 10% de votre poids, il est
nécessaire de consulter votre médecin ou la
diététicienne.
A l’inverse, certains traitements peuvent modifier
votre statut hormonal, ce qui peut entraîner une prise
de poids.
Si vous prenez du poids :
- consulter une diététicienne qui pourra vous
conseiller et vous donner un régime adapté à vos
besoins.
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Les différents problèmes liés au
cancer et conseils s’y rapportant.
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Perturbation de l’équilibre métabolique.
La tumeur peut directement ou indirectement
influencer l’équilibre métabolique de votre organisme
et, augmente ou modifie vos besoins, ce qui peut
provoquer un amaigrissement.
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Les troubles mécaniques.
1. Les problèmes de mastication et de troubles
de la déglutition.
Après une intervention au niveau de la bouche, du
pharynx ou de l’œsophage, l’absorption des aliments
solides peut être difficile durant les premières
semaines. La texture de votre alimentation devra sans
doute être modifiée. Vous serez peut être alimenté
sous forme liquide au début, puis vous devrez hacher
la viande, réduire les légumes en purée, prendre les
fruits en compote avec retour plus ou moins rapide
vers une alimentation normale.
Quelques conseils:

Modifier la texture de votre alimentation.
Choisissez des aliments qui sont suffisamment
tendres de nature ou utilisez les mêmes
ingrédients que dans une alimentation normale,
mais hachez-les dans un mixer ou un passe-vite,
écrasez-les tout simplement à la fourchette ou
coupez-les très finement avec des ciseaux.
Essayez de maintenir une variété : sucré et salé,
chaud et froid. Séparez les différents
composants du repas, autrement dit, ne mélangez
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pas les aliments. Utilisez uniquement des agents
liants fins, comme la farine, la gélatine, l’amidon,
les œufs.
Potage : mixé, filtré ou passé au tamis, sans
boulettes, ni morceaux, ni croûtons.
Pomme de terre : sous la forme de purée, mixées
ou écrasées dans la sauce.
Viande, poissons et volailles : choisissez des
morceaux de viande tendre et un mode de
préparation adapté.
Utilisez le blanc de poulet, de la dinde, …
Le poisson est plus tendre que la viande (mais
faites attention aux arêtes).
Choisissez un mode de préparation qui n’implique
pas la formation d’une croûte, par exemple :
pocher, étuver, …
Servez la viande moulue avec de la sauce ou du
jus.
Légumes : préférez des légumes à chair tendre
(tomates épluchées et épépinées, brocolis, chouxfleurs, épinards, jeunes carottes, endives, …) et
les légumes mixés ou réduits en purée. Ajoutez-y
du beurre ou de la crème fraîche.
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Fruits : fruits tendres et pelés ou fruits tendres
en boîte, pommes ou poires pochées, fruits râpés,
mousses de fruits.
Cuisez les fruits et faites des compotes que vous
pourrez mélanger à de la crème fraîche ou du
fromage blanc.
Pain : mangez du pain sans croûte. Les sandwichs
mous et les crêpes sont moins secs et constituent
de délicieuses alternatives.
Laissez éventuellement tremper le pain et les
biscottes (dans du lait par exemple).
Utilisez des garnitures moelleuses et tartinables
telles que : confiture, choco, miel, fromage frais,
fromage blanc, fromage double crème, filet
américain, haché, salades de poisson ou de viande,
œufs (brouillés / pochés / mollets), charcuteries
tendres éventuellement tranchées très finement,
terrines de légumes, …
2. Sécheresse de la bouche.
La sécheresse de la bouche (par exemple :
pendant une radiothérapie de la région cervicale) est
due à une diminution de la quantité ou de la qualité de
la salive.
La salive perd son caractère fluide et devient plus
épaisse, caoutchouteuse et filamenteuse.
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Quelques conseils:
 Buvez régulièrement de petites quantités de
liquide (eau, thé citron, jus de fruits sans sucre
ajouté, boissons pétillantes, lait battu, yaourt à
boire, …), sucez des glaçons, prenez des bonbons
acidulés ou à la menthe, des chewing-gums,
mastiquez des produits acides tels que des
pommes, des ananas, des tomates,… Rincez-vous
la bouche après avoir bu du lait, des boissons
acides ou sucrées. N’hésitez pas à ajouter à vos
aliments de la sauce, de la mayonnaise, du beurre,
de la crème fraîche (sauf contre-indication,
cholestérol élevé ou autre). Ils seront plus faciles
à avaler.
3. Irritation de la bouche.
La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent
entraîner une irritation de la bouche et de la gorge,
et favoriser l’apparition d’aphtes et d’infections.
Quelques conseils:
 Boissons glacées, crèmes glacées, sorbets, glaces
à l’eau, glaçons, … peuvent soulager par leur effet
calmant.
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Ajoutez de la crème ou du fromage blanc aux
fruits, jus de fruits, soupes, … pour en adoucir le
goût.
Laissez tiédir les boissons chaudes comme le
café, la soupe, les tisanes, …
4. Modification du goût.
La radiothérapie et certains traitements de
chimiothérapie peuvent entraîner une modification du
goût et de l’odorat.
Quelques conseils:
 Utilisez des couverts en plastique. Essayez les
jus d’agrumes et la limonade qui peuvent masquer
le goût métallique. Attention, ne les consommer
pas si vous avez la bouche ou la gorge irritée.
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Les troubles digestifs.
1 . Troubles gastro-oesophagien.
La radiothérapie des régions thoracique et
abdominale peut provoquer une inflammation de
l’œsophage ou de l’estomac, un reflux gastrooesophagien (reflux du contenu de l’estomac dans
l’œsophage), des douleurs abdominales, des nausées
et de vomissements.
L’œsophage irrité peut entraîner une gêne à la
déglutition.
Des nausées et des vomissements peuvent aussi
survenir suite à une chimiothérapie.
L’estomac est une poche où la nourriture
absorbée séjourne plusieurs heures afin de subir les
premiers temps de la digestion. Si cette poche est
enlevée ou très réduite, vous pourriez éprouver les
mêmes symptômes.
Quelques conseils:
 En cas de nausées, vomissements, reflux gastrooesophagien,
veillez
à
vous
hydrater
suffisamment (boissons fraîches, bouillons salés,
cola dégazéïfié, …), car un manque de liquide
aggrave les nausées. Buvez de préférence entre
les repas afin de ne pas surcharger votre
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estomac. Choisissez des boissons non acides, des
glaçons. Evitez des aliments qui favorisent le
reflux (tomates, agrumes, café, épices fortes,
alcool, chocolat, thé, menthe, …).
Des repas trop copieux favorisent les nausées
d’où l’importance du fractionnement des repas.
Prenez vos repas au moment où les nausées sont
les moins importantes (même la nuit), en
compensant
éventuellement
entre
les
traitements.
Ne mélangez pas les préparations chaudes et
froides. Prenez vos aliments à température
ambiante. Faites préparer les repas chauds par
autrui si possible afin d’éviter les odeurs qui
aggravent vos nausées.
Choisissez des aliments maigres (viandes,
produits laitiers, …), des aliments qui ne
provoquent pas de nausées (du salé plutôt que du
sucré, pomme de terre à l’eau ou cuite au four, du
riz, des céréales sèches, biscottes, biscuits secs,
…). Après le repas, reposez-vous en position semiassise.
2. Troubles intestinaux.
La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent
provoquer de la diarrhée, de la constipation et des
sensations de ballonnements.
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La diarrhée est due, en général, à une irritation
de la
muqueuse digestive secondaire à l’irradiation
abdominale ou du petit bassin ou à l’action de
médicaments utilisés en chimiothérapie.
La constipation est souvent liée à un changement
de l’alimentation (prises alimentaires insuffisantes,
diminution de l’absorption des liquides et des fibres),
à une réduction de l’activité physique, à une faiblesse
généralisée, à une diminution du péristaltisme, aux
médicaments.
Une intervention chirurgicale au niveau du colon
peut induire les mêmes troubles.
Le colon est le gros intestin chargé, d’une part de
la fin de la digestion, surtout les fibres, et d’autre
part de l’absorption de certains constituants et
surtout de l’eau. C’est dans le colon que se forment
les selles. En cas de colostomie ou d’iléostomie, le
régime sera adapté en fonction de votre transit
intestinal pour éviter diarrhée et constipation.
Quelques conseils:
 En cas de ballonnement, mangez lentement, des
aliments faciles à digérer et pauvre en graisses.
Réduisez l’absorption des aliments favorisant la
formation de gaz, à l’origine de crampes
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abdominales (boissons gazeuses, choux, oignons,
poireaux, salsifis, champignons, légumes secs,
alcool, chewing-gum, épices fortes, lait, œufs, …).
Utilisez une paille pour boire.
 En cas de diarrhée :
Le risque majeur est la déshydratation. Vous
devez donc penser à boire environ 2 litres d’eau
par jour pour compenser les pertes hydriques et
de potassium. Les colas dégazéifiés sont riches
en potassium et donc vivement conseillés. Evitez
le café et les thés forts, les boissons pétillantes
et glacées, l’alcool.
Supprimez les fruits, les jus de fruits, les fruits
secs et oléagineux, les légumes crus et cuits, les
légumineuses, le lait, les laitages, le pain, les
céréales complètes. Evitez les produits très
riches en sucre, trop épicés.
Consommez des pâtes, du riz, des carottes
cuites, de la gelée de fruits (coing), des pommes
râpées oxydées, des bananes, des biscottes, des
fromages à pâte cuite (Gruyère, Hollande,
Galantine).
Remplacez le lait par du lait sans lactose (lait de
soja) que vous pourrez utiliser en boisson ou pour
faire des préparations.
Limitez les aliments riches en matières grasses.
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 En cas de constipation :
Boire davantage afin de ramollir les selles, au
minimum 1.5 litre d’eau plate ou des bouillons de
légumes, jus de fruits, jus de pruneaux. Prendre
un verre d’eau ou de jus de fruits, le matin à jeûn.
Augmentez les aliments riches en fibres (légumes
et fruits, produits complets, légumes secs,
pruneaux réhydratés, …).
Rajoutez des fibres dans vos céréales, jus de
fruits, potages et yaourts.
Si possible avoir une petite activité physique (la
marche par exemple).
 En cas d’iléostomie ou de colostomie, tenez
compte des modifications dans le rythme et la
consistance des selles et adaptez votre
alimentation en conséquence.
Evitez
les
aliments
pouvant
provoquer
l’obstruction de la stomie (asperges, céleri en
branches, champignons, maïs, viande filandreuse
et caoutchouteuse, fruits secs et oléagineux, …).
Limitez les aliments qui provoquent des gaz et
ceux pouvant entraîner l’apparition d’odeur
(poissons, œufs, choux, oignons, ail, …).
Consommez des aliments qui éliminent les
mauvaises odeurs (persil, menthe, aneth, produits
laitiers acides, …).
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En cas d’iléostomie, il est recommandé de boire
2.5 litres d’eau par jour et consommez
suffisamment de sel (eau de Vichy, aliments très
salés, fumés).
3 .Troubles hépato-pancréatiques.
En cas de lésions du foie ou du pancréas, la
mauvaise digestion des graisses peut entraîner une
diarrhée graisseuse.
Quelques conseils:
 Une alimentation pauvre en graisses ainsi qu’une
restriction totale d’alcool.
 En cas de gastrectomie, vous devrez suivre un
régime pauvre en fibres et diminuer les aliments
riches en fibres (fruits et légumes) ou les
aliments au goût fort. Ne consommer que des
légumes verts tendres et cuits (carottes,
courgettes sans peau, haricots verts extra fins,
pointes d’asperges, cœur de laitue cuit).
Remplacez le pain par des biscottes.
Ne consommez que des fruits cuits épluchés non
acides (poire, pomme, pêche).
Ne pas consommez d’épices, de vinaigre, de
cornichons, de moutarde, …
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Les troubles de l’état général.
L’anorexie correspond à une diminution de la
sensation de faim qui apparaît en général au début de
traitement et qui peut perdurer relativement
longtemps.
La fatigue est un des effets secondaires les plus
fréquents. Cette fatigue entraîne une diminution de
l’appétit. Vous n’avez pas envie de préparer les repas,
cela devient pénible pour vous.
Dans ce cas pensez à :
-vous faire aider par votre entourage, si cela est
possible ou faire appel aux services des repas à
domicile ;
-utiliser des plats cuisinés prêts à l’emploi ;
-préparer vos repas aux moments où vous êtes moins
fatigué(e) et surgeler-les.
-choisir des repas facile à préparer.
Avoir une petite réserve de produits que vous
aimez de façon à pouvoir manger au moment où vous
en avez envie, sans avoir à cuisiner (boîtes, surgelés,
repas prêts à l’emploi).
Lorsque manger vous fatigue de trop, prenez des
repas riches en énergie, de consistance liquide ou
semi-liquide.
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La chimiothérapie peut induire une aplasie, c’està-dire une baisse des globules blancs, des globules
rouges et des plaquettes. Il n’y a pas de régime
spécifique pour faire remonter le nombre des
différents globules mais toutefois, ne consommez
pas les aliments susceptibles d’être vecteur de
germes.
Ne consommez pas :
- de crudité ;
- de viandes et de poissons froids, séchés ou
fumés ;
- de fromage et de charcuterie à la coupe ;
- de fruits secs ou à peau consommable ;
- de pâtisseries fraîches.
Préférez :
- les légumes et les fruits cuits ;
- les viandes et les poissons cuits ;
- les gâteaux secs, les gâteaux faits maison, sans
crèmes ;
- les fromages pasteurisés.
Afin de régénérer la réserve de fer nécessaire à la
fabrication des globules rouges :
- viandes rouges préférés aux viandes blanches ;
- aliments riches en fer (épinards, persil, légumes
verts, amandes, noisettes, lentilles, chocolats, …).
Si vous suivez un traitement prolongé par des
dérivés de la cortisone ou si vous présentez des
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oedèmes, on vous demandera de manger peu ou pas
salé.
Evitez tous mets salés, le pain (sauf pain sans sel),
les charcuteries, les fromages, les fruits de mer, les
pâtisseries du commerce, les condiments, les
conserves, certaines eaux minérales.
Assaisonnez vos plats avec des herbes, aromates, du
coulis de tomates sans sel.
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Conseils généraux :
 Boire suffisamment. Buvez au minimum 1.5 litre
d’eau par jour. En cas d’anorexie, choisissez
plutôt des boissons caloriques (milk-shake, jus de
fruits, …).
 Faire plusieurs petits repas sur la journée aux
heures qui vous conviennent le mieux. Si vous
avez sauté un repas, essayez de compenser à un
autre moment de la journée ou le lendemain. Le
petit déjeuner est généralement le repas qui
passe le mieux. Entre vos cures, si vous le pouvez,
efforcez-vous de prendre un petit déjeuner plus
copieux en ajoutant un jus de fruits, un yaourt,
des céréales, un laitage ou un fromage.
 D’adapter votre nourriture en fonction de vos
aversions tout en maintenant une alimentation
suffisamment variée. Dressez une liste des
aliments à éviter provisoirement. Evitez les
aliments qui suscitent de l’aversion.
 D’essayer de stimuler votre appétit, soit en
pratiquant une activité physique modérée, soit en
faisant précéder vos repas d’aliments qui
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stimulent l’appétit (jus de fruits et apéritifs en
quantité limitée, bouillon, sorbets, chewing-gum).
 De manger dans une atmosphère conviviale et
détendue. Soignez la présentation.
 En cas d’amaigrissement ou d’anorexie, favorisez
les plats enrichis. Augmentez les apports
caloriques en consommant davantage de beurre,
crème, mayonnaise, yaourts, fromages, crèmes
glacées, confiture, miel, …
Privilégiez les aliments riches en protéines qui
apportent force et énergie tout en vous aidant à
garder votre poids. Pensez à rajouter de la
poudre de lait, du lait concentré, un jaune d’œuf
dans une purée, des pâtes, …
 D’éviter les repas trop épicés (poivre, paprika,
moutarde, …), trop salés (chips, biscuits salés, …),
trop acides (orange, citron, …), trop aigres.
Préférez les herbes aromatiques (persil,
ciboulette, cerfeuil, …) et les fruits moins acides
comme les fraises, les poires, …
 Prévoir des repas froids. Les aliments froids et
simples sont souvent plus appréciés que les plats
chauds ou en sauce (jambon, viande froide, poulet
froid, omelette). Les légumes peuvent presque
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toujours être mangés froids (ratatouille,
morceaux de légumes trempés dans une sauce au
yaourt, salades où tous les mélanges sont
permis :salade de pâtes, de riz, de semoule, …).
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Les compléments nutritionnels.
Actuellement, il existe une grande variété de produits
(disponibles en grandes surfaces ou en pharmacie
sans ordonnance) pour compléter votre alimentation :
- boissons
lactées
aromatisées
à
divers
parfums riches en protides et en calories ;
- crèmes desserts ;
- potages ;
- jus de fruits.
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Quelles précautions après la fin
du traitement ?
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Des effets secondaires peuvent persister encore
quelques temps après l’arrêt des traitements. Dans ce
cas,
continuez
à
prendre
des
précautions
alimentaires.
Dans certains types d’intervention, lorsqu’on vous a
retiré tout ou partie de l’estomac, vous devrez suivre
les consignes alimentaires pendant plusieurs mois.
En cas d’intervention sur votre intestin, tout
dépendra de votre transit intestinal.
En dehors des cas particuliers (diabète,
insuffisance rénale, …), il vous suffira de veiller à une
certaine stabilité de votre poids et de votre équilibre
général : pour ce faire, ayez une alimentation
équilibrée tant en quantité qu’en qualité.
Vous avez peut-être pris du poids lors de la
chimiothérapie. Cette situation est loin d’être
exceptionnelle car vous avez sûrement été amené à
modifier vos habitudes alimentaires pendant le
traitement (en faisant de petits repas, en mangeant
ce qui vous faisait envie à n’importe quel moment, …).
Rééquilibrer vos repas et reprendre une
alimentation normale devrait vous permettre de
retrouver votre poids antérieur. Si vous n’y arrivez
pas, un régime amaigrissant de courte durée pourrait
être bénéfique (consultez une diététicienne qui
pourra vous conseiller).
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A l’opposé, si vous avez perdu du poids,
enrichissez votre alimentation.
Si vous perdez du poids sans cause précise, consultez
votre médecin traitant.
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Recettes hypercaloriques.
Les quelques recettes qui suivent ne sont que
quelques exemples afin de vous permettre d’adapter
votre alimentation, de stopper la perte de poids, de
retrouver un certain « plaisir » de manger. A votre
demande, d’autres recettes pourront vous être
proposées par nos diététiciennes.
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Soupe au yaourt, à la tomate et aux
fines herbes :
Temps de préparation : 20 minutes ;
Energie : 300 Kcal ;
Protéines : 6.7 gr.
Ingrédients pour 4 portions :
o 400 ml d’eau ;
o 1 bloc de bouillon de légumes ;
o 4 cuillères à soupe d’huile d’olive ;
o 400 gr de tomates bien mûres ;
o 500 gr de yaourt entier ;
o 140 ml de crème (35% matières grasses) ;
o 4 cuillères à soupe de fines herbes hachées ;
o poivre ;
o sel ;
o ail en poudre ;
o 2 oignons de printemps.
Préparation :
Amenez l’eau à ébullition avec le bloc de bouillon et
l’huile d’olive jusqu’à ce que le bloc bouillon soit
dissous. Laissez refroidir le bouillon.
Pelez les tomates. Coupez-les en dés et réservez
quelques dés pour la garniture.
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Réduisez les dés de tomates en purée à l’aide d’un
robot ou d’un mixer. Passez ensuite la purée à travers
un tamis pour éliminer les pépins.
Battez la purée de tomates, le bouillon refroidi, le
yaourt et les fines herbes.
Assaisonnez avec le poivre, le sel, l’ail en poudre.
Couvrez et laissez refroidir au réfrigérateur.
Entre temps, lavez les oignons de printemps et
hachez-les finement (tige verte comprise).
Juste avant de servi, fouettez vigoureusement la
soupe froide. Garnissez à l’aide des dés de tomate et
l’oignon haché.
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Milk-shake crémeux à la pêche.
Temps de préparation : 5 minutes ;
Energie : 532 Kcal ;
Protéines : 8.7 gr.
Ingrédients pour 4 portions :
o 400 gr de pêches au sirop ;
o 400 ml de lait entier ;
o 200 ml de crème à fouetter (40% de
matières grasses) ;
o 8 petites boules de glace vanille.
Préparation :
Mettez les pèches et quelques cuillères à soupe de
sirop dans un bol et mixez le tout.
Ajouter le lait, la crème à fouetter et la glace vanille.
Mixez jusqu’à l’obtention d’une masse homogène.
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Cocktail vitaminé.
Temps de préparation : 5 minutes ;
Energie : 73 kcal.
Ingrédients pour 5 portions :
o 250 ml de jus de carottes ;
o 250 ml de jus de pamplemousse ;
o 500 ml de jus d’oranges.
Préparation :
Mélangez les différents jus de fruits, mettez au
frais et servez glacé.
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Roulades de crêpes salées.
Temps de préparation : 40 minutes ;
Energie : 177 kcal ;
Protéines : 8.8 gr.
Ingrédients pour 10 crêpes :
Pour la pâte à crêpes :
o 200 gr de farines ;
o 3 œufs ;
o 500 ml de lait ;
o 1 pincée de sel ;
o huile.
Pour la garniture ;
o 6 à 8 cubes d’épinards congelés ;
o 300 gr de fromage blanc ;
o 40 gr de beurre ;
o sel, poivre et noix de muscade.
Préparation :
Versez la farine dans un saladier. Faites un puits et
cassez les œufs dans le trou. Ajouter le sel et un
petit peu de lait.
Mélangez avec une cuillère en bois, en versant peu à
peu le reste du lait. La pâte devra être liquide et
coulante. Laissez reposer 1 heure.
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Huilez légèrement une poêle et faites cuire les
crêpes.
Faites dégeler et cuisez les épinards à la vapeur.
Pressez-les et mélangez-les au fromage blanc et au
beurre. Salez, poivrez et muscadez.
Tartinez-en les crêpes.
Roulez serré dans une feuille d’aluminium et mettez
au frais 12 heures.
Coupez alors en tranches.
Alternative :
Autres garnitures : mousse de thon, de saumon au
naturel, …
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Tiramisu aux framboises.
Temps de préparation : 30 min ;
Energie : 280 kcal ;
Protéines : 5.5 gr.
Ingrédients pour 8 portions :
o 250 gr de mascarpone ;
o +/- 20 biscuits à la cuiller ;
o 250gr de framboises surgelées ;
o 4 cuillères à soupe de sucre semoule ;
o 3 œufs ;
o 4 cuillères à soupe d’amaretto ;
o le jus d’1/4 de citron ;
o 1 cuillère à soupe de sucre impalpable ;
o quelques fruits rouges pour la
présentation.
Préparation :
Disposez les biscuits les uns à côté des autres dans
un plat à four (longueur +/- 26 cm, largeur +/- 18cm,
hauteur +/-5cm).
Arrosez les biscuits d’Amaretto.
Recouvrez de framboises et parsemez de sucre
semoule. Pressez bien à l’aide d’une spatule.
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Mettez le mascarpone, le reste du sucre semoule, le
jus de citron et les 3 jaunes d’œufs dans un récipient
à bords hauts.
Mélangez bien avec le fouet de votre mixer.
Battez les blancs d’œufs en neige très ferme et
intégrez délicatement au mélange à base de
mascarpone.
Recouvrez-en les framboises. Laissez colorer
quelques minutes sous le grill chaud et mettez ensuite
au frais, pendant au moins 6 heures.
Coupez en portions à l’aide d’un couteau bien
tranchant et retirez-les du plat à l’aide d’une pelle à
tarte. Décorez d’un peu de sucre impalpable et de
quelques fruits rouges.
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Conclusions.
Nous espérons que cette brochure vous a apporté les
réponses aux questions que vous vous posées. Elle ne
se substitue en aucun cas à un entretien avec votre
médecin ou avec une diététicienne qui pourra vous
donner des conseils personnalisés pour solutionner vos
difficultés.
N’oubliez pas que l’alimentation doit être adaptée à
votre situation particulière, en tenant compte de vos
goûts et de vos préférences.
Manger et boire constituent un besoin mais également
un plaisir qu’il ne faut pas négliger. N’hésitez pas à
demander l’intervention d’une diététicienne en cas de
problèmes alimentaires particuliers.
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Mots clés :
 Problèmes de mastication et de
déglutition, page 14
 Sécheresse de bouche, page 16
 Irritation de bouche, page 17
 Modification du goût, page 18
 Problèmes œsophage / estomac, page 19
 Problèmes de diarrhée, page 22
 Problèmes constipation, page 23
 Colostomie, page 23
 Problèmes de foie et pancréas, page 24
 Conseils généraux, page 28
 Compléments nutritionnels, page 31
 Recettes, page 35
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 Bibliographie.
Alimentation des personnes cancéreuses. Comment
manger mieux quand on a un cancer ? Brochure éditée
par la Fédération Belge Contre le Cancer.
Health and food focus. Le petit guide de la pyramide
alimentaire.
Recettes santé faciles, pour tous les jours. Brochure
éditée par la Mutualité socialiste.
Infos médicales de la fondation contre le cancer :
www.cancer.be;
www.zoomcancer.com;
www.ligue-cancer.net
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Cette brochure a été réalisée par l’équipe
pluridisciplinaire de l’Hôpital de Jour du Centre
Hospitalier de Mouscron.
Contacts :
Hôpital de jour : 056/85.80.49.
Service diététique : 056/85.88.04. ou 056/85.82.62.
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