L’alimentation de l’adulte traité pour un cancer Quelques conseils pratiques, astuces et recettes. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 2 Sommaire : Introduction. Qu’appelle-t-on une alimentation équilibrée ? Les règles de base d’une bonne alimentation. Les différents problèmes liés au cancer et conseils pratiques. Les compléments nutritionnels. Quelles précautions après la fin du traitement ? Recettes hypercaloriques. Conclusions. Mots clés Bibliographies. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 3 Introduction. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 4 Le plaisir de la table est une valeur non négligeable dans la vie. C’est pour vous aider à le conserver que cette brochure a été conçue. Vous êtes en cours de traitement ou vous avez été traité récemment pour un cancer. Votre vie quotidienne, vos repères habituels s ‘en trouvent bien souvent bouleversés. Si vous êtes encore en cours de traitement, les effets secondaires peuvent vous obliger à modifier vos habitudes alimentaires. Une fois le traitement terminé, vous souhaitez reprendre une vie normale, aussi vite que possible, en écartant tout risque de rechute : y a-t-il des précautions alimentaires conseillées ? Nous espérons que cette brochure apportera quelques réponses à vos questions. Toutes les recommandations alimentaires figurant dans cette brochure ont un caractère général. Elles doivent être, bien entendu, adaptées à votre situation particulière, en tenant compte de vos goûts et de vos habitudes. N’hésitez pas à demander à rencontrer une diététicienne. Elle vous donnera des conseils et des recettes personnalisées et pourra vous expliquer le régime le mieux adapté à votre cas. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 5 Qu’appelle-t-on une alimentation équilibrée ? Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 6 L’organisme a besoin d’un apport d’énergie suffisant, variable selon la taille, le poids et l’activité de chaque personne. Pour avoir une alimentation la plus équilibrée possible, il est recommandé de : faire au moins 3 repas par jour ; varier l’alimentation ; boire suffisamment d’eau au cours de la journée. Pour bien fonctionner, l’organisme a besoin de différents éléments de base, contenus en proportions variables dans les aliments. Tous sont nécessaires ! Les protéines ou protides sont utiles pour les muscles, pour construire et réparer nos cellules, pour la croissance et pour combattre les maladies (immunité). Les aliments sources de protéines sont : la viande, la volaille, le poisson, les œufs, les produits laitiers, mais aussi certains légumes secs. Les glucides ou hydrates de carbones ou sucres constituent la principale source d’énergie de l’organisme. On distingue les sucres absorbés rapidement par l’estomac (sucres et produits sucrés) et les sucres lents (céréales, pain, pommes de terre, riz, pâtes ainsi que les légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots blancs, flageolets, …). Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 7 Les lipides ou graisses fournissent l’énergie et favorisent l’apport d’acides gras essentiels et des vitamines A, D, E et K. On distingue les graisses animales (beurre, saindoux et les graisses cachées dans certains aliments comme la viande, la charcuterie, les fromages, …) des graisses végétales (huile, margarine). Les fibres favorisent et régularisent le transit intestinal. Les aliments riches en fibres sont : les céréales complètes, les légumes et les fruits. Lorsqu’elles sont cuites, elles sont moins irritantes. Les fibres ne sont pas toujours bien tolérées lorsqu’elles sont consommées de façon excessive. Les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments permettent à l’organisme de bien fonctionner. Ils sont contenus en quantité variable selon les aliments. Il est donc important de varier la composition des repas. Une alimentation normalement équilibrée apporte la dose suffisante de ces nutriments. L’équilibre alimentaire se fait sur plusieurs repas. Manger équilibré, c’est manger de tout en quantité suffisante et raisonnable. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 8 Les règles de base d’une bonne alimentation. Pour manger équilibré, il faut essayer de suivre les règles proposées par la pyramide alimentaire. La pyramide alimentaire montre l’importance de chaque famille d’aliments et les proportions dans lesquelles ils doivent être consommés chaque jour. Escalier après escalier, la pyramide vous renseigne sur les quantités recommandées d’aliments. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 9 Par jour : Divers : gâteaux, biscuits, confiseries, chocolat, sucres, chips, boissons alcoolisées, … à l’occassion. Matières grasses tartinables ou cuisson (peu) Viandes, volailles, poissons, œufs (2 à 3 parts), produits laitiers (2 à 3 parts) Fruits frais (3 à 5 parts), Légumes crus ou cuits (6 à 7 parts) Pains, Pommes de terre, Céréales (riz, maïs, blé, …), pâtes et légumineuses. 9 à 17 parts EAU 1.5 à 2 litres / jour Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 10 N’attendez pas que la perte de poids soit trop importante ! Si vous perdez du poids : - Ajoutez à votre alimentation des potages, des purées, des desserts enrichis. - Consultez votre médecin qui vous prescrira des compléments nutritionnels. Si vous avez perdu 10% de votre poids, il est nécessaire de consulter votre médecin ou la diététicienne. A l’inverse, certains traitements peuvent modifier votre statut hormonal, ce qui peut entraîner une prise de poids. Si vous prenez du poids : - consulter une diététicienne qui pourra vous conseiller et vous donner un régime adapté à vos besoins. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 11 Les différents problèmes liés au cancer et conseils s’y rapportant. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 12 Perturbation de l’équilibre métabolique. La tumeur peut directement ou indirectement influencer l’équilibre métabolique de votre organisme et, augmente ou modifie vos besoins, ce qui peut provoquer un amaigrissement. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 13 Les troubles mécaniques. 1. Les problèmes de mastication et de troubles de la déglutition. Après une intervention au niveau de la bouche, du pharynx ou de l’œsophage, l’absorption des aliments solides peut être difficile durant les premières semaines. La texture de votre alimentation devra sans doute être modifiée. Vous serez peut être alimenté sous forme liquide au début, puis vous devrez hacher la viande, réduire les légumes en purée, prendre les fruits en compote avec retour plus ou moins rapide vers une alimentation normale. Quelques conseils: Modifier la texture de votre alimentation. Choisissez des aliments qui sont suffisamment tendres de nature ou utilisez les mêmes ingrédients que dans une alimentation normale, mais hachez-les dans un mixer ou un passe-vite, écrasez-les tout simplement à la fourchette ou coupez-les très finement avec des ciseaux. Essayez de maintenir une variété : sucré et salé, chaud et froid. Séparez les différents composants du repas, autrement dit, ne mélangez Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 14 pas les aliments. Utilisez uniquement des agents liants fins, comme la farine, la gélatine, l’amidon, les œufs. Potage : mixé, filtré ou passé au tamis, sans boulettes, ni morceaux, ni croûtons. Pomme de terre : sous la forme de purée, mixées ou écrasées dans la sauce. Viande, poissons et volailles : choisissez des morceaux de viande tendre et un mode de préparation adapté. Utilisez le blanc de poulet, de la dinde, … Le poisson est plus tendre que la viande (mais faites attention aux arêtes). Choisissez un mode de préparation qui n’implique pas la formation d’une croûte, par exemple : pocher, étuver, … Servez la viande moulue avec de la sauce ou du jus. Légumes : préférez des légumes à chair tendre (tomates épluchées et épépinées, brocolis, chouxfleurs, épinards, jeunes carottes, endives, …) et les légumes mixés ou réduits en purée. Ajoutez-y du beurre ou de la crème fraîche. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 15 Fruits : fruits tendres et pelés ou fruits tendres en boîte, pommes ou poires pochées, fruits râpés, mousses de fruits. Cuisez les fruits et faites des compotes que vous pourrez mélanger à de la crème fraîche ou du fromage blanc. Pain : mangez du pain sans croûte. Les sandwichs mous et les crêpes sont moins secs et constituent de délicieuses alternatives. Laissez éventuellement tremper le pain et les biscottes (dans du lait par exemple). Utilisez des garnitures moelleuses et tartinables telles que : confiture, choco, miel, fromage frais, fromage blanc, fromage double crème, filet américain, haché, salades de poisson ou de viande, œufs (brouillés / pochés / mollets), charcuteries tendres éventuellement tranchées très finement, terrines de légumes, … 2. Sécheresse de la bouche. La sécheresse de la bouche (par exemple : pendant une radiothérapie de la région cervicale) est due à une diminution de la quantité ou de la qualité de la salive. La salive perd son caractère fluide et devient plus épaisse, caoutchouteuse et filamenteuse. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 16 Quelques conseils: Buvez régulièrement de petites quantités de liquide (eau, thé citron, jus de fruits sans sucre ajouté, boissons pétillantes, lait battu, yaourt à boire, …), sucez des glaçons, prenez des bonbons acidulés ou à la menthe, des chewing-gums, mastiquez des produits acides tels que des pommes, des ananas, des tomates,… Rincez-vous la bouche après avoir bu du lait, des boissons acides ou sucrées. N’hésitez pas à ajouter à vos aliments de la sauce, de la mayonnaise, du beurre, de la crème fraîche (sauf contre-indication, cholestérol élevé ou autre). Ils seront plus faciles à avaler. 3. Irritation de la bouche. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent entraîner une irritation de la bouche et de la gorge, et favoriser l’apparition d’aphtes et d’infections. Quelques conseils: Boissons glacées, crèmes glacées, sorbets, glaces à l’eau, glaçons, … peuvent soulager par leur effet calmant. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 17 Ajoutez de la crème ou du fromage blanc aux fruits, jus de fruits, soupes, … pour en adoucir le goût. Laissez tiédir les boissons chaudes comme le café, la soupe, les tisanes, … 4. Modification du goût. La radiothérapie et certains traitements de chimiothérapie peuvent entraîner une modification du goût et de l’odorat. Quelques conseils: Utilisez des couverts en plastique. Essayez les jus d’agrumes et la limonade qui peuvent masquer le goût métallique. Attention, ne les consommer pas si vous avez la bouche ou la gorge irritée. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 18 Les troubles digestifs. 1 . Troubles gastro-oesophagien. La radiothérapie des régions thoracique et abdominale peut provoquer une inflammation de l’œsophage ou de l’estomac, un reflux gastrooesophagien (reflux du contenu de l’estomac dans l’œsophage), des douleurs abdominales, des nausées et de vomissements. L’œsophage irrité peut entraîner une gêne à la déglutition. Des nausées et des vomissements peuvent aussi survenir suite à une chimiothérapie. L’estomac est une poche où la nourriture absorbée séjourne plusieurs heures afin de subir les premiers temps de la digestion. Si cette poche est enlevée ou très réduite, vous pourriez éprouver les mêmes symptômes. Quelques conseils: En cas de nausées, vomissements, reflux gastrooesophagien, veillez à vous hydrater suffisamment (boissons fraîches, bouillons salés, cola dégazéïfié, …), car un manque de liquide aggrave les nausées. Buvez de préférence entre les repas afin de ne pas surcharger votre Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 19 estomac. Choisissez des boissons non acides, des glaçons. Evitez des aliments qui favorisent le reflux (tomates, agrumes, café, épices fortes, alcool, chocolat, thé, menthe, …). Des repas trop copieux favorisent les nausées d’où l’importance du fractionnement des repas. Prenez vos repas au moment où les nausées sont les moins importantes (même la nuit), en compensant éventuellement entre les traitements. Ne mélangez pas les préparations chaudes et froides. Prenez vos aliments à température ambiante. Faites préparer les repas chauds par autrui si possible afin d’éviter les odeurs qui aggravent vos nausées. Choisissez des aliments maigres (viandes, produits laitiers, …), des aliments qui ne provoquent pas de nausées (du salé plutôt que du sucré, pomme de terre à l’eau ou cuite au four, du riz, des céréales sèches, biscottes, biscuits secs, …). Après le repas, reposez-vous en position semiassise. 2. Troubles intestinaux. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent provoquer de la diarrhée, de la constipation et des sensations de ballonnements. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 20 La diarrhée est due, en général, à une irritation de la muqueuse digestive secondaire à l’irradiation abdominale ou du petit bassin ou à l’action de médicaments utilisés en chimiothérapie. La constipation est souvent liée à un changement de l’alimentation (prises alimentaires insuffisantes, diminution de l’absorption des liquides et des fibres), à une réduction de l’activité physique, à une faiblesse généralisée, à une diminution du péristaltisme, aux médicaments. Une intervention chirurgicale au niveau du colon peut induire les mêmes troubles. Le colon est le gros intestin chargé, d’une part de la fin de la digestion, surtout les fibres, et d’autre part de l’absorption de certains constituants et surtout de l’eau. C’est dans le colon que se forment les selles. En cas de colostomie ou d’iléostomie, le régime sera adapté en fonction de votre transit intestinal pour éviter diarrhée et constipation. Quelques conseils: En cas de ballonnement, mangez lentement, des aliments faciles à digérer et pauvre en graisses. Réduisez l’absorption des aliments favorisant la formation de gaz, à l’origine de crampes Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 21 abdominales (boissons gazeuses, choux, oignons, poireaux, salsifis, champignons, légumes secs, alcool, chewing-gum, épices fortes, lait, œufs, …). Utilisez une paille pour boire. En cas de diarrhée : Le risque majeur est la déshydratation. Vous devez donc penser à boire environ 2 litres d’eau par jour pour compenser les pertes hydriques et de potassium. Les colas dégazéifiés sont riches en potassium et donc vivement conseillés. Evitez le café et les thés forts, les boissons pétillantes et glacées, l’alcool. Supprimez les fruits, les jus de fruits, les fruits secs et oléagineux, les légumes crus et cuits, les légumineuses, le lait, les laitages, le pain, les céréales complètes. Evitez les produits très riches en sucre, trop épicés. Consommez des pâtes, du riz, des carottes cuites, de la gelée de fruits (coing), des pommes râpées oxydées, des bananes, des biscottes, des fromages à pâte cuite (Gruyère, Hollande, Galantine). Remplacez le lait par du lait sans lactose (lait de soja) que vous pourrez utiliser en boisson ou pour faire des préparations. Limitez les aliments riches en matières grasses. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 22 En cas de constipation : Boire davantage afin de ramollir les selles, au minimum 1.5 litre d’eau plate ou des bouillons de légumes, jus de fruits, jus de pruneaux. Prendre un verre d’eau ou de jus de fruits, le matin à jeûn. Augmentez les aliments riches en fibres (légumes et fruits, produits complets, légumes secs, pruneaux réhydratés, …). Rajoutez des fibres dans vos céréales, jus de fruits, potages et yaourts. Si possible avoir une petite activité physique (la marche par exemple). En cas d’iléostomie ou de colostomie, tenez compte des modifications dans le rythme et la consistance des selles et adaptez votre alimentation en conséquence. Evitez les aliments pouvant provoquer l’obstruction de la stomie (asperges, céleri en branches, champignons, maïs, viande filandreuse et caoutchouteuse, fruits secs et oléagineux, …). Limitez les aliments qui provoquent des gaz et ceux pouvant entraîner l’apparition d’odeur (poissons, œufs, choux, oignons, ail, …). Consommez des aliments qui éliminent les mauvaises odeurs (persil, menthe, aneth, produits laitiers acides, …). Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 23 En cas d’iléostomie, il est recommandé de boire 2.5 litres d’eau par jour et consommez suffisamment de sel (eau de Vichy, aliments très salés, fumés). 3 .Troubles hépato-pancréatiques. En cas de lésions du foie ou du pancréas, la mauvaise digestion des graisses peut entraîner une diarrhée graisseuse. Quelques conseils: Une alimentation pauvre en graisses ainsi qu’une restriction totale d’alcool. En cas de gastrectomie, vous devrez suivre un régime pauvre en fibres et diminuer les aliments riches en fibres (fruits et légumes) ou les aliments au goût fort. Ne consommer que des légumes verts tendres et cuits (carottes, courgettes sans peau, haricots verts extra fins, pointes d’asperges, cœur de laitue cuit). Remplacez le pain par des biscottes. Ne consommez que des fruits cuits épluchés non acides (poire, pomme, pêche). Ne pas consommez d’épices, de vinaigre, de cornichons, de moutarde, … Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 24 Les troubles de l’état général. L’anorexie correspond à une diminution de la sensation de faim qui apparaît en général au début de traitement et qui peut perdurer relativement longtemps. La fatigue est un des effets secondaires les plus fréquents. Cette fatigue entraîne une diminution de l’appétit. Vous n’avez pas envie de préparer les repas, cela devient pénible pour vous. Dans ce cas pensez à : -vous faire aider par votre entourage, si cela est possible ou faire appel aux services des repas à domicile ; -utiliser des plats cuisinés prêts à l’emploi ; -préparer vos repas aux moments où vous êtes moins fatigué(e) et surgeler-les. -choisir des repas facile à préparer. Avoir une petite réserve de produits que vous aimez de façon à pouvoir manger au moment où vous en avez envie, sans avoir à cuisiner (boîtes, surgelés, repas prêts à l’emploi). Lorsque manger vous fatigue de trop, prenez des repas riches en énergie, de consistance liquide ou semi-liquide. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 25 La chimiothérapie peut induire une aplasie, c’està-dire une baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes. Il n’y a pas de régime spécifique pour faire remonter le nombre des différents globules mais toutefois, ne consommez pas les aliments susceptibles d’être vecteur de germes. Ne consommez pas : - de crudité ; - de viandes et de poissons froids, séchés ou fumés ; - de fromage et de charcuterie à la coupe ; - de fruits secs ou à peau consommable ; - de pâtisseries fraîches. Préférez : - les légumes et les fruits cuits ; - les viandes et les poissons cuits ; - les gâteaux secs, les gâteaux faits maison, sans crèmes ; - les fromages pasteurisés. Afin de régénérer la réserve de fer nécessaire à la fabrication des globules rouges : - viandes rouges préférés aux viandes blanches ; - aliments riches en fer (épinards, persil, légumes verts, amandes, noisettes, lentilles, chocolats, …). Si vous suivez un traitement prolongé par des dérivés de la cortisone ou si vous présentez des Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 26 oedèmes, on vous demandera de manger peu ou pas salé. Evitez tous mets salés, le pain (sauf pain sans sel), les charcuteries, les fromages, les fruits de mer, les pâtisseries du commerce, les condiments, les conserves, certaines eaux minérales. Assaisonnez vos plats avec des herbes, aromates, du coulis de tomates sans sel. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 27 Conseils généraux : Boire suffisamment. Buvez au minimum 1.5 litre d’eau par jour. En cas d’anorexie, choisissez plutôt des boissons caloriques (milk-shake, jus de fruits, …). Faire plusieurs petits repas sur la journée aux heures qui vous conviennent le mieux. Si vous avez sauté un repas, essayez de compenser à un autre moment de la journée ou le lendemain. Le petit déjeuner est généralement le repas qui passe le mieux. Entre vos cures, si vous le pouvez, efforcez-vous de prendre un petit déjeuner plus copieux en ajoutant un jus de fruits, un yaourt, des céréales, un laitage ou un fromage. D’adapter votre nourriture en fonction de vos aversions tout en maintenant une alimentation suffisamment variée. Dressez une liste des aliments à éviter provisoirement. Evitez les aliments qui suscitent de l’aversion. D’essayer de stimuler votre appétit, soit en pratiquant une activité physique modérée, soit en faisant précéder vos repas d’aliments qui Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 28 stimulent l’appétit (jus de fruits et apéritifs en quantité limitée, bouillon, sorbets, chewing-gum). De manger dans une atmosphère conviviale et détendue. Soignez la présentation. En cas d’amaigrissement ou d’anorexie, favorisez les plats enrichis. Augmentez les apports caloriques en consommant davantage de beurre, crème, mayonnaise, yaourts, fromages, crèmes glacées, confiture, miel, … Privilégiez les aliments riches en protéines qui apportent force et énergie tout en vous aidant à garder votre poids. Pensez à rajouter de la poudre de lait, du lait concentré, un jaune d’œuf dans une purée, des pâtes, … D’éviter les repas trop épicés (poivre, paprika, moutarde, …), trop salés (chips, biscuits salés, …), trop acides (orange, citron, …), trop aigres. Préférez les herbes aromatiques (persil, ciboulette, cerfeuil, …) et les fruits moins acides comme les fraises, les poires, … Prévoir des repas froids. Les aliments froids et simples sont souvent plus appréciés que les plats chauds ou en sauce (jambon, viande froide, poulet froid, omelette). Les légumes peuvent presque Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 29 toujours être mangés froids (ratatouille, morceaux de légumes trempés dans une sauce au yaourt, salades où tous les mélanges sont permis :salade de pâtes, de riz, de semoule, …). Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 30 Les compléments nutritionnels. Actuellement, il existe une grande variété de produits (disponibles en grandes surfaces ou en pharmacie sans ordonnance) pour compléter votre alimentation : - boissons lactées aromatisées à divers parfums riches en protides et en calories ; - crèmes desserts ; - potages ; - jus de fruits. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 31 Quelles précautions après la fin du traitement ? Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 32 Des effets secondaires peuvent persister encore quelques temps après l’arrêt des traitements. Dans ce cas, continuez à prendre des précautions alimentaires. Dans certains types d’intervention, lorsqu’on vous a retiré tout ou partie de l’estomac, vous devrez suivre les consignes alimentaires pendant plusieurs mois. En cas d’intervention sur votre intestin, tout dépendra de votre transit intestinal. En dehors des cas particuliers (diabète, insuffisance rénale, …), il vous suffira de veiller à une certaine stabilité de votre poids et de votre équilibre général : pour ce faire, ayez une alimentation équilibrée tant en quantité qu’en qualité. Vous avez peut-être pris du poids lors de la chimiothérapie. Cette situation est loin d’être exceptionnelle car vous avez sûrement été amené à modifier vos habitudes alimentaires pendant le traitement (en faisant de petits repas, en mangeant ce qui vous faisait envie à n’importe quel moment, …). Rééquilibrer vos repas et reprendre une alimentation normale devrait vous permettre de retrouver votre poids antérieur. Si vous n’y arrivez pas, un régime amaigrissant de courte durée pourrait être bénéfique (consultez une diététicienne qui pourra vous conseiller). Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 33 A l’opposé, si vous avez perdu du poids, enrichissez votre alimentation. Si vous perdez du poids sans cause précise, consultez votre médecin traitant. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 34 Recettes hypercaloriques. Les quelques recettes qui suivent ne sont que quelques exemples afin de vous permettre d’adapter votre alimentation, de stopper la perte de poids, de retrouver un certain « plaisir » de manger. A votre demande, d’autres recettes pourront vous être proposées par nos diététiciennes. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 35 Soupe au yaourt, à la tomate et aux fines herbes : Temps de préparation : 20 minutes ; Energie : 300 Kcal ; Protéines : 6.7 gr. Ingrédients pour 4 portions : o 400 ml d’eau ; o 1 bloc de bouillon de légumes ; o 4 cuillères à soupe d’huile d’olive ; o 400 gr de tomates bien mûres ; o 500 gr de yaourt entier ; o 140 ml de crème (35% matières grasses) ; o 4 cuillères à soupe de fines herbes hachées ; o poivre ; o sel ; o ail en poudre ; o 2 oignons de printemps. Préparation : Amenez l’eau à ébullition avec le bloc de bouillon et l’huile d’olive jusqu’à ce que le bloc bouillon soit dissous. Laissez refroidir le bouillon. Pelez les tomates. Coupez-les en dés et réservez quelques dés pour la garniture. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 36 Réduisez les dés de tomates en purée à l’aide d’un robot ou d’un mixer. Passez ensuite la purée à travers un tamis pour éliminer les pépins. Battez la purée de tomates, le bouillon refroidi, le yaourt et les fines herbes. Assaisonnez avec le poivre, le sel, l’ail en poudre. Couvrez et laissez refroidir au réfrigérateur. Entre temps, lavez les oignons de printemps et hachez-les finement (tige verte comprise). Juste avant de servi, fouettez vigoureusement la soupe froide. Garnissez à l’aide des dés de tomate et l’oignon haché. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 37 Milk-shake crémeux à la pêche. Temps de préparation : 5 minutes ; Energie : 532 Kcal ; Protéines : 8.7 gr. Ingrédients pour 4 portions : o 400 gr de pêches au sirop ; o 400 ml de lait entier ; o 200 ml de crème à fouetter (40% de matières grasses) ; o 8 petites boules de glace vanille. Préparation : Mettez les pèches et quelques cuillères à soupe de sirop dans un bol et mixez le tout. Ajouter le lait, la crème à fouetter et la glace vanille. Mixez jusqu’à l’obtention d’une masse homogène. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 38 Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 39 Cocktail vitaminé. Temps de préparation : 5 minutes ; Energie : 73 kcal. Ingrédients pour 5 portions : o 250 ml de jus de carottes ; o 250 ml de jus de pamplemousse ; o 500 ml de jus d’oranges. Préparation : Mélangez les différents jus de fruits, mettez au frais et servez glacé. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 40 Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 41 Roulades de crêpes salées. Temps de préparation : 40 minutes ; Energie : 177 kcal ; Protéines : 8.8 gr. Ingrédients pour 10 crêpes : Pour la pâte à crêpes : o 200 gr de farines ; o 3 œufs ; o 500 ml de lait ; o 1 pincée de sel ; o huile. Pour la garniture ; o 6 à 8 cubes d’épinards congelés ; o 300 gr de fromage blanc ; o 40 gr de beurre ; o sel, poivre et noix de muscade. Préparation : Versez la farine dans un saladier. Faites un puits et cassez les œufs dans le trou. Ajouter le sel et un petit peu de lait. Mélangez avec une cuillère en bois, en versant peu à peu le reste du lait. La pâte devra être liquide et coulante. Laissez reposer 1 heure. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 42 Huilez légèrement une poêle et faites cuire les crêpes. Faites dégeler et cuisez les épinards à la vapeur. Pressez-les et mélangez-les au fromage blanc et au beurre. Salez, poivrez et muscadez. Tartinez-en les crêpes. Roulez serré dans une feuille d’aluminium et mettez au frais 12 heures. Coupez alors en tranches. Alternative : Autres garnitures : mousse de thon, de saumon au naturel, … Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 43 Tiramisu aux framboises. Temps de préparation : 30 min ; Energie : 280 kcal ; Protéines : 5.5 gr. Ingrédients pour 8 portions : o 250 gr de mascarpone ; o +/- 20 biscuits à la cuiller ; o 250gr de framboises surgelées ; o 4 cuillères à soupe de sucre semoule ; o 3 œufs ; o 4 cuillères à soupe d’amaretto ; o le jus d’1/4 de citron ; o 1 cuillère à soupe de sucre impalpable ; o quelques fruits rouges pour la présentation. Préparation : Disposez les biscuits les uns à côté des autres dans un plat à four (longueur +/- 26 cm, largeur +/- 18cm, hauteur +/-5cm). Arrosez les biscuits d’Amaretto. Recouvrez de framboises et parsemez de sucre semoule. Pressez bien à l’aide d’une spatule. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 44 Mettez le mascarpone, le reste du sucre semoule, le jus de citron et les 3 jaunes d’œufs dans un récipient à bords hauts. Mélangez bien avec le fouet de votre mixer. Battez les blancs d’œufs en neige très ferme et intégrez délicatement au mélange à base de mascarpone. Recouvrez-en les framboises. Laissez colorer quelques minutes sous le grill chaud et mettez ensuite au frais, pendant au moins 6 heures. Coupez en portions à l’aide d’un couteau bien tranchant et retirez-les du plat à l’aide d’une pelle à tarte. Décorez d’un peu de sucre impalpable et de quelques fruits rouges. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 45 Conclusions. Nous espérons que cette brochure vous a apporté les réponses aux questions que vous vous posées. Elle ne se substitue en aucun cas à un entretien avec votre médecin ou avec une diététicienne qui pourra vous donner des conseils personnalisés pour solutionner vos difficultés. N’oubliez pas que l’alimentation doit être adaptée à votre situation particulière, en tenant compte de vos goûts et de vos préférences. Manger et boire constituent un besoin mais également un plaisir qu’il ne faut pas négliger. N’hésitez pas à demander l’intervention d’une diététicienne en cas de problèmes alimentaires particuliers. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 46 Mots clés : Problèmes de mastication et de déglutition, page 14 Sécheresse de bouche, page 16 Irritation de bouche, page 17 Modification du goût, page 18 Problèmes œsophage / estomac, page 19 Problèmes de diarrhée, page 22 Problèmes constipation, page 23 Colostomie, page 23 Problèmes de foie et pancréas, page 24 Conseils généraux, page 28 Compléments nutritionnels, page 31 Recettes, page 35 Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 47 Bibliographie. Alimentation des personnes cancéreuses. Comment manger mieux quand on a un cancer ? Brochure éditée par la Fédération Belge Contre le Cancer. Health and food focus. Le petit guide de la pyramide alimentaire. Recettes santé faciles, pour tous les jours. Brochure éditée par la Mutualité socialiste. Infos médicales de la fondation contre le cancer : www.cancer.be; www.zoomcancer.com; www.ligue-cancer.net Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 48 Cette brochure a été réalisée par l’équipe pluridisciplinaire de l’Hôpital de Jour du Centre Hospitalier de Mouscron. Contacts : Hôpital de jour : 056/85.80.49. Service diététique : 056/85.88.04. ou 056/85.82.62. Centre Hospitalier de Mouscron, février 2011 49