
HISTOSEMINAIRE SFP-LESIONS D'INTERET GENERAL EN PATHOLOGIE PEDIATRIQUE
4
Les critères histologiques permettant d’évoquer le diagnostic de maladie coeliaque sur une
biopsie intestinale associent une atrophie villositaire, une augmentation du nombre des
lymphocytes intra-épithéliaux (LIE), une hyperplasie des cryptes et une augmentation de la
cellularité du chorion.
L’atrophie villositaire est le premier critère histologique diagnostique de la maladie coeliaque.
Le deuxième critère histologique majeur dans la maladie coeliaque active est l’augmentation
constante du nombre des LIE, variant de 40 à 150 pour 100 cellules épithéliales.
Dans de rares cas de maladie coeliaque, notamment chez l’adulte jeune, l’atrophie villositaire
peut être partielle voire absente. Une augmentation notable des LIE, même sans atrophie
villositaire devra faire évoquer et rechercher une maladie coeliaque.
L’association d’une atrophie villositaire à la présence d’anticorps sériques anti-endomysium
et d’anticorps anti-transglutaminase permet de porter le diagnostic de MC avec une quasi-
certitude. La spécificité des anticorps anti-gliadine est moindre.
Seule, cependant, la réparation plus ou moins complète des lésions histologiques après un
régime sans gluten (RSG) strict permet d’affirmer le diagnostic. L’AV réapparaît lorsque l’on
réintroduit le gluten dans l’alimentation (épreuve de rechute) mais cette épreuve de
réintroduction du gluten n’est plus requise actuellement pour affirmer le diagnostic.
Le régime sans gluten bien suivi entraîne habituellement une amélioration clinique rapide en
quelques jours à quelques semaines. Les lésions histologiques régressent le plus souvent en
quelques mois à quelques années, plus rapidement et complètement chez l’enfant que chez
l’adulte. Le nombre de LIE diminue tout en restant en moyenne plus élevé que la normale (20
à 35 pour 100 cellules épithéliales).
Chez l’enfant, la muqueuse est habituellement normale ou presque après 1 an de régime.
Lorsque les lésions régressent plus lentement, il faut suspecter des écarts de régime. Les
arguments en faveur du bon suivi du régime sans gluten sont, outre l’enquête diététique, la
disparition des anticorps anti-endomysium après 6 à 12 mois de régime, le retour à une
architecture villositaire normale et la diminution des LIE.
Chez l’enfant et l’adolescent, après une période plus ou moins longue de régime sans gluten,
la reprise d’une alimentation normale n’implique pas toujours une rechute clinique. Cette
évolution clinique satisfaisante, ou tolérance clinique, n’est cependant pas corrélée à
l’évolution des lésions histologiques.