le bilan energetique et des emissions de ges en basse

publicité
LE BILAN ENERGETIQUE ET DES EMISSIONS DE GES EN
BASSE-NORMANDIE
En 2006, la Région Basse-Normandie a réalisé, avec le soutien de l’ADEME, un bilan
territorial des émissions de gaz à effet de serre. Ce bilan a permis au Conseil Régional d'adopter sa
politique de lutte contre le changement climatique ainsi qu'un objectif de réduction des émissions de
GES de 1 million de tonnes d'équivalent CO2 par an à l'horizon 2013.
Les informations suivantes sont issues des conclusions du rapport EXPLICIT, 2006 – bilan
énergétique et des émissions de GES de la région Basse-Normandie –(années de référence
1999 et 2003)
1. Une évolution contrastée des consommations d’énergie
En 2003, le bilan énergétique de la région Basse-Normandie s’élevait à 3,5 millions de tonnes
équivalent pétrole, soit une évolution de 2,5 % par rapport à 1999. Le secteur résidentiel est le
poste le plus consommateur avec 40 % du bilan régional. Ces consommations ont augmenté
de 3,9 % alors que le parc de logement a cru de 4,7 %.
Tous les secteurs ont vu leur consommation augmenter, à l’exception de l’agriculture et de
l’industrie. Cependant, compte tenu des incertitudes liées à la méthode d’évaluation de ces
deux secteurs, cette évaluation doit être prise avec précaution. Les consommations du secteur
tertiaire ont cru de 4,1 %, celles du secteur des transports de 3 %, dû à la croissance des
déplacements, notamment des transports routiers.
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
1
Les produits pétroliers constituent la moitié du bilan énergétique régional. L’électricité est
l’énergie la plus utilisée derrière les produits pétroliers. Les consommations de bois,
uniquement attribuées au secteur résidentiel dans cet exercice, constituent 9 % du bilan
énergétique bas-normand.
Globalement, tous les produits énergétiques ont vu leur consommation augmenter.
L’électricité se distingue par l’ampleur de sa croissance (4,3 % sur la période). La
consommation des produits pétroliers augmente de 1,7 % mais cette évolution masque des
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
2
disparités sectorielles : alors que les consommations de fioul des secteurs tertiaire et industriel
déclinent, celles des produits pétroliers dans le secteur des transports augmentent fortement.
2. Des émissions de GES qui croissent moins vite que les consommations
Les émissions de GES liées à la combustion d’énergie sont estimées à 8,4 millions de tonnes
équivalent CO2 en région Basse-Normandie pour l’année 2003.
Le secteur des transports est le plus émetteur et constitue 39 % des rejets totaux d’origine
énergétique bien que son poids dans le bilan énergétique soit moindre. Le secteur résidentiel
est le second poste le plus émetteur, il représente 35 % des rejets de GES énergétiques basnormands.
Entre 1999 et 2003, les émissions de GES ont crû de 1,9 % contre 2,5 % pour les
consommations d’énergie. Cette évolution s’explique notamment par la croissance des
consommations d’électricité.
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
3
3. Les émissions de GES d’origine non énergétique
Le bilan des émissions de GES d’origine non énergétique suit la méthodologie élaborée par le
GIEC. Néanmoins, par manque de données, trois sources d’émissions n’ont pas pu être prises
en compte, à savoir : le changement d’affectation des terres, le traitement des eaux usées et
boues industrielles, l’utilisation de solvants.
En 2003, les émissions brutes de GES d’origine non énergétique sont estimées à 10 584
milliers de tonnes équivalent CO2, une fois la séquestration de carbone par la biomasse
déduite (ou puits de carbone).
Les émissions brutes de CO2 sont estimées à 2 085 milliers de tonnes en 2003 et sont rejetées
85 % par combustion du bois résidentiel et industriel.
Les émissions de méthane s’élèvent à 211,8 milliers de tonnes. Les sources les plus émettrices
sont les activités agricoles à hauteur de 85 % (notamment la fermentation entérique et la
gestion du fumier) et le traitement des déchets à hauteur de 14 % (et plus particulièrement la
mise en décharge des déchets).
Les émissions de N2O sont presque exclusivement le fait des activités agricoles et plus
particulièrement de la culture des sols qui représentent 84 % de la totalité des protoxydes
d’azote émis en 2003.
Les émissions de HFC et de SF6 présentent de faibles quantités respectivement 86 tonnes de
HFC et 184 kg de SF6, mais compte tenu de leur pouvoir de réchauffement global, elles
représentent près de 1,6 % des émissions de GES non énergétiques exprimées en équivalent
CO2.
Entre 1999 et 2003, les émissions nettes de GES non énergétiques ont diminué de 1,4 % du
fait notamment de la baisse de l’élevage bovin en région.
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
4
4. Bilan des émissions de GES : d’origine énergétique et non énergétique
En 2003, les émissions totales de GES, d’origine énergétique et non énergétique, se sont
élevées à 19 130 milliers de tonnes équivalent CO2. Les émissions d’origine non énergétique
représentent 55 % des émissions totales.
Les secteurs les plus consommateurs sont :
- les activités agricoles (élevage, culture des sols), avec 42 % des émissions totales
- le secteur des transports avec 17 % des émissions totales
En 1999, les émissions nettes de GES ont été estimées à 19 114 milliers de tonnes équivalent
CO2, soit une progression de moins de 1 %. Cette stagnation est le fait d’une évolution des
émissions d’origine énergétique tandis que les émissions d’origine non énergétique
décroissent dans les mêmes proportions.
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
5
5. La production d’énergie en Basse-Normandie
Le tableau ci-dessous récapitule la production annuelle d’énergie en Basse-Normandie.
Certaines données de production sont manquantes, notamment pour l’éolien, la cogénération
et la géothermie. La production d’énergie en Basse-Normandie est estimée à 18 450 GWh/an.
97 % de cette production est d’origine nucléaire.
La production d’énergies renouvelables s’élève à prés de 124 GWh/an. Près de 50 % de cette
production est le fait de l’utilisation du bois énergie.
6. Scénarii de consommations et d’émissions à horizon 2025
L’exercice de simulation de l’évolution des consommations énergétiques et des émissions de
GES à l’horizon 2025 est basé sur deux scénarii distincts : un scénario « tendanciel » : cette
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
6
simulation reflète une évolution « au fil de l’eau » des consommations énergétiques en
l’absence de mesures volontaristes d’utilisation rationnelle de l’énergie et de lutte contre le
changement climatique ; un scénario « volontariste » : cette simulation est centrée sur un
infléchissement conséquent des émissions de GES ; elle reflète alors une volonté politique
forte de mettre en œuvre des actions concrètes pour atteindre cet objectif.
Ce bilan a permis au Conseil Régional d'adopter sa politique de lutte contre le changement
climatique ainsi qu'un objectif de réduction des émissions de GES de 1 million de tonnes
d'équivalent CO2 par an à l'horizon 2013.
7. Positionnement de la région Basse-Normandie par rapport à la moyenne
nationale et les autres régions françaises
Consommation par habitant :
En 2002, la région Basse-Normandie présente un niveau de consommation de 2,3 tep par
habitant (moyenne française 2,6 tep/hab.). La Bretagne et les Pays de la Loire présentent un
niveau de consommation identique à celui de la Basse-Normandie.
La région Basse-Normandie consomme plus que le Langudoc-Rousillon (1,8 tep/hab.) ou l’Ile
de France (2,2 tep/hab.) ; mais moins que l’Alsace (3,0 tep/hab.) ou Rhône-Alpes (2,7
tep/hab.).
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
7
Consommation par secteur :
Le bilan énergétique français pour l’année 2002 se décompose comme suit : 40 %
Résidentiel-Tertiaire, 32 % Transports, 26 % Industrie et 2 % Agriculture. En comparaison, le
bilan de la région Basse-Normandie est constitué comme suit : 45 % Résidentiel-Tertiaire, 36
% Transports, 15 % Industrie et 3 % Agriculture. Dons, le poids des secteurs RésidentielTertiaire et des Transports est plus important en Basse-Normandie par rapport à la moyenne
nationale.
Consommation par énergie :
Les consommations énergétiques à l’échelle nationale sont ventilées comme suit : 5 %
charbon, 47 % produits pétroliers, 23 % gaz naturel, 20 % électricité, 5 % bois.
En comparaison le bilan bas-normand est structuré comme suit : 0 % charbon, 56 % produits
pétroliers, 16 ù gaz naturel, 19 % électricité, 9 % bois. Dons le poids des produits pétroliers,
de l’électricité et du bois est plus important que la moyenne nationale.
8. Déclinaison du bilan à l’échelle des Pays et des Parcs Naturels Régionaux
En 2008, une déclinaison du bilan énergétique et GES régional a été réalisé à l’échelle des
Pays et des Parcs Naturels Régionaux (PNR). Les résultats détaillés par territoire sont
disponibles sur le site de Biomasse-Normandie, regroupant les données de l’observatoire
régional ADEME/Région: http://www.biomasse-normandie.org/observatoires-regionauxbasse-normandie_118_fr.html
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
8
Les consommations totales d’énergie sont les plus importantes pour les territoires les plus
denses en terme de population. L’habitat et les transports étant les deux secteurs les plus
consommateurs (carte ci-dessous).
Ramenés au nombre d’habitant, les émissions de GES d’origine énergétique sont plus ou moins
élevées en fonction des caractéristiques du territoire (habitat plus ou moins ancien, individuel ou
collectif, présence d’industries…). Ainsi un territoire rural à fort pourcentage de maisons individuelles
chauffées au fioul (Pays d’Ouche) aura un bilan des émissions de GES par habitant plus élevé qu’un
territoire urbain (Pays du Cotentin).
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
9
La Région et l’ADEME, avec l'aide de l’Etat et du Feder, accompagnent la mise en place de Plans
Climat Territoriaux à l’échelle des Pays pour que ceux-ci adoptent, à leur tour, des objectifs de
réduction des émissions de gaz à effet de serre puis se dotent des moyens d'atteindre ces objectifs au
travers d'un programme d'actions à engager avec l’ensemble des acteurs locaux.
LES PLANS CLIMAT TERRITORIAUX
1. ENJEUX, SITUATION REGIONALE
En Basse-Normandie, depuis 2003, des territoires de projets (Pays, PNR et agglomérations)
se mobilisent sur les enjeux énergétiques à travers les contrats ATEnEE1. La mise en place
de ces contrats a montré que ces territoires de projets constituaient un terrain
particulièrement favorable pour la prise en compte des préoccupations environnementales et
d’efficacité énergétique. Ceci implique cependant de nouvelles pratiques reposant sur une
forte mobilisation des acteurs locaux, l’organisation de la concertation, une approche
transversale adaptée, l’élaboration d’un programme d’actions coordonnées, la mise en place
d’outils de suivi et d’évaluation et l’inscription de ces programmes dans la durée.
1
ATEnEE : Action Territoriale pour l'Environnement et l'Efficacité Energétique
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
10
Depuis 2006, une prise de conscience générale vis-à-vis du changement climatique a
poussé certains territoires à se poser des questions sur leurs propres émissions de Gaz à
Effet de Serre (GES) grâce notamment au bilan énergétique et GES réalisé pour la région
Basse-Normandie. En effet, les collectivités territoriales ont un rôle prépondérant en matière
de lutte contre les changements climatiques notamment en tant que donneurs d’ordres
publics dans de nombreux secteurs (aménagement/urbanisme, organisation des transports,
gestion des réseaux, etc….).
Les Plans Climat Territoriaux sont l’une des réponses à ces préoccupations. En effet, ils
permettent aux collectivités de :
9 développer une stratégie de réduction des émissions de GES du territoire en identifiant
les principales activités émettrices de façon à déployer un plan d’actions à court et
moyen terme pour réduire ces émissions et développer le recours aux énergies
renouvelables non productrices de GES
9 d’apprécier la dépendance des activités et des habitants de la collectivité à la
consommation des énergies fossiles, principales sources d’émissions, et d’en déduire la
vulnérabilité économique du territoire dans un contexte de réduction des réserves
d’hydrocarbures et d’augmentation significative des coûts
9 développer de nouvelles filières économiques, basées notamment sur les énergies
renouvelables et les éco-matériaux.
9 d’envisager les enjeux d’adaptation du territoire aux effets potentiels du changement
climatique (modification des écosystèmes naturels, impact sur les espèces animales et
végétales élevées ou cultivées, augmentation du risque d’inondation en hiver,
amplification de l’érosion côtière…).
Un cadre de référence intitulé « faire reconnaître son Plan Climat Territorial » a été défini
pour la Basse-Normandie et permet aux Territoires qui le souhaitent de faire reconnaître leur
Plan par le "Comité Régional PCT".
En parallèle à ce cadre de référence et afin d’aider les territoires de projets à élaborer leur
Plan Climat, un accompagnement spécifique vis-à-vis des Pays est proposé dans le cadre
de cet appel à projet.
2. BILAN SUR LA MISE EN PLACE DES PLANS CLIMAT EN BASSE-NORMANDIE
Grâce à la mise en place de l’appel à projet à destination des Pays et des PNR, la BasseNormandie compte actuellement 10 territoires engagés dans un Plan Climat (carte cidessous). Ces territoires ont tous bénéficié d’un diagnostic de leurs émissions de GES afin
d’engager leur démarche de concertation avec les acteurs locaux pour ensuite définir un
programme d’actions.
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
11
Bilan_energetique_emissions_GES_Basse-Normandie.doc
12
Téléchargement