VIANDE INFORMATION 3
tion Database, GS1 Global Product Clas-
si cation) et le terme «viande blanche»
n’apparaît non plus quasiment nulle part.
La situation dans les bases de données
nutritionnelles est identique. Dans
certaines bases de données actuelles,
on trouve un sous-groupe «viande
rouge» (p. ex. France, Suède, Suisse),
tandis que d’autres s’en passent com-
plètement (p. ex. Danemark, Finlande).
Dans quelle mesure une répartition
entre viande rouge et viande
blanche est-elle judicieuse?
Le groupement «viande rouge» est sou-
vent utilisé en lien avec l’appréciation
de la viande par rapport à ses répercus-
sions sur la santé – et ce, malgré
l’absence d’une dé nition reconnue.
En l’occurrence, on établit des distinc-
tions entre la viande «non rouge» et/
ou
«blanche»
ainsi que par rapport aux
produits carnés. Sur le principe, cette
approche du groupement des denrées
alimentaires n’est pas insensée. La
condition préalable serait toutefois que
les répercussions sur la santé des sortes
de viandes regroupées soient également
plus ou moins identiques. Mais l’on a
beau chercher une preuve de cette con-
dition préalable dans les publications
spécialisées – en vain. On ne peut donc
s’empêc
her de craindre que celle-ci soit
totalement absente de ces documents.
Viande rouge: l’image négative
est-elle fondée?
La consommation de viande est réguliè-
rement clouée au pilori pour cause de
répercussions clairement négatives sur
la santé. En l’occurrence, la «viande
rouge» de même que les produits carnés
sont chaque fois montrés du doigt, tan-
dis que la «viande blanche» – assimilée
à la volaille – s’en tire souvent sans dom-
mage. Lorsqu’on considère de plus près
la situation factuelle d’un point de vue
scienti que, des questions se posent tou-
tefois rapidement. A l’instar du manque
de dé nition pour les viandes «rouge» et
«blanche», il n’y a par exemple aucune
méthode communément dé nie sur la fa-
çon de déterminer la consommation
de viande. Quelque chose cloche déjà au
niveau de la préparation de la viande.
La méthode de cuisson employée n’est
saisie que très rarement avec la consom-
mation de viande, et le retrait du gras
en cuisine ou dans l’assiette n’est sou-
vent pas pris en compte.
2 Toutefois,
ces deux aspects ayant visiblement une
in uence sur la composition de la viande,
on peut s’interroger sur la pertinence des
nombreuses études – pour ne pas dire
de la plupart des études – dans lesquelles
ils ne sont pas pris en compte.
Mais même si l’on ne remet pas en ques-
tion les présentes études d’une manière
aussi critique, elles ne re ètent pas cette
forte idée reçue que la «viande rouge»
et les produits carnés sont mauvais pour
la santé. Ainsi, le dernier travail synop-
tique effectué sur la «viande rouge» et le
cancer de l’intestin après l’examen sys-
tématique de 35 études à long terme,
incite à conclure qu’une éventuelle corré-
lation est non seulement peu probable,
mais aussi qu’elle n’est pas signi cative
sur le plan statistique et qu’il n’existe
notamment aucun effet dit «dose-dépen-
dant».
3
De plus, il est impossible de faire
une distinction entre l’in uence de la
viande et d’autres facteurs d’in uence.
Ainsi, pour une consommation supé-
rieure de «viande rouge», on a en même
temps observé notamment une faible
consommation de légumes, une forte
consommation de sucre et une faible
activité
physique. Si plusieurs facteurs
entrent parallèlement en jeu, il est prati-
quement impossible d’en désigner un
qui soit la cause. La situation est la mêm
e
pour la «viande rouge» et les maladies
cardio-vasculaires. Conformément à
l’examen systématique de la littérature
spécialisée et du résumé de 20 études,
aucune corrélation statistique ne peut
être observée.
4
Mais comment la «viande rouge» a-t-elle
progressivement joui d’une si mauvaise
image? Les études dans lesquelles la
«viande rouge» et les produits carnés ont
été mis «dans le même sac», pourraient
en être une raison essentielle. Avec la
croissance de la consommation de pro-
duits carnés, on décrit assez souvent
un lien avec le cancer de l’intestin et
par
fois aussi avec des maladies cardio-
vasculaires. Si l’on regroupe alors les
produits carnés et la «viande rouge», cela
signi e donc que cette dernière aug-
menterait elle aussi le risque. Ceci ne peu
t
cependant pas être con rmé si l’on
considère la «viande rouge» séparément.
Et même la très critique Fondation bri-
tannique pour la nutrition conclut dans
son évaluation globale de la «viande
rouge» qu’il n’existe aucune preuve selon
laquelle une consommation modérée
de «viande rouge» maigre aurait des
conséquences négatives sur la santé. 5
Si l’on ré échit au fait que la viande
est une denrée alimentaire consommée
régulièrement par l’Homme depuis
au moins 2,5 millions d’années, une ab-
sence de corrélation négative pour la
santé n’est en fait pas vraiment surpre-
nante.
Pour ce qui est des produits carnés, la
situation est un peu différente, mais