17 cétostéroïdes

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LA CORTICOSURRÉNALE
I. ANATOMIE
II. BIOSYNTHÈSE DES HORMONES
CORTICOSURRÉNALIENNES
III. LES HORMONES
1°) Les 17 désoxystéroïdes
a) Production
b) Concentration et transport plasmatique
c) Destruction et élimination
2°) Les 17 hydroxystéroïdes
a) Production
b) Transport sanguin
c) Destruction
d) Élimination
Dosages urinaires
- 17 hydroxystéroïdes (Porter et Silber)
cortisol
cortisone
composé S (11 désoxycortisol)
tétrahydroS
tetrahydrocortisol
tétrahydrocortisone
- 17 cétogènes (Norymberski)
les précedents
cortol
cortolone
pregnanetriol (métabolite de la progestérone et de la 17 OH
progestérone)
- 17 cétostéroïdes (Zimmerman) reflète surtout la sécrétion des
androgènes
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3°) Les 17 cétostéroïdes
a) Production
b) Transport sanguin
c) Destruction
d) Élimination et dosage urinaire
- 17 cétostéroïdes (Zimmerman)
II. MANIFESTATION DE L'INSUFFISANCE
CORTICOSURRÉNALIENNE
1°) Insuffisance primitive
2°) Insuffisance secondaire
III. HYPERCORTICISME : SYNDROME DE CUSHING
IV. EFFET DES HORMONES
1°) Action des minéralocorticoïdes
a) Hormones responsables
b) Action
- au niveau de la cellule
- au niveau du rein
- au niveau des glandes sudoripares
- au niveau de l'intestin
2°) Action des glucocorticoïdes
a) Sur les métabolismes
b) Eau et électrolytes
c) Action antiinflammatoire
d) Effet immunosuppresseur
e) Effet sur les tissus
- sur la cicatrisation de la peau
- sur les muscles
2
2
- sur le sang et la moelle osseuse
- sur le squelette
- sur les SNC
- sur le tube digestif
- sur les hormones
3°) Effets des androgènes
4°) Mode d'action : récepteurs aux glucocorticoïdes
V. LA RÉGULATION DE LA SÉCRÉTION DES HORMONES
1°) L'ACTH: hormone adrénocorticotrope ou corticotrophine
a) Lieu de sécrétion et structure
b) Transport sanguin
c) Action
- sur la surrénale : fasciculée et réticulée
- extrasurrénalienne
lipolytique
mélanotrope
augmente la captation des AA et du glucose par les cellules
musculaires
antioedémateuse
d) Régulation de la sécrétion d'ACTH
- mécanisme de rétrocontrôle
- hypothalamus et rythme circadien
- autres facteurs
2°) Régulation de la sécrétion d'aldostérone
a) Les facteurs
a-1. L'équilibre sodé
a-2. La volémie
a-3. Le potassium
3
3
b) Les mécanismes
b-1. Le système rénine angiotensine
- la rénine
- l'angiotensinogène
- action
- régulation locale et générale
b-2. La kaliémie
b-3.L'ACTH
b-4. Le bilan sodé
c) Autres facteurs
- Aldostérone Stimulating Factor
- La dopamine
- Facteur natriurétique des oreillettes
VI. LES HYPERALDOSTÉRONISMES
1°) L'hyperaldostéronisme primaire : le syndrome de CONN
2°) L'hyperaldostéronisme secondaire
4
4
VII. LES DÉFICITS ENZYMATIQUES
1°) en 17 α hydroxylase
⇒ déficit complet de la voie des glucocorticoïdes et des androgènes
2°) en 21 hydroxylase
⇒ déficit en cortisol, blocage de la sécrétion des minéralocorticoïdes,
augmentation des androgènes
3°) en 11 β hydroxylase
⇒ déficit en cortisol, augmentation de la désoxycorticostérone et des
androgènes
4°) en 18 hydroxylase
hypoaldostéronisme
5°) en 3 β hydroxystéroïde déshydrogénase
défaut total ou partiel
6°) en desmolase
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5
LE CORTEX SURRÉNALIEN
La corticosurrénale est indispensable à la vie. Elle est divisée en 3 zones
histologiquement et fonctionnellement distinctes auxquelles correspondent 3
catégories d'hormones stéroïdes : les minéralocorticoïdes, les glucocorticoïdes et
les stéroïdes sexuels. La régulation globale de la sécrétion des stéroïdes dépend
de leur concentration plasmatique et de l'intégrité de l'axe de stimulation qui, du
système nerveux central par l'hypothalamus et le lobe antérieur de l'hypophyse,
atteint le cortex surrénalien.
Les hormones stéroïdes d'origine surrénalienne exerçant l'action périphérique
principale sont au nombre de 4 : l'aldostérone, le cortisol, le
déhydroépiandrostérone et la corticostérone, mais ces stéroïdes ont près de 50
précurseurs et autant de métabolites inactifs ou dotés d'une activité inférieure à
celles des hormones principales.
I. ANATOMIE FONCTIONNELLE
Les glandes surrénales sont situées aux pôles supérieurs des 2 reins et pèsent
normalement 4 à 6 grammes. Elles sont vascularisées de leur capsule vers la
zone médullaire par de petites artères issues de l'aorte, des artères phréniques et
des artères rénales. Le sang veineux est drainé par une veine centrale
s'abouchant dans la veine rénale à gauche et dans la veine cave à droite.
Le cortex surrénalien formant la glande corticosurrénale et englobant la glande
médullosurrénale se divise histologiquement et fonctionnellement en 3 zones :
- la zone glomérulaire (ou glomérulée) externe située immédiatement sous la
capsule et sécrétant l'aldostérone
- la zone fasciculaire (ou fasciculée), la plus large des 3 sécrétant le cortisol
- la zone réticulaire (ou réticulée) à l'intérieur au contact de la médullosurrénale
et sécrétant les stéroïdes sexuels.
II. BIOSYNTHÈSE DES HORMONES CORTICOSURRÉNALIENNES
Le précurseur commun des stéroïdes est le cholestérol fourni par la circulation
sanguine et également synthétisé dans les cellules corticales par l'acétate.
Du cholestérol aux hormones actives la biosynthèse procède par l'intermédiaire
de nombreuses activités enzymatiques.
6
6
La première étape transforme le cholestérol en Δ5 prégnénolone, détermine la
vitesse globale de la biosynthèse, est faite de plusieurs réactions enzymatiques.
III. LES HORMONES
1°) Les 17 désoxycorticoïdes : l'aldostérone
a) Production
L'aldostérone et son précurseur immédiat, la 18 hydroxycorticostérone sont
synthétisés exclusivement dans la zone glomérulaire du cortex surrénalien. Le
stéroïde précurseur précédent, la corticostérone, est synthétisée aussi bien dans
la zone fasciculaire que dans la zone glomérulaire. Une 18 hydroxylation la
transforme dans les mitochondries en 18 hydroxycorticostérone puis une 18
hydroxydéshydrogénase transforme cette dernière en aldostérone.
b) Concentration et transport plasmatique.
Une fois sécrétée, l'aldostérone circule dans le plasma an partie liée à l'albumine
et à une protéine particulière : la transcortine ou cortisol binding globuline
(CBG). C'est une α1 globuline synthétisée dans le foie sur laquelle se fixent
surtout le cortisol mais également les autres corticoïdes.
La concentration plasmatique de l'aldostérone est très faible : 3ng/100ml
couché, 17ng/100ml debout. Le taux de sécrétion est de 100 à 200 μg/24H. La
demi-vie est de 25 à 40 minutes.
c) Destruction et élimination
Dans le foie, 90% de l'aldostérone sont éliminés en un seul passage. Elle est
métabolisée en composé glycuronoconjugué en C18 (3 oxo 18 conjugué) ou en
dérivés hydrogénés par réductions successives (C4-C5, C3, C20) donnant des
dihydro, tétrahydro et hexahydro aldostérones qui eux mêmes peuvent être
conjugués à l'acide glycuronique ou à l'acide sulfurique.
L'excrétion de ces métabolites est presqu'exclusivement urinaire avec :
- 0,5% d'aldostérone libre
- 10% de 3 oxo 18 conjugué
- 40% de tétrahydroaldostérone
- le reste non défini.
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7
2°) Les 17 hydroxystéroïdes : le cortisol
a) Production
Sa synthèse requiert la 17α hydroxylase présente seulement dans la zone
fasciculaire.
b) Concentration et transport plasmatiques
5% du cortisol circule sous forme libre. Sinon il est lié à la transcortine (90%)
ou à l'albumine. La demi vie est de 60 à 70 minutes. Le taux de sécrétion est de
15 à 20 mg/jour.
Il y a des variations nycthémérales de la cortisolémie en relation avec l'ACTH.
Les taux sont élevés le matin et bas la nuit. Le taux est de 15 μg/100ml de
plasma à 8h le matin
c) Destruction et élimination
Dans le foie, le cortisol est transformé par une 11β déshydrogénase en cortisone
d'activité biologique pratiquement égale à celle du cortisol et cette réaction est
réversible. Les 2 hormones, cortisol et cortisone subissent ensuite les mêmes
transformations métaboliques dont les 4 principales étapes sont les suivantes :
- la suppression de la double liaison entre C4 et C5 menant au dihydrocortisol
- la réduction du groupe 3-céto en 3-dihydro avec formation de
tétrahydrocortisol et de térahydrocortisone
- la réduction du groupe C20 donnant le cortol à partir du cortisol et le cortolone
à partir de la cortisone
- la séparation de la chaîne latérale en 17 créant ainsi des 17 cétostéroïdes.
Quantitativement, 1% de la cortisone et du cortisol est excrétée sous forme
intacte dite libre.
La majeure partie de tous les métabolites est excrétée sous forme de
glycuronoconjugués hydrosolubles (60 à 70%)
Dosages urinaires:
- 17 hydroxystéroïdes (Porter et Silber)
cortisol
cortisone
composé S (11 désoxycortisol)
tétrahydroS
tetrahydrocortisol
8
8
tétrahydrocortisone
- 17 cétogènes (Norymberski)
les précédents
cortol
cortolone
pregnanetriol (métabolite de la progestérone et de la 17 OH progestérone)
Le dosage de ce métabolite est important dans le diagnostic des troubles
enzymatiques. En effet les pregnanetriol est excrété en excès en cas de bloc
enzymatique de la 21 hydroxylase.
- 17 cétostéroïdes (Zimmerman)
reflète surtout la sécrétion des androgènes de la surrénale et du testicule chez
l'homme.
3°) Les 17 cétostéroïdes
a) Production
Ils sont synthétisés au niveau de la réticulée. La déhydroépiandrostérone et la 4
androstène dione ont une faible action virilisante. Chez l'homme, ils n'ont
pratiquement pas d'effet si on les compare à la testostérone, principale hormone
virilisante sécrétée par les testicules et à sa forme activée la dihydrotestostérone.
Une partie des androgènes surrénaliens se transforme en testostérone dont la
proportion reste très faible par rapport à la testostérone d'origine testiculaire.
Chez la femme par contre, 60% de la testostérone circulant dans le plasma
provient de la conversion des androgènes surrénaliens, le reste étant produit par
l'ovaire.
b) Transport sanguin
Les androgènes surrénaliens sont liés dans le plasma à l'albumine avec une
faible affinité.
c) Métabolisme
Il se fait dans le foie et dans de nombreux tissus possédant les enzymes requises.
Il est difficile de tracer la limite entre le catabolisme et l'activation des
androgènes, puisque non seulement la testostérone mais aussi les oestrogènes
proviennent de la conversion périphérique des androgènes ou même des
conjugués de ceux-ci.
9
9
d) Dosage
La réaction colorée de Zimmerman mesure globalement tous les stéroïdes
possédant un groupe céto en position 17 d'où leur nom de 17 cétostéroïdes.
IV. MANIFESTATION DE L'INSUFFISANCE CORTICOSURRÉNALIENNE
1°) Insuffisance primitive
Etiologie:
- chez l'enfant : hypoplasie surrénale ou troubles enzymatiques donnant des
syndromes dissociés.
- atrophie de la corticosurrénale:
•
phénomène autoimmunitaire
•
traitement par les corticoïdes de synthèse: atrophie de non fonctionnement
- destruction de la surrénale:
•
processus microbiens
•
tuberculose avec calcifications
•
nécroses vasculaires
- maladies de surcharge:
•
hémochromatose (fer)
•
amylose (substance amyloïde)
•
maladie de Wilson (surcharge en cuivre)
- envahissement par des métastases cancéreuses.
Insuffisance chronique: maladie d'ADDISON
- mélanodermie: sujet bronzé, pigmentation de la peau et des muqueuses
intéressant la paume des mains, la partie interne des joues, les gencives, les plis
de flexion, les zones de frottement, les cicatrices. Les ongles sont striés, foncés.
- dépilation parfois
- asthénie qui augmente dans la journée: sujet très fatigable à la fois physique et
psychique avec réduction de l'activité sexuelle
- sujet déshydraté
- hypotendu avec tendance aux lipothymies
- crampes musculaires
- fragilité vis à vis des infections virales et microbiennes
- troubles digestifs :
•
anorexie
•
constipation
10
10
•
amaigrissement progressif
Insuffisance surrénale aigue
- collapsus cardiovasculaire: pâleur, sueurs, pouls filant, hypoTA
- ventre chirurgical :
•
douleurs abdominales
•
vomissements
•
diarrhée
- crampes musculaires
- manifestations neurologiques:
•
prostration
•
convulsions
•
coma
Biologie
- hypoglycémie et courbe d'hyperglycémie provoquée basse
- ionogramme sanguin :
•
diminution du Na+ et du Cl-
•
augmentation du K+ et du H+ : acidose métabolique
- fuite sodée urinaire se traduisant par un rapport Na/K augmenté inversé
- opsiurie : retard à l'élimination d'eau
Dosages hormonaux:
- diminution du cortisol plasmatique à 8 heures du matin
- diminution des 17 hydroxycorticostéroïdes urinaires et des 17 cétostéroïdes
urinaires
- diminution de l'aldostérone plasmatique et urinaire
- diminution de la tétrahydroaldostérone urinaire
- ACTH augmentée
2°) Insuffisance secondaire
- Secondaire à l'insuffisance hypophysaire:
•
tumeurs hypophysaires
•
aplasie hypophysaire
•
nécrose hypophysaire dans les suites d'accouchement
- secondaire à une corticothérapie prolongée
Clinique:
- s'accompagne d'autres manifestations d'insuffisance endocrinienne:
panhypopituitarisme: insuffisance thyroïdienne et génitale, insuffisance en
hormone de croissance.
11
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- pas de pigmentation, parfois au contraire dépigmentation
Biologie:
- Atteinte moins marquée de la fonction minérale.
- Diminution de l'ACTH
V. HYPERCORTICISME : SYNDROME DE CUSHING
1°) Etiologie
- hyperplasie surrénale bilatérale secondaire à une hypersécrétion d'ACTH dûe à
•
une dysrégulation hypothalamohypophysaire
•
une tumeur hypophysaire à cellules corticotropes
•
une sécrétion d'ACTH par une tumeur cancéreuse (poumon, thymus,
pancréas)
- hyperplasie surrénale bilatérale de mécanisme inconnu
- tumeur surrénale primitive : adénome bénin, polyadénomatose,
corticosurrénalome
- complication de la corticothérapie prolongée
2°) Clinique
L'hypercortisolisme est responsable de nombreuses manifestaions
- lésions cutanées :
•
vergetures pourpres et larges
•
érythrose faciale avec varicosités des pommettes
•
retard de cicatrisation
- fragilité des vaisseaux et formation d'hématomes
- amyotrophie et faiblesse musculaire surtout aux membres inférieurs
- ostéoporose et chez l'enfant arrêt de la croissance
•
douleurs osseuses
•
fractures
Ces lésions cutanées, musculaires et osseuses sont la conséquence d'un
catabolisme protéique accru.
- les anomalies de la répartition des graisses: la graisse se dépose à la partie
supérieure du thorax au niveau du cou et de la nuque (bosse de bison)
- tendance aux infections
Par ailleurs, il peut y avoir :
- une hypertension artérielle
- des troubles psychiques pouvant aller jusqu'à la psychose et à la dépression
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- des phénomènes de virilisation chez la femme ou l'enfant avec hypertrichose,
aménorrhée chez la femme, impuissance chez l'homme, apparition d'acné
séborrhéïque.
3°) Biologie
- polyglobulie modérée et hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles
- glycémie augmentée ou hyperglycémie provoquée anormale
- ionogramme sanguin normal le plus souvent ou hypokaliémie et alcalose
- hyperlipidémie et hypercholestérolémie
Dosages hormonaux:
- augmentation du cortisol à 8 heures et surtout perte du rythme circadien avec
persistance du cortisol élevé sur la journée.
- 17 hydroxycorticostéroïdes urinaires augmentés
- 17 cétostéroïdes urinaires normaux ou élevés
- Elévation du cortisol libre urinaire
- Pas de freinage de la sécrétion par le corticostéroïde de synthèse la
dexamethasone.
VI. EFFETS DES HORMONES
1°) Action des minéralocorticoïdes
a) Hormones responsables
- la désoxycorticostérone
- surtout l'aldostérone : le plus puissant des minéralocorticoïdes
b) Action
- au niveau de la cellule
maintien de l'homéostasie du sodium et du potassium avec rejet du sodium vers
l'extérieur de la cellule : cellules rénales du tube distal, cellules des glandes
salivaires, cellules intestinales, cellules des glandes sudorales.
- au niveau du rein
action sur la réabsorption du sodium par la branche épaisse de l'anse de Henlé,
le tube contourné distal et le tube collecteur avec échange avec le potassium et
les ions H+.
13
13
Lorsqu'il n'y a pas d'aldostérone, le sodium n'est pas réabsorbé. Il y a alors
augmentation du Na+ dans les urines
diminution du Na+ dans le sang (hyponatrémie) avec hypovolémie et
hypotension artérielle
diminution du K+ dans les urines
augmentation du K+ dans le sang (hyperkaliémie)
acidose par augmentation des ions H+ dans le sang
Lorsqu'il y a une surcharge en aldostérone, on observe :
une diminution du Na+ dans les urines
une augmentation du Na+ dans le sang (hypernatrémie) avec hypertension
artérielle
une augmentation du K+ dans les urines
une diminution du K+ dans le sang (hypokaliémie)
alcalose par diminution des ions H+ dans le sang
- au niveau des glandes sudorales
Réabsorption du Na+ grâce à l'aldostérone.
En cas d'insuffisance surrénale, on a une concentration élevée de Na+ dans la
sueur et une intolérance à la chaleur, car il y a perte de sodium avec perte de
liquide extracellulaire
-au niveau de l'intestin
Il y a réabsorption du sodium avec de l'eau.
En cas d'insuffisance surrénalienne, il y a diarrhée avec hypovolémie et
hypotension.
-au niveau des glandes salivaires
Il y a réabsorption de sodium et excrétion de potassium
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2°) Action des glucocorticoïdes
L'hormone la plus importante est le cortisol.
a) Action sur les métabolismes
- Sur le métabolisme des glucides
Les sujets ayant une insuffisance surrénalienne présente une hypoglycémie
pendant les périodes de jeun.
Les glucocorticoïdes facilitent en effet la néoglycogénèse hépatique à partir des
acides aminés, à partir du lactate et à partir des lipides. En effet, ils :
•
facilitent l'entrée des acides aminés dans les cellules hépatiques et
leur transformation en glucose en stimulant l'activité et la synthèse des
transaminases hépatiques et donc la production de glucose à partir des
acides aminés
•
stimulent la synthèse d'enzymes nécessaires pour la
gluconéogénèse
la glucose 6 phosphatase
la phosphoénolpyruvatecarboxykinase (PEPCK)
la fructose 1-6 diphosphatase
la pyruvate carboxylase
Ils ont un effet antiinsuline
•
inhibe la sécrétion d'insuline
•
diminue la sensibilité des tissus périphériques à l'insuline
Ils stimulent la sécrétion de glucagon.
Ils diminuent l'absorption du glucose par les tissus périphériques.
Ils ont une action de stimulation de la glycogène synthétase.
- sur le métabolisme des protides
A doses physiologiques, ils sont anabolisants.
A doses supraphysiologiques, ils sont catabolisants : augmentation de la
protéolyse et diminution de la synthèse des protéines avec augmentation de
l'élimination urinaire de l'urée
15
15
- sur le métabolisme des lipides
Le cortisol favorise la libération d'acides gras dans le plasma à partir des
triglycérides du tissu adipeux et du foie. Ces acides gras servent également de
substrats à la néoglycogénèse hépatique. Cependant, il y a une lipogénèse
secondaire à partir du glucose néoformé.
En cas de surcharge en glucocorticoïdes, on observe une nouvelle répartition des
graisses sur le haut du corps (bosse de bison).
b) Action sur l'eau et les électrolytes
A forte dose, le cortisol a un effet voisin de celui de l'aldostérone. Il provoque
une rétention sodée avec fuite urinaire de potassium et d'ions H+ : alcalose
hypokaliémique. La puissance est minime par rapport à celle de l'aldostérone.
Cependant, en cas d'insuffisance surrénalienne, il corrige le retard à l'élimination
d'eau (opsiurie) observée dans cette pathologie car il favorise la filtration
glomérulaire.
A forte dose, le cortisol augmente la calciurie par action sur l'os et le rein.
c) Action antiinflammatoire
Les glucocorticoïdes exercent déjà à doses physiologiques une action
antiinflammatoire qui est surtout mise en évidence à dose pharmacologique:
•
ils diminuent la libération d'histamine par les mastocytes
•
limitent l'augmentation de la perméabilité capillaire de à la réponse
inflammatoire
•
diminuent la phagocytose des leucocytes et leur diapédèse
•
les manifestations de l'inflammation, c'est-à-dire la rougeur, la
tuméfaction par l'oedème, la chaleur et la douleur sont réduites ou supprimées
d) Effet immunosuppresseur
Les glucocorticoïdes diminuent le tissu lymphoïde, diminuent le nombre de
lymphocytes et le nombre des éosinophiles.
Ils diminuent les plasmocytes et la production d'anticorps.
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e) Effet sur les tissus
- Effet sur la peau
Ils retardent ou empêchent la cicatrisation de la peau du fait de l'action
catabolique sur les fibroblastes ; ils inhibent la croissance des fibroblastes et la
synthèse des mucopolysaccharides.
- Effet sur les muscles
A doses supraphysiologiques, ils produisent une protéolyse et donc une fonte
des masses musculaires (amyotrophie). Il y a donc une augmentation de la
créatinurie.
A doses physiologiques, ils sont anabolisants.
-Effet sur le sang et la moelle osseuse
A doses supraphysiologiques, ils augmentent l'érythropoïèse et donc les
globules rouges. Ils augmentent le nombre de leucocytes neutrophiles mais
diminuent les lymphocytes et les éosinophiles. Ils augmentent les thrombocytes.
- Effets sur le squelette
A doses supraphysiologiques, du fait de leur action protéolytique, ils diminuent
la trame de collagène de l'os. Ils produisent une ostéoporose avec risque de
fractures spontanées et arrêt de la croissance chez l'enfant.
Ils diminuent l'absorption intestinale du calcium et augmentent leur excrétion
urinaire. Ils produisent une hypocalcémie avec hypercalciurie.
-Effet sur le tube digestif
Ils ont un effet ulcérigène car ils entravent la synthèse des glycoprotéines et
augmentent la sécrétion peptique et acide de l'estomac.
- Effet sur le système nerveux central
A fortes doses, les glucocorticoïdes ont un effet d'hyperexcitabilité et
euphorisants. Ils peuvent même produire des états psychiatriques.
- Effet sur les hormones
Ils inhibent la sécrétion d'insuline et stimulent la sécrétion de glucagon.
17
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Ils inhibent la sécrétion d'hormone de croissance
Ils diminuent la sécrétion de TSH.
3°) Effets des androgènes
Le rôle biologique des androgènes surrénaliens est négligeable chez l'homme
adulte. Chez l'enfant et la femme, l'effet virilisant des androgènes est dû à leur
conversion périphérique en testostérone ou à leur production en excès lors d'un
défaut enzymatique (syndrome adrénogénital) ou à des tumeurs sécrétrices
d'androgènes.
A la naissance, le taux est élevé, il diminue ensuite puis il y a un pic
prépubertaire expliquant le développement de la pilosité axillaire et pubienne
chez la fille et chez le garçon.
4°) Les récepteurs aux corticostéroïdes
Ces récepteurs sont cytosoliques.
Il y en a de 2 types:
- le type I qui a une haute affinité pour la désoxycorticostérone et l'aldostérone
et une affinité modérée pour la corticostérone et le cortisol
- le type II qui a une affinité pour la déxaméthasone (corticoïde de synthèse) et à
un moindre degré pour la corticostérone et le cortisol.
VII. LA REGULATION DE LA SECRETION DES HORMONES
1°) L'ACTH : hormone adrénocorticotrope ou corticotropine
Elle est indispensable au développement du cortex surrénalien et à la
biosynthèse des stéroïdes, son point d'action se situant dans la transformation du
cholestérol en Δ5 prégnénolone.
a) Lieu de sécrétion et structure
C'est une hormone polypeptidique sécrétée par l'antéhypophyse par les cellules
corticotropes. Elle provient de la proopiomélanocortine.
Elle est constituée de 39 acides aminés. Les AA 1-24 et 34-39 sont communs à
toutes les espèces. Les AA 24-33 sont fonction de l'espèce.
Les 24 premiers AA le tétracosapeptide peut être synthétisé. Il s'agit du
tétracosactide (synacthène) utilisé en clinique.
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Le site actif est Lys lys Arg Arg
15 16 17 18
L'hexapeptide 4-10 est identique à celui de l' αMSH et à celui des lipoprotéines,
expliquant son action mélanodermique et son action lipolytique.
La séquence 18-39 est commune avec le Corticotropine-like-intermediatepeptide.
b) Métabolisme
La demi vie est de 20 à 30 minutes. Il existe une variation nycthémérale. Le taux
est élevé le matin et faible pendant la nuit. Il est de 60 à 80 pg/ml.
c) Action sur la surrénale
Elle a une action trophique avec augmentation de l'irrigation sanguine,
augmentation du volume de la surrénale par synthèse protéique et multiplication
cellulaire. La corticosurrénale s'atrophie en cas d'hypopituitarisme et au
contraire s'hyperplasie en cas d'hypersécrétion d'ACTH.
L'ACTH augmente surtout la sécrétion de cortisol et de corticostérone. Elle a un
effet moindre sur les androgènes et un effet encore plus faible sur l'aldostérone.
Elle a une action sur la desmolase surtout mais également sur les 11, 17 et 21
hydroxylases.
d) Action extra surrénalienne
- Effet sur le tissu adipeux
Elle a une action lipolytique. Elle hydrolyse les triglycérides en activant une
lipase hormonosensible. Celà produit la libération d'acides gras. Cette action est
due au peptide commun aux hormones lipolytiques.
- Action mélanotrope
Elle disperse les grains de mélanine dans la peau. Cette action est due au peptide
commun avec les MSH.
- Action antioedémateuse en particulier sur le cerveau, action utilisée en
clinique.
e) Mode d'action
Elle se fixe sur des récepteurs membranaires au niveau de son site actif. Elle agit
par le système adénylcyclase AMP cyclique.
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f) Régulation de la sécrétion de corticotropine
Il y a 3 grands facteurs de régulation:
- le rétrocontrôle par les glucocorticoïdes
- le rôle de l'hypothalamus
- le rétrocontrôle
Il se fait par le cortisol, la corticostérone et les corticoïdes de synthèse.
La diminution de la cortisolémie produit une hypersécrétion d'ACTH:
surrénalectomie
maladie d'Addison
métopirone qui bloque la 11β hydroxylase
L'augmentation de la cortisolémie par adénome surrénalien ou apport exogène
de corticoïdes inhibe la sécrétion d'ACTH.
- le rôle de l'hypothalamus
Par le CRF ou corticotropine releasing factor. Il est libéré dans l'éminence
médiane. Il est en particulier à l'origine des variations nycthémérales et de la
réponse aux agressions de la sécrétion d'ACTH.
La régulation se fait par un mécanisme de feedback négatif par le cortisol.
Le rythme circadien se met en place au cours de la première année de vie. Le
taux est élevé le matin et faible la nuit. Il existe des pics également en cours de
journée.
Le stress psychologique ou physique (blessure, hypoglycémie, hypoxie etc…)
produit une élévation des corticoïdes secondaire à une augmentation de la
sécrétion d'ACTH, elle-même due à une augmentation de la sécrétion de CRF.
2°) Régulation de la sécrétion d'aldostérone
a) Les facteurs
- L'équilibre sodé :
Lorsqu'un sujet est en déplétion sodée, lorsqu'on lui administre un diurétique
comme le furosémide, lorsqu'il y a diarrhée, il y a augmentation de la sécrétion
d'aldostérone. Lorsqu'il y a apport sodé, il y a diminution de la sécrétion
d'aldostérone. Cependant, la natrémie est constante, donc ce n'est pas elle qui
règle la sécrétion d'aldostérone.
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- La volémie :
La diminution de la volémie par hémorragie entraîne l'augmentation de la
sécrétion d'aldostérone. C'est la volémie qui est l'élément régulateur.
- Le potassium
Si la kaliémie augmente, il y a sécrétion d'aldostérone.
b) Les mécanismes
- Le système rénine-angiotensine
De tous les stimuli de la synthèse d'aldostérone, l'angiotensine est le plus
important. Son action, comme celle de l'ACTH, se situe précocément dans la
biosynthèse de l'aldostérone lors de la transformation du cholestérol en Δ5
prégnénolone.
La rénine est une enzyme synthétisée dans les cellules de l'appareil
juxtaglomérulaire du rein. Ces cellules granuleuses sont situées au pôle
vasculaire des glomérules dans la paroi de l'artère afférente.
La rénine, stockée sous forme de granules puis sécrétée agit localement sur son
substrat l'angiotensinogène.
L'angiotensinogène est une α globuline synthétisée par le foie.
Angiotensinogène
│
│
│← rénine
│
│
Angiotensine I
décapeptide
│
│
│← enzyme de conversion
│
│
Angiotensine II
octapeptide
La rénine est le facteur limitant. Elle agit dans le sang. Il y a toujours trop
d'angiotensinogène et d'enzyme de conversion. L'enzyme de conversion agit
dans le poumon.
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Action du système rénine-angiotensine
La déplétion sodée produit une diminution de la volémie, ce qui entraîne une
augmentation de l'activité rénine et la production d'aldostérone.
L'injection d'angiotensine II entraîne la sécrétion d'aldostérone par l'action de
l'angiotensine II sur la glomérulée.
Régulation du système rénine-angiotensine
Capital K+
Capital Na+
↓
↓
↓
↓
kaliémie
Volémie→ Volorécepteurs
↓
↓
↓
↓
↓
↓
↓
↓
↓
↓
SRA←←← sympathique
↓
↓
↓
↓
→→→→→→→→→→→→→→→ →→Aldostérone
La sécrétion de rénine augmente si il y a diminution du capital sodé, diminution
de la volémie, diminution de la pression de perfusion du rein, striction de l'artère
rénale.
•
Régulation locale
Les cellules de l'appareil juxtaglomérulaire sont sensibles à la pression de
perfusion.
•
Régulation générale
L'innervation sympathique agit en provoquant une décharge de rénine par les
cellules juxtaglomérulaires en provoquant une vasoconstriction en amont du
rein.
Les catécholamines agissent directement sur les cellules juxtaglomérulaires ou
indirectement par vasoconstriction.
La volémie : il y a des volorécepteurs dans les parois de l'oreillette droite d'où
partent des informations sur la pression veineuse centrale. Véhiculées par le
vague, elles parviennent à des centres intégrateurs bulbaires et sont répercutées
par le sympathique.
b) La kaliémie
Elle agit directement sur la zone glomérulée. Une hyperkaliémie produit une
augmentation de la sécrétion d'aldostérone, l'hypokaliémie la diminue.
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c) Autres facteurs
- L'ACTH stimule aussi la sécrétion d'aldostérone mais effet moins important
que sur le cortisol
- le bilan sodique : la déplétion en sodium stimule la production d'aldostérone
- La dopamine inhiberait la sécrétion d'aldostérone en agissant directement sur
le cortex surrénalien.
- La facteur natriurétique des oreillettes a aussi un rôle inhibiteur sur la synthèse
d'aldostérone.
VIII. LES HYPERALDOSTÉRONISMES
1°) L'hyperaldostéronisme primaire : le syndrome de CONN
a) Etiologie
Adénome bénin sécrétant de l'aldostérone ou hyperplasie surrénale
b) Signes cliniques
- Hypertension artérielle
- Troubles neurologiques avec :
fatigue musculaire
paresthésies et crampes
paralysies expliquées par l'hypokaliémie
c) ECG
- Onde T diminuée avec sous décalage de ST manifestation de l'hypokaliémie
d) Biologie
-Ionogramme sanguin
Alcalose hypokaliémique avec augmentation initiale de la natrémie puis
natrémie normale du fait d'un phénomène d'échappement.
- Ionogramme urinaire
Diurèse importante avec fuite de potassium. Le rapport Na+/K+ est inversé.
- Diminution de l'activité rénine plasmatique
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- Augmentation de l'aldostéronémie et de l'aldostéronurie.
2°) Hyperaldostéronisme secondaire à une hypersécrétion de rénine
Celà se voit lors de toute perte de volume intravasculaire, lors de la baisse de
perfusion rénale, lors de la diminution du volume circulant efficace en cas
d'insuffisance cardiaque ou de cirrhose hépatique avec oedèmes.
En effet, du fait des oedèmes, il y a diminution de la volémie, donc
augmentation de l'activité rénine plasmatique, donc hypersécrétion
d'aldostérone, donc rétention d'eau et renforcement de l'oedème et hypertension
artérielle. On donne un antialdostérone : l'aldactone.
VII. LES DÉFICITS ENZYMATIQUES
1°) en 17 α hydroxylase (rare)
⇒ déficit complet de la voie des glucocorticoïdes et des androgènes car celà
bloque la synthèse du cortisol et des androgènes. Ceci entraîne :
- une augmentation de l'ACTH et donc de la désoxycorticostérone et une
rétention de sodium et d'eau et donc une hypertension artérielle.
- un défaut de synthèse des androgènes avec modification des caractères sexuels
secondaires: féminisation chez le garçon et absence de règles chez la fille.
2°) en 21 hydroxylase
⇒ déficit en cortisol, blocage de la sécrétion des minéralocorticoïdes,
augmentation des androgènes
- Le plus fréquent ; 90% des hyperplasies surrénales congénitales.
- Le déficit en cortisol stimule la sécrétion d'ACTH et donc la synthèse
d'androgènes et des phénomènes de virilisation
- Le blocage de la sécrétion des minéralocorticoïdes entraîne une perte de sel
avec :
augmentation de la progestérone,
augmentation de la 17 hydroxyprogestérone plasmatique et urinaire
augmentation du pregnanetriol urinaire catabolite le plus important
diminution du cortisol et de la désoxycorticostérone plasmatiques
augmentation des androgènes plasmatiques et des 17 cétostéroïdes
urinaires
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3°) en 11 β hydroxylase
⇒ déficit en cortisol entraînant l'augmentation de l'ACTH et donc :
- augmentation de la désoxycorticostérone et donc hypertension artérielle
- augmentation des androgènes et virilisation.
- augmentation du composé S dans les urines.
4°) en 18 hydroxylase
hypoaldostéronisme primaire avec acidose hyperkaliémique et sécrétion de
cortisol normale.
5°) en 3 β hydroxystéroïde déshydrogénase
- défaut total ; absence total des 3 hormones et décès précoce
- partiel : hirsutisme et oligoménorrhée avec augmentation
déhydroépiandrostérone et de la 17 prégnénolone.
de
la
6°) en desmolase
Augmentation des lipides dans la surrénale. Absence d'hormones et décès.
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