Douleur 35
2. GESTES ALGOGÈNES HORS BLOC
2.1. ACTES NOMBREUX ET VARIÉS
Dans ce cadre complexe, on peut néanmoins tenter de classifier les actes directement
et indirectement douloureux.
2.1.1. ACTES NON DOULOUREUX
On peut distinguer des actes non douloureux en eux–mêmes comme la réalisation
d’actes de radiologie, la radiothérapie... Ils nécessitent la mobilisation du patient (source
de douleur), de s’allonger sur une table d’examen froide et dure, aidé par un personnel
inconnu, générant un mal–être, une angoisse et indirectement des douleurs.
2.1.2. PROCÉDURES DOULOUREUSES
Les procédures douloureuses en elles-mêmes sont nombreuses tout le long de la
maladie : certaines le sont modérément (ponctions veineuses ou injections, certains
pansements, sondages urinaires, ponction lombaire…), mais par leur répétition du fait
de l’anxiété générée par cette fréquence, elles peuvent devenir très douloureuses voire
insupportables.
2.1.3. ACTES D’EMBLÉE DOULOUREUX
D’autres actes sont d’emblée douloureux (myélogramme, biopsie, ponction arté-
rielle…). Au cours de ces gestes douloureux, plusieurs types de douleurs sont décrits et
sont à considérer. Par exemple, pour le myélogramme, 3 douleurs sont distinguées : une
douleur aiguë lors de l’insertion de l’aiguille au niveau de la peau, une forte pression lors
du passage du périoste et une douleur intense et brève lors de l’aspiration de la moelle
[2, 8]. Ainsi, chaque étape douloureuse est à prendre en compte. L’anesthésie locale ne
sera efficace que lors de la ponction cutanée et non pour l’aspiration ; d’autres modes
d’analgésie seront donc à utiliser.
Enfin, certains gestes peuvent réveiller ou exacerber une douleur déjà présente.
Les gestes invasifs les plus fréquemment incriminés pour engendrer une expérience
désagréable peuvent être répertoriés comme suit :
• Ponctions et biopsies (ponction lombaire, pleurale, cutanée, prélèvement de moelle
osseuse, biopsie osseuse) ;
• Prélèvement veineux (pour bilan) ou artériel (pour analyse des gaz du sang) ;
•
Injections (IV, ponctions sous scanner ou sous échographie) pour examen d’imagerie ;
• Mise en place d’accès vasculaires divers (cathéters veineux et artériels, chambre à
cathéter implantables) ;
• Accès vasculaires, injections intraveineuses, sous-cutanées ;
• Injections intra-musculaires ;
• Exérèses de nodules sous-cutanés, biopsie cutanées…
Certains considèrent également les soins de plaies, les soins dentaires, l’extraction
de fécalomes… C’est dire la nécessité de lister tous ces actes, de les définir et de leur
opposer des attitudes antalgiques préventives et curatives.
Les patients présentant des affections chroniques subissent de nombreux actes «agres-
sifs» pour le diagnostic et les traitements (ponction lombaire, myélogramme, biopsie…).
Bien que les prélèvements veineux, la pose de perfusion, les injections intraveineuses ou
musculaires soient moins douloureuses, leur répétition au cours de la maladie génère une
angoisse très importante et il n’est pas improbable que le seuil de tolérance à la douleur
baisse proportionnellement à la durée de la maladie et à son évolution péjorative.
Lors de traitements intensifs, de nombreuses procédures invasives peuvent être néces-
saires chaque jour ou semaine. D’après Manne et al. [9], plus de 300 ponctions veineuses