La pièce de théâtre « Dialy » à l’Institut du Monde Arabe à Paris. « Dialy » est à Paris pour une représentation à l’institut du monde Arabe. Cette pièce de théâtre 100% marocaine est inspirée des « Monologues du vagin de la dramaturge américaine Eve Enlser. Pour sa première représentation en France, la pièce sera entièrement en darija et soutitrée en français pour le public francophone. « Dialy » a déjà été jouée en Tunisie, en Allemagne avant d’arriver à Paris. Après sa représentation parisienne, la troupe revient au pays pour passer à l’institut culturel français de Rabat. Une victoire bien méritée pour une pièce qui défit les préjugés et les tabous. Pour briser les tabous Ecrite en 2012 par Maha Sano et mise en scène par Naima Zitan, la conception de la pièce de théâtre a été une vraie étude sociologique sur la sexualité de la femme marocaine. En effet, Maha Sano et son équipe ont interviewé plus de 150 Marocaines de milieux différents sur la sexualité, le mariage, la violence conjugale et le viol. Cette pièce est donc le résultat de plusieurs mois de recherches, de focus groupes et de témoignages récoltés. Ce fut après au tour de Naima Zitan de s’emparer des récits de Maha Sano, pour les mettre en scène avec sa troupe du « théâtre Aquarium ». Les mots utilisés, les histoires racontées ne sont pas imaginées ou extrapolés. C’est du vécu, mis à nu, dans un langage vrai, ou cru pour certains. « Dialy » raconte les frustrations, les souffrances mais aussi les moments de joie et d’épanouissement vécus par les femmes marocaines dans leur intimité. Jouée par trois actrices talentueuses, Amal Benhaddou, Farida Elbouazaoui et Noura Benbrahim, la pièce est ponctuée par des notes d’humour, un humour noir qui marque l’importance du sujet. Quand les rires s’arrêtent, c’est pour laisser la place à des moments plus intenses en émotion, pour dévoiler ce que de nombreuses femmes marocaines n’ont jamais eu le courage de dire. Ce sont là, les messages libératoires que la troupe du « théâtre aquarium » tente de communiquer à son public. Au début farouche, sur ses gardes, timide le public cède finalement à l’interaction créée par les actrices de la pièce. C’est de cette manière, un peu brusque, que les actrices du théâtre Aquarium veulent arriver à briser les tabous et engager leur public dans une vraie réflexion sur l’importance de la sexualité dans l’épanouissement de la femme. Le but de cette création théâtre n’est pas de choquer, mais de sensibiliser sur cette absurde sacralité du corps de femme qui a emprisonné toute une société dans des tabous et des non-dits presque pervers dont la femme marocaine est la victime. Dès sa création, la pièce de théâtre « Dialy » a connu une critique acerbe et négative de la part des conservateurs au pouvoir. Mais la pièce de théâtre a su profiter des moments libératoires qui ont suivi le printemps arabe. Donnant également la liberté de tout un chacun de critiquer la pièce de théâtre, les comédiennes ainsi que leur metteur en scène ne se laissent pas prendre dans le filet des justifications ou des excuses. Elles continuent leur mission de propager cette notion de liberté du corps que toute femme a droit d’avoir quelle que soit son 1/2 La pièce de théâtre « Dialy » à l’Institut du Monde Arabe à Paris. identité. 2/2