aal e societé w1%ien1% e - Société linnéenne de Lyon

AAL
E
DE L
A
SOCIETÉ W1%IEN1%
E
(NOUVELLE SÉRI
E
TOME
QUARANTE-TROISIÈM
E
LYO
N
H
. GEORG,
LIBRAIRE-ÉDITEU
R
36,
PASSAGE DE L
'
HOTEL-DIE
U
MÊME MAISON A GENÈVE ET A SAL
E
PARI
S
J
.-B
.
BAILLIÈRE ET FILS, ÉDITEUR
S
1
1
19
'
RUE HAUTEFEUILL
E
• 1896
ÉTUDE COMPLÉMENTAIR
E
SU
R
L'ACEROTHERIU
M
PLATYODO
N
De la Mollasse burdigalienne supérieure des environ
s
de Saint-Nazaire en Royans (Drôme
)
PA
R
M
. ÉLIE MERMIE
R
Présenté à la Société Linnéenne de Lyon
.
Dans un précédent travail
1
,
j'ai décrit et figuré une mâchoir
e
inférieure d'Acerotherium provenant de la Mollasse burdigalienn
e
supérieure des environs de Saint—Nazaire en Royans (Drôme), e
n
faisant remarquer que cette pièce constituait le premier débri
s
fossile de mammifère terrestre découvert à ce jour dans les couche
s
du Miocène inférieur du bassin du Rhône
.
Cette étude a fait ressortir que l'Acerotherium de la Drôme s
e
différenciait en particulier par de fortes canines très aplaties, qu'i
l
se rapprochait beaucoup de l'espèce de Berne étudiée par M
. Rüti-
meyer et qu'il paraissait intermédiaire entre l'A
.
lemanense
Po-
mel et l'A
.
tetradactylwn Lartet
. Ces considérations m'on
t
conduit à le distinguer spécifiquement sous le nom
d'Acerotheriu
m
platyodon
.
Dans ce premier travail, j'ai pu reconnaître en outre, avec quel
-
que certitude, grâce surtout aux données si précises qu'on possèd
e
sur l'âge relatif des divers gisements de Rhinocéridés d'Europe, qu
e
plus on s'élevait dans la série phylogénique des Acerotherium, plu
s
i
Sur la découverte d'une nouvelle espèce d'Acerotherium dans la Mollass
e
burdigalienne du Royans
(Anis. Soc
. Linn
. de Lyon, t
.
XLII,
1895)
.
Soc
. Liu
.,
T
.
ZLIII
.
17
22S
ÉTUDE COMPLÉMENTAIR
E
la canine inférieure
de ces animaux se développait en longueur e
t
en force,et que ce développement progressif, et en quelque sort
e
anormal, paraissait avoir eu pour corollaire l'atrophie partielle d
e
la première prémolaire inférieure
.
Tout dernièrement, M
. le D
r
Depéret, professeur de géologie
à
la Faculté des sciences de Lyon, m'ayant exprimé le désir de visite
r
en ma compagnie la Mollasse marine du Royans, je conduisis l
e
savant professeur au pied des escarpements mollassiques de la bass
e
vallée de la Bourne, et lui montrai le point même où dix-huit moi
s
auparavant j'avais trouvé la mandibule dont je viens de parler
.
Nous étions accompagnés dans cette excursion par M. Guiller-
mond, élève de M
. Depéret et par M
. Maurette, l'habile prépara-
teur de paléontologie de la Faculté des sciences de notre ville
.
En élargissant quelque peu mes anciennes fouilles restées intac-
tes, nous eûmes la chance inespérée de mettre à découvert une têt
e
entière et fort peu déformée d'Acerotherium, appartenant incontes-
tablement à l'individu dont nous possédions déjà la mâchoir
e
inférieure
.
Cette tète est aujourd'hui complètement dégagée de sa gangue d
e
mollasse, et sera conservée dans la collection paléontologique d
e
l'Université de Lyon
. Les intermaxillaires avec leurs incisives et l
a
première prémolaire du côté gauche sont les seules parties qui n'on
t
pu être recueillies ou reconstituées, et je dois reconnaître que ce
t
excellent résultat est dû, pour une bonne part, à l'habileté et à l
a
persévérance de M
. Maurette
.
La présente note a pour objet l'étude détaillée de cette intéres-
sante pièce, étude en vue de laquelle j'ai mis bien souvent à con-
tribution la science et la bienveillance inépuisables de M
. l
e
D
r
Depéret
.
Description
.
La tête d'Acerotherium trouvée au Pont-de-Manne, près d
e
Saint-Nazaire en Royans, a dû appartenir à un individu adulte,
SUR
L
'
ACEROTHERIUM PLATYODON
22
7
car la troisième arrière-molaire a complètement terminé son évo-
lution
.
La formulè de la deuxième dentition est la suivante
:
Incisives g
; canines
1
;
prémolaires
4
;
arrière-molaires
3
Cette tête est relativement allongée et étroite, basse, mêm
e
déprimée, la région pariéto-occipitale ne formant qu'une sailli
e
très modérée au-dessus des os de la face
. On remarque avant tou
t
les os nasaux, qui sont lisses en dessus et complètement dépourvu
s
de protubérances rugueuses ayant pu servir de point d'appui à un
e
ou à plusieurs cornes, ce qui confirme suffisamment la détermina-
.
tion générique obtenue par le seul examen des caractères de l
a
mandibule
. Par la convergence très régulière de leurs bords, ce
s
os nasaux, larges à leur base et intimement soudés entre eux, affec-
tent une forme triangulaire très remarquable et viennent se termi-
ner en une pointe effilée et non échancrée à peu près à la hauteu
r
de l'extrémité des prémaxillaires
1
.
Leur surface supérieure es
t
plane, convexe seulement sur les bords
. Un sillon peu accentu
é
règne sur toute la longueur de la suture, laquelle est renforcée e
n
dessous par un bourrelet qui s'atténue et disparaît dans le voisi-
nage de la pointe
.
Les os du nez étant sensiblement relevés d'arrière en avant, l
e
fond de l'échancrure est arrondi, quoique peu étroit
.
Les trous infra-orbitaires sont grands, ovales et placés en dessou
s
du fond de l'échancrure nasale
.
Le frontal est déprimé, lisse en dessus
; sa plus grande largeu
r
est en face de l'apophyse post-orbitaire
.
La crête sagittale est représentée par deux lignes saillantes par
-
tant de la crête occipitale et aboutissant, en divergeant, dans l
e
voisinage des apophyses post-orbitaires
; un intervalle minimum d
e
t
En mettant, en effet, la mandibule en connexion avec le crâne, on constat
e
que l
'
extrémité des canines inférieures se trouve à peu près sur la vertical
e
passant par la pointe des os du nez
.
228
ÉTUDE COMPLÉMENTAIR
E
O
m
03 sépare ces lignes en face de la verticale passant par le tro
u
auditif
. Il n'y a donc pas de crête sagittale proprement dite
.
La face occipitale est inclinée en arrière et forme un angle d
e
75 degrés environ avec la face pariétale
. Elle est plus haute qu
e
large, concave et bordée en haut par les lobes latéraux de la crêt
e
occipitale
.
Sur la face inférieure du crâne, on remarque que les apophyse
s
post- glénoïde et mastoïde (post-tympanique) sont en contact à leu
r
base, quoique développées séparément
. Une gouttière, prolongean
t
en dessous le conduit auditif externe, limite la surface de contac
t
de ces deux apophyses
. Le sphénoïde porte dans sa partie médian
e
une carène qui se prolonge sur le basi-occipital
. Les apophyse
s
ptérygoïdes, malgré leur extrême délicatesse, ne sont qu'en parti
e
brisées, et l'échancrure palatine, parfaitement débarrassée de l
a
gangue de mollasse qui l'obstruait, laisse voir le vomer
.
Les arcades zygomatiques sont faiblement coudées en arrière e
t
leur écartement se maintient à peu près constant sur toute leu
r
longueur
; le jugal envoie de bas en haut une légère apophyse qu
i
se dirige vers l'apophyse post -orbitaire du frontal et tend à limite
r
postérieurement la cavité orbitaire
.
Les dents ont des dimensions relativement faibles
. Sauf la pre-
mière prémolaire, elles sont allongées transversalement
. La longueu
r
occupée par les 4 prémolaires est égale à celle occupée par le
s
3 arrière-molaires
. La
1S
e
P
. est plus longue que large et a un
e
forme triangulaire
; sa colline antérieure est relativement allongée
.
Un bourrelet d'émail très prononcé se voit à la base des faces in
-
terne et postérieure, avec prolongement atténué sur la parti
e
postérieure de la muraille externe
. Les 2
e
,
3
e
et 4
e
P
. sont subrec-
tangulaires et allongées transversalement
: les deux collines trans-
versales se réunissent par leurs bouts internes, bien que l'usur
e
de ces dents ne soit pas très avancée
. Une dépression isolée, arron-
die, recouverte d'émail, s'observe aussi sur chacune de ces pré
-
molaires
. Cette dépression devait sans aucun doute communique
r
primitivement avec la vallée médiane par un détroit que l'usure
a
définitivement barré
. Bourrelet d'émail prononcé sur les faces an-
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