UN MOT DE NOTRE CURÉ
L’accueil du nouveau Lectionnaire en paroisse
En Israël pendant les fêtes d’automne, notamment lors de la fête de la
« joie de la Torah » (Sim’hat Torah) on accorde une importance à la Torah
dans la tradition juive. Ainsi, au moment de recommencer la lecture d’un
nouveau cycle d’écrits de la Torah, une liturgie de réjouissance se déroule
à la synagogue. Lors de l’office, les rouleaux de la Torah sont sortis de
l’Arche sainte et déposés sur le ‘pupitre pour la lecture’ autour duquel les
hommes défilent en procession sept fois, en chantant et en dansant. Rien de
timide dans la voix ou les gestes : ils manifestent leur joie à vive voix et
avec tout leur corps. Le soir, dans les rues de Jérusalem, on peut croiser des
attroupements de juifs qui chantent et dansent autour des rouleaux de la
Torah qu’ils ont sortis de la synagogue. Par cette fête, nos frères et sœurs
nous montrent que le livre n’est pas banal.
Le catholicisme, qui n’est pas une religion du Livre mais de la Parole, est
moins expressif et même plutôt intériorisée lorsqu’il s’agit d’acclamer ou
de vénérer l’Écriture sainte. L’Église a redonné à la Parole de Dieu une
place d’honneur dans la liturgie. Le concile Vatican II a montré que la
Parole proclamée est un mode de présence divine au cours de la liturgie.
Tout comme le Christ est présent dans l’assemblée chrétienne, le ministre
et les saintes espèces, « Il est [aussi] là présent dans sa Parole, car c’est lui
qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures »
(Sacrosanctum Concilium no. 7).
En 2013 nous avons reçu la nouvelle traduction officielle liturgique de la
Bible et lors du récent dimanche de la Pentecôte, la Conférence des
évêques catholiques du Canada (CECC) a publié le Décret de promulgation
de la version française du Lectionnaire (une collection de trois livres : les
lectionnaires dominical, férial et sanctoral). L'usage obligatoire de la
nouvelle version de ces trois lectionnaires pour l'Église catholique de rite
romain au Canada entrera en vigueur le 4 septembre prochain. L’accueil du
nouveau Lectionnaire romain en terre canadienne française est une
excellente occasion pour laisser éclater notre joie face à la Parole de Dieu.
Les textes de la Parole que nous connaissons nous servent depuis plus de
40 ans. Le temps du renouveau est arrivé ! Préparons-nous à accueillir le
nouveau Lectionnaire en notre Paroisse à l'occasion du 23e dimanche du
temps ordinaire (4 septembre), une belle occasion pour vénérer, acclamer
et mettre en valeur la Parole de Dieu. L'abbé Serge Comeau a contribué à ce
texte Mot de la semaine
Jésus, impatient et déçu!
J’aime beaucoup la présentation de Jésus que fait Saint Luc dans le passage
d’Évangile lu en ce dimanche. (Luc 12,49-53) Avec la fougue de ses
trente ans, Jésus n’est pas très patient : il voudrait que le feu soit déjà
allumé et qu’il n’ait pas à attendre. Il est déçu que son message de paix
provoque plutôt de la division jusque dans les familles. Il aura parmi ses
apôtres Jacques et Jean qui voudront faire tomber la foudre sur les villages
qui les accueillent mal. Et il recrutera plus tard le jeune Saul lui aussi
impatient de persécuter ceux qu’il estime déviants. Dans l’histoire de
l’Église aussi nombreuses seront les personnes qui voudront voir le Règne
de Dieu s’établir rapidement et de façon spectaculaire. Ce que Jésus a
toujours refusé : qu’on se souvienne du récit des tentations au désert ou des
paraboles sur la semence qui croît lentement!