Module 1 – Aspect professionnel de la santé ASPECT ÉTHIQUE DU

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Module 1 Aspect professionnel de la santé
1.1.1 DÉCRIRE CERTAINES NOTIONS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX RELATIFS
À L’ASPECT ÉTHIQUE ET JURIDIQUE DU DOMAINE DE LA SANTÉ.
ASPECT ÉTHIQUE DU DOMAINE DES SOINS DE SANTÉ
L’éthique est l’étude de la bonne conduite, de la moralité et des actions jugées
acceptables. Elle dit aux humains comment agir, se comporter et être, entre eux et
avec ce qui les entoure. Les personnes qui respectent les normes d’éthiques
visent le bien de la personne et non ses préférences personnelles.
Dans le domaine des soins de santé, un code d’éthique sert de guide pour offrir
des soins humainement, avec compassion et en tenant compte de la sécurité du
client. Un guide de droits et de règles à suivre selon l’éthique est appelé un code
de déontologie. Chaque profession a son propre code de déontologie qui est
suivi par les professionnels dans leurs pratiques.
CONCEPTS FONDAMENTAUX
Selon Potter et Perry, une pratique suivant une bonne éthique dans le domaine
des soins de santé sont: l’autonomie, la bienfaisance, la bienveillance, la justice et
la fidélité.
a) Autonomie :
L’autonomie désigne l’indépendance de la personne. Le patient prend les
décisions envers sa maladie et des soins de santé. Le respect du droit du client
d’agir en fonction de ses propres choix est à la base de la pratique dans le
domaine des soins de santé. Il relève des droits du client de suivre ou non les
recommandations en matière de soins, même lorsqu’il s’agit d’une question de
survie.
Le client doit être informé des implications des interventions et y consentir avant
qu’elles soient mises en œuvre. Ceci s’applique à toute intervention, qu’il s’agisse
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d’une intervention aussi simple qu’un soin d’hygiène ou complexe telle une
intervention chirurgicale.
Cependant, en réalité, certaines exceptions se font voir, par exemple, une
personne dans le coma, un enfant, une personne atteinte d’une maladie mentale
grave. Dans ces cas, une personne les représentant (parent, conjoint, famille) doit
intervenir.
Le maintien de l’autonomie du patient est l’un des aspects les plus importants du
domaine des soins infirmiers. Le bien-être physique et psychologique du client
est étroitement lié à la reprise de ses activités le plus rapidement possible, qui
veut dire qu’on ne lui rend pas service en faisant tout pour lui.
b) Bienfaisance :
La bienfaisance signifie aider les autres et faire le bien. L’intervenant qui est
bienfaisant ne se contente pas seulement de faire son travail, mais il fait passer
l’intérêt du client avant le sien, s’efforce de comprendre ses besoins et agit en
conséquence.
c) Bienveillance (non-malfaisance):
La bienveillance consiste à éviter de faire du tort. Elle revient à s’engager à
effectuer les interventions les moins nuisibles pour le client. Parfois, il est mieux
d’essayer de ne pas nuire que de faire du bien.
Par exemple, la chimiothérapie peut prolonger la vie, mais peut nuire à court
terme à cause des effets secondaires. Donc, est-ce que c’est toujours la solution?
Si le patient a peu de chance de s’en sortir, est-ce que ça vaut la peine de passer à
travers les effets secondaires?
d) Justice :
Dans le domaine des soins infirmiers, la justice désigne l’équité dont doit faire
preuve le personnel soignant. Les ressources et soins doivent être divisés de
façon juste et égale entre tous les patients, et selon un ordre de priorité établi.
Mais, il peut être difficile d’être juste en tout temps : par exemple, qui cide de
l’ordre des personnes en attente de greffe?
e) Fidélité :
La fidélité désigne le fait de tenir ses promesses. L’intervenant doit soutenir le
patient même s’il est en désaccord avec ses décisions. Elle s’applique également
à l’obligation de continuer à offrir les soins au client, peu importe ses sentiments
envers celui-ci.
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** En réalité, certains devoirs ont priorité sur d’autres.
Exemple : Si un patient est suicidaire, protéger la personne ou les autres passe avant le
respect de l’autonomie.
L’empathie se définit par l’habileté à percevoir, à identifier et à comprendre les
sentiments ou les émotions d’une autre personne tout en maintenant une
distance affective par rapport à cette dernière. En psychologie sociale, le terme
empathie, désigne la capacité d’acquérir une certaine connaissance de l’autre et de
se mettre à sa place pour mieux le comprendre et mieux percevoir ses attentes.
Ne pas mêler avec le terme sympathie qui veut dire comprendre et partager les
sentiments ou émotions. Les intervenants doivent faire preuve d’empathie tout
au long de leurs soins afin d’être
PRATIQUE PROFESSIONNELLE Code de déontologie
Le code de déontologie est à la base de la pratique professionnelle de plusieurs
professions relevant du domaine des soins de santé. Il s’agit d’un ensemble de
principes moraux et de devoirs applicables à tous les membres d’une même
profession afin de guider leurs comportements. Certains codes de déontologie
énoncent les principes fondamentaux suivants : l’imputabilité, la responsabilité,
la défense des droits, la confidentialité et la vérité.
a) Imputabilité :
L’imputabilité désigne l’obligation de répondre de ses actes, être responsables de
ses actions.
b) Responsabilité :
Le terme responsabilité en soins de santé implique la capacité de faire la différence
entre le bien et le mal ainsi que le devoir de remplir ses fonctions de façon
consciencieuse (avec soin) et logique en tout temps. En agissant de façon
responsable, l’intervenant gagne la confiance des membres de l’équipe, du client
ainsi que des membres de sa famille.
c) Confidentialité :
Les renseignements portant sur le client doivent demeurer secrets afin de
protéger sa vie privée. Il est interdit de communiquer tout renseignement au
sujet du client de quelque façon que ce soit moins qu’il ne s’agisse des
membres de l’équipe soignante qui sont directement ou indirectement impliqués
dans les soins).
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d) Vérité :
Les intervenants dans le domaine des soins de santé doivent dire la vérité.
Cependant, il est important de tenir compte de l’aspect de la confidentialité et de
demeurer à l’intérieur des limites de ses fonctions. Par exemple, révéler le
diagnostic à un client relève des fonctions du médecin.
VALEURS
Une valeur est une croyance personnelle concernant une idée, une attitude, une
coutume ou un objet qui va diriger la manière d’agir d’une personne. Elle
désigne l’importance que valent les choses aux yeux d’un individu. Les valeurs
morales dictent les actions et la façon de voir les choses. Elles se mesurent par le
degré d’importance d’une certaine croyance et jusqu’où la personne irait pour la
défendre lorsqu’elle est remise en question.
Les valeurs sont à la base des opinions ou des façons de penser. L’individu fait
appel à ses valeurs pour catégoriser le bien et le mal. Le système de valeurs
diffère d’un individu à l’autre, selon ce qu’il a vu depuis la naissance et il évolue
selon les expériences vécues. Par conséquent, ce qui est bien ou mal varie selon
l’individu. Pour adopter de nouvelles valeurs, une personne doit d’abord
connaître ses valeurs au moment de la remise en question et savoir comment
elles influent sur son comportement.
La clarification des valeurs est un processus de couverte de soi qui aide la
personne à prendre conscience de ses valeurs et à mieux les comprendre.
Dans le domaine des soins de santé, les intervenants doivent respecter le système
de valeurs des clients en essayant de comprendre l’effet des différences sur leur
santé et leur bien-être et ce, sans porter de jugement.
L’ethnocentrisme désigne le fait de croire que sa propre culture est supérieure à
celle des autres. L’intervenant qui fait preuve d’ethnocentrisme risque de
s’appuyer sur ses propres perceptions et valeurs sans tenir compte des
perceptions et des convictions du client.
DILEMME MORAL
Selon Antidote, le dilemme désigne une situation l’on doit choisir entre deux
possibilités contradictoires comprenant toutes deux des désavantages.
De nombreux dilemmes moraux (désaccords moraux) peuvent survenir dans des
circonstances très variées.
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Exemples :
a) génie génétique si un test génétique est disponible pour une maladie
dont il n’existe aucun traitement ou chirurgie, est-ce que toute
l’information doit être donnée au patient (loyauté et autonomie) ou par
bienveillance, l’information n’est pas donnée?
b) Progrès dans l’infertilité mène à plusieurs grossesses multiples. Avortement
sélectif ou risque de bébés très prématurés demandant beaucoup de soins
hospitaliers?
c) Suicide assisté comment respecter le droit d’autonomie avec ses croyances
personnelles?
Ils surviennent lorsque les décisions prises par un client ou par un professionnel
sont à contre le système de valeurs des autres membres de l’équipe de soins de
santé.
Activité d’apprentissage (mise en situation) :
Un secouriste arrive sur les lieux d’un accident. Deux victimes sont étendues sur
le sol : l’une d’elle est un enfant et l’autre, sa mère. Il est impossible de secourir
les deux victimes. Laquelle des deux victimes le secouriste doit-il aider en
premier en tenant compte des éléments suivants : 1) un second enfant est dans la
voiture, 2) l’état des deux victimes est critique, et 3) la mère a moins de chance de
s’en sortir.
QUESTION EN BIOÉTHIQUE
La bioéthique désigne le champ d’étude et de recherche portant sur les enjeux
éthiques posés par les progrès scientifiques et technologiques de la médecine et
des sciences de la vie.
Les sujets de délibérations suivants relèvent tous du domaine de la bioéthique:
l’assistance médicale à la procréation
la contraception
l’avortement
le clonage humain
le don de gamètes ou d’embryons
l’eugénisme (stérilisation de personnes handicapées et de celles à risque
génétique)
prélèvements et greffes d’organes ou de tissus (*vente d’organes)
l’acharnement thérapeutique (utilisation de thérapies exagérées)
l’euthanasie et le suicide assisté
le contrôle de la sénescence (processus de vieillissement normal)
les interventions sur les êtres et les milieux non humains (OGM organismes
génétiquement modifiés, soit les plantes et les animaux et utilisation
d’antibiotiques chez les animaux).
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