42 Thermogram’ 2009
REIMS, 10 et 11 décembre 2009 Congrès National de Thermographie THERMOGRAM' 2009
Pour répondre à cette première crise de l’énergie – survenue brusquement en 1973 – le Gouvernement
a aussitôt publié une nouvelle réglementation concernant les économies d’énergie dans les bâtiments.
Afin de permettre son application, de nouvelles règles de calcul ont été fixées. Elles concernaient
très peu la ventilation dont le rôle n’était pas encore bien apprécié dans le bilan des déperditions
thermiques et elles ne parlaient pratiquement pas de l’inertie thermique.
L’approche actuelle ne concerne plus uniquement les économies d’énergie en hiver, mais aussi le
confort thermique d’été. Les ajouts apportés dans les réglementations qui se sont succédé depuis,
permettent de prendre en compte, pour un bâtiment, les nombreuses interactions entre son mode
constructif qui conditionne ses déperditions thermiques, son système de chauffage, et son inertie
thermique.
Dans le « fonctionnement thermique » d’un bâtiment, son inertie devient un paramètre
important qui conditionne les performances du chauffage et le confort intérieur, en été comme
en hiver.
Mais le patrimoine bâti français est très hétérogène et la recherche d'économies d'énergie dans les
bâtiments existants doit être engagée avec prudence. En effet, les constructions anciennes sont
régies par un fonctionnement hygrothermique très différent des bâtiments d’après-guerre.
Transposer directement les pratiques du neuf dans l'ancien peut être risqué ; en particulier une
démarche qui consisterait à isoler thermiquement ces bâtiments anciens selon les seuls critères et
techniques du neuf peut s'avérer triplement réductrice :
1. Les qualités hygrothermiques intrinsèques peuvent être sensiblement réduites, au détriment du
confort (dégradation des qualités inertielles du bâtiment, suppression d'apports gratuits,
régulation).
2. L'espérance de vie de certains bâtiments peut être réduite par une pathologie spécifique
(condensation dans les maçonneries, pourrissement des bois d'œuvre, développement des
moisissures, incompatibilité des matériaux nouveaux introduits).
3. Les économies réellement obtenues peuvent être nettement plus réduites que celles estimées
avec les méthodes de calcul utilisées pour les bâtiments neufs.
Une directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments a été adoptée par le
Parlement européen et le Conseil de l'union européenne en 2002. Cette directive prévoit une
réglementation thermique pour les bâtiments existants de grande taille, soumis à des travaux de
réhabilitation importants.
D'autre part, pour les logements mis en vente, le DPE (diagnostic de performance énergétique)
s'impose depuis le 1er novembre 2006 : il doit favoriser la réalisation de travaux d'amélioration
thermique.
La thermographie infrarouge peut être un moyen efficace pour apprécier, préserver et même
exalter ces qualités thermiques inertielles des bâtiments anciens, alors que trop souvent
l’approche n’est faite qu’en termes de déperditions.
Elle ne remplace pas, bien sur, le calcul de l’ingénieur (1), mais elle lui permet d’avoir un
approche plus globale, tout en attirant son attention sur des comportements thermiques
1 Il s’agit des règles de calcul Th-I , intégrées – avec les deux autres fascicules règles Th-U et règles Th-S – dans les règles
Th-bât qui ont pour objet principal la détermination de paramètres d’entrées au calcul du coefficient de consommation (C) et
de la température conventionnelle (Tic) du bâtiment –Elles ont été entérinées par la Commission générale de normalisation du
Bâtiment, après avoir fait l’objet d’une enquête auprès de la Commission Th – Bât, constituée de l’ensemble des syndicats
professionnels concernés.