MARS 2012 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■N°62 143
valeur. Les entreprises leader en matière de planification
vont même plus loin : elles anticipent et simulent des sce-
narios complémentaires comme le lancement d’une nou-
velle animation commerciale d’un concurrent. Cela leur
permet ensuite de réagir plus vite si nécessaire, en s’évitant
un nouveau processus de validation.
L’IBP met en cohérence
les différentes planifications
L’IBP permet de construire et d’exécuter de manière inté-
grée et synchronisée les activités de prévision et de planifi-
cation de l’ensemble des fonctions clés de l’entreprise :
Marketing, Ventes, Supply Chain et Finance. En exécutant
ce processus de manière efficace, une entreprise peut par-
venir à un plan global qui satisfait l’ensemble de ses objec-
tifs stratégiques. Le Marketing et les Ventes suivent et
ajustent ensuite ce plan, tout en s’assurant qu’il reste faisa-
ble pour la Supply Chain et qu’il respecte les objectifs de
chiffre d’affaires et de marge de la Finance. Il s’agit non
seulement de détecter là où se crée la valeur pour votre
entreprise et mais aussi de s’assurer que vous disposez des
moyens nécessaires pour agir de manière efficace face aux
événements imprévus.
Chaque fonction joue un rôle clé
au sein du processus IBP
Les Ventes et le Marketing ont la responsabilité de :
■ Définir la demande pour maximiser la marge, via par
exemple la politique des prix et les promotions,
■ Optimiser le « Mix produit » pour maximiser la rentabilité,
■ Ajuster l’offre et communiquer avec les clients confor-
mément au plan défini,
■ Prévoir de manière précise les ventes et assurer un Repor-
ting pertinent.
Ces deux départements doivent pouvoir user de toute leur
influence auprès des consommateurs pour définir le meil-
leur plan produits, qui équilibre l’offre et la demande, maxi-
mise le chiffre d’affaires et la rentabilité, et ce, en cohérence
avec les objectifs de l’entreprise.
Le Marketing comme les Ventes doivent également prendre
des décisions à un niveau tactique. Cela requiert de connaî-
tre précisément l’impact de leurs décisions sur les bénéfices
attendus. En effet, s’ils ne disposent pas d’informations à
jour, d’indicateurs de performance clairs ou encore du sup-
port de la Finance et de la Supply Chain, ils risquent de
concentrer leurs efforts sur des actions commerciales qui
s’avèrent au final très peu rentables.
Pour que le Marketing et les Ventes puissent être pleine-
ment impliqués dans ce processus, il faut avant tout s’assu-
rer qu’ils possèdent à la fois : les compétences requises, les
outils appropriés, les processus métiers adaptés et des indi-
cateurs pertinents. Ce sont des conditions indispensables
pour que le Marketing et les Ventes puissent se coordonner
et s’aligner avec la Finance et la Supply Chain sur les
actions à mener, et ce, afin d’optimiser les opportunités de
ventes. Cette optimisation doit être globale, en prenant en
compte l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise.
Pour encourager les bons comportements au sein des
équipes de ventes, la mesure de leurs succès individuels doit
se fonder essentiellement sur les ventes et accords com-
merciaux rentables et générateurs de trésorerie. Si ces indi-
cateurs, utilisés comme base pour le calcul de la part
variable de leur rémunération, ne reflètent qu’une partie du
modèle d’activité (comme par exemple le chiffre d’affaires
ou le volume des ventes), ils induiront un comportement
qui ne favorise qu’une petite partie des éléments nécessaires
au succès et à la viabilité de l’entreprise.
Le rôle de la Supply Chain
Gérant tous les flux physiques des fournisseurs aux clients,
la Supply Chain doit se coordonner avec la Finance, le Mar-
keting et les Ventes afin de :
■ Aligner la production et la distribution avec la stratégie
de ventes, tout en conservant une certaine flexibilité,
■ Assurer l’efficacité de la production, de la distribution et
de la logistique,
■ Gérer les interactions entre les filiales et/ou les différentes
zones géographiques tant au niveau de la Supply chain que
sur les autres fonctions clés,
■ Travailler avec la Finance sur des scénarios d’investisse-
ment (opex, capex) et de gestion des stocks (Cashflow),
■ Ajuster la production et les approvisionnements en fonc-
tion de la réussite des promotions commerciales.
La Supply Chain doit tenir le Marketing et les Ventes infor-
més des opportunités et des difficultés rencontrées afin de
mieux gérer la demande et de s’accorder sur les actions
nécessaires. Ces actions peuvent être valorisantes dans cer-
tains cas, en permettant aux clients de profiter de réduc-
tions de coûts sur des stocks à faible rotation. Elles le sont
moins quand il s’agit de les informer que leurs commandes
ne pourront pas être honorées.
La Supply Chain doit travailler en collaboration avec les
fonctions clés que sont la Finance et les Ventes pour répon-
dre à cette volonté d’optimisation du profit global de
l’organisation. Par exemple, est-ce que l’excédent de pro-
duction doit être vendu au coût de production ? Comment
transformer un partenariat générant des pertes en profit ?
A quel moment doit-on abandonner un partenariat, un pro-
duit ou un client qui génère des pertes pour l’entreprise?
Que faire si le prix des matières premières explose ?
Le rôle de la Finance
La Finance a pour mission de :
■ Préciser et expliciter les activités qui sont rentables et
celles qui ne le sont pas,
■ Réaliser des scenarios pour modéliser l’impact financier de
la variation du volume et/ou du prix, de la publicité ou
d’autres éléments liés aux activités de l’entreprise,
■ S’assurer que l’entreprise poursuit son activité tout en res-
tant en ligne avec les objectifs financiers fixés,
■ Garantir la cohérence entre les processus budgétaires et
ceux de planification et de prévision,
■ Être prête à dire « non » et à expliquer les raisons menant
à cette décision.