7 juin 2009 le messageR 7
En Syrie : l’islam n’est pas la religion de Satan
« Un homme musulman est venu me voir un jour pour demander le baptême. Je
n’ai pas donné suite. Mais depuis, nous sommes de bons amis. »
C’est le pasteur
syrien Bchara qui raconte. A Alep en Syrie, haut lieu du christianisme histo-
rique - plus que 5 % de chrétiens aujourd’hui contre 50 % en 1950 - il
consacre beaucoup d’énergie aux relations avec l’islam et les autres religions.
Le père Pedro et le jeune soufi Mahmoud comptent parmi ses proches.
« L’islam n’est pas la religion de Satan : les musulmans se sentent souvent humi-
liés. Le vrai terreau de l’islamisme, c’est la misère, la pauvreté et le chômage. Si
l’islam arrive à évoluer, la situation du Proche-Orient se stabilisera. En tant que
chrétiens, aidons l’islam à se réformer. »
Et plus tard :
« Pourquoi nous, arabes,
avons à souffrir de l’holocauste ? C’est la mauvaise conscience de l’Occident face
aux juifs après l’holocauste qui nous aura plongés dans un malheur sans fin au
Proche-Orient ! »
Quant aux autorités politiques de son pays, il estime
qu’elles
« vont dans la bonne direction et aident nos minorités religieuses.
Comme pasteur, je n’ai rien à critiquer. Comme citoyen, je leur demande plus au
vu de la mauvaise situation économique de la Syrie. »
Iran : fidélité à l’Arménie
Tout ce que le Synode des trois petites Eglises protes-
tantes d’Iran compte comme ministres entoure ce
jeudi le jeune pasteur Michel qui, événement exception-
nel au pays des mollahs, est solennellement ordonné en
l’église arménienne Saint-Jean, au centre de Téhéran. Il
y a [photo de gauche à droite] les pasteurs Ninous, Elia et
Sargez de l’Eglise assyrienne, Serguei de l’Eglise armé-
nienne et aussi de l’Eglise persane. Au centre, venu spé-
cialement de Beyrouth, le président de l’Union des
Eglises protestantes arméniennes de tout le Proche-
Orient, le pasteur Karagoesian, maître d’œuvre de la
cérémonie. Deux heures durant, dans une église comble
et recueillie, en présence des 4 évêques orthodoxes et
catholiques du pays, se déroule une liturgie festive tout
en arménien. Le jeune ministre ordonné, formé à la
NEST de Beyrouth - Ecole de théologie du Proche-
Orient -, va promettre fidélité à Dieu et à son Eglise mais
aussi fidélité à l’Arménie, la mère patrie.
Au sous-sol de l’Ecole arménienne Saint-Jean jouxtant l’église et
le foyer protestant, une réception très officielle ponctue l’événe-
ment. Alignés au bout de la salle, tous les responsables religieux
serrent les mains des fidèles avant le thé rituel. Mgr. Ramzi
Garmou, évêque chaldéen catholique, commente la rencontre :
« A Téhéran, des réunions d’Evangile rassemblent régulièrement prêtres
et pasteurs d’Eglises diverses. Une profonde amitié les lie, source de
confiance, de collaboration. Dans leur pauvreté, chacune de nos Eglises
ne peut seule répondre à tous ses besoins. Notre fragilité nous conduit à
l’œcuménisme et à la collaboration. »
mystiques, avec un fond de culture d’une richesse
incroyable. Leurs poètes parlent de trinité et du Dieu
amour. Blessés par l’islam, dégoûtés par un lavage de
cerveau continu, les gens viennent frapper à ma porte.
Hélas, beaucoup glissent vers la drogue et la vie à
l’Occidentale. Il y a plus de convertis à la drogue qu’au
christianisme… »
Quel avenir pour ce pays berceau de la chrétienté ?
« L’histoire est là pour nous montrer qu’une théocratie
et une tyrannie ne tiennent jamais plus de 50 ans. Les
Iraniens sont des gens
intelligents. Tout est tel-
lement boulonné ici que
le jour où ça va sauter,
l’islam radical va sauter
avec ! »
Comme un
clin d’œil au drapeau
US géant peint sur un
immeuble du cœur de
Téhéran : avec des têtes
de mort à la place des
étoiles, des bombes
tombant du bout des
bandes verticales rou-
ges du drapeau et ce
slogan central : Down
with USA (A bas les
USA).