THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE N . Vinh Mau To cite this version: N . Vinh Mau. THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE. Journal de Physique Colloques, 1970, 31 (C2), pp.C2-52-C2-57. <10.1051/jphyscol:1970206>. <jpa-00213763> HAL Id: jpa-00213763 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00213763 Submitted on 1 Jan 1970 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE . N Vinh Mau Institut de Physique Nucleaire - Division de Physique ThCorique - 91-Orsay Une theorie microscopique des reactions nucleaires devra permettre de deriver toutes les quantites mesurees en fonction de l'interaction nuclCon-nucleon exclusivement L'Qude microscopique du probleme h N-corps appliquee h l a structure nucleaire a fait des progrss consider a b l e ~mais la thCorie microscopique des reactions nucleair es , beaucoup plus complexe, est en fait beaucoup moins avancCe. En effet dans un noyau, tous les nuclCons interagissent et nous cherchons des &tatslies de cet ensemble de nuclCons ; dans les reactions nuclkaires nous devrons dkcrire les &tatsd'un systeme, luimCme compos6 de plusieurs sous-systemes, chacun Ctant un &at lie d'un ensemble de nucleons le constituant. Dans cet expose nous nous limiterons au cas l e plus simple de la diffusion d'une particule par un noyau pour lequel l e systeme total est compose d'une particule sim- . ple et d'un noyau. Une approche ?I la theorie microscopique pour la diffusion d'une particule simple par un noyau a ete d6veloppke par Feshbach [I] ,puis par differents auteurs [2], Nous supposons que nous connaissions les fonctions d'onde (K) ?J du noyau, solutions d'un hamiltonien modele noyau et l'extension de son premier travail h une thkorie tenant compte de 11antisym4trie entr e nucleon incident et nucleons-cibles devient t r e s complexe. Nous exposerons donc ici la theorie non antisymetrisee. Si $AT, K ) est la fonction d'onde du systeme total dans un &tatde moment angulair e I et parit6 n nous Ccrirons s i nous n'antisymktrisons pas : , c representant l'ensemble des nombres quantiques : 1 c = ( a & s jD et Cs "ant l a fonction spin-orbite du nucleon isolC. On peut alors dCriver un systeme d'equations couplCes pour les fonctions uC(r) du nucleon diffuse : E &ant l'Cnergie incident e HA : - v ~ ~ . ~ ~ = , ~ ~ ~ , ~ , ~ I v ~ (5) Nous Ccrirons l e hamiltonien total du systeme particule incidente-noyau cible : H 06 = - - H A + T + V ( r , A) -T (2) est l'energie cinetique de l a particule - V( r A) est l'int eraction du noyau avec cette particule additive. Cette separation particulier e du hamiltonien en trois termes distincts sera naturelle s i l a particule indtlente est discernable des nucleons du noyau mais ne l'est plus dans l e cas de la diffusion nucl&bn-noyau, La theorie de Feshbach dans sa forme primitive neglige donc l'indis cernabilit C entr e particule incident e et - , llintkgration porte ici sur les coordonnCes internes du noyau A et sur les coordonnkes polaires et de spin du nuclkon.Ce syst5me (4) est de dimension infinie de telle sorte que des approximations supplementaires sont nkcessaires pour rendre possible sa resolution et au mieux on ne gardera que les termes dont on sait qu'ils correspondent h de larges sections efficaces Toutefois l e systeme (4) devra & r e modifie de telle sorte h inclure implicitement les voies explicitement negligbes cornme nous l e verrons par la suite. Etudions l'approximation du premier ordr e et ecrivons 1' equation corr espondant Ir . c = (t s j a. Jo) oh Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1970206 Q, Jo caracterise ltCtat THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE initial fondamental du noyau, Les voies c' intervenant dans le second membre correspondent h une excitation intermediaire du noydu i cible (fig. 1) donc correspondent h des processus du 2kme ordre en V ° CP S i nous nCgligeons ces eff ets du fij.4 2kme ordre cette Cquation devient : de S calculCs dans ce sous-espace soient identiques h ceux obtenus en resolvant l e problkme exactement, JI (P) devra Stre solution de: =a Si maintenant nous considCrons ces Cquations (4) pour c' f c (a, JO) les voies c" , correspondent aux deux types de c" processus indiquCs sur la fig.2, cl Donc en ler ordre en V e(4.X) nous negligerons toutes les % voies c" # c(ao Jo) et obtenaws alors un systkme approchC dlCquations : E kq. (7.a), il est alors facile de montrer que les autres Cquations admettent une solution simple qui conduit h l'expression suivante de l a matrice S correspondant h la diffusion inClastique : oh uE,(r) et uE6-> sont solutions de l'dquation (7. a) correspondant aux potentiels I et vkC(r) respectivement Nous avons vC'C' ainsi obtenu la matrice S dans l'approximation de Born avec ondes distordues que . . nous avons obtenu cette expression, Vcc et Vccl sont les Clhents de matrice de l'interac. tion nucleon-nuclCon mais il est bien connu que pour reproduire la diffusion Clastique l'interaction nucleon-nucleon doit Stre remplacee par une interaction effective complexe ou pot entiel optique. Ceci peut fitre montre rigour eusement En effet, soit P l'operateur projection dCfini dans le sous espace des &tats c' retenus dans les Cquations (4) et Q l'opdrateur Q = 1 P. Soit JI (P) la fonction d'onde $ dCveloppCe sur ce sous-espace restreint on peut montrer que, s i on impose que les e l h e n t s de matrice . , $(P)=O Donc dks que l'on est oblige de rendre fini l e systeme initialement infini et de l e ramener B un systkme de dimension P , on devra dans (4)remplacer l'interaction nucleon-nucleon par une interaction effective qui peut stre calculee suivant (9) et sera une interaction complexe. Dans les Cquations (4) Vcct devra alors Stre rernplacC par : QaJlvl t ~ < t I I V I Q a l J l > (10) 'Kcc' = vcc*+ IeQ E El + i s , 2 donc un s y s t h e dlCquations dCcouplees decrivant la diffusion Glastique et inClastique, Connaissant la solution de la premikre equation - (E-HA-T-v) - 1) s i P contient tous les Qats correspondants h de larges sections dficaces, l e 2kme terme de qfccl sera faible devant VCCl et l a partie rCelle de sera dominde par l'interaction nuclbon-nucleon. Toutefois l'exclusion de certaines voies inelastiques fait Vcc, apparafir e une partie imaginaire et les Cquations (4) devront & r e rCsolues en rempla~ant Vccl par Vcc* + i WCC' 2) dans l'approximation du ler ordr e ou DWBA conduisant aux Cquations (7), l e 2&me terme de (10) pour les Clements diagonaux de est alors une s o m e de carrCs dont certains seront certainement trks importants. ou potentiel optique sera alors trks different de Vcc D'autre part, d'aprks (10) l e potentiel optique correspondant aux voies indlastiques c' pourra & r e different du potentie1 optique pour la voie Clastique s i l'Ctat excite corr espondant du noyau a une structure trks diffCrente de lr&tatfondamental (en particulier s i cet &tat est un Qat trks collectif). Enfin les elkments non diagonaux de seront certainement proches de ceux de l'interaction nucleon-nucleon, puisqu'alors l e 2 h e terme de (10) ayant un signe non dCfini pourra, en moyenne, & r e supposd nul, Dans les calculs de DWBA, on pourra donc utiliser (8) oh les seront solutions de (7.a), fonctions u: et ,u: VCtant r +place par des potentiels optiques complexes qui en principe dependent de la voie , vcc . , N . VINH MAU considCr Ce et peuvent Btr e calculCs [3], Toutefois dans les nombreux calculs de sections efficaces inClastiques au moyen de la DWBA, Cette relation est en fait intuitive puisque la fonction de Green GI traduit la rCponse d'un systeme lorsqu'on lui ajoutr ou retranche on utilise un potentiel optique ph4nomCnologicpe ajustC sur la diffusion Clastique pour calculer les fonctions uz et uz,, Ainsi ces calculs ne sont microscopiques qu'h travers l'emploi de fonctions d'onde nuclCaires microscopiques une particule et va r eproduir e l'eff et qu'auront les interactions de la particule ajou- pour l e calcul de Vccle Les rCsultats prCcCdents sont exacts s i l a particule incidente est discernable des nuclCons du noyau par exemple s i nous nous , intCressons B la diffusion dquneparticule a consid6ree comme une particule simple sur un noyau. 11s seront encore valables pour la diffusion d'un nucleon de haute Cnergie (supgrieure B 100 Mev environ) sur un noyau mais deviendront inexacts s i nous nous inthressons B la diffusion de nucleons de basse Cnergie, lrantisymCtrie jouant alors un r81e important, RCcemment Schaeffer [4]a repris les calculs en DWBA antisymhrisant directement la for mule (8) entre nucleon incident et nuclPon - cible et utilisant un potentiel optique ph6nom6nologique. Un probleme intCressant est alors de dCterminer dans une thCorie microscopique complet ement antisymhrisCe l'analogue de l'expr ession (10) pour l e pot entiel optique. Bell et Squires [5] ont montrC que s i est lropCrateur de masse d&ini par : G, (x, X ~ ) . G ~ ~ x*) )(~ (0) dxldx,G1 ~ x , x , ) ~ ~ x , x , ) ~ , ( x , x ' )(19 oh x=(r, a,t) x') = fonction de Green d'une G, particule (x, G: (x,x') = particule libre l e potentiel optique ( - fonction de Green d'une , ?J- est donnP par : z(&, El 1 =- - (13) , 2 ( r rq,E) Ctant la transform& de Fourier par rapport au temps de llopCrateur d6fini pr CcCdemment . exprimC sous cette forme est alors non local et dCpendant de llCnergie. L t6e avec l e noyau sur cette particule. Cette mCthode de calcul du potentiel optique prCsente l'avantage de t enir compte automatiquement de l'antisymktrisation et nous nous sommes alors L . attache au calcul de llopCrateur Nous avons pu montrer que moyennant l e s m h e s approximations que celles de la R P A pour un systeme trou-particule ou celles qui conduis ent au calcul de l a matrice G pour un systgme de deux particules, c'est B dire s i nous ne conservons que les diagrammes en Cchelles pour tout propagateur de deux particules et l e s diagrammes en bulles pour tout propagateur trou-particule, peut slCcrire comme la L somme des diagrammes reprCsentCs fig. 3, Sur c e dCveloppement nous pouvons faire un certain nombre de remarques immCdiates. 1) l e premier terme est l e potentiel de Hartree-Fockson local mais inddpendant de llCnergie 2) tous les termes d'ordre supCrieur sont purement non locaux et dCpendant de lVCnergie alors que les analyses phCnomCnologiques B partir d'un potentiel optique non local supposent toujours ce potentiel indCpendant de llCnergie. 3) les diagrammes 3a et 3c correspondent au potentiel optique d6rivC par Feshbach lorsque Iron choisit comme Ctats du noyau les , Ctats propres de la R P A 4) en particulier il serait intCressant de ealculer la contribution des diagrammes 3b qui nront jamais kt6 inclus dans un tel calcul 5) tel que l e d6veloppement de L est ~rCsentCsur la fig.3 il est Cvident que seuls les Ctats collectifs de la R P A vont contribuer 6 ) enfin s i nous introduisons dans notre formalisme l e spin isotopique nous aurons daas chacun des diagrammes 3b-3e contributions drCtats intermidiairesavec Cchange de charge soit s i nous nous int6ressons h l a diffusion de protons nous tiendrons compte THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE automatiquement des voies (P,P') et(~,n)-. C2-55 h a t s propres d'un systeme dlCquations anafogue au systeme dlCquations de la RPA [ 6 ] [73. Ceci connu, il suffira de calculer chacun des diagrammes de la fig.3. Mais ce programme est encore trop ambitieux et pour tester c e modele nous avons fait un certain nombre d'approximations supplhentaires et calculC l a partie imaginair e du potentiel optique pour la diffusion de nuclCons de 14-60 Mev sur l e Ca40 l) nous avons dCcrit les Ctats dlCnergie positive du nuclCon par des ondes planes 2) nous avons approchC l e diagramme 3b par son premier terme, terme du second ordrp. en V. On peut montrer que seuls les &tatsh deux particules dVCnergiesbasses contribueront h la partie imaginaire ce qui peut Stre une justification de cette approximation 3) nous avons inclus tous les Ctats de la RPA de parite calculCs par Gillet et Sanderson [8] et l e s etats de paritC + calcu16s par Cortes [g] avec la m&ne interaction - 4) dans l e calcul des Clhents de rnatrice nous avons utilisC une force h portde nulle dont les parametres d'kchange sont ceux dCterminCs par Gillet et Sander son , DCsirant compar er notr e potentiel optique aux potentiels phCnomCnolo i ues non locaux, potentiels s6parables en 1 RI=q,+~* I [ 2 - - et 17\=I?7 1nous avons CtudiC Im fonction de ces m h e s coordonnCes Notre potentiel s'dcrit : Fig 3 Ainsi nous avons obtenu une derivation microscopique exactement antisymCtris6e du potentiel optique qui implique que, connaissaa lrinteraction nucleon-nuclbon, nous calculions 1) les Ctats de Hartree-Fock 2) les Ctats de l a RPA 3) l e s Ctats h deux particules ou deux e o u s qui dans l'approximation Cchelle sont . en Nous avons calculC l e premier terme & = 0 mais il serait intkressant de calculer l e terme & = 1 n6gligC dans les analyses phCnomCnologiques Pour une energie incidente de 14 Mev, les fig, 4 et 5 montrent l e comportement de W, (R p ) I. On peut dCfinir un paramgtr e de non localit6 qui varie entr e 1.1 et 1.3 fermis (fig.4) donc est leg& ement supCrieur au paraml?tre de Perey et Buck D'autre part l a variation de W, en fonction de R . , . N. VINH MAU t Irn"u(~,~)en unit& arbitraires En. ~ n c i d e n k= 14 MeV Fig. 4 t IrnYf(f,R) en unites arbirraires ~n.incidente= 14 MeV semble t r s s diffCrente de celle imposCe par Per ey et Buck (fig.5) en particulier pour de ) petites valeurs de R. D'autre part, ce potentiel calcule n'est pas separable en R et p , Toutefois cette comparaison entr e potentiels non locaux Ctant difficile, nous avons calculC l e potentiel local Cquivalent Nous devons dgterminer un potentiel opti+ que local tel que la fonction d'onde cp ( r ) soit solution de : . oh VL(r) = UL(r) + i WL(z) (16) N'ayant calculC que la seule partie imaginaire W, (R, p ) nous supposerons UL@) determinke par les analyses phCnomCnologiques de la diffusion Clastique aux Cnergies considerCes [lo]. Suivant l a mCthode de Perey- Saxon [ill nous obtenons : w,(r) G( r - 3 ~ ( r , x ~uL(O ) (17) '3x2 , , - ,k2) THEORIE MICROSCOPIQUE DES REACTIONS NUCLEAIRES ET POTENTIEL OPTIQUE oh G(~,x')= -- J eix*P w , o , ~ ) d a Les resultats obtenus sont reprksentes fig. 6. En fait pour r & If nous avons donne une courbe "moyenne" les points calculCs s e rCpartissant en fait de part et d'autre de cette courbe. Ceci provient de ce que pour ces valeurs de R , les deux termes de ( 19 ) ont des signes opposCs ce qui rend l e rksultat trks sensible h toute variation de chacun. Bien que l e potentiel non local soit assez (18) x2 est un paramktre qui devrait & r e choisi de telle sorte qu'il rende minimum les termes negliges dans l'approximation de Perey-Saxon. 3G En fait nous avons vkrifiC que --a varie peu ax au voisinage de x2 = k2 et avons remplace x2 par k2. Nous ecrirons donc WL(r) = G(r, k2) ["?ZjX2 - .UL(r) (I9) different des potentiels phknomCnologiques , l e pot entiel local kquivalent r eproduit assez bien les caract kristiques des potentiels phenomenalogiques locaux, l'absorption de surface disparaissant toutefois moins rapidement avec 1'ener gie ,, - L'absorption de surface s i elle existe = s e r a dOe uniquement au ler terme G(r ,k2) L'absorption de volume est en fait domin4e par l e 26me terme donc plus imprecise B cause de notre approximation x2 k2 - . - . En,inc. 30 MeV -----.-.- 1 I I I I I I 2 1 En.;nc. 40 MeV. En.~nc.00 MeV. .- I I I 4 3 Fig.6 [1 r2] [3] [41 [5] Feshbach(H) Ann. of Phys. 1958,5,357 ; 1962, l9, 287 Shakin(C) Ann. of Phys 1963, 22, 54 ~emmer(R)et a1 Ann. of Phys .1%4,27,13 Slanina(D)et a1 Nucl Phys .1968, A 116,271 et r Cfkrences contenues dans cet article Schaeff er<R)Nucl Phys .1%9, A132,186 ~ e l l ( JS)et . a1 Phys .Rev. Letters 1959 . . . , 3, - 96 r6I Ripka(G)et a1 preprint Saclay 1969 . [7 1 Vinh Mau(N)Int Course on Nuclear Theory Trieste 1969 [8] Gillet(V)et a1 Nucl. Phys ,1967 ,A91, 292 [9] Cortks communication p r i d e 101 Engelbrecht(~.~ ) ea1 t Ann. of Phys .1967 r 42 , 262 - . . Van Oers(W. T HIPreprint Winnipeg 1969 [ll] Perey(F.G)et al. Phys. Lett. 1%4,lO, 107.