Calendrier de l’avent
orthophonique
2016 DÉC
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Fiche mémo :
Explications des phonèmes perturbateurs
- Un phonème perturbateur est « un phonème dont la présence dans un mot
est de nature à perturber l’articulation d’un autre phonème du même mot »
(Maurin Chérou, 1993, « Rééducation des troubles articulatoires isolés »,
Isbergues : L’orthoédition).
- Le phonème perturbateur peut comporter un mouvement articulatoire opposé
par rapport à celui du son atteint, ce qui risque de contrarier l’articulation de
ce dernier.
Par exemple, si le phonème [k] est travaillé : tant qu’il n’est pas acquis (dans
toutes les positions dans un mot), il vaut mieux éviter son phonème perturbateur
[t] qui a un point d’articulation opposé au son [k] (antérieur et non postérieur).
- Le phonème perturbateur est différent du son atteint, mais il contient aussi
fréquemment des caractéristiques articulatoires communes avec le son en
cours atteint (mode d’articulation, point d’articulation et/ou vibrations laryngées
ou non). La différence d’un seul (ou de peu de) trait(s) articulatoire(s) peut ainsi
rendre sa distinction avec le son atteint moins évidente qu’avec d’autres sons.
Les phonèmes perturbateurs nécessitent souvent un travail spécifique
(discrimination auditive, musculaire, …).
Par exemple, le phonème [n] a le même mode d’articulation (nasal) que le
phonème [m], avec vibrations laryngées, mais il a un point d’articulation
différent – et non opposé - (apico-dental et non labial). Ces caractéristiques
articulatoires communes et ce seul trait articulatoire les différenciant rendent
la distinction articulatoire entre [m/n] moins évidente que d’autres phonèmes
qui n’auraient aucune caractéristique articulatoire commune (comme par
exemple [f] et [n]).
- Le phonème perturbateur est également tout autre son atteint de trouble
d’articulation.
Par exemple, le son [f] n’est pas un phonème perturbateur du phonème [n]. Mais
si l’enfant a un trouble d’articulation portant sur ces deux phonèmes, [f] est
donc un phonème perturbateur du son [n] pour CET enfant. Ainsi, il conviendra
de présenter le son [f] qu’une fois le phonème [n] acquis (ou de ne présenter le
son [n] qu’une fois le son [f] acquis).
- En conclusion : le patient présentant un trouble d’articulation ne doit être
confronté qu’à une seule difficulté lorsqu’il acquiert un son : l’articulation
correcte du son atteint. Le phonème perturbateur (spécifique au son travaillé
ou un autre son non acquis, propre au patient) ne sera présenté qu’une fois le
son travaillé acquis.
Fiche inédite de : Pour en nir avec les troubles d’articulation
Auteur : Sophie Gonnot