À PROPOS DU METTEUR EN SCÈNE
Christian Lapointe est une tête chercheuse : à la fois auteur, acteur et metteur en scène, il
s’intéresse aussi à l’art de la vidéo, à la composition musicale et aux dispositifs interactifs. En
2000, il fonde le Théâtre Péril, avec lequel il développe en autodidacte sa pratique artistique
singulière pendant quatre ans, avant de compléter une formation de mise en scène à l’École
nationale de théâtre du Canada en 2005. Depuis, il partage son temps entre la création, l’écriture
et la pédagogie. Il est aussi co-directeur artistique du Théâtre Blanc, artiste associé à Recto-Verso
et cofondateur de CINAPS. Avec La Mouette, il monte sa première comédie.
PROPOS DU METTEUR EN SCÈNE
La pratique de Christian Lapointe s’oriente autour de deux courants distincts : le symbolisme et le
performatif. Au départ, il s’intéresse à la dramaturgie et à l’esthétique symboliste en s’attaquant à
des auteurs comme Yeats (Le chien de Culann) et Villiers de l’Isle-Adam (Axël). C’est à travers
ce répertoire qu’il élabore la notion de paraphrase, qui consiste à exacerber les rapports
d’immédiateté entre le réel et la fiction au moment de la représentation. Ces rapports
d’immédiateté se font jour lorsque, à partir du texte dramatique qu’il énonce, l’acteur invente en
son for intérieur un sur-texte qui traite de l’espace scénique et de ce temps, prégnant et présent, qui
l’englobe lui, le public et tout ce qui se passe en scène et en salle durant la représentation. Puis, en
empruntant aux codes de la performance et à l’esthétique dite in-yer-face, avec des spectacles
comme Shopping and F***ing et Vu d’ici, Christian Lapointe poursuit plus avant le
développement des rapports d’immédiateté, la performance étant un art de l’exacerbation du
présent. C’est avec Limbes, en 2009, qu’il opère un rapprochement des deux pans esthétiques liés à
sa pratique : le spectacle se déploie en trois fragments, 3 répétitions-variations du même texte, où
les deux styles, d’abord présentés de façon cloisonnée, se rencontrent et se superposent lors du 3e
fragment, non plus sous la forme de la confrontation, mais plutôt dans une dynamique de