Extrait d’article de la revue Mutuelle et Santé n° 34 ‐ 35 Nutrition UN ALIMENT INDISPENSABLE Le poisson : de la mer à l’assiette Malgré une consommation annuelle en hausse régulière, les Français ne sont pas aussi amateurs de poisson que certains de nos grands voisins européens. C’est pourtant un aliment d’une grande valeur nutritionnelle et que l’on peut accommoder de mille manières Avec une consommation moyenne annuelle de 9 à 11 kg – poissons plus crustacés et coquillages – par habitant, nous restons assez loin des recommandations des nutritionnistes qui préconisent de manger du poisson au moins deux fois par semaine. Un aliment santé Le poisson renferme des protéines d’excellentes qualités, ce qui lui permet d’être aussi nourrissant que la viande. Il apporte également des oligo-éléments (parmi lesquels l’iode, très utile pour la thyroïde) et des vitamines A (excellente pour la vision et l’immunité), D (bonne pour le capital osseux et absente dans la viande), E (lutte contre le vieillissement des cellules) ainsi que celles du groupe B (nécessaires pour le métabolisme et l’équilibre nerveux). Riche en eau, pauvre en glucides, il se digère facilement et peut être accompagné de riz, pommes de terre ou légumes afin de renforcer le sentiment de satiété. Bon pour le cœur La proportion de lipides varie sensiblement selon les poissons : elle est de 5 % pour les poissons maigres (cabillaud, lieu noir et jaune, églefin, lotte), de 5 à 10 % pour les poissons semi-gras (merlu, bar, rouget, dorade) et de 10 à 15 % pour les poissons dits gras (hareng, saumon, maquereau, thon, sardine). Le pouvoir calorique sera donc différent. Il est pourtant indispensable de consommer des poissons « gras ». D’abord car le plus gras des poissons est encore moins gras que la plus maigre des viandes et que les graisses des poissons sont excellentes pour l’organisme. Contrairement à celles des viandes ou des charcuteries, qui sont constituées Extrait d’article de la revue Mutuelle et Santé n° 34 ‐ 35 d’acides gras saturés, les graisses des poissons sont composées d’acides gras polyinsaturés (les oméga 3) qui augmentent la fluidité du sang et abaissent le taux de triglycérides. La consommation de poisson – notamment les poissons gras – est favorable à la prévention des maladies cardio-vasculaires. Pleine mer ou élevage Si la majorité des poissons frais que nous consommons sont sauvages et pêchés en pleine mer, certaines espèces proviennent de l’aquaculture : les truites (100 %), les saumons (95 %) la dorade, le bar… Moins chers à l’achat que les poissons sauvages, ces poissons sont généralement plus gras. Ajoutons que, depuis 1996, les pisciculteurs n’utilisent plus de farines animales. Un certain nombre d’élevages bénéficient du label rouge, signifiant que la qualité du poisson est proche de celle de la pleine mer et que les conditions d’élevage sont particulièrement soignées – concentration de poissons par mètre cube, exclusion d’additifs chimiques, nutrition. Le label AB (agriculture biologique) garantit une absence maximale de pollution. Les eaux d’élevage doivent être irréprochables, avec des courants forts, pas de cages fermées et une alimentation naturelle. Lisez bien l’étiquette Depuis le 1er janvier 2002, une nouvelle réglementation européenne est entrée en vigueur. Sur chaque étiquette doivent figurer la dénomination commerciale exacte du produit, le mode de production (pêche en mer, en eau douce, en élevage) ainsi que la provenance. Pour les produits pêchés en mer, la zone doit être indiquée (12 zones ont été définies par l’ONU). Pour l’élevage, le pays mentionné est celui où s’est déroulée l’ultime phase de développement. Cette disposition concerne tous les produits issus de la pêche ou de l’aquaculture : frais, surgelés, préemballés, entiers, découpés. Priorité à la fraîcheur Un poisson frais doit avoir l’œil brillant qui remplit bien son orbite, les ouïes rouges et la chair ferme. Achetez-le à la fin de vos courses pour ne pas l’exposer longtemps à la température ambiante, surtout en été. Transportez-le si possible dans un sac isotherme. Chez vous, veillez à l’envelopper dans un film alimentaire ou du papier aluminium après l’avoir lavé et séché. Déposezle ensuite dans la partie la plus froide du réfrigérateur et consommez-le dans les deux jours qui suivent.