TROISIÈME SUJET LE PROCÈS DE SOCRATE ET LES TRIBUNAUX ATHÉNIENS Tout homme est mortel Socrate est homme Socrate est mortel I LE CONTEXTE POLITIQUE : LA FIN DE LA GUERRE DU PÉLOPONNÈSE 1 - La guerre du Péloponnèse a dévasté l'Attique et déstabilisé Athènes 2 - En 411, l'épisode tyrannique des Quatre-Cents 3 - La défaite d'Athènes en 404 et l'installation du régime des Trente 4 - La chute du régime des Trente en janvier 403 5 - Le rétablissement du régime démocratique en 403 6 - Un régime tyrannique dans lequel participèrent des anciens disciples de Socrate 7 - Le cas d'Alcibiade 8 - Une cité en pleine crise, où Socrate paraissait aux yeux de certains un élément subversif 9 - La question de l'impiété de Socrate II LES INSTITUTIONS D'ATHÈNES, LE TRIBUNAL DE L'HÉLIÉE 1 - L'organisation du système judiciaire athénien : Héliée, Dèmes et Aréopage 2 - Le tribunal de l’Héliée, tribunal du peuple 3 - Le tribunal populaire est un contre-pouvoir de l’ecclesia et de la Boulê 4 - Les 6000 jurés, ou héliastes 5 - Fonctions : justice civile, criminelle et politique 6 - Les dix cours (ou dikasterion) à partir de 462 7 - Le fonctionnement du tribunal : engagement, procédure, déroulement du procès 8 - Les sentences 9 - Les peines III LE PROCÈS DE SOCRATE 1 - Une réaction démocratique contre lui 2 - L’accusation d’Anytos, une accusation d’impiété 3 - Le déroulement du procès au tribunal de l’Héliée 4 - La première partie du procès pour déterminer sa culpabilité ou son innocence 5 - Socrate refuse le discours de défense de Lysias et préfère raconter sa vie 6 - Sa première condamnation par les héliastes, par 281 voix contre lui et 220 pour 7 - La deuxième partie du procès : le choix de la peine 8 - Socrate se moque des jurés, il les provoque par la dérision et l’ironie 9 - Sa deuxième condamnation à mort par les jurés, par 361 voix contre lui et 140 pour 10 - Le délais entre sa condamnation et son exécution 11 - Socrate refuse de s’enfuir 12 - Les derniers jours de Socrate 13 - Socrate boit la ciguë le 7 mai 399, Platon est absent 14 - La cité se réveille trop tard, après la mort de Socrate IV L'ÉTONNANTE ATTITUDE DE SOCRATE 1 - L'attitude de Socrate, une attitude aussi étonnante que sa défense 2 - Des réponses peu pertinentes pour un maître de la parole (d'après Platon) 3 - Des réponses à coté des accusations portées contre lui 4 - Une justification de son mode d'existence plus qu'une réponse à ces accusations 5 - Une attitude hautaine, ironique et méprisante envers les jurés 6 - Surtout quand il propose de payer une petite amende d'une mine Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 45 V CONCLUSION 1 - Une mort finalement absurde 2 - Socrate a-t-il choisi de mourir ? 3 - En tout cas, une mort qui n'est ni pour ni à cause de la philosophie ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 46 Document 1 : Kleroterion, machine à tirer au sort les citoyens retenus pour participer aux jurys populaires à Athènes (Musée de l'Agora antique d'Athènes). Document 2 : Pinakias de bronze, plaquettes attribuées à chaque citoyen éligible pour servir dans un jury populaire, sur laquelle étaient gravés son nom, celui de son père et celui de son dème (Ve-IIe s. AJC. Musée de l'Agora antique d'Athènes). Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 47 Document 3 : Jetons de vote en bronze utilisés par les jurés, de l'Héliée notamment. Ils sont constitués d'un disque de bronze portant une marque ou une inscription d'identification et d'une tige axiale, pleine ou creuse, qui sert à déterminer le vote : le choix d'un jeton à tige pleine indiquait un vote pour l'acquittement, une tige creuse la condamnation. Ces jetons datent des environs de 300 AJC (Musée de l'Agora antique d'Athènes). Document 4 : La mort de Socrate. Je me suis souvent demandé par quels arguments les accusateurs de Socrate ont persuadé les Athéniens qu'il méritait la mort comme criminel d'État. L'accusation portée contre lui était à peu près ainsi conçue : “Socrate est coupable de ne pas reconnaître les dieux reconnus par l'État et d'introduire des divinités nouvelles ; il est coupable aussi de corrompre les jeunes gens.” Xénophon (426 ou 430-355 av. J.-C.) Mémorables Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 48 Document 5 : La théâtralisation de la mort de Socrate. Je ne crois pas que, depuis que le monde est monde, un seul homme soit mort conscient. Quand Socrate parmi ses disciples saisit la coupe de ciguë il devait être au moins à demi persuadé qu'il leur jouait la comédie. Il devait se trouver un peu théâtral et s'étonner au fond que les jeunes gens le prissent tellement au sérieux. Certes, il savait en théorie que le breuvage devait avoir un effet mortel ; mais il avait sûrement le sentiment que la chose était bien différente de ce qu'imaginaient les disciples affligés et sans humour, et qu'il devait y avoir au fond de tout cela une ruse que lui seul soupçonnait. Chacun évidemment sait qu'il doit mourir un jour. Mais le savoir est une chose et le croire en est une autre. Arthur Koestler (1905-1983) Un testament espagnol, 1937 Document 6 : L’attitude de Socrate durant son procès a souvent été sujette à discussion. Combien n’a-t-on pas vanté chez Socrate le scrupule de probité qui lui fit repousser le conseil de s’enfuir de son cachot ! Ce fut de sa part une pure folie de donner aux Athéniens le droit de le condamner... S’il fut faible, ce fut précisément en ne fuyant pas, en gardant cette illusion qu’il avait quelque chose de commun avec les Athéniens, et en s’imaginant n’être qu’un membre, un simple membre de ce peuple... Socrate aurait dû savoir que les Athéniens n’étaient que ses ennemis, et que lui seul était son juge. L’illusion d’une “justice”, d’une “légalité”, etc., devait se dissiper devant cette considération que toute relation est un rapport de force, une lutte de puissance à puissance. Max Stirner (1806-1856) L’Unique et sa Propriété, deuxième partie, II, 2 Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 49 POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS - Les cours et conférences sans nom d’auteurs sont d’Éric Lowen - Conférences sur l’antiquité par Eric Lowen - La révolution athénienne, l’invention de la démocratie à Athènes - Les institutions de la démocratie athénienne 1000-157 1000-182 Livres sur Socrate et son procès - La Cité divisée : L'oubli dans la mémoire d'Athènes, Nicole Loraux, Payot, 2005 - Le procès de Socrate, Claude Mossé, Éditions Complexe - Alcibiade ou les dangers de l'ambition, Jacqueline de Romilly, Livre de Poche, 1998 - Socrate et les athéniens, Denis Lindon, Flammarion, 1997 - Socrate. Ironie et philosophie morale, Georges Vlastos, Aubier, 1994 - Le Procès Socrate, Isidor F. Stone, Odile Jacob, 1990 - La vie quotidienne dans la Grèce antique au siècle de Périclès, Robert Flaceliere, Hachette, 1959 Association ALDÉRAN © - cycle de cours “Socrate, totem de la philosophie” - Code 440 302 - 29/03/2008 - page 50