2 - Texte - La philosophie médiévale

QUINZIÈME SUJET
GUILLAUME D’OCKHAM ET LE PRINCIPE DE PARCIMONIE
Il ne faut pas multiplier les êtres sans nécessité.
Entia non sunt multiplicanda prater necessitatem.
I PRÉSENTATION
1 - Guillaume d’Ockham ou le “venerabilis inceptor”
2 - Un théologien scolasticien franciscain nominaliste (ou “terministe”)
3 - Un auteur du 14ème siècle, où triomphe le thomisme
4 - Un des acteurs de la querelle des investitures et de la pauvreté de l’église
II ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES (1285-1347)
1 - Ses origines familiales à Ockham, petite ville au sud-ouest de Londres
2 - Ses études à Oxford et à Paris
3 - Il commence à enseigner à Oxford
4 - En 1324, il est accusé d’hérésie par le doyen thomiste de l’université et doit se rendre à Avignon
5 - Son entrée dans la querelle entre Michel de Césène et Jean XIXII à propos de la pauvreté
6 - Les années en semi-prison à Avignon : 1324 à 1327
7 - La fuite de Guillaume d’Ockham à Munich en 1327 auprès de Louis IV de Bavière
8 - L’excommunication de Guillaume d’Ockham en 1329, sa guerre contre Jean XXII
9 - À partir de 1339, la condamnation des thèses nominalistes de Guillaume d’Ockham
10 - La défaite de Louis IV de bavière en 1346, la victoire de Clément VI
11 - Sa mort en 1347
III SON ŒUVRE
1 - Une œuvre principalement de logicien et de science, ainsi que contre la papauté
2 - Ses principaux ouvrages
3 - Ses travaux de physique : le rejet des universaux, ses études sur le mouvement
IV PRINCIPALES THÈSES DE LA PENSÉE OCKHAMIENNE
1 - Un augustinien franciscain s’opposant au thomisme aristotélisant
2 - En théologie, la puissance absolue de Dieu, la potentia absolua
3 - L’épistémologie ockhamienne, celles de choses sensibles, singulières et simples
4 - Un représentant de la seconde querelle nominaliste, un défenseur du terminisme
5 - En philosophie du langage : le rôle du discours mental, le lingua mentalis
6 - Le principe de parcimonie, dit principe du rasoir d’Ockham
7 - En raison et foi, un augustinisme autonomisant : il n’y a ni hiérarchie ni complémentarité
8 - La philosophie et la théologie n’ont aucun rapport, la philosophie n’est pas servante
et la théologie n’est pas une science
9 - En politique, la dissociation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel
V CONCLUSION
1 - Un auteur passé à la postérité, mais réduit à son rasoir
2 - Mais une erreur d’interprétation sur la validité du rasoir d’Ockham
3 - Son influence dans l’église et sur Luther
4 - Ses apports philosophiques, sa “descendance” scientifique
ORA ET LABORA
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Document 1 : Guillaume d’Ockham sur l’échelle chronologique du moyen-âge.
1285-1347
!6
ème 7ème!8ème!9ème!10ème!11 ème!12ème!13ème!14ème!15ème!16ème
Document 2 : Illustration de la querelle des investitures et de celle avec les franciscains.
Fresque de la chapelle des Espagnols du couvent dominicain de Santa-Maria Novella à Florence (XV°).
L'archevêque Simone Saltarelli, sur la fresque de la Chapelle des Espagnols, est
représentée aux pieds d'Innocent VI, en train d'admonester Guillaume d'Ockham et
Michel de Césène, général des franciscains. À gauche et à droite du pape se trouvent le
cardinal Albornoz et Charles IV de Luxembourg
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Document 3 : Oeuvres principales oeuvres de Guillaume d’Ockham (avec leur titre en latin, leur titre
français usuel et la date approximative d’écriture si elle est connue).
-Quaestiones et decisiones in quatuor libros Sententiarum cum centilogio theologico -
Commentaire des Sentences de Pierre Lombard (1317-1319)
- Petite somme de philosophie naturelle (1319-1321)
-Expositio aurea : commentaires de l’Isagogè de Porphyre, des Catégories et du De
l’interprétation d’Aristote (1321-1323)
- Le Centiloquium theologicum (1321-1322 )
-Traité sur la prédestination et la prescience divine concernant les futurs contingents
(1321-1323)
- Exposition sur les réfutations sophistiques (1321-1323)
- Courte somme des livres de physique (1322-1323)
- Summa totius logicae - Somme de logique (1323)
- Summulae in libros Physicorum - Exposition sur les livres de la physique d’Aristote
(1322-1324)
- Questions sur la physique (1323-1324)
- Quodlibetales - Quodlibets (1324-1325)
- Opus nonaginta dierum et dialogi - théorie droit subjectif (1332-1333)
- Tractatus de dogmatibus papae Johannis XXII (1333-1334)
- Breviloquium de potestate papae - Brévilogue sur la puissance du pape (1334-1343)
- Epistola ad fratres minores apud Assisium congregatos (1334)
- Contra Johannem XXII (1334-1335)
-Breviloquium de principatu tyrannico - Bréviloque sur la puissance du pape, également
connu sous le nom de “Court traité du pouvoir tyrannique” (1334-1343)
- Compendium errorum Johannis XXII (1335-1337 ou 1334-38)
- Defensorium contra errores Johannis XXII, papae (1335-39)
-Tractatus ostendens quod Benedictus XII nonnullas Johannis XXII hereses amplexus
est (1337)
- Allegationes de potestate imperiali (1338)
- An rex Angliae pro succursu guerrae possit recipere bona Ecclesiarum (1338-1340)
-Dialogus inter magistrum et discipulum de imperatorum et pontificum potestate
(1338-1343 au plus tard)
- Octo quaestiones super potestate ac dignitate papali (1339-1342)
- Tractatus de jurisdictione imperatoris in causis matrimonialibus (1342)
- Tractatus de electione Caroli IV (1348)
- Tractatus de imperatorum et pontificum potestate (1348/1349)
Document 4 : À propos de son nominalisme.
Je prends cette proposition : "Toute substance sensible est composée de matière et de
forme". Ou bien dans ce cas le sujet est une chose en dehors de l'âme, ou bien il est
seulement une intention dans l'âme ou bien il est un mot. S'il est une chose extérieure il
n'est pas une chose commune, car une telle chose n'existe pas. Par conséquent, le sujet
est une chose singulière, et pas plus une chose qu'une autre. Comme une chose
singulière ne peut pas être sujet, parce qu'il existe quantité de choses auxquelles on n'a
jamais pensé, seuls l'intention et le mot peuvent être sujets. Guillaume d'Ockham
Commentaire sur la physique d'Aristote
Document 5 : À propos du rasoir d’Ockham.
[...] Voilà qui permet de comprendre ce fameux principe d'économie, passé à la postérité
sous le nom de «rasoir d'Ockham». «Il ne faut jamais poser une pluralité sans y être
contraint par la nécessité» ou comme on l'énonce souvent : «il ne faut pas multiplier les
êtres sans nécessité». C'est en vertu de ce principe qu'Ockham pourchasse dans les
moindres recoins de la philosophie et de la théologie les pseudo-essences et pseudo-
causes que ses prédécesseurs avaient inutilement multipliées. Lucien Jerphagnon
Histoire des grandes philosophies, 1980
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POUR APPROFONDIR CE SUJET, NOUS VOUS CONSEILLONS
Livres sur la période historique de Guillaume d’Ockham
- Les papes d'Avignon, Jean Favier, Fayard 2008,
- La guerre de Cent Ans, Georges Minois, Perrin 2008
- Le Saint-Empire romain germanique. D'Otton le Grand à Charles Quint, Francis Rapp, Taillandier 2000
- Philosophes médiévaux des XIIIe et XIVe s. Anthologie de textes philosophiques, 10/18, 1986
Livres de Guillaume d’Ockham
-Somme de logique (traduction Joël Biard: Tome I, 1993, Tome II 2000, Tome III, Première partie, 2003,
Tome III, Deuxième partie, 2008), Éditions T.E.R
- Court traité du pouvoir tyrannique (Breviloquium de potestate papae), Jean-Fabien Spitz, PUF, 1999
Livres sur Guillaume d’Ockham
- Le vocabulaire de Guillaume d'Ockham, Grellard Christophe et Ong-Van-Cung Kim Sang, Éllipses, 2005
- La formation de la pensée juridique moderne, Michel Villey, PUF, 2003
- Guillaume d'Ockham et la théologie, Joël Biard, Cerf, 1999
- Le discours intérieur. De Platon à Guillaume d'Ockham, ClaudePanaccio, Seuil, 1999
-Les mots, les concepts et les choses. La sémantique de Guillaume d'Occam et le nominalisme
d'aujourd'hui, ClaudePanaccio, Vrin, 1992
- Nominalisme : la théorie de la signification d'Occam, Cyrille Michon, Vrin, 1992
- Guillaume d'Ockham, le singulier, Pierre Alféri, Minuit, 1989
- Origines théologiques du concept moderne de propriété, Renoux-Zagamé Marie-France, Droz, 1987
- Guillaume d'Occam : sa vie, ses œuvres, ses idées sociales et politiques, Baudry Léon, Vrin, 1949
-La doctrine de l'Église et de l'État chez Occam : étude sur le “Breviloquium”, Hamman Adalbert, Éditions
franciscaines, 1942
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