Texte de Michael Frayn
Traduction et adaptation de Josée La Bossière
Photo de Mathieu Girard
PRÉSENTÉ À LA NOUVELLE SCÈNE
DU 7 AU 18 NOVEMBRE 2006
À 20h00
Un décor "recto-verso".
Quelques comédiens répètent un vaudeville imbuvable sous les yeux anxieux du metteur en scène :
on est la veille de la première et rien ne marche comme prévu !
D'acte en acte, de veille de première en tournée, tout se déglingue.
Entre les coulisses et la scène c'est la confusion totale et dans la salle, la vraie, celle des spectateurs,
c'est le fou rire devant cette farce au second degré.
Cocasse, désopilant, Silence en coulisses ! a su divertir le public dès sa création en 1982, sous le titre original de « Noises
Off » : les spectateurs se sont esclaffés, ont ri aux éclats ou aux larmes…
Cette saison, Le Théâtre du Trillium se fait un plaisir de monter cette remarquable comédie anglaise.
« Si la vie pouvait être décrite comme une farce désespérée, Michael Frayn en serait le chroniqueur idéal. » C'est du moins
ce qu'écrivait un journaliste anglais dans Plays and Players en 1984.
SYNOPSIS DE LA PIÈCE
Mise en scène Sylvie Dufour Distribution Richard Bénard
Magali Lemèle Nathaly Charrette
Benjamin Gaillard
Directrice de production Élise Lefebvre Stéphane Guertin
Régie Josiane Emond Geneviève Lefebvre
Assistante à la régie Rachel Perrier Chanda Legroulx
Directeur technique Jahn Fawcett Marc Marans
Scénographie et costumes Jean Bard Gilles Provost
Assistant au scénographe Ghislain Gagnon Stéphanie Kym Tougas
Assistant aux costumes Normand Thériault
Éclairages Guillaume Houët
Musique Mathieu Charette
Construction du décor Pierre Provençal
Assistante à la mise en scène et
Animatrice pédagogique
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Nathaly : Pis j'prends les sardines. Non j'laisse les sardines. Non, j'prends les sardines. Mautadit, chus toute mêlée.
(la voix de Marc, le metteur en scène de Fais gaffe à l'embrouille! lui répond des profondeurs de la salle obscure)
Marc : Tu laisses les sardines pis tu raccroches.
Nathaly : Ah oui, c'est ça, j'raccroche.
(elle raccroche et s'en va encore une fois avec les sardines)
Marc : Pis tu laisses les sardines.
Nathaly : J'laisse les sardines?
Marc : Tu laisses les sardines.
Nathaly : J'raccroche pis j'laisse les sardines.
Marc : C't'en plein ça, ma chérie.
Nathaly : T'es sûr qu'on avait pas changé ça?
Marc : Oui Nathaly, j'en suis sûr.
Nathaly : J'ai toujours fait ça?
Marc : Toujours est un bien grand mot, ma chère Nathaly.
Nathaly : Pis mon accent parigot? Je l'ai-tu pas pire?
Marc : Excellent. Une vraie parisienne.
Nathaly : Pis le texte, lui? J'me suis pas trompée?
Marc : T'as dit à peu près tout ce que t'avais à dire.
Nathaly : C'parce que j'ai tellement d'accessoires. Ça fait jusse deux jours qu'on les a, j'suis pas habituée, j'viens toute mêlée, j'sais pus
c'que j'dis...
Marc : Tu t'inquiètes pour rien, ça va très bien, ma chérie.
Nathaly : Mais j'ai tellement d'accessoires...
Marc : De toutes façons, y est pas encore minuit. La première est seulement demain soir. Alors, t'as le téléphone dans la main...
Nathaly : J'ai l'téléphone dans main...
Marc : O.K., on reprend à partir de « Dupont, Dupond, Durand et ne quittez pas... » Silence en coulisses !
(Nathaly reprend son rôle de Mme Claquette)
Mme Claquette : Dupont, Dupond, Durand et ne quittez pas, ne partez pas, j'vous dépose... (elle raccroche) C'est toujours la même histoire. Tu
t'poses les pieds, et tout le monde te colle au cul. (Mme Claquette sort par le bureau avec le journal)
EXTRAIT DE
SILENCE EN COULISSES !
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MICHAEL FRAYN
Auteur
Michael Frayn est né en 1933 dans la
banlieue de Londres. Il a débuté sa
carrière en tant que journaliste pour
le journal The Guardian. Par la suite, il
a agit à titre de chroniqueur pour ce
même journal de 1959 à 1962 et
pour le journal The Observer de 1962
à 1968.
Michael a écrit un grand nombre de
pièce pour la télévision et pour le
théâtre. Ses œuvres comprennent The Two of Us, Alphabetical Or-
der, Benefactors, Donkeys’ Years, Clouds, Balmoral (Liberty Hall),
Make and Break, Noises Off, Look Look and Here. Alphabetical Or-
ders, Make and Break et Noises Off ont tous reçu le prix de la
meilleure comédie de l’année, tandis que Benefactors a été nommé
la meilleure pièce de théâtre de l’année.
Clockwise, son premier film, est sorti en 1986 et mettait en vedette
John Cleese. Son second film, First and Last, lui a valu un Prix Em-
my International en 1990. Le film tiré de l’une de ces pièces, Noi-
ses Off, a été produit par la Maison Disney. Alphabetical Order,
Donkeys’s Years, Make and Break et Benefactors ont fait l’objet de
films pour la télé anglaise et A Landing on the Sun a fait l’objet
d’un film de BBC et produit en 1994.
La dernière pièce de Michael, Democracy, a pris l’affiche au Na-
tional Theatre sous une pluie d’acclamations de la part de la criti-
que avant de poursuive ses représentations au Lyttelton Theatre et
JOSÉE LA BOSSIÈRE
Traduction et adaptation
Josée La Bossière a traduit plus de qua-
rante pièces, dont plusieurs comédies d’au-
teurs américains, britanniques et canadiens.
Mentionnons : Les pieds dans les plats, Wal-
ly’s cafe, La chatte et le hibou, Pieds nus dans
le parc, La grande nébuleuse d’Orion. Créée
à l’été 1999 au Théâtre de Rougemont, Les
belles ratoureuses lui a valu une nomination
pour le Masque de la meilleure traduction à
la Soirée des Masques. Mentionnons aussi
que le Théâtre de l’Île, à Gatineau, a pré-
senté plusieurs de ses traductions, notam-
ment : Les larrons font l’occasion, L’homme
accessoire, Une chance sur un million, L’amour à la carte et L’amour
compte double. Elle traduit présentement une autre comédie qui
sera présentée au Théâtre de l’Île à l’été 2007.
Également comédienne, après des études au Conservatoire d’art
dramatique de Montréal, Josée a joué dans plus de cinquante
productions théâtrales, dont Arlequin, valet de deux maîtres, Bon-
jour là, bonjour!, Citrouille, Le dernier des don Juan, Victor ou les
enfants du pouvoir, La ruée vers Laure, Une amie d’enfance, Tu fai-
sais comme un appel, Deux pères aux as, Les gars d’à côté, Pyjama
pour six et Brontosaurus. On pourra la voir à l’été 2007 dans une
reprise de Pyjama pour six, au Centre culturel de Drummondville.
LES AUTEURS
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MOT DE LA METTEURE EN SCÈNE
Il y a longtemps que je souhaite m’attaquer à un exercice de style de ce genre. Dans le cas qui nous occupe, ce n’est
pas tant le texte qui éveille mon intérêt artistique que la proposition de structure et de forme que nous fait l’auteur.
Relevant du vaudeville, j’y vois l’occasion de poursuivre le travail que j’ai entamé la saison dernière avec le Grand
Guignol, mais aussi le travail sur la forme que nous mettons à l’épreuve depuis la mise sur pied de notre Laboratoire
de mise en scène. Je fais référence ici, notamment, à la présentation de la même scène dirigée et interprétée par trois
équipes distinctes.
Trois actes, donc, trois visions, trois points de vue qui procureront aux spectateurs le bonheur d’avoir enfin accès aux
coulisses, à l’envers du cor, et de découvrir la mécanique et la dynamique des entrées et des sorties de scène. Il
m’arrive souvent, lors de nos rencontres avec les spectateurs (plus particulièrement après les présentations de 15 se-
condes, qui s’y prête tout à fait) de leur dire qu’il y a une autre pièce qui se joue derrière. Et que cette chorégraphie
qui se fait en silence, dans le noir, et qui est constituée de mouvements et de changements de costumes nombreux, est digne d’un numéro de cirque.
Pour m’accompagner dans ce vaudeville moderne, j’ai fait appel au scénographe Jean Bard, mon complice depuis une quinzaine d’années. J’aime
chez lui son approche épurée, minimaliste, son audace, sa lecture toujours juste et éclairante du texte et du sous-texte. Et cette façon que nous avons
de nous comprendre à demi-mot, afin de trouver un langage scénique novateur et rafraîchissant, en fait un compagnon de route incomparable.
Ce qui m’intéresse ici au premier plan, c’est toute la mécanique et la logistique qu’impose ce type de spectacle : les entrées et les sorties, la manipu-
lation technique, la multitude d’accessoires, le rythme, le souffle, le synchronisme. À la fois spectacle et démonstration des mécanismes qui sous-
tendent un tel genre, Silence en coulisses! est une sorte de fil de fer que nous nous proposons d’emprunter pour traverser la salle et la scène.
La traduction de Josée La Bossière propose deux niveaux de langage : au cours de la pièce dans la pièce (Fais gaffe à l’embrouille), les acteurs
adoptent la façon de parler et l’accent français. Mais dès qu’ils se retrouvent en coulisse, ils reprennent leur parler bien d’ici. Ce procédé facilite la
compréhension du spectateur tout en nourrissant par le fait même le jeu de l’acteur.
Dans notre milieu, les pièces de théâtre contemporaines à plus de cinq comé-
diens sont, la plupart du temps, vouées à être lues plutôt que jouées. Au Théâ-
tre du Trillium, nous tentons continuellement de nous surpasser, de stimuler notre
milieu artistique et d’intéresser de nouveaux publics. C’est pourquoi nous avons
décidé de mettre à l’affiche Silence en coulisses ! Ce spectacle à grand dé-
ploiement permettra à 9 comédiens de la région d’Ottawa d’évoluer simulta-
nément sur les planches dans un décor spectaculaire.
Sylvie Dufour
Depuis 1998, Sylvie Dufour est la directrice artistique du Théâtre
du Trillium. Elle a signé la mise en scène de plusieurs productions de
cette compagnie dont À la recherche de signes d’intelligence dans
l’univers (1998), Les Champs de boue (1999), Traces d’étoiles
(1999), Poe (2000), La fuite comme un voyage (2001), Le Chemin
des passes-dangereuses, 15 secondes (2002), Motel Hélène (2003),
Jean et Béatrice (Masque de la meilleure production franco-
canadienne 2003), Des fraises en janvier (2004), et La Baronne et la
Truie (2006).
Avant son arrivée au Théâtre du Trillium, Sylvie était directrice ar-
tistique du Théâtre du Nouvel Ontario, soit de 1990 à 1997.
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