tres avoisinants le mètre. Pour
pro ter au maximum de leur
capacité, ils ont été placés en al-
titude parfois malgré les dif cul-
tés techniques de l’époque pour
déplacer et transporter sur le site
de tels instruments et leur infras-
tructure. L’observatoire du Pic du
Midi (à 2876 m d’altitude) est un
dé à la volonté humaine.
Au cours du siècle, les techniques
d’optique s’améliorent, et les té-
lescopes s’agrandissent jusqu’à
atteindre des diamètres remar-
quables de 10 m dans les années
90 (Keck, Gemini, Subaru...)
Mais, outre les problèmes liés à
la turbulence, apparaissent les li-
mites techniques à la capacité de
réaliser de si gros miroirs.
Comme nous venons de le voir,
l’atmosphère est une barrière op-
tique très restrictive. Le meilleur
moyen pour obtenir une qualité
d’image optimale est donc d’ob-
server hors de celle-ci. C’est ce
qui a été fait avec le célèbre té-
d’une qualité et d’une nesse
jusque-là inégalées sans optique
Mais là encore, la technologie
a ses limites, car au-delà d’un
certain diamètre, les contrain-
tes techniques, de maintenance
et nancières ne permettent
pas de réaliser (actuellement)
des télescopes spatiaux aussi
grands que leurs homologues
terrestres (toutefois, vers 2008,
le télescope spatial NGST avec
6,5 m de diamètre devrait être
opérationel). Or, plus le diamètre
du télescope est grand, plus des
détails ns (piqués) peuvent être
Loin de se plier à cet état de
faits, les chercheurs ont mis au
point de nouvelles techniques
d’optique qui permettent de
repousser encore plus loin les
limites du perceptible. En effet,
le Very Large Telescope (VLT)
du mont Paranal au Chili est un
ensemble de quatre télescopes
de 8,20 m de diamètre chacun,
qui seront associés entre eux en
mode interférométrique ce qui
équivaudra à observer dans un
télescope de 200 m de diamètre.
De plus, ces instruments seront
assistés par la technique de l’op-
tique adaptative qui décuplera
leur pouvoir de résolution (c’est
la taille du plus petit détail que
l’on peut observer sur l’image).
En bref, on peut dès à présent
repousser des limites qui jusqu’à
maintenant nous semblaient in-
franchissables en attendant d’al-
ler peut-être encore plus loin.
«L’optique adaptative est une
technique dont le but consiste à
restaurer en temps réel la qualité
des images déteriorée par la tur-
Horace W. Babcock publie en
sition d’images. Il faut attendre
1977 et certains progrès tech-
niques pour que l’idée prenne
forme dans le domaine militaire
avec le projet de la «guerre des
étoiles» (SDI = Strategic Defen-
En astronomie, les français sont
les pionniers dans cette techni-
que avec en1989 la réalisation
du système Come-on, prototype
d’optique adaptative qui après
une série d’améliorations pren-
dra le nom d’Adonis (Adaptative
Optics Near Infrared System)
en 1993. Il est installé sur le té-
lescope de 3,60 m de la Silla au
Quelques éléments techniques...
Comme nous l’avons vu précé-
demment, la turbulence brouille
l’image reçue de l’étoile. L’opti-
que adaptative a donc pour but
de restituer l’image de la source
lumineuse dans son intégrité
(telle qu’elle aurait pu être faite
avant de pénétrer dans l’atmos-
phère), en «élimant» les effets
de déformation créés par l’at-
Pour parvenir à un tel résultat,
les trésors de la technologie de
Les perturbations dues à la turbu-
lence sont de deux ordres. D’une
part, l’image reçue est décalée
(translatée, l’étoile semble pro-
venir d’ailleurs) mais également
oue à cause du signal lumineux
de la source (front d’onde) qui
est déformé par l’atmosphère.
de l’image. C’est un miroir de
stabilisation qui permet de faire
de la «poursuite» de l’étoile.
Quant à la déformation du front
d’onde, elle est mesurée par un
analyseur de front d’onde puis
analysée (en temps réel) par des
calculateurs qui envoient des or-
dres à des actuateurs piezo-élec-
triques (pistons) qui déforment
la surface du miroir (plus de 500
fois par seconde) a n d’annuler
la perturbation engendrée par la
turbulence atmosphérique.
Fort de ces succès, l’ESO (Eu-
ropean Southern Observatory)
lance un appel d’offre européen
en 1996 pour la réalisation d’un
système d’optique adaptative qui
doit équiper un des télescopes de
L’ONERA (Of ce National d’Etu-
des et de Recherches Aérospatia-
les) devient le maître d’œuvre de
ce chantier de haute technologie
et s’associe avec le département
de recherche spatiale de l’Obser-
vatoire de Paris et le Laboratoire
d’Astrophysique de Grenoble,
tous deux rattachés au Centre
national de la recherche scienti-