85 Le conflit fémoroacétabulaire Femoroacetabular impingement H. SADRI H. Sadri RÉSUMÉ SUMMARY La physiopathologie exacte responsable de la coxarthrose de la hanche non dysplasique est restée inconnue durant de nombreuses années. Il y a par contre de plus en plus d’évidence clinique impliquant le conflit fémoro-acétabulaire en tant que facteur étiologique responsable d’une coxarthrose précoce. Le conflit fémoro-acétabulaire est dû à la collision entre le fémur proximal et le rebord acétabulaire. Ce conflit provient d’anomalies morphologiques touchant l’acétabulum ou le fémur proximal, mais le plus souvent les deux. Ce conflit mécanique répétitif survenant durant les mouvements, principalement en flexion et rotation interne, peut provoquer des lésions du labrum acétabulaire et malheureusement aussi du cartilage articulaire acétabulaire juxta-labral. Le traitement chirurgical du conflit fémoro-acétabulaire vise à améliorer le débattement articulaire de la hanche en éliminant la collision du fémur proximal contre le rebord acétabulaire. The exact pathogenic macanism responsible for osteoarthritis (OA) of the non-dysplastic hip has remained unknown for many years. There is, however, emerging clinical evidence implicating femoroacetabular impingement as an aetiological factor for early development of OA. Femoroacetabular impingement is due to the collision occurring between the proximal femur and the acetabular rim, arising from morphologic abnormalities affecting the acetabulum or the proximal femur, or both. The repetitive mechanical collision occurring during motion, particularly in flexion and internal rotation, may lead to serious lesions of the acetabular labrum as well as the adjacent acetabular cartilage. Surgical treatment of femoroacetabular impingement focuses on improving the clearance for hip motion and preventing the femoral abutment against the acetabular rim. Mots clés : Conflit fémoro-acétabulaire. – Lésions dégénératives de la hanche. – Acétabuloplastie. – Ostéoplastie du col fémoral. – Arthroscopie de la hanche. – Réparation labrale. – Distraction de la hanche. Introduction Il existe une multitude de facteurs étiologiques menant à la coxarthrose. Une expérience clinique de plus d’une décennie avec l’inspection directe peropératoire de l’articulation de la hanche douloureuse résistante au traitement conservateur a permis de définir le conflit fémoro-acétabulaire (CFA). L’inspection de ces hanches a en effet permis d’observer directement et dynamiquement le conflit [1,12,17,20,21] ainsi que de vérifier son absence après les corrections. La compréhension des effets délétères des CFA nous a encouragée à développer des techniques chirurgi- Key words: Femoroacetabular impingement. – Degenerative hip disease. – Acetabuloplasty. – Osteoplasty of the head and neck junction. – Hip arthroscopy. – Labral repair. – Hip distraction. cales [11,12,18,19,29] qui ont pour but de tenter de ralentir les processus dégénératifs favorisés par le CFA. Les nouvelles techniques mini-invasives telles que la levée du CFA par voie arthroscopique [18] se comparent favorablement à la chirurgie ouverte et seront certainement les techniques de choix du futur. En effet, à résultat égal, la récupération postopératoire est plus précoce et les douleurs moindres après une intervention arthroscopiques. Nous devons par contre recourir à des artifices techniques tels que l’utilisation d’un distracteur invasif de la hanche, afin d’éviter les complications connues liées à l’arthroscopie de hanche [29,10]. Unité d’orthopédie et de traumatologie du sport, clinique d’orthopédie, Hôpitaux Universitaires de Genève, 24, rue Micheli-du-Crest, 1211 Genève 14, Suisse Conférences d’enseignement 2007 © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Ch06.indd 85 9/3/2007 6:23:06 PM H. SADRI Physiopathologie La collision répétitive entre la jonction tête-col et le rebord acétabulaire résulte de la diminution de l’excursion ou débattement de la hanche. Cette mobilité de l’articulation est influencée par le rapport tête-col [27,37]. Ceci est tout à fait comparable à ce qui est décrit dans la mécanique de l’arthroplastie de la hanche. L’élargissement du col fémoral, ou la réduction de l’offset à la jonction tête-col (figures 1 et 2) et la surcouverture localisée ou généralisée de la tête fémorale par l’acétabulum (figure 3) peuvent donc tous diminuer la mobilité coxo-fémorale et provoquer un CFA [1,2,5,18,20,24]. La diminution du débattement de l’articulation est un facteur bien connu dans l’arthroplastie totale de hanche. Elle résulte du contact répétitif entre le col fémoral prothétique et le bord de la composante acétabulaire de la prothèse totale de hanche. Contrairement à une prothèse, l’articulation native est mécaniquement plus contrainte. Tout contact ou force de cisaillement provoqué par le conflit a donc des effets néfastes entraî- Figure 1. Conflit de type came. Hanche gauche de face. A. Tête dite « phallique » image préopératoire. B. Image postopératoire après correction par voie arthroscopique. Ch06.indd 86 nant des lésions labrales et/ou chondrales car la hanche n’a pas la capacité d’échapper ou de dévier ces forces. Clinique Présentation clinique des CFA La très grande majorité des conflits fémoro-acétabulaires sont des conflits antérieurs. Dans l’expérience de Ganz et de la nôtre, le conflit postérieur est rare et surtout présent lors d’un conflit de type tenaille-pince. Parfois on peut le voir dans le cadre de séquelles de traumatisme [5], par exemple après des fractures du col du fémur. Formes cliniques de CFA Globalement, deux types principaux de CFA ont été caractérisés par Ganz [12]. Ces types sont basés sur les différentes lésions chondrales et labrales observées durant l’exploration chirurgicale. Figure 2. Conflit de type came. Hanche droite vue axiale. A. Diminution de l’offset à la jonction tête-col avec voussure antérosupérieure (flèches) diminuant ainsi la concavité de la jonction tête-col antérieure par rapport à la concavité postérieure. B. Diminution de l’offset de la jonction tête-col à 3 mm. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 86 9/3/2007 6:23:06 PM Le conflit fémoroacétabulaire 87 Figure 4. Conflit de type came. Forces obliques se traduisant par des forces de cisaillement provoquant un décollement de cartilage de l’os sous-chondral et forces de compression provoquant une lésion longitudinale de la face profonde du labrum. Figure 3. Conflit de type tenaille ou pince. A. Hanche gauche de face. Coxaprofunda avec sur-couverture globale de la hanche. B. Arthro-IRM même patient (A). Couche cartilagineuse encore préservée. traumatiques tel que le cal vicieux suite à une ostéosynthèse non optimale d’une fracture sous capitale du fémur proximal [5]. Dans ce cas précis, ce conflit d’origine cervico-céphalique peut être soit antérieur soit postérieur. Mécaniquement ce type de CFA est provoqué par l’enclavement avec force d’une tête fémorale asphérique dans un acétabulum sphérique, surtout en flexion [5,17,25]. Les forces de cisaillement provoquent une abrasion cartilagineuse et/ou l’avulsion du labrum (figure 4) et de l’os sous-chondral. Cette lésion se situe le plus souvent sur le rebord antéro-supérieur de l’acétabulum. Les avulsions chondrales mènent ensuite à la déchirure voire au détachement du cartilage initialement non impliqué. CFA de type tenaille ou pince © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés CFA de type Came Ch06.indd 87 Le premier est le CFA de type came. Ce type de conflit est provoqué par une anomalie à la jonction entre la tête et le col du fémur. Normalement, on note un offset de 10 mm (voir figure 2B) entre la jonction tête-col fémoral pour avoir un débattement sans conflit. Il ne s’agit pas là de l’offset dit classique, prothétique, qui est la distance horizontale entre le centre de rotation de la tête prothétique et l’axe permanent de la tige. Dans le CFA, l’offset représente une évaluation de la concavité de la jonction entre la tête et le col fémoral. Si cet offset est diminué, impliquant que la tête et le col sont sur la même ligne, le col du fémur entrera en conflit avec le labrum et le rebord de l’acétabulum. Ce conflit se produit typiquement en flexion-adduction-rotation interne. Certains sports tels que le karaté et ses coups de pieds ou le football et le shoot du ballon sont à risque pour ce type de CFA. Le défaut de concavité à la jonction tête-col peut être mineur comme dans l’épiphysiolyse frustre ou majeur comme dans l’épiphysiolyse franche. Ce conflit peut parfois s’observer dans des séquelles post- Le second type de CFA est dit de type tenaille ou pince (pincer en anglais). Dans sa forme pure, ce type de conflit implique une tête fémorale morphologiquement normale ou proche de l’optimal et la collision fémoro-acétabulaire se produit en raison d’une anomalie acétabulaire. Il s’agit le plus souvent d’une sur-couverture générale (voir figure 3), par exemple dans la coxa profunda (hanche profonde) ou localisée comme dans la rétroversion acétabulaire [32]. Dans sa forme localisée due à la rétroversion [28], il ne s’agit pas d’une rétroversion globale de l’acétabulum mais de sa partie proximale (figure 5A). Dans ce type de conflit, la première structure lésée est le labrum acétabulaire. En effet, l’impact répétitif provoque une dégénérescence du labrum avec parfois une lésion intralabrale de type kystique. On note souvent une ossification labrale (figure 6B) rendant l’acétabulum encore plus profond et aggravant la sur-couverture. La collision persistante, qui est souvent antérieure, implique un bras de levier à appui antéro-postérieur provoquant des lésions de contrecoup postéro-inférieures de 9/3/2007 6:23:08 PM 88 H. SADRI l’acétabulum assez caractéristiques de ce conflit. Plus rarement, un conflit postéro-supérieur peut exister due à cette sur-couverture céphalique souvent aggravée par une ossification labrale. Les lésions chondrales dans le type pince sont, contrairement au type came, souvent limitées à une petite région du rebord acétabulaire et sont donc plus bénignes. Le type came est en effet associé à des lésions chondrales profondes et à des lésions labrales entendues. La forme pince se retrouve le plus souvent chez des femmes de plus de 30 ans qui partici- Figure 5. Conflit de type tenaille ou pince. Hanche gauche de face. A. Rétroversion de la portion supérieure de l’acétabulum. B. Rétroversion de la portion supérieure de l’acétabulum de l’acétabulum avec signe de croisement en figure de « 8 ». © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Figure 6. Arthro-IRM hanche avec coupes radiaires. A. Coupes radiaires. B. Ossification labrale (petites flèches) et conflit de type came avec diminution de l’offset à la jonction tête-col (grandes flèches). C. Kystes (grande flèche) à la jonction têtecol antérieure dite de « Pitt ». Altération du signal du labrum, témoignant d’une lésion labrale (petites flèches). Ch06.indd 88 9/3/2007 6:23:09 PM Le conflit fémoroacétabulaire pent à des activités sportives impliquant la mobilité de la hanche (p. ex. la danse). La forme came est plus fréquente chez des hommes jeunes et athlétiques âgés de 20 à 30 ans [1,12,18,20]. Néanmoins les formes pures caractéristiques ne sont pas les plus fréquentes. En effet, dans deux tiers des cas il s’agit de formes mixtes. 89 tive, alors on peut traiter la lésion labrale soit par une suture, soit par une résection selon l’état de cette dernière. L’arthroscopie de la hanche est la méthode de choix dans ce contexte. Les douleurs dans le CFA © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Lésions labrales et cartilagineuses dans un contexte de traumatisme sans CFA préalable Ch06.indd 89 Chez le patient jeune, on note parfois des lésions labrales ou chondrales plus ou moins sévères liées à un traumatisme suite à la pratique d’un sport mais aussi lors de traumatismes de la vie quotidienne comme une glissade. Ce dernier groupe de patients typiquement ne ressent pas de symptôme avant le traumatisme. Il s’agit de reconnaître l’aspect accidentel de l’événement qui a des répercussions assécurologiques majeures chez ces patients jeunes sans antécédents. Ces lésions labrales peuvent être assimilées aux lésions du ménisque traumatique chez le jeune sportif. En effet, nous sommes convaincus qu’il s’agit de traumatismes aigus car, dans ce contexte, des épanchements sanguins frais ont été retrouvés dans la majorité des cas où l’arthroscopie a été pratiquée en urgence, par exemple dans les jours suivants l’apparition de la symptomatologie aiguë. En effet, parfois ces patients se présentent en urgence suite à ces traumatismes avec une impotence fonctionnelle majeure du membre inférieur et des douleurs importantes. Le plus souvent on retrouve une lésion labrale et parfois des lésions chondrales juxta-labrale acétabulaire. Parfois une lésion du ligament rond y est associée surtout dans un contexte de traumatisme en rotation externe du membre inférieur. Dans ces cas, nous tenons compte des éléments biodynamiques de la hanche et corrigeons dans le même temps opératoire, si possible, les éléments de CFA tant acétabulaire que céphalique. Il s’agit de préserver autant que possible le cartilage articulaire en particulier acétabulaire, pour le futur de ces hanches déjà fortement lésées après un traumatisme. Ce syndrome est souvent rencontré chez le jeune adulte. Il s’agit là de manifestations douloureuses dans le cadre de troubles dégénératifs débutants. La coxarthrose débutante, primaire ou secondaire (par exemple dans le cas de séquelles de la maladie de Perthès, épiphysiolyse ou post-traumatique), se présente typiquement avec ce syndrome. Des douleurs inguinales intermittentes évoquent a priori un CFA antéro-supérieur. Ces douleurs sont typiquement juste médiales ou légèrement latérales à l’épine iliaque antéro-supérieure. La position assise prolongée, par exemple durant les trajets en voiture, la montée des escaliers ou le fait de croiser le membre inférieur atteint sur le membre inférieur controlatéral peuvent être douloureux. Le conflit supérieur est aussi fréquent et les patients se plaignent de douleurs sur la face latérale de la hanche. Le conflit postérieur est moins fréquent. Il se manifeste par des douleurs dans la fesse autant diurnes que nocturnes avec parfois des réveils nocturnes. Chez ces patients, l’extension et la rotation externe en décubitus dorsal engendrent le phénomène douloureux. Les patients adoptent parfois une position de confort en dormant avec des coussins sous les genoux. L’examen clinique et l’imagerie peuvent être utiles en cas de suspicion de CFA. Examen clinique L’examen clinique devrait inclure une analyse de la marche, les mobilités, la palpation des points douloureux ainsi que quelques tests spécifiques. Une mobilité diminuée indique un problème intra-articulaire le plus fréquemment la coxarthrose ou un conflit coxo-fémoral. Tests spécifiques Lésions labrales sans CFA et sans traumatisme Lorsqu’une lésion labrale non traumatique est présente chez des patients jeunes, il s’agit de rechercher activement, une étiologie favorisante, tel que le CFA ou la dysplasie. Si cette recherche, par des examens radiologiques et notamment l’arthro-IRM est néga- Certains tests cliniques simples sont utiles pour examiner la hanche. Le test de conflit appelé dans la littérature anglosaxonne impingment test est utile pour démontrer le CFA antéro-supérieur. Dans ce test, la hanche est fléchie à 90° et on imprime une adduction ainsi qu’une rotation interne. Cette combinaison de mouvements 9/3/2007 6:23:11 PM H. SADRI Figure 7. Test de conflit antérosupérieur hanche droite d’après Ganz [1]. amène la partie proximale et antérieure du col fémoral en contact avec le rebord acétabulaire (figure 7), qui est le lieu habituel de la pathologie labrale. Cela provoque alors une douleur aiguë dans le cas d’un os acétabulaire mobile, d’un labrum antérieur déchiré, dégénératif ou ossifié [12,32]. Il a été rapporté que les symptômes d’une lésion labrale postérieure peuvent être déclenchés par la combinaison de l’extension, de l’abduction et de la rotation externe. Cela reproduit la douleur et possiblement un click [9]. Cependant lors d’un test de conflit postérieur positif, les déchirures labrales sont rares, moins de 1 % dans notre pratique, et le plus souvent les patients souffrent d’ossification du labrum postérieur ou postéro-supérieur. Cette ossification est due à une métaplasie osseuse du labrum qui est mise en évidence par un arthro-CT ou une arthro-IRM (figure 6B). Imagerie Radiographie Pour l’évaluation du conflit fémoro-acétabulaire, une radiographie antéro-postérieure centrée sur la symphyse ainsi qu’un cliché axial en rotation neutre sont essentiels. Les radiographies peuvent apparaître normales à première vue. Néanmoins, une lecture détaillée et systématique révèle le plus souvent quelques anomalies telles qu’une voussure habituellement à la jonction Ch06.indd 90 tête-col antéro-latéral surtout visible sur les vues axiales de la hanche en rotation neutre. Le profil de Dunn permet aussi de visualiser l’anomalie osseuse à la jonction tête-col de manière précise. L’asphéricité de la tête fémorale comme une tête phallique (voir figures 1 et 2), dit pistol grip head en anglais [12], des modifications du rebord acétabulaire telles que l’os acétabuli précédemment décrit ou encore une ligne double du rebord lors d’ossification labrale sont visualisés sur les clichés antéro-postérieurs du bassin. L’analyse détaillée du col fémoral peut révéler la présence de kystes (figure 6C) qui sont pathognomoniques du CFA [12]. Les changements morphologiques de l’acétabulum et/ou du fémur proximal tels que la rétroversion, la coxa profunda, la protrusion, la coxa vara ou coxa valga sont visibles après analyse systématique des radiographies standards. La version acétabulaire [23,28] déjà évoquée dans les formes pinces de CFA, peut être mesurée sur les radiographies standard antéro-postérieures du bassin. Pour cette indication, une radiographie optimale antéro-postérieure est nécessaire. Le cliché doit être bien centré sur la symphyse avec le coccyx pointant exactement vers cette dernière. La distance coccyxsymphyse doit être de 1 à 2 cm [12,32,33]. Si cette distance est de plus de 3 cm, il s’agit alors d’une bascule antérieure fonctionnelle du bassin aggravant ainsi la rétroversion du cotyle, notamment sa partie supérieure. Des lignes sont ensuite tracées du rebord antérolatéral de l’acétabulum le long des projections antérieures et postérieures des murs. Si la ligne postérieure est tracée plus latéralement que le mur antérieur, l’acétabulum est antéversé. Si le mur antérieur est tracé plus latéralement que le mur postérieur, l’acétabulum est rétroversé. Une figure en 8 apparaît quand le mur antérieur croise le postérieur sur certains tracés. C’est ce que l’on appelle le signe du croisement (voir figure 5) [28]. En présence d’un signe du croisement on évoque une présence osseuse excessive du rebord antérieur de l’acétabulum provoquant une rétroversion relative de l’acétabulum proximal qui entre en conflit avec la jonction tête-col. Cette rétroversion ne concerne pas tout l’acétabulum mais que sa partie supérieure et proximale. Si les silhouettes des murs postérieurs et antérieurs se superposent, l’acétabulum est en version neutre. Résonance magnétique Chez les patients avec des douleurs de hanche et des radiographies normales et chez des patients avec des © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 90 9/3/2007 6:23:11 PM © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Le conflit fémoroacétabulaire Ch06.indd 91 radiographies positives mais avec des anomalies mal caractérisées, l’IRM est l’imagerie de choix. Pour des patients présentant des symptômes aigus, l’IRM est l’examen d’imagerie le plus sensible et spécifique pour détecter les fractures de hanches, les lésions ostéochondrales, les lésions des tissus mous, l’inflammation [3,16,35,36,38] ainsi que pour exclure une nécrose aseptique céphalique. L’IRM est aussi supérieure à d’autres techniques d’imagerie pour évaluer des douleurs chroniques de la hanche. Les anomalies congénitales, l’arthose infra-radiologique, les fractures de stress [36] sont bien caractérisées sur l’IRM [4]. L’arthro-IRM est plus sensible et spécifique que les autres techniques d’imagerie pour détecter des lésions labrales, des corps étrangers intra-articulaires, des lésions chondrales, des chondromatoses ainsi que des lésions du ligament rond [15,26]. Nous pratiquons de manière systématique une arthro-IRM avec des coupes radiaires (figure 6A) perpendiculaires à la surface acétabulaire selon un protocole strict bien documenté [22]. Nous disposons ainsi d’images de très haute qualité de manière à évaluer le labrum et le cartilage acétabulaire. L’arthro-IRM est aussi capable de détecter ou confirmer l’asphéricité de la tête fémorale, les kystes sous-chondraux ou de la jonction tête-col, ou encore l’ossification du rebord acétabulaire résultant du conflit (figure 6B). Comme précédemment évoqué, ce manque de sphéricité à la jonction tête-col (convexité au lieu de concavité) est appelé manque d’offset à la jonction tête-col. Cette portion convexe de la jonction responsable du conflit est typiquement bien visualisée sur les coupes radiaires et nécessite une correction chirurgicale. Nous utilisons donc l’arthro-IRM non seulement pour la détecter mais aussi pour quantifier la portion osseuse à corriger. La résonance magnétique, même avec l’appui de l’injection intra-articulaire de gadolinium, est très sensible et spécifique pour détecter les lésions labrales et chondrales mais présente des limites dans la détection des lésions non détachées (figure 8). En effet, les lambeaux cartilagineux sont souvent non visualisés sur cet examen par rapport à un examen plus dynamique tel que l’arthroscopie qui a l’avantage de pouvoir palper les structures. CT-scan Le CT peut également apporter des informations sur les lésions du labrum acétabulaire, mais l’arthro-CT peut manquer des lésions labrales. Le CT reste cepen- 91 Figure 8. Hanche gauche. Vue postérolatérale arthroscopique. Lésion chondrale antéro-supérieure typique à la jonction labrocartilagineuse dans le conflit de type came et souvent non visualisé sur l’imagerie même l’arthro-IRM. A. Avant palpation quasiment pas visible. B. Après palpation avec un crochet on démontre une « bulle » cartilagineuse signant un décollement de celui-ci de l’os sous-chondral. dant excellent pour l’évaluation de l’ostéome osteoïde qui entre dans le diagnostic différentiel des coxalgies. Diagnostic différentiel Le but du diagnostic différentiel de douleurs de la hanche chez le jeune adulte est d’identifier la localisation et le mécanisme responsables de la douleur. L’anamnèse et l’examen clinique nous orientent vers une origine intra ou extra-articulaire [15,34]. Il s’agit parfois de douleurs référées. Cette revue n’a pas pour but de présenter un diagnostic différentiel des douleurs de la hanche. Cependant, les examens de laboratoire ou des techniques d’imagerie peuvent être nécessaires pour préciser l’étiologie de la douleur (par exemple l’arthrite inflammatoire). Les fractures, l’infection et la nécrose doivent être exclues tôt dans le diagnostic différentiel car elles nécessitent un traitement précoce afin de préserver l’articulation. La résonance magnétique associée au gadolinium 9/3/2007 6:23:12 PM 92 H. SADRI intra-articulaire (arthro-IRM) est d’une grande aide dans ces situations comme discutée précédemment. Critères diagnostics Le CFA doit être suspecté dans chaque cas de douleurs mécaniques mystérieuses de la hanche, si les radiographies standard sont normales, ou presque normales et même si l’IRM ne révèle pas d’autres anomalies. Comme mentionné précédemment, l’arthro-IRM met en évidence des lésions subtiles telles que les anomalies de signal du labrum, une tête fémorale asphérique. Ces images permettent également d’exclure d’autres étiologies de douleurs de hanche chez le jeune adulte. En effet, comme évoqué précédemment, ces pathologies doivent être exclues avant de poser le diagnostic de CFA : nécrose aseptique céphalique, fracture de stress, arthrite septique, chondromes et ostéochondromatoses. Les douleurs mécaniques de la hanche, tant inguinales, que latérales ou fessières associées à des signes à l’examen clinique évoqués ci-dessus ainsi que les anomalies subtiles à l’arthro-IRM sont alors suffisants pour poser le diagnostic de CFA. Il s’agit de troubles dégénératifs débutants de la hanche sur des anomalies mécaniques surtout chez une population jeune et/ou sportive. compliance pour ces traitements. De plus, la majorité de ces patients ont une longue anamnèse de douleur inguinale. Certains d’entre eux ont déjà été traités par des interventions chirurgicales telles que cure de hernie inguinale, laparoscopie, laparotomie et même décompression radiculaire lombaire sans succès. En cas de persistance de la douleur ou résistance au traitement conservateur d’une durée de 3 à 6 mois, nous recommandons un traitement chirurgical dès que le diagnostic est établi, et ceci dans le but de préserver l’articulation coxo-fémorale d’une destruction future. Traitement chirurgical Le traitement chirurgical du CFA a pour but d’améliorer le débattement articulaire de la hanche et de lever le conflit entre le col fémoral et le rebord acétabulaire [1,12,31,32]. Le type de traitement proposé va dépendre de plusieurs facteurs mais est déterminé par l’anomalie morphologique provoquant le conflit (figures 9 et 10). Le plus souvent il s’agit d’une combinaison d’aberrations anatomiques. Dès que la localisation du Le traitement approprié des patients souffrant de CFA commence avec un essai de traitement conservateur, qui peut inclure une modification des activités, une restriction des activités sportives et une mise au repos en général de la hanche souffrante. Un essai de traitement médicamenteux avec introduction d’antalgique et anti-inflammatoire peut soulager la douleur aiguë au début mais peut aussi masquer les symptômes sousjacents d’un processus de destruction intra-articulaire. La kinésithérapie avec la prescription d’exercices visant l’amélioration des mobilités ou des étirements n’est pas utile, voire est contre-indiquée. En effet, ces mouvements et exercices ne font qu’exacerber le conflit entretenant ainsi l’inflammation intra-articulaire. Les traitements conservateurs peuvent être bénéfiques temporairement chez certains patients, mais le jeune âge associé à des demandes physiques élevées ainsi que les ambitions athlétiques habituellement diminuent la Ch06.indd 92 Figure 9. Conflit de type came. Coupes transverses hanche gauche avec vue supérieure. A. Préopératoire. B. Postopératoire avec correction schématique d’un conflit de type came avec suture labrale. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Traitements des conflits fémoro-acétabulaires Traitement conservateur 9/3/2007 6:23:12 PM Le conflit fémoroacétabulaire 93 Figure 11. Hanche gauche. Voie d’abord par luxation chirurgicale de la hanche avec trochantérotomie digastrique (T en blanc). Pincette montrant le tendon du muscle piriformis. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Figure 10. Conflit de type pince ou tenaille. Coupes transverses hanche gauche avec vue supérieure. A. préopératoire. B. Postopératoire avec correction schématique d’un conflit de type tenaille ou pince. Ch06.indd 93 conflit est identifiée, il peut être traité chirurgicalement avec de bons résultats à moyen terme [1]. Diverses modalités thérapeutiques chirurgicales existent. Historiquement, une voie postérieure de Kocher-Langerbeck est utilisée [11] associée à une trochantérotomie (figures 11 à 14) avec préservation de l’attache du tendon du muscle piriformis sur le fémur proximal. Une arthrotomie antérieure permet ensuite, après décollement du muscle petit fessier de la capsule articulaire, de pratiquer la luxation ou la sub-luxation chirurgicale de la tête fémorale. Cela permet une excellente exposition des structures intra-articulaires. L’avantage principal de cette technique reste dans la possibilité d’associer des ostéotomies du fémur proximal, par exemple la distalisation du grand trochanter dans le cas de CFA après séquelles de maladie de Perthès et trochanter haut. La technique de luxation ne provoque pas de nécrose aseptique de la tête fémorale si elle est correctement pratiquée en préservant l’attache du tendon du muscle piriformis. En effet, le respect de ce tendon protège l’artère circonflexe fémorale médiale qui est à la source de vascularisation principale de la tête fémorale [11,13,30]. La tendance du traitement des CFA s’oriente aussi vers une chirurgie moins invasive. La voie antérieure Figure 12. Hanche gauche après luxation chirurgicale antérieure de la hanche selon Ganz. A. Jonction tête-col avec conflit de type came. Zone de conflit chondrale présentant une imprégnation d’hémosidérine. B. Même zone après correction. de Hueter [in 19] sur table de traction (figure 15) est particulièrement adaptée à ce genre de pathologie car le plus souvent les anomalies morphologiques sont antéro-supérieures notamment à la jonction tête-col du fémur. On peut aussi combiner les techniques par voie mini-invasives avec des techniques arthroscopiques. 9/3/2007 6:23:13 PM H. SADRI Figure 13. Hanche gauche. Après luxation chirurgicale de la hanche. Zone de lésion chondrale acétabulaire sévère, stade IV selon Outerbridge antérosupérieure sur conflit de type came. Figure 14. Radiographies de bassin de face après correction par luxation chirurgicale hanche droite pour un conflit de type mixte tenaille-pince (rétroversion du cotyle) et de type came (tête phallique). Fixation de la trochantérotomie digastrique par vis. Ch06.indd 94 Figure 15. Correction du conflit par voie antérieure mini-invasive selon Hueter sur table de traction assistée par voie arthroscopique. Hanche gauche. Vue craniale. (Dr F. Laude). Cependant, à moyen terme, les solutions entièrement arthrosopiques de corrections des CFA vont certainement s’imposer. Par analogies avec d’autres articulations telles que le genou et l’épaule ou les techniques de réparation arthoscopiques, par exemple du LCA, LCP, coiffe des rotateurs voire de la stabilisation de l’épaule se sont ou sont en train de s’imposer ; dans le cas de la hanche il est fort à parier que cela sera aussi le cas. C’est donc très rapidement, en 2000 que nous avons développé les techniques arthroscopiques pures pour traiter les CFA, même les plus complexes nécessitant des sutures labrales. En effet, l’arthroscopie de la hanche est une solution très attractive pour le traitement des CFA. Certains auteurs [20] pensent que l’anatomie très contrainte de la hanche rend l’accès et le traitement très difficile voir impossible ! Néanmoins, malgré les difficultés techniques, cela est tout à fait possible moyennant des artifices techniques pour éviter les complications notamment neurologiques des arthroscopies de hanches. Initialement il s’agissait de vérifier si les résultats de la chirurgie arthroscopique se comparaient favorablement à la chirurgie ouverte, une fois les difficultés techniques de l’arthroscopie de hanche maîtrisées. Les résultats seront présentés plus loin. Les principes de traitement arthroscopique décrits ci-dessous s’appliquent aux traitements par voies ouvertes tant par luxation chirurgicale que par voie antérieure mini-invasive. La correction du conflit antérieur étant de loin la plus fréquente, nous insistons sur ce point. Cependant, les rares conflits postérieurs sont traités selon les mêmes principes, une fois que l’exposition est obtenue (correction de la jonction cervicocéphalique, correction acétabulaire avec réinsertion labrale quand cela est possible). © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 94 9/3/2007 6:23:14 PM Le conflit fémoroacétabulaire Nous avons essayé le décubitus latéral et dorsal pour cette indication. Nous sommes largement en faveur du décubitus latéral pour lequel l’installation est similaire à une installation en décubitus latéral classique avec quelques différences mineures (figure 16). Trois voies d’abord sont utilisées : postéro-latérale, antéro-latérale et antérieure (figure 17). Nous avons rapidement abandonné l’utilisation de la table de traction pour cette indication en raison d’un taux de complications neurologiques élevé lié à son usage. Initialement, nous avons suivi les recommandations habituelles de la littérature pour éviter les complications neurologiques de l’arthroscopie de hanche. Nous avons ainsi utilisé un appui périnéal très large avec un diamètre de plus de 25 cm. Malgré ces précautions, dans notre expérience initiale de 20 cas, nous avons noté deux cas de lésion du nerf pudendal lentement régressive. Un des ces patient, un jeune homme âgé de 22 ans, a présenté une impuissance pendant plus d’un an. Ceci est probablement dû au temps de traction de plus de 90 minutes nécessaire pour corriger les anomalies acétabulaires, notamment quand cela nécessite des sutures labrales. Notre expérience s’étend actuellement sur plus de 500 cas arthroscopiques pour cette indication et de manière étonnante, le temps opératoire et la durée de traction n’ont que peu régressé. Ceci est probablement dû à des cas de plus en plus complexes opérés arthroscopiquement chez lesquels des sutures labrales sont nécessaires dans environ un tiers des cas. En effet, nous essayons de préserver le labrum dans le souvent possible, car la littérature rapporte des résultats supérieurs quand celui-ci est préservé [6,7]. Par ailleurs, la résection labrale augmente de plus de 90 % les pressions sur le cartilage [8]. Techniquement, la préservation du labrum nécessite l’utilisation de quatre ancres, parfois huit ! C’est pour cette raison que la suture labrale est vorace en temps opératoire et met les nerfs à risques. Nous avons donc dû recourir à des artifices techniques et utilisons depuis fin 2000, un distracteur de hanche invasif (figure 17) qui permet une distraction de la hanche isolée et évite une traction inutile sur le genou et la cheville (Da Rold medical, Soleure, Sceisse). On évite donc une distraction inutile du nerf sciatique et fémoral typique d’une arthroscopie de hanche sur table de traction (distraction hanche : 2 cm ; distraction cheville : 0,5 cm et genou : 0,5 cm !). Cet outil permet d’éviter l’appui périnéal responsable des lésions du nerf pudendal et donc de l’impuissance chez l’homme. Dans notre série de 500 cas, nous n’avons pas observé de lésions neurologiques liées à la traction. Nous avons cependant noté deux cas de paresthésies dans le territoire du nerf cutané fémoral latéral (méralgies paresthétiques) liées à l’irritation de ce nerf sur la voie d’abord antérieure et l’œdème postopératoire. Ces deux cas ont spontanément régressé dans les 48 h pour l’un et dans les six semaines pour l’autre. Le taux de complications neurologiques dans la littérature sur table de traction avec des durées de traction supérieures à 90 minutes se situe entre 1,6 et 10 % [10,14,29] ! Ces complications sont certainement liées à l’expérience avec la technique et donc aussi avec la Figure 16. Arthroscopie de la hanche. Vue antérieure de la hanche gauche avec 30° d’abduction. Positionnement de l’amplificateur de brillance en horizontale. L’opérateur se tient derrière le patient qui est en décubitus latéral droit. Figure 17. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche avec distracteur invasif (vue depuis la tête du patient) avec voie d’abord posterolatérale (PL), anterolatérale (AL) et antérieure (A). © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Technique du traitement arthroscopique des CFA Ch06.indd 95 95 9/3/2007 6:23:16 PM H. SADRI durée de la traction [10]. Mais comme la chirurgie corrective acétabulaire dans le CFA prend du temps, même dans des mains expérimentées, ceci implique des artifices afin de les éviter. Nous préférons le décubitus latéral et la distraction invasive pour les motifs suivants : – pour le débutant, il est toujours possible, en cas de difficulté techniques, de convertir en voie ouverte ou mini-ouverte sans rechampter (ce qui aurait été nécessaire avec une table de traction). Si nécessaire, la conversion en voie mini-postérieure ou postérieure est toujours possible en position latérale, mais pas en décubitus dorsal, ce qui est comparable à la position semi-assise dans l’arthroscopie de l’épaule. – en raison de l’absence de complications neurologiques liées à la distraction, l’apprentissage de l’arthroscopie et de la correction du CFA se fait sans pression temporelle ; – en fin d’intervention, la hanche peut être libérée de manière à tester dynamiquement l’absence de CFA en flexion maximale, en flexion à 90º + rotation interne maximale et finalement en abduction maximale. Ces tests d’absence de conflit peuvent se faire, comme en chirurgie ouverte, sans compromettre la stérilité du champ opératoire. Sur une table de traction, ce testing serait plus risqué en raison de la non stérilité de la botte de traction ; – finalement en décubitus latéral, les bulles provenant des sondes de radiofréquence peuvent facilement s’échapper à travers les incisions, ce qui n’est pas le cas en décubitus dorsal où elles s’accumulent antérieurement. Une fois en décubitus latéral, le membre inférieur est champté de manière à pouvoir le mobiliser librement (figure 16). L’amplificateur de brillance est installé sous la table et champté, permettant une bonne vue antéro-postérieure. L’amplificateur reste en position durant toute l’intervention. Le distracteur invasif est mis en place en légère flexion et une distraction est appliquée à l’articulation coxo-fémorale. Le membre inférieur est ensuite porté en abduction. Une fois la distraction obtenue, l’articulation est ponctionnée avec une aiguille spinale et le vide intra-articulaire levé. En utilisant un système de canules guidées par de broches introduites dans l’aiguille spinale, l’arthroscope est prudemment introduit par la voie antéro-latérale. Nous préférons l’optique 70° qui permet une meilleure vue initiale surtout dans les articulations serrées. Les voies d’abord postéro-latérale et antérieure sont ensuite crées sous contrôle visuel. La hanche est d’abord inspectée à l’air puis avec du liquide. L’analyse de la hanche permet de visualiser le labrum dans son entier, le ligament rond, la corne antérieure et postérieure de la surface semi-lunaire ainsi que la fovéa et la tête fémorale. Ch06.indd 96 Après avoir effectué un tour diagnostic, une capsulotomie à l’aide d’une lame de bistouri arthroscopique est effectuée, typiquement de 9 h-4 h pour une hanche droite. Cela est indispensable, car elle permet au chirurgien de mobiliser les instruments plus librement sans que la capsule articulaire n’entrave les mouvements. On pratique ensuite à l’aide d’une pince basket et au shaver une capsulectomie antéro-supérieure pour mettre en évidence la tête antéro-supérieure. L’arthroscope est introduit par la voie postéro-latérale et les instruments par la voie antéro-latérale. La transition tête-col est inspectée de même que la zone vasculaire postérosupérieure. En effet, il s’agit d’une zone importante à identifier avant de procéder à une plastie de la jonction tête-col antérieure car elle contient des branches terminales de l’artère circonflexe fémorale médiale, source de vascularisation principale de la tête fémorale [30]. Typiquement, c’est à la jonction tête-col que l’on note, selon les cas, des lésions chondrales de grade différents (I-IV selon Outerbridge) (figure 18). Du côté acétabulaire, les lésions labrales complexes sont partiellement et parcimonieusement réséquées avec un shaver ou sonde de radiofréquence angulée Figure 18. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche. Vue postérolatérale. Lésion chondrale à la jonction tête-col du fémur (Grade II-intraveineuse selon Outerbridge). A. Avant et B. Après correction de l’Offset de la jonction tête-col. Cartilage de la tête fémorale (FH), lésion chondrale (CL), proximale (P), distale (D), antérieure (Ant), postérieure (Post). © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 96 9/3/2007 6:23:17 PM Le conflit fémoroacétabulaire Figure 19. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche. Vue postérolatérale. Lésion chondrale antérosupérieure typique à la jonction labro-cartilagineuse dans le conflit de type came. Lambeau chondral (CL), labrum antérieur (AL), tête fémorale (FH). © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés (30 ou 45°). Les lésions cartilagineuses sont débridées jusqu’à une zone stable ou régularisées. Parfois les lambeaux cartilagineux doivent être débridés jusqu’à une zone stable (figure 19). Quand le labrum peut être conservé, particulièrement dans les lésions longitudinales sur le versant articulaire, il s’agit de pratiquer une suture labrale. La lésion sera complétée en détachant le labrum de son insertion acétabulaire. La technique est identique à celle par voie ouverte [6,7]. Une lésion temporaire en anse de seau est ainsi crée. Très souvent on met en évidence après cette manœuvre, une ossification labrale (figures 20A et 20B). En cas de protrusion acétabulaire, rétroversion acétabulaire ou ossification labrale, celles-ci sont respectivement corrigées ou réséquées par une fraise. Il s’agit en quelque sorte d’une plastie de réduction acétabulaire Ch06.indd 97 97 (figures 20 et 21). Même en cas de lésion labrale sans pathologie biodynamique acétabulaire, par exemple dans le cas d’une lésion labrale dans un CFA de type Came, on procède à un avivement du rebord acétabulaire pour améliorer la cicatrisation du labrum. Une fois le rebord acétabulaire préparé, le labrum est réinséré (figures 21 et 22) en utilisant idéalement des ancres biorésorbables de très petites taille, soit 2,4 mm ou 3 mm (par exemple biosuturetac®, Arthrex, Karlsfeld, Allemagne). Des ancres biorésorbables sont préférées car elles permettent le contrôle ultérieur par IRM sans provoquer d’artefact majeur du signal. Par ailleurs, elles ne perturbent pas la mise en place, si nécessaire, d’une arthroplastie prothétique. Pour passer les fils, un système de navette (shuttle) est utilisé. Un fil non résorbable renforcé est utile dans ce cas car la traction sur ce dernier se fait avec des angles de 180° à 360° avec un risque de rupture. Des passefils de type navette (shuttle) sont dans notre expérience les plus adéquats et les moins agressifs. Effectivement le labrum est dans la majorité des cas plutôt fin, et des instruments de type bird beak paraissent trop massifs. Une largeur labrale minimale de 5 mm paraît donc une limite mécanique à la réinsertion. Il est souhaitable de nouer les fils du côté capsulaire (figure 21D), de manière à ne pas perturber la mécanique articulaire et de préserver le cartilage. La traction peut être relâchée et la tête est visualisée à travers la voie postéro-latérale. Cependant, nous préférons continuer l’intervention sous traction à l’aide d’un distracteur de hanche car cette traction empêche un saignement trop important et améliore ainsi le champ de vision. Les vaisseaux céphaliques sont visualisés au niveau du « pars reflecta » à la jonction tête-col. Il s’agit d’une zone Figure 20. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche. Vue postérolatérale. A. Décollement labral avec mise en évidence typique B. d’une ossification labrale partielle en forme de « crête ». C. Transformation d’une lésion labrale longitudinale en la complétant, créant ainsi une sorte « d’anse de seau ». Ossification labrale (LO), labrum antérieur (AL), cartilage acétabulaire (AC) et tête fémorale (FH). 9/3/2007 6:23:18 PM 98 H. SADRI Figure 22. Vue sous amplificateur de brillance. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche et distracteur invasif. Forage acétabulaire à la mèche avant de mettre en place une ancre. Vis de Schanz (S) et mèche (B). riche en graisse de la jonction tête-col postéro-latérale. Il est essentiel de visualiser les branches de l’artère circonflexe fémorale médiale qui est la source de vascularisation principale de la tête fémorale [30]. La portion non sphérique de la tête fémorale est le plus souvent marquée par des lésions chondrales facilitant la correction. Ch06.indd 98 On pratique une sorte d’ostéoplastie de sphérisation de la jonction tête-col en le rendant concave avec une fraise (voir figure 1) [28]. Les coupes radiaires de l’IRM sont très utiles dans la planification de la longueur et de la profondeur de la résection. Dans le champ opératoire, l’utilisation de l’amplificateur de brillance peut aussi apporter une aide dans la quantification de la résection. Le plus souvent une résection de 5–10 mm en profondeur est nécessaire. Après avoir pratiqué cette ostéoplastie, il s’agit de pratiquer le test dynamique de l’absence de conflit. C’est un moment crucial de l’intervention, car aucune quantification statique, imagerie comprise, ne peut garantir une levée de conflit suffisante. En effet, c’est le test dynamique sous contrôle arthroscopique en flexion maximale de hanche, en flexion de 90° associée à la rotation interne maximale ainsi que l’abduction maximale qui est déterminant pour s’assurer de l’absence de conflit et donc d’une opération réussie. En cas d’insuffisance de résection céphalique, on pratique des résections complémentaires jusqu’à ce que l’absence de conflit soit visualisée arthroscopiquement. © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Figure 21. Hanche droite. Arthroscopie de la hanche. Vue postérolatérale. A. B. C. Suture labrale avec des ancres biorésorbables. D. Résulat final. Labrum Antérieur (AL), cartilage acétabulaire (AC) et tête du fémur (FH). 9/3/2007 6:23:18 PM 99 Le conflit fémoroacétabulaire Techniquement, la résection commence avec l’optique en position postéro-latérale avec la fraise en antérolatéral. Dans cette position, c’est la jonction tête-col supérieure qui est corrigée. Une fois cela effectué, l’optique est placée en antéro-latéral et la fraise en antérieur, puis les régions antéro-latérale et antérieure sont corrigées. Le drainage se fait en postéro-latéral. Cette correction est stratégique car elle est responsable du conflit en flexion et flexion-rotation interne. Dans cette position, on peut relâcher la traction et fléchir davantage la hanche de manière à mieux accéder antérieurement. Parfois, la branche ascendante de l’artère circonflexe fémorale latérale nécessite une coagulation. En période postopératoire, une charge partielle de 5–10 kg sur le membre inférieur opéré à l’aide de deux cannes est autorisée durant six semaines. Après ces six semaines, des exercices de tonification des muscles stabilisateurs de la hanche sont prescrits et notamment des abducteurs. Des activités en ligne, telles que la natation en crawl ou le vélo d’appartement, selon tolérance, sont autorisées dès la 6e semaine postopératoire. Des activités pivot-contact et la compétition sont autorisées dès le 6e mois postopératoire. Résultats Dans une étude prospective randomisée, nous avons comparé nos résultats de levée de CFA par voie ouverte par luxation chirurgicale associée à la trochantérotomie selon Ganz à une correction purement arthroscopique selon la technique décrite précédemment. Le suivi minimal était de deux ans. Les critères d’inclusion étaient : – douleurs inguinales ou fessières durant plus de six mois ; – résistance au traitement conservateur, notamment AINS et antalgiques ; – signe de conflit positif ; – arthro-IRM pathologique ; – pas de pincement de l’interligne coxo-fémorale sur le cliché de bassin de face. Tous les critères devaient être présents pour l’inclusion dans l’étude, les patients présentant des antécédents de chirurgie de la hanche, de pathologies rachidiennes, une ostéotomie fémorale ou acétabulaire étaient exclues de l’étude. De 2000 à 2002, 63 patients ont été randomisés. Les résultats sont résumés ci-dessous (tableau 1) : © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Tableau 1 Résultats Ch06.indd 99 Chirurgie ouverte Chirurgie arthroscopique Âge (ans) 30 (21–44) 30 (19–54) Hanche D opérées 13 13 Hanche G opérées 18 19 Correction mixte, Pince + came 29 26 Correction came seule 2 6 Score WOMAC préopératoire 65/100 (41–95) 57/100 (15–96) Score WOMAC postopératoire 2 ans 79/100 (41–99) 84/100 (50–99)p < 0,05 Satisfaction à 2 ans 79 % 82 % Complications 4 3 Ossifications périarticulaires 3 0 Myosite ossifiante cuisse 1 0 Hématomes 0 2 Méralgies paresthétiques 0 1 Révisions chirurgicales 2 2 PTH 1 (6 mois) 2 (5 et 15 mois postopératoire) Ossification périarticulaire 1 (15 mois postopératoire) 0 9/3/2007 6:23:19 PM 100 H. SADRI Dans le groupe arthroscopique, le temps de traction moyen était de 175 minutes (120–240 minutes). À deux ans ; les résultats étaient identiques selon l’évaluation par le score WOMAC. Les scores WOMAC ont progressé de 57/100 (15–96/100) à 84/100 (50–99/100), p < 0,005. La satisfaction dans les deux groupes était similaire après deux ans d’évolution. Les complications dans le groupe arthroscopique étaient mineures. Les hématomes n’ont pas nécessité de révisions chirurgicales et la lésion du nerf cutané fémoral latéral s’est spontanément résolue 48 h plus tard. Par contre, dans le groupe chirurgie ouverte, parmi les ossifications péri articulaires, l’une était sévère et a nécessité une reprise à 15 mois postopératoires (stade III de Brooker). Le résultat final chez ce patient était bon. Ces résultats se comparent favorablement avec ceux de Beck et al, quand l’interligne articulaire radiologique est conservée, soit des stades de Tönnis 0 [1]. Actuellement en suivant un protocole de rééducation prudente, nous n’avons pas observé de fracture du col fémoral dans une série comportant plus de 500 cas. Suite à ces résultats favorables en chirurgie arthroscopique, nous ne pratiquons actuellement plus de luxation chirurgicale par voie ouverte sauf pour les cas nécessitant une correction par ostéotomie. Cela est néanmoins rare dans notre pratique, 1/200 cas annuellement. La rééducation postopératoire des cas arthroscopiques est bien évidemment nettement plus rapide, c’est-à-dire six semaines de cannes alors qu’en chirurgie ouverte la décharge dure 10–16 semaines au minimum. Conclusion En résumé, les douleurs de hanche chez des patients jeunes et sportifs sont fréquentes et devraient être prises en charge avec attention et sérieux. Après une anamnèse détaillée, un examen physique ciblé et des examens d’imagerie moderne, un diagnostic initial peut être établi. Les fractures, l’infection et la nécrose aseptique de la tête fémorale doivent être exclues car elles requièrent un traitement immédiat. En cas de diagnostic d’un CFA, un traitement conservateur de courte durée mais au maximum six mois peut être tenté. En cas de persistance de la symptomatologie, une levée du CFA devrait être proposée. Plusieurs solutions chirurgicales sont à disposition mais le traitement par voie arthroscopique semble être de loin la solution la plus prometteuse et la moins agressive. Les résultats sont encourageants et comparables à la chirurgie ouverte à deux ans de recul. Les résultats à court et moyen termes sont bons. À long terme il s’agira d’obtenir la courbe de survie de ces hanches préarthrosiques. 1 Beck M, Leunig M, Parvizi J, Boutier V, Wyss D, Ganz R. Anterior femoroacetabular impingement : part II. Midterm results of surgical treatment. Clin Orthop 2004 ; 418 : 67-73. 2 Beck M, Leunig M, Clarke E, Ganz R. Femoroacetabular impingement as a factor in the development of nonunion of the femoral neck : a report of three cases. 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