
Le conflit fémoroacétabulaire 89
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pent à des activités sportives impliquant la mobilité de
la hanche (p. ex. la danse). La forme came est plus fré-
quente chez des hommes jeunes et athlétiques âgés de
20 à 30 ans [1,12,18,20]. Néanmoins les formes pures
caractéristiques ne sont pas les plus fréquentes. En effet,
dans deux tiers des cas il s’agit de formes mixtes.
Lésions labrales et cartilagineuses
dans un contexte de traumatisme
sans CFA préalable
Chez le patient jeune, on note parfois des lésions
labrales ou chondrales plus ou moins sévères liées à un
traumatisme suite à la pratique d’un sport mais aussi
lors de traumatismes de la vie quotidienne comme une
glissade. Ce dernier groupe de patients typiquement ne
ressent pas de symptôme avant le traumatisme. Il s’agit
de reconnaître l’aspect accidentel de l’événement qui a
des répercussions assécurologiques majeures chez ces
patients jeunes sans antécédents. Ces lésions labrales
peuvent être assimilées aux lésions du ménisque trau-
matique chez le jeune sportif. En effet, nous sommes
convaincus qu’il s’agit de traumatismes aigus car, dans
ce contexte, des épanchements sanguins frais ont été
retrouvés dans la majorité des cas où l’arthroscopie a
été pratiquée en urgence, par exemple dans les jours
suivants l’apparition de la symptomatologie aiguë. En
effet, parfois ces patients se présentent en urgence suite
à ces traumatismes avec une impotence fonctionnelle
majeure du membre inférieur et des douleurs impor-
tantes. Le plus souvent on retrouve une lésion labrale
et parfois des lésions chondrales juxta-labrale acé-
tabulaire. Parfois une lésion du ligament rond y est
associée surtout dans un contexte de traumatisme en
rotation externe du membre inférieur. Dans ces cas,
nous tenons compte des éléments biodynamiques de la
hanche et corrigeons dans le même temps opératoire,
si possible, les éléments de CFA tant acétabulaire que
céphalique. Il s’agit de préserver autant que possible le
cartilage articulaire en particulier acétabulaire, pour
le futur de ces hanches déjà fortement lésées après un
traumatisme.
Lésions labrales sans CFA
et sans traumatisme
Lorsqu’une lésion labrale non traumatique est pré-
sente chez des patients jeunes, il s’agit de rechercher
activement, une étiologie favorisante, tel que le CFA
ou la dysplasie. Si cette recherche, par des examens
radiologiques et notamment l’arthro-IRM est néga-
tive, alors on peut traiter la lésion labrale soit par une
suture, soit par une résection selon l’état de cette der-
nière. L’arthroscopie de la hanche est la méthode de
choix dans ce contexte.
Les douleurs dans le CFA
Ce syndrome est souvent rencontré chez le jeune adulte.
Il s’agit là de manifestations douloureuses dans le cadre
de troubles dégénératifs débutants. La coxarthrose
débutante, primaire ou secondaire (par exemple dans
le cas de séquelles de la maladie de Perthès, épiphy-
siolyse ou post-traumatique), se présente typiquement
avec ce syndrome. Des douleurs inguinales intermit-
tentes évoquent a priori un CFA antéro-supérieur. Ces
douleurs sont typiquement juste médiales ou légère-
ment latérales à l’épine iliaque antéro-supérieure.
La position assise prolongée, par exemple durant les
trajets en voiture, la montée des escaliers ou le fait de
croiser le membre inférieur atteint sur le membre infé-
rieur controlatéral peuvent être douloureux. Le conflit
supérieur est aussi fréquent et les patients se plaignent
de douleurs sur la face latérale de la hanche. Le conflit
postérieur est moins fréquent. Il se manifeste par des
douleurs dans la fesse autant diurnes que nocturnes
avec parfois des réveils nocturnes. Chez ces patients,
l’extension et la rotation externe en décubitus dorsal
engendrent le phénomène douloureux. Les patients
adoptent parfois une position de confort en dormant
avec des coussins sous les genoux. L’examen clinique
et l’imagerie peuvent être utiles en cas de suspicion de
CFA.
Examen clinique
L’examen clinique devrait inclure une analyse de la mar-
che, les mobilités, la palpation des points douloureux
ainsi que quelques tests spécifiques. Une mobilité dimi-
nuée indique un problème intra-articulaire le plus fré-
quemment la coxarthrose ou un conflit coxo-fémoral.
Tests spécifiques
Certains tests cliniques simples sont utiles pour exami-
ner la hanche.
Le test de conflit appelé dans la littérature anglo-
saxonne impingment test est utile pour démontrer
le CFA antéro-supérieur. Dans ce test, la hanche est
fléchie à 90° et on imprime une adduction ainsi qu’une
rotation interne. Cette combinaison de mouvements
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