conceptuels, mais aussi une analyse des liens privilégiés qu’entretient cette
théorie avec d’autres, comme les représentations sociales ou l’identité
sociale. Jean Viaud (Université de Brest) aborde, dans le chapitre 1, le pro-
blème de la définition de la mémoire collective en insistant sur deux de ses
formes — la mémoire d’origine et la mémoire exemplaire — tout en inscri-
vant ses réflexions dans l’optique de la psychologie sociale au travers notam-
ment des relations inter-groupes. Dans le chapitre 2, Nicolas Roussiau
(Université de Rennes 2) et Christine Bonardi (Université de Nice) s’interro-
gent sur la place qu’occupe la mémoire sociale dans le champ théorique des
représentations sociales, notamment dans des perspectives conceptuelles
récentes comme celles du noyau central ou encore des principes organisa-
teurs. La dernière partie du chapitre insiste sur un aspect plus méconnu,
l’impact du contexte et des institutions dans le « modelage » à la fois des
représentations et de la mémoire sociale. Dans le chapitre 3, Alain Clémence
(Université de Lausanne) propose, toujours dans une perspective d’intégra-
tion — représentation sociale/mémoire sociale — des éléments de réflexion
sur la transformation d’un savoir expert en un savoir ordinaire en insistant
sur l’apport de deux processus classiques des représentations sociales :
l’objectivation et l’ancrage. Frédéric Le Paumier et Marisa Zavalloni
(Université de Montréal) présentent, dans le chapitre 4, une lecture de la
mémoire sociale au travers du paradigme théorique de l’identité et plus pré-
cisément du modèle de l’ego-écologie. Dans une perspective plus philoso-
phique Toshiaki Kozakaï (Université de Lille) interroge, dans le chapitre 5,
le statut ontologique du phénomène collectif lui aussi sous l’angle identitaire.
Enfin le chapitre 6, écrit par Wolfgang Wagner et Nicole Kronberger
(Université de Linz), aborde d’une manière originale les mythes comme
expressions de la mémoire sociale.
La seconde partie de l’ouvrage traite de la mémoire sociale des groupes
et plus précisément de la manière dont les groupes sociaux se remémorent
différemment un événement. Dans le chapitre 7, Patrick Rateau (Université
de Montpellier 3) et Michel-Louis Rouquette (Université de Paris 8), abor-
dent deux exemples d’actualisation des souvenirs à partir de deux faits
divers dramatiques : le massacre des Italiens d’Aigues-Mortes à la fin du
XIX esiècle et la profanation du cimetière juif de Carpentras à la fin du
XX esiècle remémorés par des groupes d’âges différents. Dans le chapitre 8,
Celso Pereira de Sa et Cristina de Oliveira (Université de l’État de Rio de
Janeiro) analysent le contenu contemporain de la mémoire sociale de la
découverte du Brésil, sous l’angle théorique des représentations sociales,
dans deux populations : Portugais et Brésiliens. Dans le chapitre 9,
Annamaria Di Rosa et Claudia Mormino (Université de Rome) examinent
quant à elles, dans une perspective pluri-théorique — identités, représenta-
tions et mémoires sociales — les associations que des jeunes européens réa-
lisent à partir des termes « Union Européenne » et « nation ». Tatiana
Emelyanova (Université de Tver), dans le chapitre 10, étudie chez des
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