sur le front des actions, et d’une aggravation des inquiétudes sur la
solvabilité des Etats... Le ratio endettement/croissance européen est
encore aujourd’hui de 7 (c’est-à-dire que 7 euros empruntés génèrent 1
euros de gain de PIB...) La volonté, salutaire souhaitons-le, d’Angela
Merkel et de Nicolas Sarkozy d’imposer un nouveau « pacte de
croissance » en Europe n’apporte pour le moment pas le début d’une
solution.
La situation des banques est tellement bonne qu’un nouveau stress test
des banques européennes a été annoncé pour cet été, afin de mesurer
leur résistance au dégonflement en cours de la bulle obligataire (sur les
emprunts d’Etats en particulier). Les modalités de ces tests sont en
cours de négociations. Nous savons déjà que, concernant les banques
espagnoles, il ne sera pas tenu compte d’une quelconque dévaluation
de l’immobilier espagnol dans ces simulations...(sic !) L’Etat espagnol
est par ailleurs par avance en train de privatiser les caisses d’épargnes
espagnoles, parce qu’il ne dispose ni des fonds ni de la capacité
d’emprunt pour les recapitaliser. Pour information, vers la fin du mois de
janvier, pendant l’euphorie des marchés sur l’amélioration supposée de
la situation européenne, l’Etat espagnol a finalement renoncé à proposer
au marché un petit emprunt, et a fait appel directement à un syndicat
de banques européennes...et à l’Etat chinois ( !), pour lever un emprunt
dont le taux est...inconnu !
Pour mémoire de la fiabilité des stress test européens, l’Anglo Irish
Bank, la plus importante banque irlandaise, avait réussi les stress test
réalisés en juillet 2010...avant de faire faillite en septembre la même
année et d’être nationalisée pour être démantelée...provoquant un
déficit budgétaire de plus 30% du PIB pour l’Etat irlandais...qui fut
contraint, lui, d’accepter un plan de sauvetage international de 85
milliards d’euros... C’était il y a trois mois...Et cette même banque, dont
le démantèlement est en cours, vient d’annoncer début février 2011,
une nouvelle perte record pour son exercice 2010, due à son portefeuille
d’actifs toxiques en obligations européennes...
En outre, nous savons que le principal opposant au président irlandais,
qui devrait remporter sans surprise les élections du 25 février 2011, a
réalisé un certain nombre de démarches auprès de la BCE et du FSFE
pour tenter de renégocier la dette de l’Etat irlandais souscrite pendant
son sauvetage auprès de ses partenaires européens, dette qu’elle ne
peut, déjà aujourd’hui, que difficilement honorer ; que la Grèce ne peut,
elle non plus, échapper à une telle restructuration, qui aurait des
conséquence sur l’ensemble des emprunteurs de la zone.
Jean Claude Trichet, président de la BCE, a fait une déclaration hier,
témoignant de son ferme refus d’une telle restructuration de ces deux
dettes...Jean Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, a déclaré quant
à lui, quelques heures plus tard en Grèce, que le FMI et l’UE devraient
répondre favorablement à une telle demande aux conséquences
imprévisibles.
Enfin, d’un coté, la très forte croissance de l’économie allemande
justifierait à elle seule une hausse de taux d’intérêt de la BCE afin
d’éviter un retour plus marqué de l’inflation ; de l’autre, une telle hausse
des taux directeurs serait dévastatrice pour les pays fragiles de la zone
euro. Et seule la valeur de l’euro sert de variable d’ajustement à cette
politique monétaire impossible que Monsieur Trichet cherche à mener
en Europe.
Il semble que, sur le fond, l’Europe ne sache avancer autrement que
dans l’extrême urgence, en pleine crise...
Non, nous ne cédons pas à ces sirènes court-termistes, et maintenons