
1. Synthèse – principales recommandations
Un an et demi après le démarrage des projets, les actions mises en œuvre et opérationnelles
concernent avant tout la gouvernance territoriale, la séquence repérage / évaluation des personnes
fragiles, la gestion de crises et la sortie d’hospitalisation. En revanche, les actions destinées à
développer les Systèmes d’Information, à renforcer les soins primaires et leur articulation avec les
spécialistes et à organiser la coordination des cas complexes sont moins développées.
Au-delà de la consolidation de ces actions, l’un des enjeux des projets est de parvenir à mobiliser
l’ensemble des acteurs sur le territoire pour aboutir à une transformation effective et durable des
prises en charge. Plusieurs freins ont été identifiés. Il s’agit tout d’abord du temps nécessaire à la
mise en place du projet, correspondant à la prise de contact avec les différents partenaires
potentiels, à la construction d’un cadre de confiance, à l’obtention d’un consensus, à la définition de
modalités de pilotage explicite et enfin à l’appropriation du projet par les acteurs. Les autres freins
évoqués par les porteurs de projet concernent la difficulté d’articulation entre la gouvernance des
différents projets sur le territoire, l’absence de dynamique locale de coordination préexistante,
l’étendue du territoire, notamment lorsque l’offre de soins de soins primaires est peu structurée, les
difficultés de recrutement de compétences spécifiques, notamment de gériatres et le
développement de fonctions de coordination, sans compter un turn-over des professionnels qui
doivent s’approprier le projet, les difficultés à intégrer l’éducation thérapeutique des patients dans la
pratique des professionnels de santé de soins primaires ou encore les difficultés à mettre en place
et à s’approprier les technologies de l’information et de la communication en santé.
Face à ces difficultés, il conviendrait de prendre en considération les leviers suivants :
1. La promotion systématique de l’exercice en équipe pluriprofessionnelle en soins primaires,
même quand il n’existe pas de maison ou pôle de santé pluriprofessionnel, à travers les
activités d’évaluation, de planification, d’éducation–accompagnement des patients.
2. Le recours à une fonction d’appui pour soutenir, au quotidien, les démarches des
professionnels au sein des regroupements pluriprofessionnels de soins primaires. Ces
personnes peuvent aider au recueil des données cliniques et, sur cette base, contribuer à la
gestion des files actives de patients (alertes, organisation consultations, etc.), organiser les
réunions de concertation pluriprofessionnelle, mettre en œuvre des actions à destination des
patients (information, orientation, éducation thérapeutique), suivre la mise en œuvre des
protocoles pluriprofessionnels, etc., missions n’incombant pas nécessairement à des
professionnels de santé.
3. La mise en place d’appuis au niveau de la région ou du territoire de santé. Ces appuis
visent à rendre des services, notamment aux professionnels de santé de soins primaires, pour
faciliter la prise en charge des patients et la mise en place de nouvelles organisations /
prestations. Ces appuis peuvent correspondre à :
a) des annuaires des ressources régionales / locales ;
b) des prestations d’éducation thérapeutique et une aide à la mise en œuvre de démarche
d’éducation thérapeutique ciblée ;
c) des outils et des supports (référentiels, grille d’évaluation, etc.) ;
d) une aide à l’élaboration et à la mise en œuvre de protocoles pluriprofessionnels
(formations, référentiels, etc.) et de procédures (PPS, évaluation gériatrique, etc.) ;
e) des facilitateurs, sous la forme de pairs intervenant auprès des professionnels pour les
aider à mettre en œuvre leur projet ;
f) des formations pluriprofessionnelles ciblées sur la mise en œuvre concrète des parcours.
4. L’organisation de retours d’information réguliers définis avec les professionnels. Ils incluent
deux types d’information :
le niveau de diffusion du programme (nombres d’organisations cibles mobilisées, nombre de
professionnels engagés, etc.) ;
l’impact de ce changement (niveau de structuration des organisations cibles, impact sur les
pratiques et sur l’état de santé des personnes).