12 LA MÉDECINE CORÉENNE
sentant une bouche sèche, des yeux rougis, des maux de tête, des
troubles du sommeil, des difficultés respiratoires, des problèmes
de transit, le médecin occidental administrera le plus souvent des
médicaments contre la fièvre, la migraine, l’insomnie et la consti-
pation tandis que le praticien traditionnel coréen, après avoir
diagnostiqué un excès de yang, prescrira une préparation à base
d’igmocho sog ou marihuanilla (Leonurus sibiricus), une plante
réputée pour avoir des propriétés calmantes, fébrifuges et laxa-
tives. C’est donc l’ensemble des symptômes qui est ainsi traité
à partir d’une évaluation de l’état général. Pour les personnes
sujettes aux frissons, troubles gastriques, migraine ou diarrhée
aiguë, une décoction de racine de ginseng, de tubercule de bai
zhu (Atractylodes japonica), de gingembre séché, de réglisse ou
de racine d’aconit détoxifiée est indiquée pour stopper l’afflux
d’énergie froide dans l’organisme par un apport de chaleur en
association avec un traitement global des symptômes. Contrai-
rement aux médicaments occidentaux, les produits phytothéra-
piques résultent d’une préparation individualisée employant des
substances exclusivement naturelles dont la structure molécu-
laire complexe ne permet pas toujours de juger de leur efficacité.
Aujourd’hui, la TKM vise à l’amélioration de l’état de santé
général par une médication végétale ayant pour fondement théo-
rique la présence de l’énergie vitale dite qi, l’équilibre du eum
et du yang, les yin et yang chinois, et le heo-sil4 qui constitue
le cycle d’épuisement et de rétablissement. Si différentes patho-
logies peuvent se déclarer, c’est parce que s’amenuise la force
vitale du qi, lequel varie selon les individus au niveau quantitatif,
mais aussi en raison de facteurs spécifiques liés aux habitudes,
notamment alimentaires, de chaque individu. Le meilleur moyen
de conserver le qi est de rester serein en toutes circonstances,
de se nourrir sainement et d’éviter autant que faire se peut les
états de tension mentale. Conformément à la théorie du eum et du
yang, les organes se répartissent selon ce même équilibre, qu’il
convient de maintenir pour se prémunir des maladies. Le heo-sil
représente quant à lui, par sa première composante, l’état d’épui-
4. Heo-sil : résultat des différences entre le yin et le yang (heo signifie passivité
ou non prévu ; sil signifie force ou qu’une action est prévue).
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