
CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE - 2014 ; 18(2) : 103-108              107
chiru rgie t h o r a c i q u e
3.4. Comparaison de l’acticité d’œsophagectomie pour 
cancer entre la base Epithor® et la base nationale PMSI
En France, en 2010, le nombre total d’œsophagectomie pour 
cancer, toutes spécialités confondues, était de 777 avec une 
durée moyenne de séjour de 25,88 jours (source PMSI). 
Durant cette période, 162 centres pratiquaient cette interven-
tion, dont 27 centres réalisant plus de cinq interventions sur 
l’année [figure 10]. On note que le deuxième centre national 
en termes d’activité correspond en réalité au groupement de 
tous les centres de la région parisienne (Assistance publique-
Hôpitaux de Paris), dont le détail n’a pas été fourni par la 
source PMSI et ne peut donc pas être considéré comme 
un centre unique. Parmi les 5 centres à plus haut volume, 
2 centres étaient des centres de chirurgie thoracique. 
Pour la même période, la base de données Epithor® retrou-
vait 97 interventions pour 18 centres, avec 5 centres ayant réa-
lisé plus de 5 interventions dans l’année. 
Au total, les chirurgiens thoraciques ont réalisé 97 des 777 
exérèses œsophagiennes pour cancer en France en 2010, 
soit 13 % de l’activité. Par ailleurs, 18,5 % des centres réa-
lisant plus de 5 œsophagectomies pour cancer au cours de 
l’année sont des centres de chirurgie thoracique (5 centres de 
chirurgie thoracique sur 27 centres nationaux réalisant plus 
de 5 œsophagectomies pour cancer). 
4. DISCUSSION 
Cinquante-neuf pour cent des centres de chirurgie thoracique 
français participant à la base de données nationale Epithor® 
réalise au moins une intervention chirurgicale œsogastrique  
par an. Cependant la répartition de cette activité reste très 
hétérogène, avec certains centres réalisant quelques actes par 
an, dans le cadre d’une chirurgie d’urgence et seulement six 
centres réalisant plus de dix interventions par an. Certains de 
ces centres sont même parfois le centre de référence et de 
recours en chirurgie œsophagienne dans leur région. 
Quasiment un tiers des interventions (27 %) concerne les 
troubles fonctionnels, avec une prédominance pour la prise 
en charge du RGO et des hernies hiatales. On remarque que 
dans la grande majorité des cas (89 %), la chirurgie du RGO 
et des hernies hiatales est réalisée par voie abdominale, mais 
cependant 11 % sont réalisés par voie d’abord thoracique. 
L’abord thoracique est assez spécifique de ce type de chirur-
gie lorsqu’elle est réalisée par une équipe de chirurgie thora-
cique. Les indications sont cependant limitées et concernent 
la cure des volumineuses hernies hiatales fixées et lorsqu’une 
réparation du diaphragme ou un allongement de l’œsophage 
sont nécessaire [1-2]. Dans le cas d’un RGO sans hernie hia-
tale, l’abord thoracique peut être proposé après échec d’une 
cure par voie abdominale [3]. 
La prise en charge des tumeurs malignes va concerner dans la 
grande majorité (94 %) les tumeurs primitives de l’œsophage. 
Lorsqu’il s’agit d’une tumeur primitive non œsophagienne, le 
geste chirurgical consiste la plupart du temps en la mise en 
place d’une sonde d’alimentation entérale ou en une explo-
ration. On recense en tout 836 œsophagectomies ou recons-
tructions de l’œsophage, soit 46 % de la totalité les interven-
tions répertoriées dans la base de données. Concernant la 
technique chirurgicale des œsophagectomies programmées 
pour cancer, on va retrouver dans la grande majorité (72 %) 
une intervention de type « Lewis-Santy »,  la prédominance 
de cette technique s’explique par le fait qu’elle peut s’appli-
quer pour les tumeurs du tiers inférieur de l’œsophage ainsi 
que pour les tumeurs du cardia Siewert 1 et parfois 2 [4-5]. 
L’intervention type « Lewis-Santy » est largement préférée à 
la voie transhiatale car malgré une morbidité respiratoire plus 
importante, la voie transthoracique tend à apporter une meil-
leure survie à long terme [6-7]. 
Dans la littérature, on retrouve une mortalité postopératoire 
après œsophagectomie de 2,6 à 14 % [8-13], ce qui correspond 
aux chiffres retrouvés dans la base de données Epithor®. On 
retrouve également, dans de nombreuses séries, la notion 
d’une morbimortalité après œsophagectomie plus faible dans 
les centres à « haut volume » que dans les centres à « faible 
volume » [11-15]. Cependant, dans ces différentes séries, il 
n’est pas toujours précisé s’il s’agit d’œsophagectomie pour 
cancer ou toutes pathologies confondues. De plus, la défini-
tion de centre à « haut volume» est variable, allant de plus 
de 2,33 interventions par an à plus de 20 interventions par 
an. Dans notre étude, nous avons choisi de manière arbitraire 
la barrière de plus de 5 interventions par an sans mettre en 
évidence de différence significative pour la morbimortalité. 
En France dans le cadre du plan cancer insufflé par l’Institut 
National du Cancer (INCA), il a été défini en 2008 un seuil 
d’activité minimale annuelle applicable à l’activité de traite-
ment du cancer. Ainsi l’article R. 6123-95 du Code de santé 
0
5
10
15
20
25
30
35
]30-35]]25-30]]20-25]]15-20]]10-15]]5-10]]0-5]
Nombre d’œsophagectomies pour cancer par centre, par an
33
321
0
20
40
60
80
100
120
140
]80-90]]60-80]]40-60]]30-40]]20-30]]10-20]]5-10]]0-5]
Nombre d’œsophagectomies pour cancer par centre en 2010
135
4
7
13
111 0
Figure 9. Nombre d’œsophagectomies pour cancer par centre  
et par an répertoriées dans la base de données Epithor®  
entre 2002 et 2010.
Figure 10. Nombre d’œsophagectomies pour cancer en France  
par centre pour l’année 2010, toutes spécialités confondues,  
selon le registre des PMSI.