Sommaire Introduction : Les premières traces d’exploitation minières datent du Xe siècle. Sainte Marie-aux-mines : - 300 mx différents -> Site exceptionnel, riche par sa diversité. Bourse aux mines quasi mondialement connue. 1 000 entrées de galeries. XVIe siècle : découverte d’un bloc d’argent natif de 540kg. I/ Formation d’un filon métallifère. 1. Mise en place d’un minerai. 2. Le fossé rhénan et les filons à l’Ere tertiaire. 3. Les Vosges au col des Bagenelles : une tectonique à l’Ere primaire. p.2 p.3 p.6 II/ Exploitation d’un filon d’argent au XVIe siècle. 1. Le travail des mineurs. 2. L’extraction de l’argent à partir de la galène d’argent p.10 p.11 III/ Impact de l’exploitation minière de Sainte Marie-aux-Mines sur l’Homme. 1. Utilisation des ressources minières de Sainte-Marie-au Mines. 2. Démographie de Sainte-Marie-aux-Mines au cours de l’exploitation minière. p.13 p.14 Annexes : - Le vocabulaire de la mine. Les minéraux importants de Sainte Marie aux Mines. p.15 p.16 1 I/ Formation d’un filon métallifère. 1. Mise en place d’un minerai a. Les conditions à réunir pour « fabriquer » un gisement minéral. Extrait du livre : Mines de rêves, par M. Fluck b. Comment se réalise la concentration du minéral ? Expérience : cristallisation du chlorure de sodium NaCl : PROTOCOLE - faire dissoudre dans 100 mL d’eau, 10 à 20 g de gros sel, à froid, - mettre une goutte de la solution obtenue sur une lame , - placer la lame près d’une source de chaleur (lampe du microscope, au soleil, radiateur de la salle de classe) ou utiliser un sèche cheveux…, - observer le résultat, au faible grossissement. OBSERVATION INTERPETATION 2 2. Le fossé rhénan et l’étude des filons à l’Ere tertiaire. Document 1 : schéma : relation Alpes et fossé Rhénan : Q. D’après l’analyse des documents 1,2 et 3, comment expliquez-vous la formation du fossé Rhénan et quelles sont les conséquences pour la formation des filons ? Document 3 : Interprétation du profil sismique ECORS dans le sud du Fossé Rhénan 3 Document 2 : carte : les grandes unités géologique des vosges, de l’Alsace et de la Forêt Noire Sainte Marieaux-mines Fossé Rhénan Volcan du Keiserstuhl Collines sous-vosgiennes et sousschwarwaldiennes Couverture sédimentaire de l’Ere Secondaire Socle ancien de l’Ere Primaire Q. Sur ce document, annotez les deux grands détachements, (failles normales à l’échelle régionale), qui bordent le fossé Rhénan. Q. D’après ce document, à quelle ère géologique s’est mis en place le fossé Rhénan ? 4 VISITE DE LA MINE « GABES GOTTES » 1. Localiser les filons métallifères. Carte des filons métallifères du district, Pierre Fluck Cf : Carte des filons métallifères du district Q. Repérez les différents secteurs miniers et la mine « Gabes Gottes », Q. Estimez l’orientation générale des filons de chacun des secteurs. Q. Rappelez les minerais extraits de chaque secteur. Topographie souterraine des mines Chrétien - Comment expliquer la géométrie des filons des différents secteurs ? 2. Exploiter le filon riche en minerai. Cf : Topographie souterraine des mines Chrétien Q. Localisez les filons visibles sur la carte ci contre. Q. Comment s‘appellent les galeries d’accès aux filons ? Les repérer et les colorier en couleur différente Filon, plafond d’une galerie, mine de 3. Former le filon dans un contexte géologique particulier. Cf : Filon, plafond d’une galerie, mine de « Gabes Gottes « Q. Réaliser un schéma d’interprétation du déplacement du filon. Q. En quoi cet indice valide la nécessité d’un contexte géologique particulier pour former des filons métallifères ? « Gabes Gottes « - Que suivez vous lorsque vous marchez dans un filon vidé de son minerai (filon en négatif !) ? 5 3. Les Vosges au col des Bagenelles : une tectonique à l’Ere primaire LE PAYSAGE DU COL DES BAGENELLES (908 m) La vallée de la Liepvrette, vue du col des Bagenelles Q. Orientez la photographie et repérer le Nord, Q. Repérez sur la photographie, la vallée de la Liepvrette, la faille de Sainte-Marie – aux – Mines, le versant granitique, le versant gneissique, les collines de grès triasiques du Schlossberg (700 m), de Rougerin (650m) et de l’Ungersberg (au dernier plan, 900 m Les grès des Vosges sont des formations sédimentaires détritiques qui se sont déposées dans notre région, principalement au Trias (-245 Ma), sur le socle d’âge Primaire. Q. Comparez la localisation topographique des formations gréseuses repérées dans le paysage, à celle du granite tel qu’on peut le rencontrer au col des Bagenelles. Q. Réalisez un schéma pour expliquer les localisations respectives du grès et du granite. Q. Quel événement géologique régional vous permet d’expliquer la formation du paysage actuel ? 6 Arrêt Pétrographie Parking Roche magmatique plutonique Minéralogie Interprétation du col des Bagenelles Granite des crêtes Chemin du Haycot (haut) Granulites sombres Affleurement à débit en parallélipède massif Roche massive Couleur vert sombre Roche finement cristallisée, Grain fin Litage frustre Minéraux étirés 7 Arrêt Pétrographie Minéralogie Interprétation Chemin du Haycot (intermédiaire) Granulites claires et roses Affleurement à débit en petit parallélipède Roche massive Couleur claire et rose Roche finement cristallisée, Grain fin Litage frustre Minéraux étirés Chemin du Haycot (bas) Péridotite serpentinisée à grenat Affleurement en petites massifs ou écailles Couleur sombre à noire, noir verdâtre ou brun rouge 8 Doc 2 : diagramme PT et granulite Doc 1 : subduction continentale Ky = distène ; Jd = jadéite ; Ab = albite ; Bi = bioiotite ; Sill = sillimanite ; And = andalousite a : épaississement de la lithosphère continenale par sous - charriage (subduction continentale) des unités saxothuringiennes sous les unités moldanubiennes b : délamination de la racine par des remontées d’asthénosphère chaude ; incorporation d’écailles péridotitiques à la base de la croûte des unités saxothuringiennes c : mise en place du « granite des Crêtes » à partir de magma issu de la fusion partielle de manteau et de magma d’origine crustale Doc 3 : les étapes de l’orogénèse (vitesse et profondeur) Thining : amincissement Thickening : épaississement Extrusion : remontée des roches et formation de relief Uplift érosion : - Repérer dans le schéma a, la croûte continentale, le manteau lithosphérique et l’asthénosphère, les unités saxothuringiennes et moldanubiennes, - Repérer dans le schéma b, les granulites de la croûte continentale inférieure - Repérer dans le schéma c, les zones de fusion à l’origine du « granite des Crêtes » érosion 9 II/ Exploitation d’un filon d’argent. 1. Le travail des mineurs. Gravures datées de 1549, au XVIe siècle. 10 2. L’extraction de l’argent à partir de la galène d’argent au XVIe siècle : Les gisements d’argents natifs (Ag) ne sont pas très fréquents. Ils se rencontrent généralement sous forme de filons associés à d’autres occurrences minérales : - La galène (argentifère) : un sulfure de plomb (1% d’argent) Cuivre gris : sulfure de cuivre (0-18% d’argent) Minéraux rares : Pyrargyrite (>59.8%), Proustite (>65.4%) et Cérargyrite (>75.3%) 11 Schéma : étapes d’extraction de l’argent à partir de la galène argentifère : Extraction de la galène des mines Lavage Bocardage (Les minéraux sont concassés) Grillage de la galène : opération thermique (1 000°C). On élimine du minerai : l’eau et certains corps chimiques nuisibles à la fusion (sulfure et phosphore : ils rendent la font dure et fragile). C’est une réaction d’oxydation : Galène argentifère + O2 = oxyde de plomb + souffre (gaz) PbS(Ag) + 3O2 = 2PbO(Ag) + 2 SO2 Réduction <-> l’art de la fonderie. L’oxyde de plomb est réduit dans un autre four, il peut réagir avec de la galène ou du charbon de bois ajouté en petite quantité, de manière à enrichir le plomb argentifère. 2PbO(Ag) + PbS(Ag) = 3Pb(Ag) + SO2 2PbO(Ag) + C = 2Pb(Ag) + CO2 Obtention de plomb purifié associé à de l’argent natif = plomb argentifère. Coupellation : Séparation de l’argent natif du plomb à haute température. - Plomb facilement oxydable. Fusion oxyde de plomb (=litharge) : 327°C Argent peu oxydable. Fusion argent : 962°C Fusion oxydante à 850-950°C par apport d’un souffle d’air à la surface du plomb fondu. L’oxyde de plomb moins dense, surnage et sera écrémée par le fondeur. Au fur et à mesure de la coupellation, la masse de plomb diminue et la part d’argent augmente et se concentre au fond du creuset. A la fin il ne reste plus que de l’argent, « un éclair blanc ». (Source : Lithothèque d’Alsace.) 12 III/ Impact de l’exploitation minière de Sainte Marie-aux-Mines sur l’Homme. 1. Utilisation des ressources minières de Sainte-Marie-au Mines. Tableau : Utilisations de l’argent : Ag Secteur industriel Bijouterie et argenterie, Pièces et médailles Photographie Alimentation Electrique et électronique : l’argent possède une meilleur conductivité que le cuivre. Soudure Alliage avec d’autres métaux (or, cuivre, nickel) pour renforcer ses caractéristiques mécaniques Les sels d’argents sont photosensibles : ils se décomposent sous l’influence de la lumière. Propriétés bactéricides Tableau : Utilisations du plomb : Pb, produit secondaire de l’extraction d’argent. Propriétés : - grande malléabilité et ductilité, relative résistance à la corrosion bas point de fusion. Problèmes de toxicité. Secteur industriel et automobile Guerre /chasse Maquillage Imprimerie Protection contre les rayons X Batterie au plomb = 72% de la consommation de plomb (53% automobile, 19% industrie) Additif de carburant automobile (plomb tétrahyle) Munitions Blanc de Céruse (PbCO3), Minium, Cristal de galène. Plus utilisé actuellement, car le plomb est toxique. Fabrication des caractères. 1mm de plomb atténue la dose se rayonnement d’un facteur 1 000. Tableau : Utilisations de l’arsenic: As Teinture verte médicaments Poison Guerre C’est pour cette raison qu'il était interdit de porter des vêtements verts aux théâtre car sous l'effet de la chaleur, l'arsenic se transformait en vapeur et pouvait empoisonner le porteur du vêtement. Depuis l’Antiquité (exemple solution de Fowler, à base d’arsénite). Au XVIIe siècle, est appelé « poudre de succession » -> accélère les héritages par meurtre. Il a été utilisé pour augmenter la toxicité de certaines armes chimiques, sous forme d’arsine notamment, dès la Première Guerre mondiale. Additif (durcisseur) au plomb des cartouches de chasse ou des munitions de guerre (il freine aussi la formation d’oxyde de plomb) 13 Pesticide Métaux semiconducteurs Photocopies Traitement du bois arséniate de plomb -> Problème : source d’empoisonnement des utilisateurs, pollution de l’environnement Les alliages composés d’arsenic et de gallium (GaAs) ou d’indium (InAs) donnent des matériaux semi-conducteurs, utilisés pour la fabrication de cellules photovoltaïques, de diodes électroluminescentes (DEL) et de transistors à très haute fréquence. Il est depuis peu utilisé sur les « tambours » des imprimantes dites « lasers » et des photocopieuses, fax. Mélangé avec du cuivre et du chrome (CCA). controversé en raison de sa toxicité, de sa rémanence et du fait qu’il soit partiellement soluble dans l’eau et les pluies, ce traitement reste autorisé dans la plupart des pays. Tableau : Utilisations du Cobalt : Co Pigment Batterie Superalliages Alliages durs Catalyseurs Pneus, colle, savons Aimants. 9% 22% 11% 11% 11% 8% 7% Bleu de Cobalt Téléphone ^portable, ordinateurs, véhicules hybrides, outils portatifs Fabrication d’aubes de turbine, turboréacteurs Fabrication de prothèse dentaire Industrie chimique et pétrolière 2. Démographie de Sainte-Marie-aux-Mines au cours de l’exploitation minière. 1500 : 400 habitants Tableau : évolution démographique de Sainte Marie-aux-mines Au début du XVIesiècle, cent cinq mines ont été ouvertes dont on a extrait environ - 5 000 tonnes de cuivre, 300 tonnes de minerai d'argent, 80 000 tonnes de plomb. 14 Les principaux minéraux de Sainte Marie aux Mines Tableau : Les principaux minéraux rencontrés dans la mine de gabe Gottes : (Photos prise au musée de minéralogie de Strasbourg) Nom Formule chimique aspect CaCO3 Aragonite Chalcopyrite CuFeS2 Galène argentifère PbS(Ag) Malachite Cu2CO3(OH)2 15 LE VOCABULAIRE DE LA MINE (Source : lithothèque d’Alsace). Bure : puisard creusé au point le plus bas d'un puits. On y recueille les eaux de la mine en vue de leur évacuation par pompage. Bocard : appareil de concassage permettant de fragmenter le minerai à la taille d'une noix favorisant ainsi sa réduction au haut fourneau. Structure de fonctionnement hydraulique en bois composée d'un cadre solide, de pieux ferrés alignés côte à côte que soulevait alternativement un arbre à cames dont le mouvement était assuré par une roue à aubes. Champ filonien : secteur filonien identifié et susceptible d'être exploité ou en cours d'exploitation. Champ minier : étendue de surface et souterraine des filons exploités ou en cours d'exploitation. Cheminée : puits étroit interne réunissant plusieurs fonctions dont celles permettant principalement d'y favoriser la circulation de l'air entre les différents étages de la mine et d'y extraire du minerai à l'aide d'un treuil. Chien de mine (Hund) : caisse ferrée montée sur roues et destinée au transport du minerai et des roches stériles. Poussé par une seule personne dans un travers-banc, le chariot (ou le chien) était guidé par des limandes (rails en bois) jusque sur la halde où le minerai était ensuite trié et le stérile rejeté. Coupellation (four de) : opération de séparation - à température de fusion - du minerai d'argent du sulfure de plomb qu'il contient. Étant plus dense que le plomb, l'argent se concentre au fond du four. En surface, le plomb liquide s'oxyde (PbO) sous l'action de l'air soufflé et forme le litharge qui est écrémé. Le litharge est épuisé par le haut le premier avant d'accéder à l'argent liquide. Éponte : terme minier. Chacune des surfaces limitant un filon et la roche encaissante (zone de contact). La nature de l'éponte est souvent modifiée sur une faible épaisseur par une formation (par ex. : argileuse, lamprophyre) nommée la salbande. L'éponte sous le filon est le mur ; celle sur le filon est le toit. Exhaure : action d'épuiser les eaux par un système hydraulique ou par écoulement naturel par une galerie d'exhaure (Erbstollen) vers l'extérieur des travaux miniers. 16 Filon (gang) : veine minéralisée, souvent d'origine hydrothermale, ou fossilifère (charbon) remplissant des fractures dans des roches de formation antérieure à la minéralisation. Ce sont ces filons souvent très étendus qui sont recherchés et exploités par les mineurs. Fonderie-forge : ensemble des installations usinières où l'on fond des matières utiles en atmosphère réductrice, où les métaux obtenus sont purifiés et transformés à la forge. Galène : sulfure naturel de plomb (PbS), d’un éclat métallique, cristallisant généralement en cubes ou lames carrées. Principal minerai de plomb. La galène est souvent argentifère, ce qui en fait la principale source d’argent, même si sa teneur est extrêmement faible : 1-1.5kg d’argent/tonne de plomb. Gangue : nom donné, dans les filons métallifères, aux parties non métalliques (minerai stérile) qui forment souvent la masse principale du dépôt et qui enveloppent le minerai. Halde : amas de déblais rocheux se trouvant devant l'entrée d'une galerie de mine ou près d'un puits au jour. Hornstatt : à l'intérieur de la mine, chambre creusée en tête d'un puits d'extraction permettant l'installation et la mise en œuvre d'un treuil. Minerai : ensemble rocheux contenant des substances utiles en pourcentage suffisant pour justifier une exploitation. Matière première en métallurgie. Hornstatt Minéral : solide naturel, homogène, possédant uns composition chimique définie et une structure atomique ordonnée. Pointerolle (Stufeisen) : outil utilisé pour le perçage des galeries et pour l'abattage du minerai. Burin aciéré emmanché, pointu d'un côté et plat de l'autre. Il était percuté du côté plat par un marteau (Schlägel). Puits (Schacht) : - puits d'extraction : puits vertical permettant la liaison entre les différents étages miniers pour le passage des mineurs, l'extraction du minerai, des stériles et des eaux d'infiltration au jour. - puits d'aérage : orifice vertical permettant la circulation naturelle de l'air. Soutènement : échafaudage (boisage) assurant la stabilité des travaux miniers, rarement une maçonnerie. Tonne (benne) (début XIXe siècle) : sorte de grand tonneau en bois de forme tronconique cerclé de fer et d'une capacité de 9 hectolitres. Servant au transport rapide du minerai que soulevait un treuil relié à une roue hydraulique, les tonnes circulaient chacune dans leur propre compartiment. Travers-bancs (Querschlag - Erbstollen) : galerie d'écoulement et de roulement légèrement inclinée (souvent rectiligne) tracée depuis le jour à travers les roches stériles ( à travers les bancs de roches) joignant perpendiculairement le filon principal dans les parties profondes. 17