FPSE – Section psychologie Master orientation cognitive et

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FPSE – Section psychologie
Master orientation cognitive et développementale –
Présentation des projets de mémoires (M2) – Salle MR080 – 12 mai 2016
PROGRAMME
10h15 : Niloufar Anjileli & Monika Toellner: Entraînement des fonctions exécutives et
le développement du comportement intentionnel
10h40 : Lorella Alessandra Blin, Ordhia Caron Muller & Cindy Goncalves Alberto :
Effet de l’âge et de la complexité de la tâche en cours sur la Mémoire
Prospective
11h05 : Sandrine Rubin : La capacité d’attribution d’intention à autrui : développement
d’un nouvel outil d’évaluation
11h30: Vera Kotte, Celine Lucken & Nathalie Mermilliod: Etudes des compétences
haptiques chez les jeunes adultes
12h10 : Estelle Ansermet : Investigation de l’influence du statut économique et social
(SES) sur la perception des émotions et le comportement social
12h35 : Laura Marino: Etude du traitement attentionnel des visages émotionnels avec
les SSVEPs
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Présentation des projets de mémoires M2 – 12 mai 2016
Niloufar Anjileli et Monika Toellner
Entraînement des fonctions exécutives et le développement du
comportement intentionnel
La mémoire prospective (MP) décrit nos capacités à réaliser des intentions
dans le futur. Elle se développe progressivement au cours de l’enfance (Kliegel
& Jager, 2007) et elle joue un rôle central dans l’acquisition de l'autonomie de
l'enfant. Les mécanismes qui contribuent à ce développement ne sont encore
que peu établis. Parmi ces mécanismes, il semblerait qu’il y ait les fonctions
exécutives (FE), définies comme les capacités impliquées dans le contrôle conscient
des pensées et des actions. D'une part, la MP et les FE montrent une trajectoire
développementale semblable pendant l'enfance (Guarjardo & Best, 2000).
D’autre part, les différences interindividuelles aux niveaux des FE corrèlent avec les
différences interindividuelles des capacités de MP (Kerns, 2000).
La présente étude vise l’entraînement de trois capacités exécutives - la
flexibilité, la mise à jour et l’inhibition - chez les enfants de 6 à 10 ans afin
d’examiner leur effet sur la MP. Ainsi, elle est la première étude à entraîner les
processus exécutifs dans le contexte du développement de la MP.
Dans un premier temps, nous évaluerons la performance au niveau de la MP et des FE
chez 250 enfants. Ensuite, les enfants sont assignés à une des trois conditions
d’entraînement, ou à une des deux conditions contrôle. Les enfants vont participer à
huit sessions d’entraînement pendant quatre semaines. Finalement, une évaluation
post-test permettra de comparer leurs performances suite à l'entraînement à leurs
performances initiales.
Ainsi, la présente étude permettra de tester l’hypothèse principale selon laquelle une
amélioration des FE engendrerait une augmentation de la performance de la MP, ce
qui établira un lien directionnel entre ces deux domaines.
A présent, 100 enfants ont participé à notre étude (dont 45 à l’entraînement de
flexibilité mentale). Des résultats préliminaires indiquent une amélioration significative
du temps de réaction à des tâches de la flexibilité et de la MP non-focale aux posttests.
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Lorella Alessandra Blin, Ordhia Caron Muller & Cindy Goncalves Alberto
Effet de l’âge et de la complexité de la tâche en cours sur la Mémoire Prospective
Cette recherche vise à mieux comprendre les effets de l’âge et les déterminants qui
influencent la mémoire prospective (MP).
Bien que des évidences telle qu’une méta-analyse montre un déclin de la performance
MP selon l’âge (Henry et al., 2004), il n’y a pas de consensus dans la littérature.
Afin d’expliquer ces divergences, McDaniel et Einstein (2000) proposent la théorie
‘Multiprocess’. Ces auteurs suggèrent l’influence de différents paramètres, notamment
les dynamiques entre le traitement de la tâche en cours et le « switching » auto-initié
pour la tâche en MP qui vont influencer le rappel prospectif.
Cette recherche a pour objectif d’étudier et d’évaluer ces mécanismes, en manipulant le
niveau de complexité de la tâche en cours (‘Tâche simple’; ‘one-back’; ‘Switching’) en
tenant compte des différences d’âge. Des changements de performance dans la tâche
de MP ‘event-based’ ont été observés.
Les résultats montrent une différence d’âge pour la tâche de mémoire prospective et
dans la réalisation de la tâche en cours, avec des coûts plus élevés chez les personnes
âgées.
On remarque une influence de la complexité de la tâche en cours sur le rappel
prospectif et les coûts avec une absence d’interaction avec l’âge.
Les données suggèrent également que cette influence est en rapport avec la quantité
de ressources cognitives utilisées plutôt que le type de ressources.
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Sandrine Rubin
La capacité d’attribution d’intention à autrui : développement
d’un nouvel outil d’évaluation
Selon Premack et Woodruff (1978), la théorie de l’esprit (ToM) est définie comme la
capacité à attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui, qui peuvent être de
natures différentes (états intentionnels, épistémiques, émotionnels, etc.). Dans la
littérature, la théorie de l’esprit se distingue généralement en deux versants : le versant
cognitif (états mentaux dépourvus de contenu émotionnel) et le versant affectif (Duval et
al., 2011).
A ce jour, il n’existe pas suffisamment de tests méthodologiquement valides et normés
pour évaluer les différentes facettes de la ToM dans le cadre d’un bilan
neuropsychologique, notamment le versant cognitif et la capacité d’attribution
d’intention à autrui (Dodich et al.,2015).
Cette étude pilote a pour objectif principal de construire un instrument écologique
évaluant la capacité d’attribution d’intention à autrui. Lors de cette tâche, des vidéos
mettant en scène l’action d’un personnage incité par une intention sont montrées au
participant. Sa tâche est ensuite de prédire la fin logique de l’action en choisissant la
réponse parmi plusieurs réponses possibles (photos). Des items de causalité physique
(sans contenus mentaux) sont également intégrés afin de contrôler les capacités de
raisonnement du sujet. Pour ces derniers, le participant infère les causes et les effets
physiques d’une action sur la base des propriétés des objets.
Nous espérons que cette tâche, dont le matériel est encore en cours de création, nous
permettra une meilleure compréhension des différentes fonctions sous-jacentes à la
ToM et qu’elle pourra être utilisée au sein de bilan neuropsychologique administré chez
l’adulte.
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Vera Kotte, Celine Lucken & Nathalie Mermilliod
Etudes des compétences haptiques chez les jeunes adultes
Contexte: Les personnes dépressives présenteraient des déficits dans les processus
d’inhibition. Leurs performances pourraient révéler des ralentissements neurodéveloppementaux des structures frontales et/ou transcaleuses. En effet, les coûts cognitifs liés
à la réalisation certaines tâches nécessitant une planification, une recherche délibérée
d’informations en mémoire, la coordination de deux tâches simultanées, ou la détection et
correction d’erreur, sont connus pour impliquer les structures préfrontales et les performances
pourraient être dépendantes de l’intégrité du corps calleux.
Les tâches de transferts haptiques inter-manuels nécessiteraient quant à elles, une bonne
maturité du corps calleux, permettant la communication aisée et rapide entre les deux
hémisphères cérébraux.
Objectifs: Cette étude vise à trouver des marqueurs objectifs de troubles dépressifs auprès de
jeunes adultes grâce aux mouvements haptiques.
Hypothèses: En réalisant cette étude, nous supposons que les performances haptiques dans
une tache tactilo-kinéstésique, seront différentes pour la population de jeunes dépressifs que
pour la population contrôle.
Méthode: Le cadre expériemental de l'étude est composé de deux parties. La première partie
de l’étude permet de standardiser le matériel. La deuxième partie est ainsi une application de la
première avec les modifications nécessaires apportées. Les deux études consistent en une
tâche haptique et visuo-perceptives réalisées à l’aide des « KLM cubes ». Les sujets doivent
ainsi reproduire à l’aide de la vision ou à l’aveugle des modèles qu’ils ont au préalable touché
sans la vue. Ceci peut se faire avec une main ou en alternant les deux mains.
La première étude est composée de 20 formes 2x2. Seul un effet de la modalité est trouvé ainsi
qu’un effet plafond de la réussite. Ainsi, une deuxième étude est menée avec 8 des formes les
plus difficiles et 4 nouvelles formes d’un niveau de difficulté supplémentaire composée de
formes 3x3.
Cette deuxième étape permet de trouver un effet principal du transfert interhémisphérique et de
l’intermodalité.
Cette étude permet de valider un matériel qu’il est envisageable d’utiliser à l’avenir pour
comparer un groupe contrôle à un groupe clinique dépressif dans l’espoir de trouver des indices
comportementaux de ce trouble de l’humeur et ainsi permettre par exemple un dépistage plus
précoce.
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Estelle Ansermet
Investigation de l’influence du statut économique et social (SES) sur la perception
des émotions et le comportement social
Introduction : cette recherche vise à investiguer l’influence du statut économique et social
(SES) sur le comportement social et la perception des émotions. Certaines données de la
littérature mettent en évidence que dans une population américaine les classes défavorisées
seraient plus enclines à adopter des comportements altruistes et généreux que les personnes
de classes sociales favorisées. En revanche peu de travaux ont été menés afin de savoir si le
SES influence la perception des émotions.
Méthode : nous avons investigué ces relations au sein d’une population suisse en utilisant le
paradigme expérimental du Zürich Prosocial Game, le jeu économique du dictateur et une tâche
d’identification d’émotions en utilisant 4 continuums d’expressions faciales morphées de
l’expression neutre à l’expression de joie, de colère, de douleur ou de tristesse. Pour cette
dernière tâche, nous avons mesuré 4 paramètres de perception des émotions : la sensibilité de
perception des émotions, le bais de perception, la justesse de perception et le biais de surattribution d’émotions pour les visages neutres. Résultats : Nos analyses démontrent un effet
quadratique modeste du SES sur le comportement d’aide, indiquant que les classes moyennes
sont davantage enclines à adopter des comportements d’entraides que les classes favorisées
ou défavorisées. Concernant la perception des émotions, les personnes de classes sociales
favorisées semblent avoir un biais de sur-attribution d’émotions pour les visages neutres ainsi
qu’une plus faible capacité à discriminer les catégories émotionnelles de la catégorie neutre
(sensibilité de perception). Ces effets, également quadratiques, indiquent que les classes
moyennes se comportent de manière opposée que les individus de classes favorisées.
Discussion : Nos données ne reproduisent qu’en partie les résultats de la littérature sur
l’influence du SES sur le comportement prosocial obtenus majoritairement sur une population
américaine, et documentent pour la première fois l’influence du SES sur la perception des
émotions à l’aide de méthodes psycho-physiques. Nous concluons qu’il est important de
considérer d’autres facteurs socio-économiques tel que le niveau d’inégalité de revenus du
pays de l’individu (mesuré par l’index GINI) qui semble moduler de façon considérable
l’influence du SES sur le comportement prosocial.
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Laura Marino
Etude du traitement attentionnel des visages émotionnels avec les SSVEPs
Intro: Plusieurs études suggèrent que les visages émotionnels attirent notre attention
même lorsqu’ils ne sont pas pertinents pour la tâche (Pourtois & Vuillemier, 2006).
Ceci amène à la suggestion que les visages émotionnels sont traités de manière
automatique. Une autre partie de la littérature s’intéresse à la différence entre les
visages négatifs et les visages positifs quant à leur efficacité à capturer l’attention.
Les résultats de Merikle et al (2001), notamment, montrent que les visages négatifs
attirent plus l’attention que les visages positifs.
Ici, nous revisitons cette problématique en utilisant une technique permettant de
suivre à la fois le sort des stimuli étant la cible du focus attentionnel et ceux étant
ignorés. Cette technique, appelée Steady-States-Visual-Evoked-Potentials, permet
via enregistrement EEG de retrouver l’activation neuronale déclenchée à la même
fréquence que le stimulus, qu’il soit cible ou hors du focus attentionnel.
Méthode: Dans notre tâche, les participants voient deux flux de visages émotionnels
présentés à différentes fréquences. Il leur est demandé de porter leur attention sur
l’un des flux et d’y détecter les émotions positives parmi les négatives (ou vice
versa). L’autre flux, qui contient aussi des émotions positives et négatives, est donc
non-pertinent pour la tâche. Puisque les deux flux de stimuli sont présentés à des
fréquences différentes, les SSVEP permettent de retrouver le signal élicité par
chaque flux, que les participants portent leur attention dessus ou non.
Prédictions/Résultats: 1) Nous prédisions une latéralisation du traitement des
visages (avec un avantage pour l’hémisphère droit): nous n’obtenons pas d’effet
principal de côté mais une tendance (non significative) pour un plus grand signal
quand les visages attendus sont dans l’hémichamp gauche (traité par l’hémisphère
droit). 2) Nous attendions une meilleure performance pour la détection des émotions
négatives parmi les positives, mais n’obtenons aucun effet principal du type
d’émotion. 3) Notre dernière prédiction était celle d’amplitudes plus hautes pour le
flux ignoré lors de la détection négative par rapport à la détection positive: nous ne
trouvons cependant pas d’effet allant dans ce sens. Nos résultats nous indiquent une
interaction triple (émotion, côté, fréquence) sur un indice de modulation
attentionnelle, ce qui est un résultat difficilement interprétable pour l’instant.
Discussion: Pour la suite de notre étude, il nous reste à inclure cinq autres
participants dans nos analyses. Nous comptons aussi regarder les effets de variables
démographiques, du style de vie et le personnalité.
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