DSM/SPhT-T05/240 http://www-spht.cea.fr/articles/T05/240/
L’argument de Flory (pour plus de détails, voir le livre de de Gennes) consiste à
estimer l’énergie libre F=E−T S d’une chaîne polymérique, d’extension R, formée
de Nmonomères.
L’entropie Sde la chaîne est identifiée à celle d’une marche au hasard : la proba-
bilité pour qu’une chaîne libre ait une extension Rest d’ordre exp(−R2/a2N)où a
est la taille d’un monomère ; l’entropie associée vaut donc S∼R2
a2N.
Supposons maintenant que chaque contact entre deux monomères de la chaîne
coûte une énergie udue aux interactions répulsives. Nous allons évaluer l’énergie
répulsive totale en comptant le nombre moyen de contacts, comme suit. Sachant que
les Nmonomères occupent un volume d’ordre Rd, la densité locale (i.e., le nombre
de monomères par unité de volume) vaut n=N
Rd; la probabilité moyenne d’avoir
deux monomères dans un même petit volume vest d’ordre n2v2. Comme la chaîne
occupe un volume Rd, on évalue que le nombre moyen de contacts vaut environ n2Rdv.
L’énergie de répulsion moyenne de la chaîne est alors approximativement donnée par
E∼n2Rdv u .
On conclut en disant que de manière typique on doit avoir T S ∼E, i.e.,
TR2
a2N∼Rd(N
Rd)2vu →R∼N3
d+2 .
2 La mesure de Wiener
Nous avons vu que les processus de diffusion satisfont l’équation de la chaleur, dont
la solution fondamentale en dimension d, avec condition initiale W(~x, t0) = δ(~x −~x0),
est donnée par
(9) W(x, t|x0, t0) = 1
(4πD(t−t0))d/2e−(~x−~x0)2
4D(t−t0)pour t≥t0.
Cette formule est obtenue à partir des équations (3) et (8) en translatant l’origine spa-
tiale de x0et l’origine temporelle de t0. Pour alléger l’écriture, nous ne considérerons
que le cas de la dimension d= 1.
2.1 L’équation de Chapman-Kolmogorov
La fonction W(x, t|x0, t0)vérifie une relation fondamentale dite propriété de semi-
groupe ou équation de Chapman-Kolmogorov : pour tout temps t1entre t0et t, i.e.,
tel que t0≤t1≤t, on a
(10) W(x, t|x0, t0) = ZR
W(x, t|x1, t1)W(x1, t1|x0, t0)dx1.
Cette formule peut se démontrer :
•par un calcul explicite d’intégrale gaussienne ;
•par une interprétation probabiliste qui utilise le caractère markovien de la marche
au hasard : la distribution de probabilité à la date test obtenue en intégrant sur tous
les états intermédiaires à la date t1(cf. le principe de superposition en mécanique
quantique ou le principe de Huygens-Fresnel en optique) ;
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