Preuve. D’après la relation (∗), on a
P
x∈G
x=P
x∈G2
x=P
x∈G2⊔{0}
x
Montrons que G2⊔ {0}est un sous-groupe de Gdont tous les éléments (sauf 0) est d’ordre 2. La deuxième
propriété est évident par définition de G2. Il s’agit donc de montrer que G2⊔{0}est un groupe. On a 0∈G2⊔{0}.
De plus, si x∈G2⊔ {0}alors −x=x∈G2⊔ {0}. Enfin, pour x, y ∈G2⊔ {0}, on a 2(x+y) = 2x+ 2y= 0
(puisque Gest abélien). Ainsi x+y∈G2⊔ {0}.
L’exemple 6.29 de [BPM] assure alors que G2⊔ {0}est un F2-espace vectoriel (de dimension finie puisque G
est fini). Le lemme 9 donne alors le résultat puisque dimF2(G2⊔ {0}) = 1 si et seulement si G2est réduit à un
singleton.
On peut à présent énoncer et démontrer la généralisation du théorème de Wilson due à Gauss. Sa démons-
tration repose de façon essentielle sur la structure des groupes (Z/pαZ)×(où pest premier et α∈N).
Corollaire 11 Un résultat de Gauss. Soit n∈N∗. On a alors
Q
16x < n
x∧n= 1
x=−1 [n]si n∈ {4, pα,2pα,où p∈Pr{2}et α∈N∗}
1 [n]sinon .
Preuve. On note π:Z→Z/nZla surjection canonique. Comme un élément x∈[[ 1 , n−1 ]] vérifie x∧n= 1 si et
seulement si π(x)est inversible dans Z/nZet que tout élément non nul de Z/nZadmet un unique représentant
dans [[ 1 , n −1 ]] (voir [PER, proposition 7.1]), il s’agit en fait de calculer
Q
x∈(Z/nZ)×
x .
Commençons par les cas n∈ {1,2}. Dans chacun des deux cas, (Z/nZ)×est réduit au singleton {1}. Le résultat
est alors évident. Considérons à présent n /∈ {1,2}. Dans ce cas, −1est un élément d’ordre 2de (Z/nZ)×puisque
(−1)2= 1 et −16= 1 (si n∈ {1,2}, on a −1 = 1). D’après le corollaire 10, il suffit de montrer que −1est le seul
élément d’ordre 2de (Z/nZ)×si et seulement si n∈ {4, pα,2pα,où p∈Pr{2}et α∈N∗}. Cela va résulter
de la structure des groupes (Z/nZ)×(voir [PER, proposition 7.4 à 7.11]).
Dans un premier temps, on va montrer que si (Z/nZ)×a un unique élément d’ordre 2alors
n∈ {2α, pα,2pα,où p∈Pr{2}, α ∈N∗et β>3}.
Cette implication nécessite très peu de résultats sur la structure du groupe (Z/nZ)×: on utilise juste le
théorème chinois (voir [BPM, Théorème 5.29]) et le cardinal de (Z/pαZ)×pour ppremier et α∈N∗. L’impli-
cation réciproque, quant à elle, nécessite l’étude précise de la structure des (Z/pαZ)×pour ppremier et α∈N∗
et permettra d’éliminer les cas 2βavec β>3
On suppose donc que (Z/nZ)×a un unique élément d’ordre 2. On considère la décomposition de nen nombre
premier
n=p1α1···psαsavec pi∈P, pi6=pjsi i6=jet αi∈N∗.
Grâce au théorème chinois, on obtient que
(Z/nZ)×= (Z/p1α1Z)×× · · · × (Z/psαsZ)×
Supposons qu’il existe deux nombres premiers impairs pi6=pjqui apparaissent dans la décomposition de
nen facteur premier. Dans ce cas, (Z/piαiZ)×et (Z/pjαjZ)×sont deux groupes abéliens d’ordre respectif
piαi−1(pi−1) et pjαj−1(pj−1) qui sont des nombres pairs. En particulier, ils contiennent chacun un élément
d’ordre deux (qu’on note respectivement uet v). Le produit
(Z/piαiZ)××(Z/pjαjZ)×
contient donc au moins trois éléments d’ordre 2(les couples (1, v)et (u, 1) et (u, v)) et donc (Z/nZ)×aussi. On
aboutit à une contradiction. On en déduit que n= 2βpαavec β, α ∈Net pnombre premier impair. Supposons
alors β>2et α>1. Dans ce cas, (Z/2βZ)×et (Z/pαZ)×sont deux groupes abéliens d’ordre respectif 2β−1
et pα−1(p−1) qui sont des nombres pairs (puisque β>2). En particulier, ils contiennent chacun un élément
d’ordre deux. Comme ci-dessus, on en déduit que (Z/nZ)×contient au moins trois éléments d’ordre 2. On en
déduit que nest de la forme 2β(cas α= 0) ou pαou 2pα(cas β < 2) avec β>2(on a éliminé le cas n= 2), p
nombre premier impair et α>1.
Étudions à présent la réciproque. Supposons que n=pαavec pnombre premier impair et α>1. D’après
la proposition 7.6 de [PER], (Z/pαZ)×est cyclique d’ordre pα−1(p−1) qui est pair. Ainsi (Z/pαZ)×admet un
unique élément d’ordre 2. Supposons que n= 2pαavec pnombre premier impair et α>1. D’après le théorème
chinois, on a (Z/nZ)×= (Z/2Z)××(Z/pαZ)×= (Z/pαZ)×qui est cyclique d’ordre pair (comme on vient de le