social sont utilisés en grande partie vers le commerce et l'artisanat informel.
Essentiellement non monétaire, ce circuit se trouve en marge de notre cadre
d'analyse, même si nous y faisons référence à diverses reprises.
• 2. Le second circuit correspond aux activités informelles et présente les
caractéristiques suivantes : la production, souvent de médiocre qualité (mais
fournie à des prix ou des quantités compatibles avec les faibles revenus d'une
clientèle constituée d'acheteurs également issus du circuit informel, de
l'agriculture de transition et des titulaires de bas revenus du circuit moderne) est
entièrement commercialisée et fait l'objet d'un règlement monétaire. Le travail,
organisé dans des unités de production autonomes est essentiellement fourni par
l'exploitant, des apprentis et des aides familiaux non rémunérés (le recrutement
relève généralement du système de relations sociales). Le travail dans l'informel
est surtout destiné aux nationaux (même si de nombreux libanais y participent en
tant que commerçants à propre compte). La place du capital est faible et la
croissance de la productivité lente. En outre, selon M. SANTOS 2 (1975), le
circuit informel trouve l'essentiel des éléments de son articulation dans la ville et
sa région.
• 3. Enfin le circuit moderne possède également des caractéristiques très marquées :
la production de biens ou services de qualités, vendus à prix fixé rationnellement,
est destinée exclusivement au marché, pour une clientèle à revenu élevé (sauf
achats occasionnels). Le travail est majoritairement d'origine salariale, et comme
nous l'avons vu, les revenus bien que très majoritairement réinjectés dans le
circuit moderne pourront accessoirement être utilisés sur le circuit informel. En
outre, le circuit moderne emploie beaucoup d'étrangers. En effet, contrairement à
l'informel, le circuit moderne va d'ordinaire chercher son articulation hors de la
ville et de sa région (SANTOS, 1975).
Il existe en outre une interconnexion entre les deux circuits (moderne {3} et informel
{2}) de l'économie urbaine de la R.C.A. d'une part, et entre chacun d'eux et le circuit de
son économie agricole de transition {1} d'autre part :
• le circuit {1} vend et achète au circuit {2} mais ne fait que vendre au circuit {3}.
Quant aux circuits {2} et {3}, s'ils échangent entre eux ces échanges sont
minoritaires par rapport aux échanges intra-circuits
• le circuit {1} fournit la main d'oeuvre aux circuits {2} et {3} qui échangent
réciproquement des flux de main d'oeuvre
• surtout, dans une optique de déversement chère à A. SAUVY, la place du circuit
{1} se réduit inéluctablement au profit tout d'abord des circuits {2} et {3}, dont la
croissance est de ce fait fortement corrélée. Par la suite, "dans des phases plus
avancées du développement, les traits originaux de l'informel peuvent s'estomper
et celui-ci s'intègre progressivement au circuit moderne qui devient prépondérant
".
Nonobstant, nous ne retiendrons pas cette représentation tripartite de l'économie