La place du patient au sein de la prise en charge médicale a fortement évolué. Le
patient est devenu un acteur essentiel. Sa volonté, ses droits et son autonomie sont des
concepts fondamentaux. Cependant il existe de nombreuses circonstances temporaires ou
permanentes, de survenu brutale ou progressive, qui peuvent rendre difficile leur application :
pathologies neurologiques, pathologies cardio-vasculaires, pathologies néoplasiques,
pathologies traumatiques, complications de la prise en charge médicale,… ou tout simplement
le vieillissement associé à un déclin des fonctions supérieures.
Comment est-il possible de connaitre la volonté du patient lors de la survenue de tels
évènements et donc de pouvoir les respecter? Les directives anticipées sont un moyen d’y
répondre. Il s’agit d’une pratique récente qui est née aux Etats-Unis dans les années 70. Ces
directives anticipées s’appliquent à toutes situations dans laquelle le patient compétent est en
mesure de prendre des décisions ou des dispositions pour lui-même. Evidemment la portée
des directives anticipées est restreinte par les limites légales propre à chaque pays qui
déterminent les points à propos desquels un individu dispose ou non d’un droit de décision ou
de disposition. On peut distinguer plusieurs types de directives anticipées : des « directives
d’autorisation », des « directives d’instruction » (demandes ou refus anticipées en rapport à
des situations bien définies), et des « directives de procuration » (désignation d’un
représentant).
Dans notre système de soins, il apparaît évident que le médecin traitant joue un rôle
fondamental dans l’information du patient quant aux possibilités de formuler des directives
anticipées. En effet il est le médecin le plus proche du patient et celui qui le connaît le mieux.
Tous les patients sont concernés et en particulier l’adulte jeune en bonne santé. Cette
population est d’autant plus difficile à atteindre que de manière générale elle ne conçoit pas la
maladie et la perte d’autonomie.
Nous allons considérer trois types de directives anticipées :
1/ La désignation de la personne de confiance : depuis la Loi du 4 mars 2002 relative
aux droits des malades et à la qualité du système de santé, tout patient peut désigner par écrit
une personne de confiance sensée connaître les perspectives, les désirs et les valeurs de
l’individu qu’elle représente. Ainsi dans l’éventualité où le patient serait hors d’état
d’exprimer sa volonté, la personne de confiance serait consultée. A noter que l’intervention
de la personne de confiance ne se limite pas aux situations extrêmes. En effet elle peut, à la
demande du patient, l’accompagner dans toute démarche de soins.