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Le TAPS poursuit cette saison la collaboration qu’il a engagée avec Blanche Giraud-
Beauregardt et Xavier Boulanger. Ensemble, ils animent avec enthousiasme le comité
de lecture, ils mettent en œuvre et coordonnent la seizième édition d’
Actuelles
et
développent des liens dynamiques entre le TAPS et de nombreux partenaires (auteurs
dramatiques, Jeune Théâtre National, établissements scolaires partenaires, Haute
École des Arts du Rhin etc.)
Par ailleurs, Olivier Chapelet leur a confié pour le mois de juin 2014 une carte blanche,
en clôture de saison, leur offrant ainsi l’opportunité de monter un projet de création
commun et laisser libre cours à leurs envies.
Avant de les retrouver dans nos salles et afin de vous permettre de connaître encore
un peu mieux Blanche Giraud-Beauregardt (BGB) et Xavier Boulanger (XB), nous leur
avons posé quelques questions sur leur parcours, le théâtre, les textes...
LeS arTiSTeS
aSSoCiéS DU TaPS
Comment êtes-vous venus au métier de comédien ?
(BGB) - J’ai commencé par beaucoup m’amuser à jouer Toinette en sixième en cours
de français, puis, en quatrième, j’ai ressenti la force du verbe en jouant Jeanne d’Arc
d’après Péguy (en tunique marron et en collant vert sapin !) toute investie à scander :
Non je ne suis pas une relapse ! Non je ne suis pas hérétique !
Enfin, l’année suivante,
toujours au collège, nous avons monté
Le mariage de Figaro
dans lequel je jouais
Suzanne. C’est aussi à cette époque que j’ai vu les Shakespeare de Mnouchkine qui
m’ont fait rêver, le
Roméo et Juliette
de Mesguich puis, un peu plus tard, l’incroyable
Electre
mis en scène par Antoine Vitez. Quelques mois avant le bac D, il a fallu choisir
entre la biologie et le théâtre... le théâtre l’a emporté. La raison profonde reste
mystérieuse, mais des années après, la nécessité de théâtre reste toujours intacte.
(XB) - Après des études de musique au Conservatoire de Strasbourg – en classes de
percussions et histoire de la musique – et commençant une carrière magnifique de
musicien qui a de commun avec la Symphonie de Schubert qu’elles sont toutes les deux
restées inachevées, le Théâtre Jeune public de Strasbourg, sous la direction d’André
Pomarat, avait besoin d’un Baloo pour jouer dans
Mowgli l’enfant-loup
(spectacle
musical). Or, le téléphone portable n’existait pas à l’époque et Éric de Dadelsen,
metteur en scène du spectacle, cherchant à me joindre sans succès contacte ma chère
mère qui déclara tout de go : « Pour jouer dans un spectacle pendant trois mois ?
C’est merveilleux ! Écoutez, il le fait !!! » Et ce, sans me demander mon avis ! C’est
ainsi que ma mère devint mon agent...
Quels sont les principaux moments forts de votre parcours, pourquoi vous ont-ils
marqués ?
(BGB) -
Le Peer Gynt
mis en scène par Stéphane Braunschweig a été une aventure
magnifique et marquante : 14 comédiens, 2 musiciens, les week-ends pendant
lesquels on jouait les intégrales à partir de 14h, mais surtout la force de réflexion
dramaturgique et la vision de Stéphane Braunschweig. Je me souviens en particulier
du premier filage après lequel la rapidité de son analyse, sa vision de la mise en
scène m’avaient bluffée. C’est aussi dans cette création que j’ai rencontré Jean-Marc
Eder. Je l’ai retrouvé ces dernières années et ai joué avec bonheur dans sa
Route vers
la Mecque
.
La rencontre avec Roger Planchon, sur quatre spectacles : ce chorégraphe de la mise
en scène, son esprit vif et malin, la virtuosité de son esprit pendant le travail à la
table, sa jubilation à nous raconter au restaurant toutes sortes d’anecdotes de théâtre
avec les plus grands.
Puis le travail mené avec Catherine Javaloyès sur des écritures dramatiques
d’aujourd’hui, sur des formes contemporaines, sa recherche et sa prise de risques
artistiques, sa fidélité à la même équipe sur trois créations. u
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