Economie du développement - Cours de B. Prévost UM3 2007-2008
Fiche PIB, C, S et I – page 2
L’individu rationnel calcul donc l’utilité que lui procurera l’usage de son revenu soit pour une
utilisation immédiate (C) soit pour une utilisation future (S). Cet arbitrage dépend du prix présent
et futur des biens, et du taux d’intérêt (i). Le taux d’intérêt correspond à la rémunération de
l’épargne (ce que me rapportent mes placements). Ce taux doit être comparé au prix futur des
biens que je consomme (j’anticipe un certain niveau d’inflation) afin de connaître le pouvoir
d’achat que me procurera, dans le futur, mon épargne (lorsque je déciderai de consommer, mon
épargne aura été augmentée des intérêts accumulés). Le taux d’intérêt nominal (i) pondéré par les
prix futurs s’appelle le taux d’intérêt réel (r). C’est ce taux qui va donc, en grande partie,
déterminer la répartition de mon revenu entre C et S.
Pour les néoclassique, l’épargne est un préalable à l’investissement. S correspond à l’offre de
capitaux sur le marché des capitaux, tandis que les entrepreneurs émettent une demande de
capitaux (pour investir). Le prix du capital est, justement, le taux d’intérêt (i).
L’épargne est alors un préalable à l’investissement : I = S. Ce qui veut dire que l’épargne
intérieure est une contrainte pour l’investissement.
Mais le lien entre I et S (I = S) peut être interprété différemment.
4. Les liens entre Y, C et S : l’approche keynésienne
Pour Keynes, S est un résidu : la consommation est l’acte premier de l’utilisation du revenu et
l’épargne est ce qui reste une fois la consommation effectuée.
La consommation dépend du niveau du revenu. Elle augmente lorsque le revenu augmente. Mais
elle augmente moins rapidement que le revenu : les besoins de consommation ne s’accroissent
pas nécessairement aussi rapidement que le revenu.
Ce lien entre variations de la consommation et variations du revenu s’appelle la propension
marginale à consommer (pmc) :
pmc =C
Y
soit, sous une autre forme :
C=pmcY
nb :
C correspond à la hausse de la consommation entre T1 et T2, soit : C=C(T2) C(T1) ; idem pour Y
La pmc est comprise entre 0 et 1 : la consommation augmente toujours lorsque le revenu
augmente (pmc>0), mais elle augmente moins vite que le revenu (pmc<1).
La fonction de consommation keynésienne s’écrit alors :
C = f (Y) = pmc Y
Du coup,
S = Y – C = Y – pmc Y
Si l’on reprend les équations déjà utilisées (attention, ici, on ne tient pas compte du commerce
extérieur ni de l’Etat) : Y = C + S et Y = C + I
Y = C + I
peut s’écrire, en dynamique (variations entre T1 et T2) :
Y = C + I
Soit encore :
Y = pmc Y + I
Supposons que de l’investissement soit financé par du crédit (création monétaire).
On a donc, au début du processus économique que nous allons décrire, un mouvement initial
impulsé par le crédit et l’investissement. On va appeler ce mouvement initial T1 et nous allons