Dossier thématique D ossier thématique La prothèse métallique colique, une alternative à la colostomie en urgence dans l’occlusion tumorale colique gauche Metallic colonic prosthesis, an alternative to emergency colostomy in left colonic malignant obstruction 쐌쎲 P. Bichard*, E. Germain*, J. Auroux*, X. Roblin** 왘 POINTS FORTS 왘 La mise en place sous contrôle endoscopique en urgence d’une prothèse métallique colique constitue une alternative pertinente à la réalisation d’une colostomie dans l’occlusion colique gauche par sténose tumorale. 왘 La prothèse métallique colique constitue un traitement provisoire de l’occlusion permettant la préparation colique et la réalisation d’une chirurgie réglée en un temps chez les patients opérables porteurs d’une tumeur pouvant être réséquée chirurgicalement : bridge to surgery. 왘 Pour les patients non opérables du fait du terrain et/ou porteurs de métastases diffuses, la prothèse métallique colique constitue un traitement définitif de l’occlusion tumorale. Mots-clés : Prothèse métallique colique – Occlusion maligne recto-colique – Prothèse préopératoire bridge to surgery – Traitement palliatif. Keywords: Colonic stent – Malignant colorectal obstruction – Bridge to surgery colonic prosthesis – Palliative treatment. L’ occlusion tumorale est une complication révélatrice d’un cancer colorectal dans 10 à 15 % des cas. Le traitement d’urgence est chirurgical. La technique de référence est une colostomie première de décharge suivie d’une résection tumorale à 8-15 jours, l’alternative chirurgicale étant la réalisation d’une intervention de Hartmann. La mortalité des patients pouvant bénéficier d’une résection tumorale varie de 2,7 à 15 %, elle peut atteindre 30 % chez les patients ne pouvant bénéficier d’une résection tumorale ultérieure (1). La première mise en place d’une prothèse métallique colique (PMC) pour le traitement palliatif d’un cancer colorectal occlusif a été rapportée en 1991 (2). * Unité d’endoscopie digestive. ** Département d’hépato-gastroentérologie, CHU de Grenoble. 16 Deux techniques de pose avec un matériel spécialisé sont décrites : mise en place sous contrôle radioscopique seul et mise en place sous double contrôle endoscopique et radioscopique (3). La mise en place d’une PMC est utilisée comme alternative à la chirurgie en urgence dans deux situations : – le traitement palliatif définitif de l’occlusion en cas de contreindication à une chirurgie curative liée à la présence de métastases non résécables ou à un terrain très altéré ; – le traitement provisoire d’urgence de l’occlusion. La mise en place d’une PMC permet ainsi la réalisation d’une préparation colique, la résection chirurgicale de la tumeur étant effectuée en un temps sans colostomie lors de la même hospitalisation. Cette attitude est dénommée bridge to surgery. En cas de contreindication à une chirurgie curative diagnostiquée après la mise en place de la PMC, la prothèse constitue le traitement définitif de l’occlusion tumorale. Une revue de la littérature publiée en 2005, colligeant 44 études (4), rapportait la mise en place de PMC chez 1 198 patients, sous contrôle mixte endoscopique et radiologique dans 68,5 % des cas, comme traitement palliatif de l’occlusion chez 791 patients et dans l’indication bridge to surgery chez 407 patients. INDICATION DE MISE EN PLACE D’UNE PMC La mise en place d’une PMC n’est actuellement bien validée que pour une tumeur occlusive située entre le haut rectum et le transverse gauche. L’indication est discutée chez un patient hospitalisé en urgence avec un diagnostic d’occlusion colique sur les arguments cliniques et un cliché d’abdomen sans préparation. Le diagnostic de localisation de l’occlusion est actuellement porté sur la tomodensitométrie. Le toucher rectal permet, en cas de perception au doigt de la lésion, de contre-indiquer cette technique. La sténose tumorale est située dans plus de 60 % des cas au niveau de la charnière rectosigmoïdienne ou du sigmoïde. Le diagnostic de la malignité de l’obstacle est à ce stade établi avec une forte présomption. La réalisation d’une endoscopie diagnostique sans avoir la possibilité de mettre en place immédiatement la PMC comporte un risque de rétention d’air en amont de l’obstacle avec un risque de perforation diastatique du cæcum. Le diagnostic différentiel avec une La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 sténose bénigne sur diverticulite sigmoïdienne n’est pas toujours aisé. Ce diagnostic doit être évoqué de principe, la mise en place d’une PMC étant contre-indiquée dans ce cas. TECHNIQUE ENDOSCOPIQUE (figure 1) Le délai de réalisation de l’intervention est idéalement de moins de 12 heures. Le patient est installé sur une table de radiologie ou au bloc opératoire avec une scopie mobile. La vidange du côlon distal permet dans la majorité des cas de progresser jusqu’à la sténose tumorale sans préparation colique. L’endoscope comportant un canal opérateur d’un diamètre ≥ 3,7 mm est poussé très prudemment jusqu’au pôle inférieur de la sténose tumorale avec une insufflation minimale. La nature tumorale maligne de la sténose est confirmée avec une grande probabilité dans la majorité des cas. L’opacification par du produit de contraste hydrosoluble injecté dans le canal opérateur de l’endoscope et/ou par l’intermédiaire d’un cathéter permet de visualiser la sténose. Le trajet tumoral est cathétérisé avec un fil-guide hydrophile. Après franchissement par le cathéter, l’opacification d’amont permet d’estimer précisément la longueur tumorale et de déterminer la longueur de la PMC à utiliser. Le cathéter doit être positionné suffi- Pôle inférieur tumoral Fil-guide rigide en place Dossier thématique D ossier thématique samment en amont de la sténose (dans le côlon descendant pour une sténose sigmoïdienne) avant de le remplacer par un fil-guide rigide de 0,035 pouce. Les PMC actuellement les plus utilisées sont en nitinol et non couvertes (figure 2). Le contrôle radioscopique et endoscopique du positionnement de la PMC avant largage et la surveillance du largage sont fondamentaux. La PMC doit être centrée par rapport à la sténose. Une débâcle immédiate de selles liquides suit l’expansion complète de la prothèse. Il est préférable de mettre en place une PMC d’un diamètre supérieur à 20 mm afin d’éviter une obstruction par les matières fécales. On dispose actuellement de PMC d’un diamètre de 25 mm, pouvant être posées par le canal opérateur du coloscope. Dans notre expérience, les sténoses ont une longueur moyenne de 50 mm. Dans plus de 70 % des cas, on sera amené à utiliser des PME de 90 mm de longueur totale. RÉSULTATS Succès de mise en place de la PMC Le succès technique défini par la mise en place et le déploiement de la PMC était obtenu dans 93 % des cas (64-100 %) dans la revue de Sebastian et al. (4). Franchissement par cathéter Passage de la prothèse dans le canal opérateur de l'endoscope (≥ 3,7 mm), largage sous contrôle radiologique et endoscopique Figure 1. Technique endoscopique. Pose d'une PMC TTS Enteral Wallstent ™ non couverte. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 17 Dossier thématique D ossier thématique Figure 2. Prothèses métalliques coliques. Modèles Boston Scientific : Wallflex™ (haut), Wallstent™ (bas). Le succès clinique défini par la levée de l’occlusion colique dans les 48 heures, sans nécessité d’une réintervention, était obtenu dans 88,6 % des cas (55-100 %), et dans 71,7 % des cas dans le groupe bridge to surgery. En cas de succès technique dans ce groupe, 78 % des patients pouvaient bénéficier d’une chirurgie réglée en un temps. Morbidité, mortalité La morbidité rapportée était de 23 % (3) et était liée à trois principales complications : une perforation survenant dans près de 4 % des cas, complication la plus grave, une migration survenant dans 12 % des cas, complication la plus fréquente, et l’obstruction de la PMC, rapportée dans 7 % des cas. La mortalité, de 0,58 %, était liée cinq fois sur sept à une perforation et survenait six fois sur sept dans une indication de traitement palliatif. La perforation est le plus souvent précoce, survenant dans les premières 48 heures dans 80 % des cas. Elle est due principalement aux manœuvres de mise en place avec traumatisme par le fil-guide et aux dilatations pratiquées dans les premières études. Il est actuellement admis qu’il y a une contre-indication formelle à réaliser une dilatation préalable à la mise en place de la PMC. La perforation peut être liée à la PMC elle-même, trop rigide ou avec des extrémités traumatisantes avec les premiers modèles de prothèse. La perforation précoce peut également être provoquée par une ischémie cæcale préexistante ou par une adhérence tumorale d’une anse grêle au contact de la sténose (5). Des signes de menace de perforation, tels qu’une pneumatose cæcale ou un épanchement péritonéal, doivent faire contreindiquer la mise en place d’une PMC. Une perforation liée à l’érosion d’un diverticule a été rapportée (6). Une intervention chirurgicale en urgence est le plus souvent nécessaire. Toutefois, un traitement conservateur a pu être réalisé avec succès dans 20 % des cas. Une migration de la PMC survient dans 10 à 15 % des cas (4, 7). Elle est le plus souvent précoce : durant la première semaine dans deux tiers des cas (4), 87 % au cours du premier mois (7). Elle est le plus souvent expulsée par le patient, mais elle peut éventuellement être extraite avec un rectoscope rigide. Une migration peut conduire 18 à la mise en place d’une nouvelle PMC ou à une intervention chirurgicale. Cependant, dans près de la moitié des cas, il n’est pas nécessaire de réaliser de geste complémentaire : en situation de bridge to surgery, la PMC ayant permis de lever transitoirement l’occlusion et de réaliser une chirurgie réglée, et en situation palliative, la migration tardive reflétant dans certains cas l’efficacité de la chimiothérapie sur la diminution du volume tumoral (7). La mise en place d’un clip endoscopique aux deux extrémités de la PMC en prévention de la migration été proposée (8). Une obstruction de la PMC survient dans 10 % des cas. Elle est liée à une prolifération tumorale entre les mailles ou aux extrémités de la PMC, à une impaction de matières fécales ou à une migration, et survient rarement en situation de bridge to surgery (4). La survenue d’hémorragie, pouvant nécessiter une transfusion sanguine, a été rapportée dans 5 % des cas. Les douleurs abdominales sont rares et contrôlables par les antalgiques. En revanche, les douleurs rectales ou anales liées à la mise en place d’une PMC trop distale peuvent être extrêmement invalidantes et nécessiter une intervention chirurgicale dans des conditions difficiles. Efficacité de la PMC en bridge to surgery Une chirurgie réglée est réalisée après la levée de l’occlusion, la préparation colique et la correction des troubles hydroélectrolytiques, de façon idéale dans la semaine suivant la mise en place de la PMC. On dispose de deux études comparant la chirurgie en urgence avec mise en place de PMC : une étude prospective non randomisée portant sur 43 patients dans le groupe PMC et sur 29 patients dans le groupe chirurgie en urgence (9), et une étude rétrospective chirurgicale portant sur 16 patients dans le groupe PMC et sur 17 patients dans le groupe chirurgie en urgence (10). L’étude de Martinez-Santos et al. (9) était en faveur de la supériorité de la PMC en situation de bridge to surgery sur la chirurgie en urgence en ce qui concerne la possibilité de réaliser une anastomose en un temps : 86,4 % (PMC) versus 41,4 % (chirurgie en urgence), la réalisation d’une colostomie : 15,4 % (PMC) versus 58,6 % (chirurgie en urgence), la survenue de complications sévères : 11,6 % (PMC) versus 41,2 % (chirurgie en urgence). Dans le travail de Baqué et al., la différence était significative en faveur de la PMC en ce qui concerne le délai entre la levée de l’occlusion et la colectomie : 18,5 jours (PMC) versus 73 jours (colostomie) [p = 0,034], la durée d’hospitalisation : 19,3 jours (PMC) versus 32,7 jours (colostomie) [p = 0,02]. Néanmoins, de fortes réserves ont été émises par cette équipe chirurgicale sur la mise en place d’une PMC pour une tumeur accessible à un traitement curatif du fait du risque de dissémination tumorale lors de la procédure de la mise en place : une patiente du groupe PMC de l’étude avait présenté une récidive locorégionale tumorale à 6 mois, mais aucun autre cas n’a été rapporté jusqu’à ce jour. Une étude d’analyse décisionnelle réalisée aux États-Unis (12) a montré la supériorité de mise en place d’une PMC en bridge to surgery sur la chirurgie en urgence chez les patients ayant une La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 occlusion gauche tumorale. Le bénéfice était rapporté pour le nombre de gestes chirurgicaux : 23 % de gestes en moins par patient, le recours à la colostomie : 7 % versus 43 %, la mortalité : 5 % versus 11 %. Le coût moyen de l’hospitalisation était diminué de 10 % par patient. Dossier thématique D ossier thématique Tumeurs proximales Le traitement d’une occlusion colique proximale par PMC avec une technique lourde (une PMC couverte plus une autre non couverte) a été rapporté dans une courte série de 5 patients (14), présentant un terrain très altéré et/ou à un stade métastatique. Efficacité de la PMC en traitement palliatif définitif Le problème de la perméabilité de la PMC se pose fréquemment. Dans le travail de Ben Soussan et al. (6), seuls 53 % des 17 patients dont la survie moyenne était de 6 mois avaient un transit efficace jusqu’à leur décès. La prescription d’un régime sans résidus et d’un traitement laxatif pourrait réduire le risque d’impaction de matières fécales. En prévention de l’obstruction prothétique, il a été proposé de réaliser un contrôle endoscopique toutes les 6 à 8 semaines avec traitement endoscopique éventuel de la prolifération tumorale (11). Une étude rétrospective (13) a comparé la mise en place en urgence d’une PMC chez 30 patients porteurs d’une tumeur colique en occlusion et la réalisation d’une chirurgie en urgence chez 27 patients. La mise en place d’une PMC permettait de réduire la durée d’hospitalisation : 10 jours versus 17 jours (p < 0,01) et d’éviter la réalisation d’une colostomie définitive chez 1 patient contre 10 patients (p < 0,05). Une chimiothérapie pouvait être conduite dans le groupe PMC dans 70 % contre 59 % dans le groupe chirurgie, avec un délai de mise en route du traitement significativement plus court : 16 jours versus 36 jours (p < 0,005). Une étude européenne prospective randomisée avec étude de coût menée chez 30 patients en occlusion colique gauche néoplasique avec une tumeur non résécable a comparé la mise en place d’une PMC et la réalisation d’une colostomie définitive (11). La durée moyenne de survie était identique : 21,4 semaines (PMC) et 20,9 semaines (colostomie). Le coût supérieur du matériel dans le groupe PMC était compensé par une durée d’hospitalisation deux fois plus courte : 28 jours (PMC) contre 60 jours (colostomie). Au total, le coût moyen était proche dans les deux groupes avec une différence de 6,9 % en faveur du groupe colostomie : 2 224 euros (PMC) contre 2 092 euros (colostomie). Toutefois, les auteurs concluaient en faveur de la PMC en raison de la meilleure qualité de survie dans ce groupe et du retentissement psychologique péjoratif de la colostomie. INDICATIONS DISCUTABLES Tumeurs rectales La mise en place d’une PMC au tiers inférieur est contreindiquée sous peine d’entraîner un ténesme insupportable. La prudence est également de mise pour les tumeurs des deux tiers supérieurs. En effet, un ténesme invalidant peut également survenir pour une localisation au tiers supérieur. La possibilité de réaliser une résection chirurgicale réglée avec anastomose basse peut être compromise en raison de l’inflammation pariétale liée à la PMC. Enfin, en situation curative, la réalisation d’une radiothérapie préopératoire avec PMC en place n’a pas été validée. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007 CONCLUSION La mise en place endoscopique d’une PMC fait partie de l’arsenal thérapeutique de la prise en charge de l’occlusion tumorale colique gauche en urgence, que ce soit en préalable à une chirurgie réglée ou comme traitement palliatif. La nécessité de disposer en urgence d’une structure adaptée et d’une équipe d’endoscopie formée à cette technique a limité jusqu’ici sa mise en œuvre. La réunion de ces deux conditions est indispensable pour convaincre nos collègues urgentistes, chirurgiens digestifs et radiologues de la pertinence de cette technique. ■ RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Conférence de consensus. Prévention, dépistage et prise en charge des cancers du côlon. Gastroenterol Clin Biol 1998;22:3 bis. 2. Dohmoto M. New method: endoscopic implantation of rectal stent in palliative treatment of malignant stenosis. Endoscopia Digestiva 1991;3:1507-12. 3. Mainar A, De Gregorio MA, Ariza E et al. Acute colorectal obstructions: treatment with self-expandable metallic stents before scheduled surgery. Results of a multicenter study. Radiology 1999;210:65-9. 4. Sebastian S, Johnston S, Geoghegan T et al. Pooled analysis of the efficacy and safety of self-expanding metal stenting in malignant colorectal obstruction. Am J Gastroenterol 2005;100(5):1203-4. 5. Knop FK, Pilsgaard B, Meisner S et al. Delayed ischemic caecal perforation despite optimal decompression after placement of a self-expanding metal stent: report of a case. Dis Colon Rectum 2004;47(11):1970-3. 6. Ben Soussan E, Savoye G, Hochain P et al. Expandable metal stents in palliative treatment of malignant colorectal stricture. A report of 17 consecutive patients. Gastroenterol Clin Biol 2001;25(5):463-7. 7. Law WL, Choi HK, Lee YM et al. Palliation for advanced malignant colorectal obstruction by self-expanding metallic stents: prospective evaluation of outcomes. Dis Colon Rectum 2004;47:39-43. 8. Buckley M. Endoscopic clipping: a useful tool to prevent migration of rectal stents. Endoscopy 2004;36:468. 9. Martinez-Santos C, Lobato RF, Fradejas JM et al. Self-expandable stent before elective surgery versus emergency surgery for the treatment of malignant colorectal obstructions: comparison of primary anastomosis and morbidity rates. Dis Colon Rectum 2002;45(3):401-6. 10. Baqué P, Chevallier P, Karimdjee Solihi F et al. Colostomy versus selfexpanding metallic stents: comparison of the two techniques in acute tumoral left colonic obstruction. Ann Chir 2004;129(6-7):353-8. 11. Xinopoulos D, Dimitroulopoulos D, Theodosopoulos T et al. Stenting or stoma creation for patients with inoperable malignant colonic obstructions? Surg Endosc 2004;18:421-6. 12. Targownik LE, Spiegel BM, Sack J et al. Colonic stent versus emergency surgery for management of acute left-sided malignant colonic obstruction: a decision analysis. Gastrointest Endosc 2004;60(6):865-74. 13. Charachon A, Karoui M, Karsenti D et al. Endoprothèse ou chirurgie dans la prise en charge en urgence des cancers coliques métastatiques en occlusion. Gastroenterol Clin Biol 2006;30(Hors série I):A 200. 14. Shim CS, Cho JY, Jung IS et al. Through-the-scope double colonic stenting in the management of inoperable proximal malignant colonic obstruction: a pilot study. Endoscopy 2004;36(5):426-31. 19