Actes du 25
e
Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009
Introduction
Si la tendance des entreprises à s’orienter vers des stratégies de marketing expérientiel, au
travers du développement de cadres théâtralisés, leur permet d’attirer davantage de
consommateurs, le maintien d’une relation-client au-delà du seul moment de la visite devient
le principal souci des managers. La stratégie de communication en général, et de la publicité
en particulier, constitue, pour ces derniers, des moyens de faire revenir le consommateur dans
le point de vente, de renouveler éventuellement son expérience polysensorielle et de l’inciter,
par conséquent, à concrétiser sa visite par des actes d’achat. Le problème n’est donc plus lié
au concept même de l’expérience de consommation mais davantage à ses conséquences.
Nous prenons le parti de considérer l’expérience de consommation comme « l’interaction
entre le sujet (le consommateur) et l’objet (le produit ou services) qui peut influer sur les
consommations futures » et qui met en jeu des aspects affectifs, cognitifs, utilitaires et/ou
sociaux (Benavent et Evrard, 2002). L’idée selon laquelle l’expérience se présente comme
une interaction a fait l’objet d’un consensus dans les différents travaux de recherche (Filser,
2008). Cette définition introduit l’idée du « résultat durable de l’expérience de
consommation » (Holbrook, 1999). En effet, si l’expérience de consommation prend forme
dans un cadre spatio-temporel précis (Hetzel, 2002), elle s’intègre dans un enchainement et
une continuité d’expériences vécues par le consommateur ; chacune de ces expériences étant
unique aussi bien au plan interindividuel
1
qu’au plan intra-individuel
2
(Sirieix et Filser, 2002).
Le consommateur vit ainsi, tous les jours, une multitude d’expériences : certaines dont il va se
souvenir, d’autres qu’il oubliera aussitôt. Le souvenir qu’il gardera de ses expériences de
consommation est susceptible d’influencer son comportement et ses expériences futures
(Zaltman, 2003). Dès lors, il parait intéressant d’étudier l’étape post-expérience (Braun,
1999 ; Braun-LaTour et LaTour, 2005) et de comprendre « l’impact du caractère
mémorable » (Filser, 2008) de l’expérience sur les consommations futures.
Si ce postulat est soutenu par les travaux de recherche sur la valeur ex post de la
consommation (Filser, 2008), il n’en demeure pas moins que les travaux sur la publicité
peuvent apporter un éclairage supplémentaire à la question. En effet, le caractère mémorable
de l’expérience de consommation a émergé au travers des problématiques sur l’influence
publicitaire et notamment sur le moment d’exposition du message publicitaire (e.g : Braun,
1999 ; Braun-LaTour et LaTour, 2005 ; Cowley, 2007). Nous proposons donc dans cette
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Même expérience valorisée différemment par les consommateurs.
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Deux expériences similaires valorisées différemment par un même consommateur.