19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 Etude tribologique du couple acier ferromagnétique/acier ferromagnétique soumis à un champ magnétique M. AMIRAT, H. ZAIDI Laboratoire de Mécanique des Solide UMR 6610, Université de Poitiers, Boulevard Marie et Pierre Curie, Téléport 2, BP 30179, 86962 Futuroscope ChasseneuiI, France Résumé : L'application d'un champ magnétique autour du contact glissant du couple acier ferromagnétique AISI 1045 / acier ferromagnétique AISI 1045 modifie largement le comportement en frottement et en usure du contact. Les tests de frottement sont réalisés dans trois environnements gazeux différents : à l'air ambiant, sous oxygène pur à 105 Pa et sous vide à 5.10-5 Pa. A l'air ambiant et sans champ magnétique, le contact reste ductile métal/métal. Sous champ magnétique, le contact change progressivement avec le nombre de cycles de glissement. Ce contact a un faible coefficient de frottement et l'usure devient douce. Sous oxygène et sans champ magnétique, le contact passe d'une usure par abrasion au début du glissement à usure douce après la formation du film d'oxyde due à la pression partielle d'oxygène. Le taux d'usure obtenu sous oxygène est plus faible que celui obtenu à l'air ambiant, avec un rapport d'environ 20 fois pour le pion et 10 fois pour le disque. Le coefficient de frottement µ diminue de la valeur moyenne µ = 0,48 à la valeur moyenne µ = 0,38. En appliquant un champ magnétique sous oxygène, le taux d'usure diminue légèrement. Sous vide, l'augmentation de la dureté de la surface de contact génère un transfert des particules du disque vers le pion. Ce transfert modifie la morphologie de la piste d'usure. Le transfert des particules diminue le coefficient de frottement et conduit à une forte usure adhésive. Le comportement tribologique obtenu sous vide reste quasiment le même en appliquant un champ magnétique. Abstract : Applying a magnetic field around the rotating sliding ferromagnetic steel AISI 1045/steel AISI 1045 modifies the friction and the wear behavior of the contact. The friction tests where conducted in both ambient air and pure oxygen at 105 Pa and in high vacuum chamber at 5x10-5 Pa. In ambient air and without magnetic field, the contact is ductile metal/metal. Under magnetic field the contact evolves progressively with the number of sliding cycles. This contact has a low friction and a soft wear. Under oxygen and without magnetic field, the contact passes from an abrasive wear at the beginning of sliding to the smooth wear after the formation of oxide film due to the partial pressure of oxygen. The wear rate under oxygen is lower than that in ambient air with a ratio of approximately 20 times for the pin and 10 times for the disc. The friction coefficient µ decreases from the average value µ = 0.48 to the average value µ = 0.38. With application of the magnetic field under oxygen, the wear rate decreases slightly. In vacuum, the increase in surface hardness of the contact causes a transfer of particles from the disc towards the pin. This transfer modifies the morphology of the wear track. The transfer of particles decrease the friction coefficient and lead to a strong adhesive wear. The tribological behavior resulting in vacuum remains almost the same with the magnetic field. Mots clefs : coefficient de frottement, taux d’usure, oxydation, environnement gazeux 1 Introduction L’effet d’un champ magnétique externe a été reporté par Muju et Ghoch [Muju, 1977], ils ont suggéré que l’application du champ magnétique à des matériaux solides ferromagnétiques accélère le mouvement des dislocations du volume du matériau vers la surface de contact. 1 19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 Hiratsuka et Sasada [Hiratsuka, 1987] ont révélé l’effet lubrificateur des gaz moléculaires sur l’usure adhésive. Ils ont observé que l’usure adhésive peut se produire seulement lorsque les spécimens sont des métaux de transition (Fe, Cu, …). Ce processus est dû à l’activation de la chimisorption associée par les défauts de lacunes sur la surface de contact. Ils ont conclu que l’atmosphère est une variable importante sur la transition d’usure. Paulmier, Zaïdi [Paulmier, 1995] [Zaidi, 1995] et Chin [Chin, 2003] ont observé que l’application d’un champ magnétique à la température ambiante, diminue les fluctuations du coefficient de frottement et le taux d’usure, et augmente ainsi la microdureté de la surface de frottement. De plus, ils ont conclu que la densité des dislocations augmente dans la subsurface du contact magnétisé. Dans cette étude, le frottement et l’usure du couple ferromagnétique/ferromagnétique seront caractérisés à l’air ambiant, sous oxygène et sous vide, sous différentes pressions partielles d’oxygène pour analyser le phénomène de la chimisorption d’oxygène. Car, dans les études antérieures, nous ne nous disposons pas de données complètes sur l’oxydation du contact magnétisé sous oxygène ou sous vide. Dans ce cadre, nous allons discuter et mettre en évidence les mécanismes mis en jeu dans le contact glissant en présence et en absence du champ magnétique à travers le contact dans les trois différents environnements gazeux (air ambiant, sous oxygène et sous vide). Nous allons caractériser également par microscopie et par diffraction des rayons X, les différentes surfaces de contact et les débris d’usure obtenus avec et sans champ magnétique. 2 Procédé expérimental Les tests d’usure et de frottement menés pour cette étude ont été effectués sur un tribomètre pionsur-disque, localisé dans une enceinte sous vide en acier inox. Pour investiguer l’effet du champ magnétique sur le comportement tribologique des matériaux ferromagnétiques, une bobine a été placée autour du porte pion parcouru par un courant électrique qui permet de produire un champ magnétique perpendiculaire à la surface de contact. L’intensité du champ magnétique varie entre 0 et 40 kA/m suivant l’intensité du courant électrique. Le matériau utilisé pour les pions et les disques est le même, c’est l’acier carboné ferromagnétique AISI 1045. La composition chimique et les propriété mécaniques de l’acier utilisé sont montrées sur les tableaux I et II . La dureté des échantillons avant l’essai est 240 Hv. Les disques utilisés ont un diamètre de 70 mm ; les pions également sont des cylindres en acier AISI 1045 de diamètre 5 mm et de longueur 15 mm, à face plane de rugosité 0,3 µm. La vitesse de glissement est fixée à une valeur constante V = 0,5 m/s et le rayon de la piste d’usure est de 25 mm. La surface de contact est polie à l’aide d’un papier abrasive d’un grade qui varie entre 600 et 2400 sont nettoyées par l’acétone avant chaque test. Les tests sont réalisés sous trois types d’environnement gazeux, à l’air ambiant, sous oxygène à une pression de 105 Pa et sous vide à une pression de 5.10-5Pa. La température ambiante est environ 21°C, l’humidité relative varie entre 30% et 40% à l’air ambiant. Le taux d’usure du pion et du disque est obtenu par leurs pertes de masse. Les essais sont réalisés sous quatre différentes charges normales appliquées au contact 9,25 N ; 18,5 N ; 27,75 N et 37 N. Ces charges sont obtenues à l’aide des masses mortes. L’évolution du coefficient de frottement et du taux d’usure sont obtenus dans un intervalle de temps régulier qui est égale à 30 minutes. 3 Résultats et discussion 3.1 Frottement La figure 1 montre l’effet de l’environnement gazeux et du champ magnétique sur l’évolution du coefficient de frottement en fonction de la distance de glissement du couple acier ferromagnétique/ acier ferromagnétique pour une charge normale donnée N = 37 N. L’application du champ magnétique à l’air ambiant modifie complètement le comportement tribologique du contact glissant. Les courbes de la figure Ib, illustrent l’évolution du coefficient de frottement dans les différents environnements gazeux, sous l’action du champ magnétique d’intensité H = 20 kA/m. A l’air libre, l’application du champ magnétique diminue le coefficient de frottement de 2 19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 0,5 (Fig 1-a) à 0,43 (Fig 1-b). Différents tests réalisés à l’air ambiant en présence du champ magnétique montrent que les faibles intensités magnétiques (H < 5 kA/m), n’ont pas une grande influence sur le frottement et l’usure du couple. Air ambiant Oxygène Sous vide 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 0 200 400 600 800 Distance de glissement (m) Coef. de frottement Coef. de frottement Sous oxygène pur, le coefficient de frottement diminue de µ = 0,42 (Fig 1-a) à µ = 0,3 (Fig (1-b) en présence du champ magnétique (H = 20 kA/m), de plus les fluctuations autour de la valeur moyenne du coefficient de frottement sont réduites dans cette atmosphère. La figure I-b, montre clairement que le plus faible coefficient de frottement est enregistré sous oxygène, avec une valeur moyenne µ = 0,3 sous un champ magnétique d’intensité H = 20 kA/m. Sous oxygène, le contact passe d’une usure abrasive sévère, au début du glissement et durant quelques secondes, à une usure douce après la formation de la couche d’oxyde. Au début des tests, en présence du champ magnétique, l’épaisseur de la couche d’oxyde s’accroît jusqu’à ce que la piste de friction soit recouverte, cette couche est extrêmement mince et poreuse. 1000 Air ambiant Oxygène Sous vide 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 0 (a) 200 400 600 800 Distance de glissement (m) 1000 (b) FIG. 1- Évolution du coefficient de frottement avec et sans champ magnétique dans les trois environnements gazeux (N = 37 N, v = 0,5 m/s, t = 30 min) ; (a) H = 0 kA/m, (b) H = 20 kA/m Sous vide, le champ magnétique n’a pratiquement aucun effet sur le coefficient de frottement, il reste quasiment stable autour de µ = 0,38 pour N = 37 N. Sous vide et en présence du champ magnétique, la piste d’usure reste ductile sans formation de couche d’oxyde. Nous pouvons remarquer que l'évolution de µ présente deux phases distinctes et ce dans les différents environnements gazeux : - la première, concerne la phase transitoire (de rodage) qui correspond à une distance de glissement d’environ 50 m et au cours de laquelle, µ évolue entre les deux coefficients de frottement statique et dynamique, - la deuxième, caractérise un régime stationnaire, dans lequel µ fluctue autour de sa valeur moyenne. La relation entre la charge normale et le coefficient de frottement du couple acier/ acier tend vers un coefficient stable, en augmentant la charge normale. Nous avons effectué également des tests sous des charges normales importantes allant jusqu’à N = 75 N. Au delà de 60 N, µ demeure quasiment stable quel que soit le type d’atmosphère. 3.2 Usure A l’air ambiant, l’effet du champ magnétique sur le taux d’usure est significatif, remarquant que l’application d’un champ magnétique suffisant (H = 10 kA/m) diminue le taux d’usure de 6 à 10 fois (Tab. 1). De la même façon l’augmentation de l’intensité du champ magnétique jusqu’à 20 kA/m à l’air ambiant, diminue davantage le taux d’usure. L’effet du champ magnétique sur la tribologie du contact à l’air libre reste valable jusqu’à une intensité limite H = 40 kA/m. Au delà de cette limite, d’autres effets se manifestent : augmentation de l'attraction magnétique et de la température de contact due aux courants de Foucault. De plus, les particules d’usure non oxydées, résultant de l’usure abrasive au début du glissement, restent piégées à cause de la forte 3 19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 attraction magnétique. Sous oxygène et pour les mêmes conditions appliquées du glissement, le taux d’usure est très faible par rapport à celui obtenu à l’air ambiant. Le rapport entre le taux d’usure obtenu à l’air ambiant et celui obtenu sous oxygène est, respectivement, de 8 à 10 fois plus faible avec champ magnétique, et est d’environ 30 à 40 fois plus faible sans champ magnétique. Le processus d'usure sous vide est complètement différent aux deux premières atmosphères. Notons ici qu’en dépit d'une usure adhésive sévère, le transfert des particules permet au pion de récupérer le poids perdu au début du glissement. Ainsi le taux d'usure du pion reste faible et présente une légère fluctuation estimée entre 10-4 et 5 10-4 g/m. En revanche, le disque perd quasiment le même poids que celui perdu à l’air ambiant avec ou sans champ magnétique, car sous vide le champ magnétique ne génère pas de couche d’oxyde. La faible diminution du taux d’usure en présence du champ magnétique sous vide peut s’expliquer par l’attraction magnétique des particules d’usure sur l’interface et par les modifications magnétostrictives de la surface de contact. Intensité magnétique (kA/m) Air ambiant Sous oxygène Sous vide 0 10 20 40 0,8 0,0015 0,37 0,08 0,009 0,36 0,06 0,008 0,35 0,04 / 0,35 Taux d’usure en gramme du pion en acier dans les différents environnements (N = 37 N, v = 0,5 m/s, t = 30 min) 3.3 Formation de la couche d’oxyde Le film d’oxyde se forme dans le tribocontact magnétisé dans les trois conditions suivantes : à l’air ambiant avec champ magnétique d’intensité H > 5 kA/m, sous oxygène avec et sans champ magnétique. La surface de contact dans ces conditions est recouverte partiellement ou totalement selon le cas par un film d’oxyde (Fig.III.7). Durant le glissement du couple acier/acier, le film d’oxyde se forme progressivement sur la piste usée. En effet, sous champ magnétique, la piste de frottement du disque, commence par une usure métallique abrasive, pendant les premières dizaines de cycles de friction, puis le film commence à prendre naissance. Si la charge normale appliquée au contact et l’intensité du champ magnétique sont faibles (N = 9,25 N, H = 5 kA/m), l’usure abrasive au début du glissement persiste longtemps, et la nucléation du film d’oxyde commence à partir de la quatrième minute ou du moins commence à être visible à l’oeil nu. Quand la charge normale augmente avec une faible intensité magnétique (N > 9,25 N, H = 5kA/m), l’usure abrasive s’accentue, puis génère des grandes particules métalliques d’usure. La nucléation du film d’oxyde commence à partir de la quatrième minute de glissement. La charge normale n’a pratiquement aucun effet sur la nucléation du film d’oxyde. Cependant, quand l’intensité du champ magnétique augmente, la phase d’usure abrasive diminue et la formation du film prend place rapidement. Les différentes étapes de la nucléation du film d’oxyde du contact magnétisé depuis le début de glissement sont : génération de gros débris métalliques d’usure au début du glissement, fragmentation en petites particules, agglomération et compactage sur la surface usée, oxydation partielle ou totale de la surface de contact. Notons que, la taille des particules générées pendant ces dernières étapes augmente avec la charge normale et elle diminue lorsque l’intensité magnétique augmente. 3.4 Influence du champ magnetique et de l’environnement gazeux sur la piste d’usure Le glissement dans les différents environnements commence par une usure abrasive qui dure quelques dizaines jusqu’à des centaines de cycles en fonction du type d’environnement. A l’air ambiant, le contact glissant sans champ magnétique est un contact métal/métal caractérisé par 4 19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 un régime d’usure sévère abrasif, accompagné par des déformations plastiques de la surface de contact et des rayures très profondes (Fig. 2-a). En présence du champ magnétique, l’usure devient douce et stable. En effet, le champ magnétique modifie la nature du contact, les pistes d’usure sont alors couvertes de particules d’oxyde de fer. Pendant le début du frottement sous champ magnétique, l’épaisseur de la couche d’oxyde s’accroît jusqu’à recouvrir totalement la piste de contact (Fig. 2-b). Ces particules d’usure sont réinsérées dans l’interface de contact et seront broyées plus finement pour protéger la piste de frottement. Sous oxygène et en absence du champ magnétique, la piste de frottement présente une surface moins rugueuse et recouverte partiellement d’une couche d’oxyde (Fig. 2-c). Alors qu’en présence du champ magnétique, la couche d’oxyde recouvre totalement la surface de frottement (Fig. 2-d). Dans ces deux cas, la pression partielle d’oxygène augmente autour du tribocontact, l’usure abrasive se manifeste juste au début de glissement pour une durée de 1 à 2 min environ. Sous oxygène, la nucléation du film d’oxyde prend naissance plus rapidement. Les débris d’usure dans cette atmosphère sont plus fins. En présence du champ magnétique, la couche d’oxyde rend la surface moins rugueuse. En effet, les particules d’oxyde restent attachées à la piste de contact et forment ainsi un lubrifiant solide qui réduit le taux d’usure [Zaidi, 1995]. Particules piégés dans l’interface 500µm 100µm 500µm (a) (b) Oxydation quasi-totale Oxydation partielle 500µm 100µm 100µm 500µm (c) 100µm (d) Particules de transfert 500µm 100µm (e) 500µm 100µm (f) FIG. 2- Micrographie de la piste d’usure du pion en acier dans différents environnements gazeux (N = 37 N, t = 30 min, v= 0,5 m/s), (a) air ambiant (H = 0 kA/m), (b) air ambiant (H = 20 kA/m), (c) sous oxygène (H = 0 kA/m), (d) sous oxygène (H = 20 kA/m), (e) sous vide (H = 0 kA/m), (f) sous vide (H = 20 kA/m). Sous vide, en absence du champ magnétique, le frottement devient plus sévère qu’à l’air ambiant (Fig. 2-e). La basse pression autour du contact conduit à une forte adhérence, suivie par des microsoudures des jonctions de contact. Il y a donc un transfert de la matière du disque vers le pion. Ce transfert provoque un arrachement de grosses particules du disque. La taille de ces particules est 10 fois plus grande que 5 19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009 celle des débris obtenus à l’air libre. Après la phase de rodage qui dure quelques secondes, une forte adhérence est associée au piégeage des particules sur la piste de contact et provoque une adhérence plus sévère. En présence du champ magnétique sous vide, les particules d’usure sont retenues par l’effort d’attraction magnétique dans la piste de contact, car ces particules sont métalliques (ferromagnétiques) et restent maintenues dans l’interface de contact. Ces particules augmentent naturellement le transfert (Fig. 2-f). Lorsque la pression des gaz dans l’enceinte descend à 5.10-5 Pa, la fréquence de collision des surfaces par les gaz, est réduite à environ 1,5.1018 atome.m-2.s-1, ce qui correspond à un choc par atome de la surface toutes les 0,15 s, soit 0,45 choc par cycle de rotation du disque. Cette fréquence sous vide ne conduit pas à la formation d’une couche d’oxyde. Par ailleurs, à l’air ambiant, un atome de la surface de contact subit des millions de chocs pendant une seconde [Atkins, 2005]. 4 Conclusion Il ressort de cette étude expérimentale que le comportement tribologique du couple acier ferromagnétique/acier ferromagnétique en contact glissant dépend essentiellement de l’intensité du champ magnétique appliqué et de la pression partielle de l’oxygène. Compte tenu de nos essais, l’oxydation du couple acier ferromagnétique/acier ferromagnétique soumis à un champ magnétique est due principalement à la chimisorption d’oxygène, au compactage des fines particules d’usure retenues dans l’interface et à la fragilisation des jonctions de contact. Le comportement en frottement du couple acier/acier varie largement d’un environnement gazeux à un autre. A l’air ambiant, le coefficient de frottement µ varie de 0,55 pour N = 9,25 N à 0,48 pour N = 37 N. L’application du champ magnétique diminue le coefficient au fur et à mesure que l’intensité magnétique augmente et ceci jusqu’à une valeur limite de H = 40 kA/m (confirmé par des essais à 50 et 60 kA/m). Sous oxygène, l’usure est très douce et le coefficient de frottement est faible, il vaut 0,4 pour N = 37 N. L’application du champ magnétique sous oxygène, diminue progressivement µ pour atteindre une valeur minimale de 0,3. Sous vide, µ diminue légèrement en augmentant l’intensité du champ magnétique. Cette légère baisse est due à l’augmentation de la dureté de l’interface et au ramollissement des jonctions de contact. References [1] Muju M.K., Ghosh A., A model of adhesive wear in the presence of a magnetic field, Wear, 41, 1977, 103-116. 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