Corollaire 6.1.5 Les inversibles de A[X]sont les éléments de A∗(l’anneau Aétant toujours sup-
posé intègre).
Preuve. - En effet, si PQ =1 alors deg(P) + deg(Q) = 0, donc deg(P) = deg(Q) = 0, i.e. P et Q
sont constants : la conclusion vient facilement.
Les exemples suivants montrent que l’hypothèse d’intégrité n’est pas superflue.
Exemples 6.1.6 1. Prenons A=Z/6Z,P:=1+˙
2Xet Q:=1+˙
3X. Alors PQ =1+˙
5X, donc
degPQ =degP+degQ−1.
2. Prenons A=Z/4Zet P:=1+˙
2X. Alors P2=1, donc Pest inversible.
Exercice 6.1.7 (Cours) Montrer que quatre formules restent vraies sur un anneau quelconque
(non supposé intègre), à condition, pour les trois dernières, que l’on suppose que cd(P)ou cd(Q)
n’est pas diviseur de zéro.
6.1.2 Division euclidienne dans A[X]
Proposition 6.1.8 Soit Aun anneau commutatif. (On ne suppose pas Aintègre !)
(i) Soit P∈A[X]non nul, de terme dominant td(P) = aXn. Pour tout F∈A[X], il existe k∈Net
Q,R∈A[X]tels que : (akF=PQ +R,
degR<degP.
On peut prendre k:=max(0,1+degF−degP).
(ii) Si a=cd(P)est inversible, on peut prendre k=0; et Q,Rsont alors uniques.
Preuve. - (i) Si degF<degP, on prend k=0, Q=0 et R=F.
Si degF≥degP, on élimine le terme dominant en posant F1:=aF −cd(F)XdegF−degPP, qui est de
degré degF1<degF. Par récurrence, on peut donc supposer que ak1F1=PQ1+R, degR<degP,
avec k1:=max(0,1+degF1−degP). On en tire akF=PQ +Ravec k=k1+1 et Q=Q1+
ak1cd(F)XdegF−degP.
(ii) Si aest inversible, on déduit de l’égalité précédente F=P(a−kQ) + a−kR, avec dega−kR=
degR<degP. Pour prouver l’unicité, on suppose PQ +R=PQ1+R1avec degR,degR1<degP.
On a alors degP(Q−Q1)<degP, ce qui n’est possible que si Q−Q1=0 : en effet, le coefficient
dominant a=cd(P)ne peut vérifier a×cd(Q−Q1) = 0.
Exemples 6.1.9 1. On prend A=Z[X],P=2X+1 et F=X3+X2+X+1. Alors 8F=
P(4X2+2X+3) + 5.
2. On prend A=K[X,Y],P=XY +1 et F=X3+X2+X+1. Le calcul se mène ainsi :
Y F =X2P+F1,où F1= (Y−1)X2+Y X +Y,
Y F1= (Y−1)XP +F2,où F2= (Y2−Y+1)X+Y2,
Y F2= (Y2−Y+1)P+F2,où F2=Y3−Y2+Y−1,
Y3F=Y2(Y F −F1) +Y(Y F1−F2) +Y F2=P(Y2X2+Y(Y−1)X+ (Y2−Y+1)) + (Y3−Y2+Y−1).
3. Si P∈Z[X]est tel que P(i) = 0 alors P∈(X2+1)Z[X].
Exercice 6.1.10 Comment déduire rigoureusement le premier exemple du second ?
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