MAT452 2016 Introduction à la géométrie différentielle Corrigé du devoir à la maison Exercice 1 Il y a un facteur 2 (ou 12 , comme on veut) qui manque quelque part dans l’énoncé, comme on le voit en considérant la formule de Taylor en dimension 1 : f (t) = f (0) + tf 0 (0) + 00 1 00 f (0) + ... = t2 ( f 2(0) + t . . .). On peut rétablir la situation de différentes manières... J’ai 2 choisi ici de prendre le d2 f0 de la fin du 1. représentée dans la base canonique par 2Ip,q au lieu de Ip,q . 1. On fixe un paramétrage local y : U → S en p. On peut toujours supposer quitte à translater la variable que 0 ∈ U et y(0) = p. On pose g = f ◦ y − f (p). On a alors g(0) = 0 et 0 est un point critique de g car dg0 = dfp ◦ dy0 = 0. On a, quels que soient v, w ∈ Tp S , d2 fp (v, w) = d2 (f ◦ y)0 ((dy0 )−1 (v), (dy0 )−1 (w)) = d2 g0 ((dy0 )−1 (v), (dy0 )−1 (w)), et comme dy0 est un isomorphisme de Rm sur Tp S , ceci montre que d2 g0 est non dégénérée et de signature (p, q) sur Rm . Soit B sa matrice dans la base canonique. Soit h l’isomorphisme linéaire de Rm représenté dans la base canonique par la matrice P telle que t P BP = 2Ip,q . On pose ỹ = y ◦ h−1 et g̃ = f ◦ ỹ. Alors d2 g̃0 est représentée dans la base canonique de Rm par la matrice 2Ip,q . Clairement, il suffit de démontrer le résultat voulu pour g̃. 2. Notons q = (u1 , . . . , um ) la variable dans U ouvert de Rm . Comme f (0) = 0, on a 1 Z 1 d ∂f [t1 7→ f (t1 u1 , 0, . . . , 0)] dt1 = u1 (t1 u1 , 0, . . . , 0) dt1 f (u1 , 0, . . . , 0) − f (0, . . . , 0) = 0 ∂u1 0 dt1 Z 1 ∂f f (u1 , u2 , 0, . . . , 0) − f (u1 , . . . , 0) = u2 (u1 , t2 u2 , . . . , 0) dt2 0 ∂u2 ... Z 1 ∂f f (u1 , u2 , 0, . . . , um ) − f (u1 , . . . , um−1 , 0) = um (u1 , t2 u2 , . . . , tm um ) dtm 0 ∂um Z et donc f (u1 , u2 , 0, . . . , um ) = m X i=1 Z On pose ai (u1 , u2 , . . . , um ) = 0 On a f = m X i=1 1 Z 1 ui 0 ∂f (u1 , . . . , ui−1 , ti ui , 0, . . . , 0) dti . ∂ui ∂f (u1 , . . . , ui−1 , ti ui , 0, . . . , 0) dti ∂ui ui ai et ai (0, . . . , 0) = 0 car ∂f (0, . . . , 0) = 0. ∂ui 1 2 En appliquant ce qui vient d’être fait aux fonctions ai , on obtient aj = m X uj bij où i=j Z bij (u1 , u2 , . . . , um ) = 0 1 ∂ai (u1 , . . . , uj−1 , tj uj , 0, . . . , 0) dtj , et ainsi ∂uj f= m X ui uj bij = t qB(q)q, i,j=1 où B(q) est la matrice ∂2f (q) . On a de plus B(0) = 12 d2 f0 = Ip,q . En effet, comme ∂ui ∂uj ∂ai on le voit dans la formule donnant ai , ∂u = 0 si j > i, et ainsi bij = 0 pour j > i. En j Pm 2f (0) = blk (0) + bkl (0). Si dérivant f = i,j=1 ui uj et en évaluant en 0, on obtient ∂u∂k ∂u l k 6= l, le terme de gauche est nul, et comme on sait a priori que l’un des termes de droite ∂2f est nul, l’autre aussi. Si k = l, on obtient bien ∂u 2 (0) = 2bkk (0) = ±2 et B(0) = Ip,q . k On peut aussi appliquer la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordre deux à la fonction t 7→ f (tq). C’est même mieux... 3. En dimension 1, c’est clair. Par exemple si √ a = 1, on veut une fonction p définie au voisinage de 1 telle que p(t)2 = t, donc p(t) = t. On va montrer le résultat par récurrence sur m. On suppose donc qu’il est vrai jusqu’en dimension m − 1 ≥ 1. On calcule avec T comme dans l’énoncé que la matrice t T BT à tous les coefficients de la première ligne nuls sauf le premier, et idem pour la première colonne (puisque c’est une matrice symétrique). Le coefficient non nul est |bb11 . De plus, pour B proche de A dans 11 | Symm , b11 est proche de a11 et donc de même signe, donc |bb11 = a11 . Ainsi on a 11 | a11 0 t T BT = 0 B1 où B1 ∈ Symn−1 , proche de A1 = Diag(a2 , . . . , am ). Par hypothèse de récurrence, il existe un voisinage W1 de A1 dans Symm−1 et une application C ∞ p1 : W1 −→ GLm−1 (R) telle que p1 (A1 ) = Im−1 et si p1 (B1 ) = Q1 , alors t Q1 A1 Q1 = B1 . On a alors, en posant 1 0 R= 0 Q1 on obtient t R−1t T BT R−1 = A. On pose donc p(B) = (T R−1 )−1 = RT −1 . Comme B 7→ B1 et B 7→ T sont polynomiales, elles sont C ∞ et p aussi, donc p vérifie les propriétés voulues. 4. On pose φ : V −→ Rm , q 7→ p(B(q))q où V est un voisinage de 0 dans Rm , de sorte que pour q ∈ V, B(q) soit suffisamment proche de A et que 3. s’applique. On a alors f (q) = t qB(q)q = t q t p(B(q))Ap(B(q))q t = φ(q)Aφ(q). On a envie de prendre x = φ−1 , de sorte que f ◦ x(q1 ) = t q1 Aq1 , mais pour cela, il faut voir que φ est inversible au voisinage de 0. Par le théorème d’inversion locale, il suffit de montrer que dφ0 est inversible. On écrit φ comme composition de Ψ : q 7→ (p(B(q)), q), V −→ GLm (R) × Rm 3 et du produit Θ : Mm (R) × Rm → Rm . On a dΨq = (dpB(q) ◦ dBq , IdRm ) et l’application Θ étant bilinéaire, on en déduit que pour tout v ∈ Rm , dφq (v) = dpB(q) ◦ dBq (v)(q) + p(B(q))v. Ce qui donne en q = 0, dφ0 (v) = p(B(0))(v) = p(A)(v) = v et donc dφ0 = IdRm . On peut appliquer le théorème d’inversion locale. Exercice 2 1. Il est clair que [0; R] × S1 → S1 , (r, u) 7→ αr (u) est continue, car P est polynomiale et ne s’annule pas, et l’on a donc une homotopie entre α0 et αR . Par invariance du degré par homotopie, on a deg αR = deg α0 = 0 car α0 est constante (égale à 1). 2. Soit z ∈ C tel que |z| = ρ. On a |Ps (z)| = |z n + s(an−1 z n−1 + · · · + a0 )| ≥ |z n | − |s(an−1 z n−1 + · · · + a0 )| n ≥ρ −s n−1 X i n |ai z | ≥ ρ − sρ n−1 i=0 n n−1 X |ai | i=0 > ρn − sρ = ρn (1 − s) ≥ 0 et ainsi P n’admet pas de racine de module ρ. De même qu’en 1. [0; 1] × S1 → S1 , (s, u) 7→ βs (u) est alors bien définie et continue, car les applications s 7→ Ps (ρ) et (s, u) 7→ Ps (ρu) sont polynomiales et ne s’annulent pas. On a donc une homotopie entre β0 et β1 . 3. Par invariance du degré par homotopie, on a deg β1 = deg β0 . Or deg β0 = n, (c’est le degré de z 7→ z n , vu en cours). Comme β1 = αρ , on obtient avec 1. appliqué à R = ρ 0 = deg α0 = deg αρ = deg β1 = deg β0 = n. Ainsi, n = 0, et P = 1, ce qui est la conclusion souhaitée.